Citations sur Gabriel et Gabriel (17)
les grosses gouttes chaudes s’écrasent sur la peau avec un bruit de balle qui claque. Le ciel gronde et fume, les arbres gémissent et ploient comme s’ils allaient tomber. Et puis, brusquement, la pluie repart comme elle est venue, les arbres s’ébrouent et se redressent, le ciel redevient bleu comme dans une peinture, la terre sent bon, le soleil se dépêche de tout sécher, la vie entière est lavée.
Il y a des fois, on ne peut pas écrire. On sent trop. Et si on l'écrit après, on ne sait plus très bien si l'on se souvient, si l'on invente. S l'on se souvienvente...
On ne pense jamais que les parents ont été petits. C'est normal parce qu'eux aussi l'oublient parfois.
Il y avait toujours quelqu'un qui riait. On ne s'en rendait même pas compte parce que ce n'était pas des éclats de rire mais des rires doux, des sourires avec le son. Rire comme on parle.
Au début, c'était un peu compliqué parce que, lorsque quelqu'un appelait "Gabriel!" (qui là-bas se dit "Gabrièou", avec un "r" roulé comme ça : "rrrr"), ils se levaient tous les deux. Ou ils se cachaient tous les deux. ça dépendait des bêtises qu'ils avaient faites. Alors quelqu'un eut l'idée de les appeler Gabriel-Brasil et Gabriel França. Mais c'était trop long et c'est devenu "Brasil" et "França".
Il bourdonnait. Il volait. Gabriel, ça lui faisait tout drôle d’être dans l’avion sans ses parents. Ils étaient restés en France parce que son papa avait du travail et que sa maman était insomniaque dans la nuit. L’insomnie, c’est une maladie de la nuit que les mamans attrapent en même temps que les petits frères. Gabriel n’avait pas envie de penser à son frère maintenant. De toute façon, il n’y avait rien à en dire : un bébé, ça pleure, ça tète, ça dort, et ça recommence. Et ça rend les mamans insomniaques dans la nuit.
« Par la fenêtre de l’appartement.
Il tombait des chiens et des chats,
des sceaux, des cordes,
des cruches, des hallebardes et des canifs.
L’enfance de l’homme,
ses souvenirs du Brésil
pleuvaient par la fenêtre
de cet appartement soudain si étroit
du sud de la France.
Ensuite que s’est-il passé ?
Il est parfois difficile de se souvenir,
Comme maintenant, dans cet appartement
où il pleut des sceaux et des cordes, des cruches, des chiens
et des chats, des hallebardes, des canifs.
Ici, dans cet appartement du sud de la France,
il est difficile de se concentrer
sur ce petit garçon qui partait au Brésil,
le Brésil qu’il ne connaissait pas
dont il ne sait s’il s’en souvient ou il invente,
s’il s’en souviendra … »
(citation choisie par Rosa-Belle
C'est des manières, ça, mon garçon ? Dire bonjour ce n'est pas interdit ! Et pas question d'aller nul part, non monsieur, que les oiseaux attendent toujours. Dona Suzy t'a poutant bien dit : " Les oiseaux d'abord " ! allez, file...
( Citation écrite par : Aslakhanov Djamaldi )
L’avion va traverser l’Atlantique, ce grand bleu sur la carte. D’un côté il y a le Brésil, de l’autre la France. Au milieu s’étale l’océan que va survoler Gabriel pour aller au Brésil, le pays où sa mère est née. (page 8)
Citation choisie par Anaïs
Il trouvait que, les rêves, ça aide à mieux écrire. Et, quand il ne savait plus très bien où il en était, quand les phrases s’enlisaient, il dormait un petit coup et, au réveil, il trouvait ce qu’il cherchait.