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Ou la condition féminine ?
Second volet du dytique d'Antonio Altarriba sur ses parents en Espagne.
Cette fois-ci, il s'agit de sa mère Petra. La guerre est toujours là et la condition des femmes n'en est que plus dramatique. Toujours aussi poétique, engagé et une nouvelle fois illuminé par les dessins de Kim. Un très bel album !
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L'aile brisée ou la vie d'une fille non désirée, sous l'Espagne franquiste.

Cette biographie présente un témoignage de la condition des femmes et de la vie dans une Espagne qui cherche son homme fort. Mais surtout, le scénariste rend hommage à sa maman de la manière la plus touchante qui soit : il dresse minutieusement son parcours, de sa naissance chaotique à la fin de sa vie dans un couvent. le choix du fils est découper sa vie en fonction des hommes qui l'ont pour ainsi dire gardée sous leur aile, elle qui en manquait pour s'envoler.

Les dessins en noir et en blanc dont les traits sont nettement marqués, permettent de voir de nombreux détails, notamment les métamorphoses des visages. le rythme d'une vie s'écoule donc naturellement, sans narration préalable.


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Il s'agit du second volet d'un diptyque... que j'ai lu en premier... par pure contradiction (et je ne pense pas que cela soit gênant).

Antonio Altarriba (comme beaucoup d'enfants) découvre à la mort de sa mère qu'il la connaissait en fait bien mal. Mais Altarriba peut en faire une BD... Il se penche le passé de sa mère qui est celui d'une Espagne meurtrie, dans laquelle les squelettes ne sont pas que dans les placards... une Espagne totalitaire, où on essaie de vivre selon des principes, quitte à ne pas voir le monde tel qu'il est mais tel qu'on voudrait qu'il soit.

C'est un regard lucide, aimant mais lucide, qu'Altarriba pose sur sa mère. Il faut aimer très fort pour être capable de ce genre de regard sur un proche... Témoignage d'une autre époque dont les bruits de bottes nous hantent encore... à moins que ce ne soient de nouveaux bruits de bottes... Dommage que le trait ne soit pas toujours à la hauteur. Mais le choix du noir et blanc est tout à fait judicieux.
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"L'aile brisée" n'est pas tout à fait la suite de l'excellent " L'art de voler", c'est plutôt un complément totalement indépendant, pour réparer un oubli flagrant. le précédent roman graphique d'Antonio Altarriba, consacré à la vie de son père, occultait complètement l'épouse malgré trente-cinq ans de vie commune. C'est à la suite de la remarque d'une lectrice lors d'une signature que l'auteur s'est finalement interrogé sur cette femme qui, pour lui, n'avait participé à aucun combat politique, n'avait guère de connivence intellectuelle avec son mari et restait dans son imaginaire personnel reléguée au second plan ...en version effacée. La remarque a fait son chemin et ce fils un peu indigne s'est penché sur la vie de celle qui lui a donné le jour.... Ce qu'il découvre de son existence, à priori nettement moins romanesque que celle de son père, lui donne assez de matériaux pour reconstituer et retracer, voire réinventer, son parcours simple. Mais on n'est pas passionné d'histoire pour rien...Cette vie qu'il relate dans " L'aile brisée " est bien plus qu'un simple hommage à une femme discrète et au service des autres, c'est aussi toute l'histoire cachée de l'Espagne franquiste qu'il met en scène.
Chacune des quatre parties de ce roman fait référence à un homme important dans l'histoire. le père d'abord qui en voulant la tuer à la naissance, lui a laissé un bras manquant de mobilité, un général franquiste, complotant pour le retour de la monarchie, qui fut son patron, puis Antonio le mari et pour finir le joyeux Emilio, compagnon amoureux de sa maison de retraite. Des hommes pour marquer chaque étape mais surtout parce qu'en Espagne, ce sont eux les personnages importants, ceux que l'on remarque. le roman, en plus de son contexte historique fouillé, est aussi une histoire de la moitié invisible du pays : la femme. Réduites aux travaux ménagers, aux bigoteries, à être le réceptacle des pénis des hommes et logiquement à la ponte des enfants et à leur élevage, elles furent, jusqu'à la fin de la dictature, des seconds rôles muets. Petra, cette mère silencieuse en est le parfait exemple. A quelques jours de sa mort, l'auteur s'aperçoit qu'elle a eu toute sa vie un bras quasi inerte ! Imaginez donc le regard et l'attention portée à cette femme par sa propre famille ! C'est à partir de ce lourd constat, de cette révélation honteuse, qu'Antonio Altarriba construit son récit et arrive, mieux vaut tard que jamais, à réhabiliter ce destin.
La suite sur le blog
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Après voir consacré la BD L'art de voler à son père, Antonio Altarriba partage avec nous le mystère de la vie de sa mère. Car mystère il y a bien. Quand elle meurt en 1998, il découvre qu'elle avait un bras dont elle se servait peu depuis sa naissance ; d'où le titre L'aile brisée.
La BD est découpée en plusieurs chapitres chronologiques : Damian, 1918-1942 (le grand-père de l'auteur).
On découvrira très rapidement les causes de ce drame lié à sa naissance.
Juan Bautista, 1942-1950, le général et sa famille dans laquelle Petra a été gouvernante.
Antonio, 1950-1985, le mari de Petra
et enfin Emilio, 1985-1998, l'amoureux de Petra.
L'histoire des personnages s'intercale dans la grande Histoire de l'Espagne et j'ai parfois été perdue parce que je manquais de repères historiques et de clés de compréhension. J'ai bien conscience que je peux y remédier en effectuant des recherches sur internet. Au final, j'ai une nouvelle fois bien aimé le graphisme de cette BD et les dernières pages rédigées par l'auteur et augmentées de photos personnelles permettent de mieux comprendre le contexte. J'apprécie cette manière de me cultiver en lisant.
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" 'Et votre mère?' demanda une femme au fond de la salle. La réponse me parut d'abord aller de soi, mais cela ne dura pas."
Ainsi commence la post-face de l'Aile Brisée. Il est rare de commencer un livre par la fin, mais cette citation met en lumière l'esprit du nouvel album d'Altarriba et Kim. Après l'excellent "Art de voler", les deux compères espagnols réalisent un nouveau bijou narratif avec "L'aile brisée".
Il est sans doute plus difficile de se confronter à l'histoire maternelle: pour l'enfant que l'on est, son amour nous est dû sans contre partie. Or, lorsqu'un matin on se rend compte que l'on ignore tout ou presque d'elle, on peut se fustiger, ou bien, comme Altarriba, enquêter.
Ainsi donc, après avoir découvert le destin espagnol à travers la vie de son père, Antonio Altarriba s'attaque au destin plus sobre mais tout aussi foisonnant de sa mère.
Alors que Antonio père a dû fuir l'Espagne devenue franquiste; Petra, elle, a passé sa vie de femme sous le joug du dictateur. Née d'un drame familial, la jeune Petra passera sa vie à s'occuper des autres, son père, ses frères, ses employeurs, de ses voisins, son mari et de son fils... et même des bonnes soeurs !
A travers le parcours de Petra, c'est le quotidien de ceux qui ont subis les bouleversements du XXeme siècle qui est dévoilé: les restrictions et la violence de la guerre, l'injustice et la peur du régime totalitaire, le poids de la tradition et de la religion...
Avec ce troisième album, le duo Altarriba/Keko confirme son génie de l'écriture. Une nouvelle fois nous sommes saisis par le ton juste de cette histoire de famille. Parce qu'il n'y a ni règlement de compte, ni éloge, on est immédiatement emporté par l'humanité de ce récit.
A lire absolument, évidemment.
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Je découvre Antonio Altarriba avec L'aile brisée, une bande dessinée consacrée à la mère de l'auteur, redécouverte après être restée dans l'ombre des années durant.

