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EAN : 9782812617904
464 pages
Editions du Rouergue (03/04/2019)
2.93/5   21 notes
Résumé :
Eva est séparée de Svante depuis plusieurs années. C’est même elle qui a demandé le divorce. Et pourtant, la voilà dissimulée dans un bosquet, espionnant l’homme qu’elle a tant aimé. Svante vient de s’installer avec sa jeune compagne dans un quartier idyllique aménagé au sein même du parc de ce qui fut jadis le plus grand hôpital psychiatrique d’Europe, Beckomberga. Si Svante est assassiné, si c’est justement Eva qui découvre le corps, qui croira qu’elle n’est pas l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Eva a quitté son mari depuis un moment déjà. Alors pourquoi se retrouve-t-elle à le suivre dans ce quartier huppé de Stockholm ? Rancoeur? Regrets?
Et puis que s'est-il passé dans ce coin chargé d'une histoire , elle vient d'être assommée et reprend conscience près du corps de son ex.
Bien sûr elle n'est pas coupable, bien sûr il faudra le prouver. Ce qu'elle tentera de toutes ses forces dans une sorte de de road-movie qui nous entraîne de ce quartier, bâti sur un ancien hôpital psychiatrique qui a vraiment existé à Berlin , jusqu' en Roumanie.
L'occasion pour l'auteur de traiter de nombreux sujets assez dans l'actualité : le problème posé par les roms, rejetés même des roumains, dans les villes, la drogue, les communautés, la solitude et la générosité.
Dans ce roman (noir?) Tove Alstervel dissèque les sentiments et les relations humaines. C'est un peu long quelquefois, de temps en temps un élément nouveau redonne de l' intérêt à l'histoire qui s'essouffle un peu.
Étrange roman policier qui n'en est pas vraiment un puisque l'enquête n'est pas le sujet primordial. Intéressant par le traitement du sort qui est fait aux roms, finalement Beckomberga n'est pas le sujet principal de ce livre et je n'ai pas vraiment trouvé des "âmes sans repos" dans cette histoire.
Ceux qui sont sans repos ce sont les vivants poursuivis par une vie compliquée, des relations difficiles et ces bannis du monde qui essaie de survivre.
Un peu trop long dommage par des détails inutiles qui nous perdent, j'ai passé du temps à venir à bout de ce roman que j'ai trouvé intéressant et utile. Triste balade dans une Europe que je connais peu....
Joli titre et couverture qui font envie. Et puis tout de même il y a de quoi frémir un peu sur les ruines de Beckomberga.


