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Critique de cuisineetlectures


Vovô est mort. Au Brésil c'est ainsi que l'on dit papi et « Paulo n'avait jamais imaginé qu'un enterrement pouvait être aussi agité. Tout le monde se tombait dans les bras, pleurait et parlait » […] « Tout était embrouillé. Les idées. Les idées et les sentiments. Cette journée avait été la plus bizarre de sa vie. Il avait un poids sur le coeur. Un brouillard dans la tête. Ce n'était pas normal. ».

Vovô d'origine française, était marié à Elisa, brésilienne. Malgré sa peine, cette pétillante grand-mère va veiller sur Paulo car sa maman est partie accoucher d'un petit frère ou d'une petite soeur. Que d'émotions… Paulo s'amuse et se chamaille avec Jade, sa cousine, comme savent le faire les enfants dans les moments graves mais au cours d'une partie de cache-cache il ouvre la porte du bureau de son grand-père et pénètre à l'intérieur alors que c'est formellement interdit ! Accroupi dans le noir, il reconnaît à tâtons le vieux tapis troué de son grand-père. C'est le seul objet qu'il gardait de sa famille juive tuée dans les camps d'extermination en Allemagne durant la seconde guerre mondiale. Puis il se remémore toutes leurs conversations autour de sa collection d'armes avant de découvrir « L'arbre à l'envers », un magnifique présent pour ses petits-enfants.

Pendant ce temps, Jade se réfugie sur les genoux de sa grand-mère qui vient d'ouvrir une boite pleine de souvenirs et de photos. D'anecdotes en souvenirs joyeux ou douloureux, elle lui raconte l'histoire de la famille et ses secrets.

Pauline Alphen est née à Rio de Janeiro, au Brésil, d'un père français et d'une mère brésilienne et ce joli roman autobiographique est émaillé de termes et de références culturelles brésiliennes. « J'ai écrit ce texte quand j'ai su que la maison (familiale) allait être vendue sans que je l'aie revue. Que c'était fini, je ne pourrais plus y retourner. Que ma fille n'en aurait aucun souvenir. Et qu'il ne m'en resterait que les miens. J'ai écrit ce texte pour que tout cela continue à vivre. Parce que je suis reconnaissante de tant de bonheur. Parce que le bonheur passé n'est jamais passé... ».

Son écriture est tendre et touchante et évite tout pathos. Elle invite à une belle réflexion sur la transmission, la mémoire et le deuil avec beaucoup de délicatesse.

Je remercie chaleureusement les éditions Hachette et Masse critique pour cette jolie découverte.

Junior à partir de 8 ans
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