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Charles Bonnot (Traducteur)
EAN : 9782381340326
300 pages
Marchialy (02/02/2022)
3.36/5   22 notes
Résumé :
Noé Álvarez est américain, fils d'immigrés mexicains, et n'a pour horizon que les rues d'un quartier pauvre de Selah, Washington. Sa seule échappatoire à cet univers morose : la course à pieds. Quand il entend parler d'un ultra-marathon à travers les États-Unis pour la paix et la dignité des communautés amérindiennes, il n'hésite pas une seconde, quitte l'université et s'embarque pour la course la plus longue de sa vie. Une course spirituelle qui le reconnectera à s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
10 000 km, c'est ce qu'a parcouru Noé Alvarez en 2004 lors d'un ultra -rail du Canada au Panama en courant. L'objectif? Rendre hommage aux peuples autochtones du continent, sensibiliser les Américains aux différentes cultures et croyances des différents clans. Noé, lui, court pour les siens. Ses parents immigrés mexicains de la première génération, pauvres et exploités, et pour ses ancêtres dont certains ont du sang amérindien.
L'effort extraordinaire que demande cette course de longue haleine n'est rien, selon Noé, par rapport à ce qu'ont pu vivre ses parents et leurs semblables quand ils ont quitté leur pays pour un sort à peine meilleur. Les chapitres s'alternent, l'enfance de ses parents et la sienne, la course et ses difficultés, les rivalités parfois violentes entre coureurs et la fatigue extrême.

Je ne connaissais pas ces courses à travers le continent, c'est une découverte pour moi; l'ambiance décrite entre les coureurs démontre bien la violence intérieure de nombre d'entre eux: il y a énormément de comptes à régler entre les Amérindiens et les colons.
J'ai malheureusement été moyennement touchée par les évocations biographiques de Noé qui joue trop sur le pathos, en particulier au début. Ca reste un témoignage poignant sur ces générations d'immigrés d'une part et les injustices subies par les Amérindiens d'autre part. Noé a dû se battre pour arriver à ce qu'il est aujourd'hui, un auteur diplômé des universités, un jeune homme qui a couru 6 mois pour les siens dans des conditions extrêmes.
Au fur et à mesure qu'il descend dans le sud et s'approche de la ville natale de son père, les descriptions des lieux traversés sont de plus en plus évocatrices, j'ai beaucoup aimé ça: les ambiances, les couleurs.
J'allais oublier de parler du livre en tant que tel, un format agréable, une couverture que je trouve sublime avec ce dragon qui traverse le ciel.
Merci à la Masse Critique et aux Editions Marchialy de m'avoir permis de découvrir cette réalité américaine.
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Noé Alvarez, né aux Etats-Unis de parents mexicains, nous raconte les difficultés d'intégration auxquelles lui et d'autres immigrés sont confrontés. Lorsqu'il voit un dépliant présentant la Peace and Dignity Journeys, il décide de tout laisser tomber pour y participer. En quelques mois, il parcourras ainsi 10 000 kilomètres en courant, du Canada au Panama. Outre la recherche d'exploits sportifs et de dépassement de soi, le jeune Noé souhaite rencontrer d'autres cultures et montrer des personnes que beaucoup préfèrent ne pas voir.

Dans son récit, l'auteur consacre peu de place à ses performances physiques, préférant mettre en évidence l'ambiance dans le groupe de participants, les parcours de vie de certains, leurs croyances, et les préjugés de certains habitants de lieux traversés. Les intentions des coureurs et celles de l'auteur sont louables, de même que sa dénonciation des injustices envers les autochtones et envers ceux qui furent obligée de migrer. L'excès de mysticisme sans regard critique m'a cependant gêné, ne servant à mon avis pas les causes défendues.
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Merci à la masse critique de Babelio et à l'éditeur pour cette lecture.

« Nous sommes unis et divisés par notre condition. »

Ses parents sont pauvres mais ils sont venus s'installer près de Washington, espérant une autre vie et surtout souhaitant offrir autre chose à leurs enfants. C'est donc là qu'est né Noé. Mais il est difficile d'échapper à ses racines et il se retrouve comme son père et sa mère à travailler pour gagner peu. le boulot les éteint, les efface…. Alors pour évacuer la colère, Noé court. Une façon pour lui de « déloger les problèmes, de trouver la paix. »

Mais ça ne suffit pas et il réalise vite, jeune adolescent, que ce sera soit les champs (comme sa famille), soit la faculté pour essayer de s'en sortir. Il choisit les études malgré les difficultés (heureusement il y a des bourses pour aider les plus démunis). Il sera celui qui inverse la tendance familiale, il apprendra, il réussira ! Il est partagé entre abandonner pour un temps les siens et partir mais il se dit qu'il va s'en sortir et reviendra avec de l'argent pour les aider.