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"Femmes sur la plage" premier titre de l'auteure arrivé en France en 2012, nous montrait un aspect de notre Europe pas vraiment réjouissant ... l'Europe du crime, du marchandage et des compromis immondes.
"Dans le silence enterré", le second arrivé en France en 2015, coup de coeur qui nous entraîne sur les traces de l'histoire de la Tornedalie, zone au nord mélangeant, la Suède, la Norvège et Finlande tout près de l'ogre soviétique.
"Tango fantôme", titre précédent celui ci, arrivé en France en 2017, un roman noir qui nous parle d'un temps où une famille a pu croire que l'on pouvait créer un monde à l'image de liberté, égalité et fraternité.
La nouveauté, le dernier roman de l'auteur, nous fait découvrir un vestige des années 1990, l'hôpital de Beckomberga, situé dans l'ouest de Stockholm, volontairement hors de la cité, construit dans les années 30, qui a hébergé jusqu'à 2000 patients malades mentaux, le plus grand hôpital psychiatrique d'Europe, il a été fermé en 1995. La devise de l'établissement était "Vous qui entrez, abandonnez ici toute espérance."
Notre visite commence dans les sous sols de ce lieu déserté mais encore témoin de ce qui s'y est passé.
Une rencontre, une femme, qui se retrouve à rêver de "confier son destin à autrui, à quelqu'un qui sait comment on fait pour continuer à vivre.", elle semble être au bout du rouleau.
Nous allons explorer les sous sols de Stockholm, ces endroits à l'abri des regards où se cachent ceux que notre société ne veut pas voir, ceux qui viennent d'ailleurs, de la d'où il ne faut pas venir, d'Europe pourtant mais de cette Roumanie que l'on a cru délivré d'un dictateur fou et qui depuis erre et laisse son peuple se débrouiller comme il peut avec la misère et avec le rien qui fait son quotidien.
Se souvenir que 4 ans après la destruction du mur qui séparait les 2 Allemagne, un nouveau mur apparaissait à Ceuta, dans l'enclave espagnole du Maroc, puis en Bulgarie, maintenant en Hongrie ... quatre ans pour recommencer les mêmes conneries !
Découvrir un pays qui n'existe pas vraiment la Transnistrie, petite république séparatiste de la Moldavie, confetti à l'extrême est de l'Europe, étroite bande de terre coincée entre l'Ukraine et la Moldavie (dont elle fait officiellement partie), nichée dans les méandres du Dniestr, née des cendres de l'URSS. Cet état fantoche qui a déclaré son indépendance il y a près de trente ans, en 1991, n'est toujours pas reconnu par un membre des nations unies , ni même par le grand frère russe .
Enfin lever un voile sur les dessous de la psychiatrie, sur ces établissements qui ont de longues années durant, caché à nos yeux ceux que l'on a appelé des malades mentaux et qui continuent à errer dans l'indicible.
Un livre passionnant, pas un thriller comme un autre, ni un roman noir comme un autre, bien sûr comme toujours il y a un crime, bien sûr on recherche son assassin et on essaie de comprendre ce qui s'est passé mais il y a beaucoup plus de questions qui restent sans réponses qui nous demandent de réfléchir à ce qui pourrait être fait pour changer notre monde.
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Reçu dans le cadre d'une masse critique, ce n'est qu'avec difficulté que je suis parvenue à la fin de ce roman policier. Alléchée par le résumé évoquant une femme accusée à tort, un ancien hôpital psychiatrique et des corps exhumés à proximité, je m'attendais à être rapidement plongée dans une histoire mystérieuse à l'ambiance travaillée.

Malheureusement, j'ai trouvé l'enquête particulièrement décevante. Plus de la moitié du livre est consacrée à la recherche du témoin pouvant innocenter Eva, accusée à du meurtre de son ex-mari. On la suit dans un périple fastidieux avec son fils sur les traces de la jeune mendiante. Un périple émaillé de longues digressions tantôt sociales, tantôt politiques, sur l'immigration en Suède, sur les Rom etc. Des digressions qui, à mon sens, ne servent en rien l'intrigue et ne font que la ralentir.

Comme on pouvait s'y attendre, Eva trouve bel et bien la mendiante, sauf qu'au final, cela n'aboutit à rien ! Certes, la mendiante reconnaît avoir vu une tierce personne agresser l'ex-mari d'Eva, mais elle refuse de témoigner. Eva repart, retour à la case départ... Ne reste alors à l'auteure que quelques chapitres pour démêler les fils de l'intrigue. Le dénouement ne m'a pas convaincue, pas du tout crédible à mes yeux.

Même si ce roman ne correspond à mes goûts en matière de roman policier, je tiens à remercier Babelio et les éditions du Rouergue pour l'envoi de ce livre.
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Il y a plusieurs histoires dans ce long roman. D'abord c'est le récit d'une relation difficile entre une mère et son fils. Eva, dont l'ex mari Svante vient d'être assassiné, recherche un témoin de ce crime pour pouvoir éloigner les soupçons qui pèsent sur elle. Ce témoin, c'est une mendiante rom, repartie en Roumanie. Elle demande à son fils Filip de l'accompagner là bas. Mais Filip, qu'elle n'a pas vu depuis un certain temps, est un rebelle. Il est vegan, contre la société de consommation, contre sa mère qu'il accuse d'avoir quitté son père et pas prêt à faire des concessions sur sa façon de vivre. Eva prend sur elle pour essayer de ne pas rompre avec ce fils au sentiment peu filial. Tove Alsterdal, à cette occasion, nous fait rentrer dans l'univers de ces jeunes gens hors de la société, qui vivent dans des squats, se nourrissent dans des soupes populaires, se dévouent pour des causes humanitaires et vont là où les choses se passent que ce soit en Suède, en Allemagne ou ailleurs en Europe. Petit à petit, Eva va rétablir une relation presque normale avec son fils.


