Botafogo est vraiment un monument ! La quatrième de couverture nous dit que ce roman, paru en 1890, est considéré au Brésil comme un classique de la littérature. Après seulement quelques chapitres, j'étais absolument d'accord et je remerciais l'éditeur de cette nouvelle parution en 2018.
Quel beau métier que celui d'éditeur lorsqu'on fait connaitre au lecteur curieux les merveilles publiées en d'autres temps et d'autres lieux ; si loin, si proches ! Quelle belle condition que celle de lecteur lorqu'on découvre la voix d'hommes et de femmes qui ont vécu en d'autres temps et d'autres lieux, si loins si proches....
Mais revenons-en au récit. Symboliquement, il s'agit de l'histoire de la fondation du peuple brésilien ; ce métissage de paysans et de marins portugais, d'indiens et d'africains. Joao Romao est le propriétaire, le détenteur de toute autorité dans ce quartier de
Botafogo. C'est lui qui décide qui vit là et qui part. Les femmes travaillent comme laveuse et les hommes souvent à la carrière de pierre dont Joao est propriétaire. Tout le monde achète à la boutique qu'il tient. il vit avec une femme noire, amante et travailleuse aussi infatigable que lui, qu'il aurait libéré, lui a t'il promis. Tout un petit monde haut en couleur (comme on dit) se côtoie, travaille, festoie, s'aime, se bagarre, se réconcilie. Jeronimo, un travailleur portugais courageux et efficace, embauche à la carrière et emménage avec sa femme Piedade. Ils prient, travaillent, préparent la nourriture portugaise et restent tranquillement à jouer des airs de chez eux. Mais doucement le Brésil va s'insinuer dans leur vie : plus exactement, Rita la bahianaise va s'insinuer dans l'esprit de Jeronimo…. et la musique, la nourriture et les boissons !
Joao lui s'enrichit chaque jour, mais lorgne sur son voisin Miranda, riche mais vivant dans le luxe et l'opulence alors que Joao se prive de tout. Il va d'ailleurs être prochainement annobli … suscitant l'envie de son voisin…
Un roman éblouissant qui m'a laissé admirative …