En Août 2003, une fois à l'université, c'est un fossé qui s'installe entre lui et les étudiant-e-s. Il ne se sent pas à l'aise, pas à sa place, il ne sait pas quelle attitude adopter, il n'a pas les codes pour évoluer dans ce genre de lieu. Ne rien dire, faire comme si, tenir, donner le change…

En Avril 2004, il découvre qu'une course de 10000km pendant six mois, les Peace and Dignity Journeys : PDJ se tient tous les quatre ans et qu'il va y avoir un nouveau départ prochainement. le but est de rallier le Canada au Panama, les sportifs et sportives sont des indigènes qui rencontreront les communautés amérindiennes sur le chemin afin de partager autour de la paix et de la dignité. Tous ne courent pas en même temps, certains suivent en camion et les étapes sont définies à l'avance. Alors il s'engage.

« Je veux honorer le voyage de mes parents qui les a conduits aux Etats-Unis en embarquant dans ma propre aventure, en courant selon mes propres convictions. C'est là-bas que je dois être. »

Dans ce livre, Noé raconte la course (ils tiennent un bâton en main et quelques-uns s'en servent pour frapper), les rencontres (parfois teintés de beaucoup d'animosité), les obstacles, mais surtout son cheminement intérieur. Plus il court, plus il se rapproche de la ville natale de son père, plus il se « connecte » à la terre, à la Terre devrais-je écrire. On sent que son rapport à la nature évolue.

« Dans cette forêt, je sens que je suis enfin sur le chemin de ma libération. »
Courir lui permet d'appréhender sa vie, d'analyser l'expérience migratoire des siens avec un angle nouveau. Courir c'est appartenir à la terre, pour se rappeler qu'elle est à l'origine de tout, qu'elle nourrit. Il faut donc la défendre.

Ce recueil oscille entre reportage avec quelques éléments clés des journées de course, les liens qui se créent, les jalousies, les blessures, la peur de ne pas être à la hauteur, l'épuisement, les douleurs et les réflexions de Noé que l'on voit évoluer au fil des pages. Il va au bout de ses limites mentales et physiques et ce ne sera pas le même homme lorsqu'il se posera.

J'ai beaucoup aimé ce récit qui monte en puissance, comme si l'écriture et l'homme s'affirmaient en parallèle. Charles Bonnot a réalisé une excellente traduction. La couverture est très belle, parlante et expressive. Je n'ai qu'un regret, qu'il n'y ait pas quelques photos ...

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Tout de suite, le prologue m'a fait penser à « La grande course de Flanagan » ; j'avais aimé cette fiction lue à l'orée des années 80.

Dans la foulée, j'ai apprécié les passages expliquant le ressenti social de la mise en exploitation des populations natives ou celles des migrants sud-nord.
Noé Alvarez nous traduit bien cette perte d'identité et ce besoin viscéral de revenir dans la dignité, aux sources tribales, aux croyances et aux rites séculaires qui ont construit chacun des peuples indigènes à rencontrer tout au long de ces 10 000 km.

Avec une telle introduction, je m'attendais à une plongée dans la découverte de points communs entre toutes les cosmogonies amérindiennes qui diffèrent d'une étape à une autre.

En fait, l'auteur nous invite à vagabonder dans quelques parties de son journal de bord, détruisant, au fil de sa chronologie, toutes mes attentes d'approfondir mes connaissances des peuples amérindiens.

Là où j'attendais une sorte de rédemption hollywoodienne, je n'ai reçu en retour de lecture que la violence qui légalise et perpétue dominations, oppressions et exploitations. Les coureurs n'échappent pas à cette société qui lamine et écrase les Humains, leur ôte leur identité dans des rouages silencieux parce que bien huilés.

Quel mérite néanmoins que d'opposer la seule force de sa volonté et de ses souffrances à un rouleau compresseur qui écrase et aplanit tout sur son passage.


Ancelle, le 14 août 2023
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je cours pour suivre du mieux possible le chemin de ceux qui m'ont précédé: les migrants qui ont connu la souffrance et les privations. Je cours pour retrouver des fragments de mes parents disséminés dans la terre, des artefacts, leurs histoires d'espoir et de désespoir. En me confrontant à tout cela, j'essaie de mettre enfin un terme à toute la souffrance qui me hante depuis mon enfance. Je veux apprendre à embrasser mon passé, l'endroit d'où je viens, et à m'aimer de nouveau.
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