Tove Alsterdal aborde aussi la situation des roms. Que ce soit en Suède ou Roumanie, c'est une population rejetée par la société, contrainte d'une certaine façon à être dans l'illégalité faute de pouvoir s'intégrer. Mais veulent-ils vraiment s'intégrer? C'est une communauté fermée donc, et pas sûr que la jeune rom, témoin du meurtre de Svante, soit prête à aller à la police pour dire ce qu'elle a vu, si Eva la retrouve…


Et puis et surtout, c'est l'histoire d'un site: Beckomberga, le plus grand hôpital psychiatrique d'Europe, situé dans la banlieue de Stockholm. Fermé en 1995. Reconverti pour permettre un ambitieux programme immobilier, avec des lotissements dans le parc de l'hôpital. La maison de Svante, lieu de son meurtre, est l'une de ces nouvelles maisons de Beckomberga. Des enfants qui jouent découvrent dans le parc un cadavre, d'autres seront découverts ensuite. Les habitants des lotissements, choqués par le meurtre de Svante et la présence de ces cadavres ont peur qu'un tueur rôde autour de chez eux. le site est il hanté par ses anciens patients? La police y arrête un homme désorienté, sans identité, au langage difficile à comprendre et qui semble sortir de nulle part. Quel lien a-t-il avec l'ancien hôpital psychiatrique? A-t-il tué Svante? Ulla, infirmière en retraite qui a travaillé de nombreuses années à l'hôpital psychiatrique parcourt le site et y fait d'étranges découvertes. Elle va tenter d'aider la police. Est-ce en fouillant dans le passé de cet hôpital qu'on trouvera la vérité?


Roman ambitieux, un peu déroutant par moment, pas inintéressant si on le prend comme il est, à savoir un roman psychologique avec un côté roman policier relégué au second plan. C'est un bon roman, mais un niveau en dessous de l'excellentisssime Tango fantôme de la même auteure.
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Eva est obsédée par son ex-conjoint. Pourtant c'est elle qui a demandé le divorce il y a déjà presque trois ans. Et pourtant ce soir-là, elle observe Svante Levander dans sa maison flambant neuve, au côté de sa nouvelle conjointe, beaucoup plus jeune. Lorsque Svante décide d'aller faire une dernière course, Eva le suit. Elle a déjà prévu un scénario dans sa tête mais rien ne se passe comme prévu. Alors qu'elle se trouve à l'extérieur du magasin, une femme Rom l'interpelle et lorsqu'elle refuse de lui donner de l'argent, le ton monte entre les deux femmes. Svante intervient et invective son ex. Eva est abasourdie par la violence de ses propos lorsque soudainement le noir l'envahit. A son réveil, Eva est à l'hôpital, et Svante mort, assassiné. Eva est la première suspecte.

Comment va-t-elle l'annoncer à son fils Filip ? Ce dernier a toujours considéré Svante comme son père et ne parle plus à sa mère depuis leur séparation. Il est parti s'installer à Berlin. Après plusieurs jours de prison, Eva est finalement libérée et sait que le témoignage de cette femme Rom est crucial or celle-ci a disparu. le même soir, Nicklas, voisin de Svante, découvre dans la chambre de son fils un crâne humain. le garçon de douze ans accepte d'emmener son père dans les bois, tout près d'un des anciens bâtiments de Beckomberga, l'ancien hôpital psychiatrique, abandonné depuis des années et dans lequel on a récemment rénové de nouveaux appartements et créé ce lotissement. Accompagné de son fils et des amis de celui-ci, Nicklas découvre le lieu de sépulture et sent la présence d'une autre personne qui les épie…..

J'en dis trop ? Non car l'histoire va beaucoup plus loin. Ce livre mélange passé et présent et aborde de manière très intelligente notre politique migratoire, ici c'est la Suède, mais l'histoire aurait pu avoir lieu en France tant les préjugés sont les mêmes. Et lorsque Eva décide d'aller à la recherche de cette femme Rom, elle nous ouvre les yeux sur l'histoire de ce peuple malmené depuis des siècles. Anciens esclaves puis exterminés par les Nazis, les Roms avaient trouvé un peu de répit du temps du dictateur roumain. Depuis, ils sont chassés de toutes parts.

