Un auteur assemble les mots, les contemple, les tripote, les éventre pour en extraire le suc, la sève nécessaire à son ouvrage. Et cette alchimie aboutit parfois à des réussites comme
Anna la nuit.
Cette Anna apparaît comme une enfant gâtée aux tendances suicidaires, une sorte de fantasme que le narrateur gonfle et dégonfle au gré de son récit.
L'histoire ? Il est très malaisé d'en avancer une. Est-ce la vie qui passe ? Une relation amoureuse qui n'en est pas une ? Deux destins, deux vies, deux corps qui s'unissent un moment ? le narrateur le déclare sans préambule : "je n'ai jamais recherché le bonheur".
Des personnages sont des clés et nombre les reconnaîtront. Il y a des pages superbes sur Lanzarote, sur les Newton, Helmut et June, sur l'amour désabusé. Et surtout sur une créature humaine magnifique, Jean-Marc.
On pense à
Hemingway, celui de
Paris est une fête, où l'on croise des célébrités.
Anna la nuit s'achève sur un dialogue entre Anna et Maria Callas. C'est la chronique de toute une époque, celle des années 67-77, où l'insouciance était reine. Et c'est sans doute cette oisiveté disparue, cette formidable paresse de la vie qui est le véritable attrait de ce court roman.
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