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EAN : 9782207109724
216 pages
Denoël (10/03/2011)
4.16/5   303 notes
Résumé :
Ce livre est né d'un fait réel : le suicide d'un homme de 90 ans qui s'élance du quatrième étage de sa maison de retraite pour voler enfin librement. Dernier fils d'une famille rurale, le père d'Antonio Altarriba naît en Aragon à l'orée du XXe siècle. Son idée fixe est de quitter son village pour les lumières de la ville. Il rallie les cohortes d'Espagnols sans pain ni toit, exploités, exposés à toutes les rigueurs du temps : chute de la monarchie, Seconde Républiqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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♫J'ai pas choisi de naître ici
Entre l'ignorance et la violence et l'ennui
J'm'en sortirai, j'me le promets
Et s'il le faut, j'emploierais des moyens légaux
Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, envole-moi
Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
Envole-moi
Pas de question ni rébellion
Règles du jeu fixées mais les dés sont pipés
L'hiver est glace, l'été est feu
Ici, y'a jamais de saison pour être mieux...♫
-JJ Goldman- 1984 -
----♪----♫----🕊----Arriba España----🕊----♫----♪----

"Il a laissé 200 feuillets noircis de souvenirs, d'une écriture serrée -stop- Mais ce que je sais de lui je ne l'ai ni lu ni entendu-stop-
Je descends de mon père, je suis son prolongement -stop-avant d'être né je participais déjà en tant que potentiel génétique à tout ce qui lui arrivait-stop-
Je le répète, c'est parce que j'étais en lui ou peut-être avec lui, que je connais sa vie..." Stop ou Alt-Arriba España
Transsubstantiation, Transfert
Transformer l'auteur en son père !
Reconstitution Atmosphère Démocratie Arrogante et Autoritaire
Echecs, frustrations, humiliations, accumulations mortifères
Le témoin des traces que la vie a laissées sur son père...
Plutôt mourir debout que de vivre à genoux
A Gueret , agueri
En s'ancrant dans la terre
c'est le ciel qu'il atteignit
J'ai toujours été en lui
Tous les mots qui restent à dire, tout ce qui s'en suit
Je ne m'enfuis pas ... je vole
90 Ans l'heure de s'envoler
Mai 2001, le père s'est suicidé...
Edifiant !!! Histoire et ravages
Un Vibrant hommage au courage .👍
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L'art de voler raconte l'histoire d'un espagnol au cours du XXe siècle. Cet espagnol est le grand-père de l'auteur, il y a donc un côté sentimental qui s'entrechoque avec l'Histoire de ce pays. le graphisme est réaliste, en noir et blanc, purement narratif, mais qui se permet quelques rares envolées surréalistes pour les passages symboliques, en général, le graphisme reste au service du texte, tout en apportant le rythme et clarté. On découvre la jeunesse rurale pauvre, la guerre civile, l'émigration en France et le retour soumis au pays, et enfin la maison de retraite, et on découvre aussi les affaires comme les idéaux qui échouent. C'est une belle saga, sensible, et touchante, mais totalement désabusée, c'est surtout un récit du désenchantement, de l'espoir détruit, de la défaite de la vie, un récit profond et déchirant sur ce qu'était d'être espagnol au XXe siècle. On sent que les auteurs y ont mis leurs tripes, et ils nous donnent une vision de l'Espagne sincère et complète à la fois, et à travers elle, une vision malheureusement pessimiste de la vie. Il faut lire la postface qui enfonce le clou pour nous émouvoir encore un peu plus.
Commenter  J’apprécie          340
La grande majorité des critiques concernant cet ouvrage sont positives. Poussé par mon entourage pour le lire et attiré par l'histoire (avec et sans majuscule), j'y suis allé franco (…). J'en ressors avec un sentiment mitigé.
C'est l'histoire d'une longue vie, le vingtième siècle vu par un espagnol d'origine rurale qui fuit sa prédestinée de paysan avide de terre, rejoint la ville (Saragosse) et se trouve imbriqué dans la grande Histoire de la guerre d'Espagne. Illusions, désillusions, pragmatisme, bref encore une fois l'histoire d'une vie. Cet ouvrage me chagrine sur trois niveaux:
