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Miguel Couffon (Traducteur)
EAN : 9782868694034
447 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.5/5   5 notes
Résumé :
"Un jour de l'année 1893, le poète Hugo von Hofmannsthal et l'écrivain Arthur Schnitzler entrèrent au Café Central où ils surprirent un personnage en train de griffonner un papier. Ils le connaissaient mais ne savaient pas ce qu'il écrivait. Ils découvrirent alors un beau texte, une "esquisse", qui avait pour titre Chronique locale et racontait l'histoire véridique d'une jeune fille qui avait disparu. Le nom d'Altenberg se répandit vite parmi les écrivains et les po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Esquisses et nouvelles esquisses viennoises est un bouquin qui porte très bien son nom. Il s'agit d'un regroupement de nombreuses historiettes éparses, la plupart d'une page ou deux, dont plusieurs avaient déjà paru dans divers recueils. Elles ont été écrites à différentes époque, avant et après 1900, par Peter Altenberg. Grand observateur de son époque, il ne prêtait pas tant attention aux événements marquants qu'aux gens ordinaires, du genre de ceux qui se rencontrent au café, se croisent à la gare ou bien se promènent à la campagne. Et ces situations de la vie de tous les jours l'ont inspiré fortement.

Il ne faut pas lire ces Esquisses d'une traite : elles n'ont pas de liens entre elles, à l'exception de quelques unes dans lesquelles les protagonistes reviennent, et elles peuvent sembler redondantes. J'ai lu quelque part, je ne me rappelle plus où, qu'on les comparait à la Bible. Non pas que ce recueil ait la même importance ni le même retentissement que les Saintes Écritures, mais plutôt qu'il ‘agit de ce genre de bouquin que l'on ne lit pas habituellement d'un traite, qu'on ouvre à une page, n'importe laquelle, qu'on en lise un passage, peut-être deux, et qu'on referme pour en absorber les impressions. Et pour mieux y revenir.

C'est que ces Esquisses sont de véritables petits bijoux – du moins, beaucoup d'entre elles – et que, parfois, à une relecture on y découvre des éléments négligés précédemment. Un regard fuyant, des joues qui rosissent, un geste manqué, une branche d'arbre qui frémit, la disposition des couverts sur la table, les assortiments de couleurs, etc. Ces éléments, qui peuvent sembler banals, ont été délibérément choisis par Altenberg et cachent d'autres éléments encore plus profonds et, ainsi, un plaisir renouvelé et peut-être même un éclairage nouveau. Dans tous les cas, une délectation de la nature, des sentiments inavoués, et d'autres encore.

Je suis allé une fois à Vienne dans ma vie et, si la plupart des histoires se déroulent ailleurs, en campagne, dans d'autres pays ou encore dans des endroits indéterminés, quelques unes se passent dans la capitale autrichienne. À l'occasion, un détail, la mention d'un lieu public ou d'un établissement me rappelaient de bons souvenirs. Par exemple, la mention du Café Central et du Demol me fit penser aux merveilleuses pâtisseries que j'y ai mangées…

Bref, ces Esquisses et nouvelles esquisses viennoises font revivre tous ces petits moments de la vie quotidienne, où il ne se passe pas grand chose mais qui sont tout aussi important. Elles nous rappellent, avec beaucoup de poésie, qu'il faut profiter du moment présent. Après avoir terminé ce recueil, je trouve dommage qu'Altenberg ne nous ai pas légué de recueil de nouvelles ou des romans…
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Tout est particulier, si on le ressent particulièrement! Et tout événement local trouvé dans un quotidien peut t'ouvrir les profondeurs de la vie, tout ce qu'elle a de tragique et de risible, comme les tragédies de Shakespeare! C'est un tort que nous avons tous, face à la vie, d'abandonner les poésies aux coeurs des poètes, alors que nous sommes tous en mesure de puiser des poésies dans notre simple vie quotidienne! Que le privilège du coeur des poètes cesse, grâce au progrès de la culture intérieure de tout un chacun!
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Devant chaque assiette on avait posé une coupe avec des dahlias nains d'un rouge brillant. Sur la table s'étalait un tapis richement brodé de soie rouge. Dans deux compotiers de verre rouge étaient disposées des oranges sanguines, et les petites pâtisseries sur les surtouts d'argent étaient toutes recouvertes d'un sucre glace rouge à la framboise.
Le sous-lieutenant avait des revers d'habit rouges, la demoiselle à côté de lui avait les joues rouges, la fiancée rougissait chaque fois que le fiancé l'embrassait, et l'abat-jour de soie rouge inondait la pièce d'une atmosphère rouge feu. Seule la jeune maîtresse de maison était pâle. Elle avait composé toute cette «Symphonie en rouge» en l'honneur des fiancés, et elle était, comme toutes les natures poètes, nerveuse et pâle.
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Lui et elle, assis sur un banc dans une allée de tilleuls.
Elle : Aimeriez-vous m'embrasser?!
Lui : Oui, mademoiselle ---.
Elle : Sur la main --?!
Lui : Non, mademoiselle.
Elle : Sur la bouche --?!
Lui : Non, mademoiselle.
Elle : Oh, vous n'êtes pas correct -- !
Lui : Je pensais : «Sur le bord de votre robe!»
Elle pâlit ---.
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L'art vrai commence seulement avec la représentation d'événements de l'esprit, de l'âme. La vie doit traverser un esprit, une âme, et s'abreuver d'esprit et d'âme, comme une éponge s'imbibe d'eau. Elle en ressort alors plus grande, plus pleine, plus vivante! L'art, c'est cela!
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L'homme a un amour -- l'univers!
La femme a un univers -- l'amour!
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