Portrait d'un cannibale est le 6ème livre des Editions Marchialy, spécialisées dans les livres de "non-fictions".
Cette nouvelle sortie nous transporte dans les Andes vénézuéliennes et nous raconte sous plusieurs angles la vie de Dorancel, un tueur en série qui avait pour spécialité de découper puis manger ses victimes dans les années 90. le point de vue est intéressant puisqu'il s'appuie sur des témoignages de sources différentes. le procédé est invisible puisque la forme du récit est strictement narrative. En fonction des chapitres, le lecteur se trouve soit en compagnie de Dorancel, soit en compagnie des victimes ou de leurs proches.
Dorancel est un marginal ayant de nombreux problèmes psychiatriques et qui finit par vivre dans un « trou » au pied d'un pont dans le quartier de Tariba dans la ville de San Cristobal. Ces victimes ont eu le malheur de passer à cet endroit, au mauvais moment lors d'une « crise » de Dorancel. le livre nous raconte également comment ce « mangeur d'hommes » a pu passer plusieurs fois dans les mailles du filet des centres psychiatriques et même être libéré de prison quelques années après le meurtre de Cruz Moreno. Les dernières nouvelles de Dorancel nous sont données dans un glaçant ajout spécifique à l'édition française narrant ses derniers faits en prison datant de 2016.
Pour être franc, c'est le « Marchialy » que j'ai le moins aimé pour le moment (il ne me manque que Kinshasa jusqu'au cou qui est au bord de mon lit) en raison d'un style que j'ai trouvé trop neutre et de quelques répétitions liées au principe des points de vue (mais sans un éclairage différent qui aurait pu être intéressant). Ca reste quand même un reportage très efficace et effrayant pour ceux que le sujet intéresse.
Merci à Babelio et aux Editions Marchialy pour cet envoi dans le cadre d'une Masse critique.
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Point de fiction ici, le titre promet ce que contient le livre : un portrait de Dorancel, détenu vénézuélien régulier et cannibale occasionnel.
Si j'ai été happée par les premières descriptions de Dorancel et plus particulièrement par celle de la recherche de Toño, la redondance du récit m'a malheureusement fait décrocher plusieurs fois. D'autant plus que si les points de vue sont bien différents (Dorancel, sa victime, un proche…), nous nous retrouvons en simple observateur passif ; les faits demeurent donc les faits sans réellement s'enrichir (enfin à mon goût personnel, l'idée est bonne mais peu exploitée). On s'éparpille constamment, passant d'un personnage à l'autre, d'un temps à un autre, d'un lieu à un autre… C'est peut-être aussi ce qui m'a empêché de m'immerger. Une autre chose qui m'a déçue est que je n'ai pas réellement ressenti de frissons face à la folie de Dorancel.
J'apprécie cependant, dans la mesure où il s'agit d'une histoire vraie, la narration neutre et dénuée de subjectivité. de plus, si l'histoire en elle-même ne m'a pas porté, l'auteur a su retransmettre l'ambiance pesante d'un Venezuela qui se contente de survivre comme il le peut.
Je salue également le travail de l'éditeur français qui par son choix a su me faire voyager dans les Andes et découvrir une oeuvre originale. Et l'ajout à la fin du récit permet une re-contextualisation actuelle intéressante.
Finalement ce que je reproche à cette « non-fiction » est peut-être injuste car il s'agit d'un choix de l'auteur et de ce pourquoi certains se dirigeront vers cette histoire : un aspect très journalistique qui ne laisse pas le lecteur à bout de souffle malgré le thème qui pourrait s'y prêter. Une simple constatation de la réalité, sans valeur sentimentale ajoutée. Choisissez votre lecture pour ça.
Merci à Babelio et aux Editions Marchialy pour cette découverte.
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Ce récit terrifiant d'ogre des temps modernes aurait tout d'un bon polar réaliste si l'histoire n'était pas vraie, celle du tueur en série Dorángel Vargas.
Lire la critique sur le site : LePoint
Portraits d’un cannibale et d’une région en route pour cent ans de solitude
Lire la critique sur le site : Liberation
«Les morts? C'est eux qui font vraiment chier! Ils reviennent, tout pourris. Ils viennent à cette heure, ils viennent faire chier. Me faire chier! C'est eux mon problème. Les morts qui viennent... Ceux que j'ai mangés. Des fois, ils viennent la nuit, ils me laissent pas dormir. Des fois ils viennent, des fois ils vont. Et ils parlent... Ils bavassent et me disent de ne pas y penser..."»
Les détraqués ont quelque chose qui semble les pousser à marché frénétiquement. On dirait qu'ils ont été conçus pour arpenter ; c'est pour ça qu'il n'est pas rare de les voir partout marcher le long des routes, traînant les pieds sous le soleil, ou avancer de nuit vers on ne sait où - des endroits dont on ne veut rien savoir.
«Oui, je suis le Mangeur d’hommes.»