Cette femme de prime abord simple et dévote a eu la vie plus compliquée qu'il n'y paraît: mort de sa mère en couche à la naissance, tenue pour responsable par son père, violée dans son adolescence, affligée du poids la maternité, victime de l'alcoolisme des hommes de sa famille. Pétra finit néanmoins par trouver une place de femme de ménage puis de gouvernante au service de grandes familles espagnoles, pas toute aussi attachées au franquisme que l'on pourrait le croire.

Mais derrière le récit d'une simple vie se révèlent la condition de la femme en Espagne au XXe siècle, la dureté de la vie dans les villages espagnols reculés, les tractations politiques et militaires de la guerre civile et du régime de Franco, les dérives de la religion et la méchanceté de ses représentants et représentantes, et bien sûr les rapports sociaux qu'entretiennent hommes et femmes, et enfants et parents.

Une très belle biographie douce amère, très triste, et qui laisse en suspens de nombreuses questions sur notre perception et notre nombrilisme quant à ce et ceux qui nous entourent.
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Dans « L'art de voler », Antonio Altarriba racontait la vie de son père, ancien combattant républicain durant la guerre civile espagnole. Avec « L'aile brisée », l'auteur rend la pareille à sa mère, toujours sous le coup de crayon de Kim.


Antonio Altarriba rend ici un bel hommage à sa maman, une femme pieuse et traditionaliste, s'étant dévouée toute sa vie au service des autres. Une vie moins passionnante (à lire du moins) que son mari mais toujours empreint de tendresse et d'émotions. Quelques petites touches d'humour viennent alléger le récit qui n'en conserve pas moins une certaine intensité.


Un bel ouvrage tant dans sa forme que dans son fond.
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Je me suis lancé dans la lecture en imaginant me plonger dans une histoire d'homme, de femme. J'ai lu la première partie, l'enfance, les difficultés, ça m'a plu, beaucoup. L'atmosphère, les difficultés, l'entraide, la famille, les déconvenues m'ont alléché.

Puis j'ai lu la suite. Et j'ai trouvé que le livre se positionnait davantage sur des récits historiques, les difficultés politiques, démocratiques, toujours vécues depuis les yeux de Petra, mais aussi élargis au microcosme qui l'entoure. Et là j'ai décroché. Je me suis perdu dans les méandres des événements, des personnages, ce n'était plus l'histoire d'une personne mais des histoires de personnes, de conflits, de culture, de société.

Je comprends la valeur, la richesse que peut avoir ces récits, vécus par les yeux d'une femme traversant les âges, mais ça n'était finalement pas ce que j'étais venu chercher, davantage intéressé par l'intériorité que le contexte.
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Après l'art de voler destiné à la vie de son père, Antonio Altarriba se penche sur le destin de sa mère qui a ses yeux était d'une grande banalité. Ceci étant du à la place de la femme dans l'Espagne du début du siècle. Il apprend sur son lit de mort que sa mère était handicapée toute sa vie d'un bras.De bons dessins et une belle histoire.
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