AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246760610
217 pages
Grasset (02/09/2009)
2.5/5   2 notes
Résumé :
" Ceux qui désirent ardemment la mort constituent à leur insu une société secrète qu'assemblent l'amour du dépassement et une lassitude sans âge. Ils forment une constellation de vies brèves, silencieuse et lumineuse. ". José Alvarez.
Que lire après Anna la NuitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un auteur assemble les mots, les contemple, les tripote, les éventre pour en extraire le suc, la sève nécessaire à son ouvrage. Et cette alchimie aboutit parfois à des réussites comme Anna la nuit.

Cette Anna apparaît comme une enfant gâtée aux tendances suicidaires, une sorte de fantasme que le narrateur gonfle et dégonfle au gré de son récit.

L'histoire ? Il est très malaisé d'en avancer une. Est-ce la vie qui passe ? Une relation amoureuse qui n'en est pas une ? Deux destins, deux vies, deux corps qui s'unissent un moment ? le narrateur le déclare sans préambule : "je n'ai jamais recherché le bonheur".

Des personnages sont des clés et nombre les reconnaîtront. Il y a des pages superbes sur Lanzarote, sur les Newton, Helmut et June, sur l'amour désabusé. Et surtout sur une créature humaine magnifique, Jean-Marc.

On pense à Hemingway, celui de Paris est une fête, où l'on croise des célébrités. Anna la nuit s'achève sur un dialogue entre Anna et Maria Callas. C'est la chronique de toute une époque, celle des années 67-77, où l'insouciance était reine. Et c'est sans doute cette oisiveté disparue, cette formidable paresse de la vie qui est le véritable attrait de ce court roman.

Lien : http://livrespourvous.center..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J’observais le soulèvement populaire avec passion, sans y prendre part. En y repensant aujourd’hui, je songe à ce que sont devenus nombre de militants de l’époque – souvent les plus enragés –, rattrapés par la convention la plus improductive, la plus petite-bourgeoise, ou vautrés dans le lucre, ayant abdiqué tout honneur – hoquetant des prises de position forcément nobles quand elles servent leurs intérêts – et toute dignité. La contestation a engendré des saints ! A croire que la rédemption est la conséquence de l’opposition. Grinçante parodie de l’humanité, d’une foi qui prétend bénéficier du monopole de la vérité. Nombreux hélas ! sont ces renégats. Un seul des combattants de la première heure conserve aujourd’hui toute mon estime.
Commenter  J’apprécie          00
Le désir lui brûlait la vulve, la soumettait. Elle n’aimait pas ça. C’était elle qui d’habitude déculottait les hommes, s’emparant de leurs verges, hochets dont elle s’emplissait la bouche, le con, le cul, sans retenue. Il ne lui avait pas laissé le temps de se déshabiller. Faisant de leurs corps une création, il s’était occupé d’elle avec application ; lui arrachant lentement, l’un après l’autre, ses vêtements, alternant douceur et brutalité, avec une intuition, une inventivité, une technique toute professionnelle, pour la laisser pantelante, submergée de plaisir, après une heure de volupté. Dans ce domaine, Patrick avait du génie.
Commenter  J’apprécie          00
Les plantes qui poussent en hauteur sont souvent les plus vulnérables, Patrick souffrait ainsi d’un vacillement chronique de l’âme. Dans ces moments de mélancolie, le gin lui redonnait des forces. Il lui en fallait, des forces. Et de l’équation gin = forces, et réciproquement, il avait depuis longtemps égaré la formule. L’origine de son mal était des plus absurdes. Il ne se résignait pas à renoncer à ce qu’il n’avait pourtant jamais été. C’est un paradoxe couramment partagé par ceux qui préfèrent baisser les bras avant d’avoir atteint leur but afin, et grâce à cette échappatoire, de s’épargner le bénéfice du regret.
Commenter  J’apprécie          00
Le seul moyen de retrouver ce que j’avais perdu et qui m’empêchait de dormir était de me perdre moi-même. Mon sexe, mes excès n’étaient plus reliés qu’à ma conscience malheureuse. Prenant la forme de l’expiation, le plaisir me projetait dans une vacuité qui m’interdisait de fixer toute pensée sur autre chose que le stupre. Je n’étais plus parjure, mais victime. Une victime immergée dans une solitude tragicomique, enfermée dans la geôle de ses débordements. Mes excès nourrissaient mon humiliation.
Commenter  J’apprécie          00
Hormis nos commodités sexuelles, nous n’avons jamais rien eu à partager. Je me suis attaché à elle, alors qu’elle m’attirait dans une mélancolie sans espoir, m’entraînant dans sa perte. Je ne suis pas doué pour la vie domestique, moins encore pour le jeu social. Ma technique est celle des ramasseurs de balles, l’art des coups liftés me passe au-dessus de la tête. Du fond de ma paralysie, je quitte, apaisé, l’indignité et le châtiment dans lesquels je m’étais réfugié.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de José Alvarez (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de José Alvarez
"La mort est partout, elle est là, elle est présente, elle est atroce, elle est vivante, cette mort-là."
José Alvarez
http://www.albin-michel.fr/ouvrages/avec-la-mort-en-tenue-de-bataille-9782226328694
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3661 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}