A cette histoire s'ajoute celle de Beckomberga et de notre rapport à l'autre, à la maladie mentale – comment s'occupe-t-on de nos malades mentaux ? le personnage principal de la deuxième moitié du livre a travaillé toute sa vie dans ce lieu, fermé au regard des autres. J'ai adoré ce personnage et sa vision de l'autre monde.

Sans oublier l'histoire d'Eva et surtout sa réflexion sur notre capacité à connaître l'autre, même après vingt ans de mariage. Qui sommes-nous ? Si l'enquête n'est pas ici primordiale (mais ne vous inquiétez pas, vous connaîtrez la vérité), elle permet à l'auteur de sonder l'Europe contemporaine, ses peurs ancestrales et sa manière de les gérer, ou pas. Ce livre est aussi un excellent page-turner malgré un rythme plutôt lent. Ici pas de courses poursuites, on enquête dans l'âme humaine. Je retiens juste une étrange impression qui m'a accompagné tout au long de ma lecture : une prise de conscience envers ceux qu'on a voulu volontairement oublier.

Je l'ai lu en à peine deux jours, toujours heureuse de m'y replonger. J'ai tout de suite accroché au style de l'auteure suédoise, à son souci du détail et à la résonance de ses mots. J'ai aimé la manière dont elle travaille l'âme humaine, nos doutes, nos peurs.

Bref, un énorme coup de coeur pour ce roman ! En regardant les avis français sur ses autres romans, je vois qu'elle ne remporte pas le même succès, mais moi elle m'a conquise (et les anglophones aussi, décidément) du coup, je vais me précipiter sur ses autres livres.
Lien : http://www.lanuitjemens.com/..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Certains, parmi eux, ne se contentent pas de faire la manche ou la collecte des bouteilles, ils se servent dans les magasins aussi, ou volent mon portefeuille, et qu'est-ce que les gens en ont à foutre, si je leur dis qu'ils ne sont pas tous comme ça, ils ne vont pas changer d'avis pour autant.

( p 179)
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Il y avait des barbelés, hauts de plusieurs mètres, doublés, parfois triplés, électrifiés et surveillés par des gardes armes. Depuis qu'ils les ont enlevés, les chevreuils continuent de vivre de chaque côté du rideau de fer, comme s'il existait toujours. Ils ne traversent pas les champs, ils s'obstinent à faire demi tour. Des chercheurs les ont suivis pendant plusieurs années. Cela fait vingt cinq ans que la clôture a été démantelée et l'espérance de vie d'un chevreuil ne dépasse pas quinze ans. Ils ne peuvent pas s'en souvenir mais ils s'en souviennent quand même.
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Ulla leva les yeux vers le ciel. Un groupe d’oiseaux, volant en formation, virèrent au dessus des toits des immeubles, avant de poursuivre vers le sud. Le soleil levant teintait les masses nuageuses de reflets roses. Elle ne croyait bien évidemment pas à l’existence de l’enfer ou du paradis, à la manière naïve dont ils étaient représentés - elle pensait aux livres illustrées des cours de catéchisme de son enfance - mais ça l’amusait d’imaginer, l’espace d’un court instant, une femme nue, courant au firmament, embrasant de mille feux l’aube et le crépuscule sous le regard des anges et de Saint Pierre.
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De nos jours, plus rien n'est vraiment "secret". Chaque mouvement laisse une empreinte électronique. Des conversations ou des messages à priori anodins, les endroits par lesquels un être humain transite, les lieux où il fait halte, se révèlent autant de signaux qui filent vers les pylônes, relayés par les satellites. Ils se trouveraient peut-être même un quelqu'un pour témoigner qu'une femme faisait le guet dans un café, en face des bureaux de Svante.
( p70)
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Tant d’histoires avaient circulé dans les banlieues alentour : des contes cruels qui mettaient en scène des fous en fuite, des rois, des Premiers ministres dont les allées et venues faisaient l’objet de notifications dans un journal secret, des artistes et des poètes maudits qui créaient puis mouraient derrière les murs de Beckomberga. Elle se disait qu’après tout, c’était peut-être le propre de l’art, cette part de folie enveloppée dans son essence et qui rend ses voies impénétrables à la majorité du genre humain.
Elle ignorait s’il y avait un fond de vérité dans toutes ces histoires. Et puis, tout cela était désormais révolu, c’était du passé.
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