- Sur la guerre d'Espagne, d'un côté c'est survolé du point de vue historique, de l'autre il manque quelque chose d'épique dans la narration pour nous embarquer pleinement.
- Sur le scénario : j'ai trouvé cela ennuyeux par moments, avec des longueurs qui font que les presque 220 pages auraient pu être réduites pour condenser le propos.
- Sur le dessin : j'ai été complètement hermétique au dessin froid, lisse, monotone, qui ne sert pas toujours le propos.
Reste quand même quelques moments intéressants d'un point de vue historique (par exemple les camps d'espagnols républicains en France, qui font froid dans le dos) et lyrique (le suicide du héros, à 90 ans, est une trame émouvante et mélancolique tout au fil du récit).
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Malgré son incipit inhabituel, le suicide d'un homme de quatre-vingt-dix ans, je crois que je m'attendais à un énième livre sur les héros malheureux de la Guerre Civile Espagnole. C'est un peu ce qu'est ce livre au premier abord, puisque le personnage principal, le père de l'auteur, a effectivement pris part à cette guerre, du côté de ceux qui seront vaincus. Mais l'apologie républicaine s'arrête là. Antonio Altarriba, le père, n'est pas un héros. Il a avant tout cherché à vivre et a, pour cela, accepté bien des compromissions, même si cela veut dire qu'il n'a que vécu, et n'a jamais vraiment pu voler. Après avoir passé la guerre mondiale en France, réfugié espagnol sans papiers, il s'est résolu à rentrer dans une Espagne dominée par ses ennemis d'avant, et à se couler dans le moule de l'Espagne franquiste et bigote. Il doit alors laisser tomber ses idéaux et sa morale, bout après bout, comme des pelures d'oignons qui s'effeuillent une à une et le laissent de plus en plus nu à ses propres yeux.
Figure tragique au sens grec, héros auquel rien n'est épargné et dont aucune décision ne peut mener au bonheur, cette vie de capitulations successives est transfigurée par le regard du fils écrivain, qui restitue le personnage dans sa complexité et sa douleur.
Même si le texte n'est ni particulièrement bien écrit, bien qu'il véhicule une émotion certaine, et même si les dessins sont de facture très classique, c'est une bande-dessinée à recommander, car elle fait entendre une autre voix des douleurs de l'Espagne au XXème siècle. Une voix qu'on entend peu, parce que bien peu glorieuse, mais la fierté ravalée est amère et ce libre fait entendre la voix d'une majorité silencieuse, malmenée et qui a besoin d'être réhabilitée à ses propres yeux, même si c'est de manière posthume.
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Antonio Altarriba évoque avec beaucoup de sensibilité l'histoire de son père; anarchiste, combattant antifasciste, épris de liberté mais qui fut enfermé plus souvent qu'à son tour. du gamin né dans la campagne espagnole qui levait le poing lors des meetings de la CNT au vieillard infantilisé dans un home, L'Art de voler raconte toute une existence parsemée d'échecs tant personnels que collectifs. Une vie triste comme souvent.

Malgré un propos marqué par la désillusion, Altarriba ne sombre jamais dans le pessimisme. Tout au plus le propos se fait-il doux amer lorsqu'il relate les fait les plus dramatiques. On sent qu'il a écrit ce livre comme une thérapie et un hommage à la fois. Il décrit avec tendresse les moments de bonheur, les rencontres, les amitiés et les trahisons, le désespoir et les renoncements. Il n'y a aucun pathos dans ses descriptions.

Véritable roman graphique, L'Art de voler s'arrête sur tous les personnages qui acquièrent au fil des pages une véritable épaisseur psychologique. On s'attache à Basilio qui voulait être mécanicien, à Concha qui offre son corps pour punir un mari violent ou à Restituto le papy bricoleur.

Le texte est admirablement servi par les illustration du dessinateur catalan Kim, influencé par l'underground américain et dont le style graphique assez sombre et chargé convient tout à fait au propos.

Un livre qui nous rappelle à chaque page que ce qui fait l'humanité c'est la soif de liberté.
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critiques presse (2)
Du9
20 janvier 2012
Ce double voyage dessine une histoire rude, tressée au plus dur de l’Histoire : les moments de bonheur semblent n’être là que pour placer sous un jour plus brutal encore les échos doublement tristes, doublement gris, des échecs existentiels et des échecs historiques.
Lire la critique sur le site : Du9
LaPresse
20 juin 2011
Cette consistante bande dessinée romanesque au style réaliste constitue à la fois une leçon d'histoire et d'humanisme. Et il pose une question importante: comment continuer à vivre lorsque nos idéaux ont été vaincus?
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
[Sur les plages où les Français nous parquèrent, ils] construisirent d’abord des postes de surveillance, avec mitrailleuses, projecteurs et soldats sénégalais qui tiraient sur tout ce qui passait la ligne. (…) Puis ils nous forcèrent à installer des clôtures et du fil barbelé… Nos rêves s’achevaient en cauchemar de pieux hérissés… Comme des oiseaux construisant leur propre cage… (p. 74, Chapitre 2, “2ème étage - 1931-1949 : Les espadrilles de Durruti”).
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Lucio n’était pas le seul à avoir retourné sa veste. La simple survie exigeait une adhésion inconditionnelle au régime. Il ne fallait pas seulement renoncer aux vieux idéaux mais être encore plus royaliste que le Roi. Ces changements trahissaient une tragédie personnelle aussi profonde qu’inavouable… Ce n’était pas de la trahison mais du suicide idéologique… Pour affronter le présent, ils devaient enterrer le passé, mourir pour rester vivants. (…) Mon mariage aussi fut un enterrement. Je dus enterrer ma dignité et mes idéaux, seul moyen de commencer une nouvelle vie. Comme nombre d’Espagnols, j’appris à vivre sur mon propre cadavre
Commenter  J’apprécie          70
Le petit travaillait bien, avec de bonnes notes, mais l’enseignement était vicié, quasiment laminé par l’idéologie du régime.
(…) Et je n’osais pas lui montrer un autre point de vue…
Comment prendre ce risque, comment lui faire courir le risque de payer les conséquences d’une pensée vaincue et encore pourchassée… ?
Ce fut l’aboutissement le plus terrible de ma condamnation au silence… Je ne pouvais éduquer mon fils…
(p. 153, Chapitre 3, “1er étage - 1949-1985 : Biscuits amers”).
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Je n’ai jamais compris la stratégie des résistants. Peut-être en raison du genre d’opérations qu’ils menaient dans ce coin reculé de la France. Peut-être parce que j’étais habitué en Espagne à plus de tragédie et d’héroïsme. Peut-être parce que j’avais vu trop d’injustices pour croire encore au combat…
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(...) La simple survie exigeait une adhésion inconditionnelle au régime... il ne fallait pas seulement renoncer aux vieux idéaux mais être encore plu royaliste que le roi... ces changements trahissaient une tragédie personnelle aussi profonde qu'inavouable... ce n'était pas de la trahison mais du suicide idéologique... pour affronter le présent, ils devaient enterrer le passé... mourir pour rester vivants...
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Vidéo de Antonio Altarriba
Spécial Noël !!! 1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète Dessin à Paris !!! Le ciel dans la tête de Sergio García Sanchez et Antonio Altarriba Éditeur Denoël Le Voyage de Shuna par Hayao Miyazakichez Sarbacane Bouncer - Hécatombe par Boucq et Jodorowsky chez Glénat 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien des librairies Mine de Rien, Alfa BD, Sanzot, Krazy Kat/ Manga Kat, la planète dessin, Alès BD, le Bidibul, L'octobulle, Comic(s)Trip et Popup&co! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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