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Citations sur Oublier son passé (21)

[échange mère-fils trentenaire, suite à coming-out]
- Ça fait combien de temps que tu fais des trucs comme ça ?
[...]
- Ça fait combien de temps que je 'fais le pédé', tu veux dire, pour reprendre ton expression ? J'avais onze ou douze ans quand j'ai réalisé que j'étais homo, ou malade mental, comme je croyais à l'époque. Parce que ça me faisait un bien fou, tu penses, d'écouter tes blagues de mauvais goût à longueur de journée. Tu te souviens par exemple du vieux qu'ils avaient retrouvé battu à mort, sur le parking du stade de foot, celui dont tout le monde savait qu'il était pédé ? Tout le monde savait aussi que des motards l'avaient tué, mais la police ne s'était même pas donné la peine de faire une enquête. On nous disait qu'il avait eu un accident de vélo parce qu'il roulait bourré. Et tu te souviens de ce que tu avais dit ? Hein, tu te rappelles ? Tu as dit que c'était bien fait pour lui, parce qu'il n'avait qu'à pas être pédé.
(p. 325-326)
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Helena ferma les yeux, se préparant à entendre claquer la porte de la salle de bains. Et c'était reparti pour un tour. Elle faisait de son mieux pour atteindre sa fille [de 13 ans], mais Emilie, le regard plein de reproches, lui glissait sans cesse entre les doigts. Chaque jour était une course vaine pour essayer de maintenir un semblant d'équilibre.
(p. 19)
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Son reflet dans le miroir jurait avec l'image qu'elle avait d'elle-même, et chaque fois qu'elle se voyait cela lui faisait de la peine. Son esprit était resté le même, mais il habitait désormais le corps d'une femme aux apparences de vieille. Cet écran de rides et de cellulite derrière lequel elle se cachait la révulsait.
(p. 129)
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Anders avait compris tôt que la physique quantique était un univers impénétrable, et il lui était difficile de vanter les compétences de son père quand il ne les comprenait pas lui-même. Raison pour laquelle il lui demanda un jour de lui expliquer.
- Tu comprends Anders, la physique classique suit les lois de Newton qu'on peut aplliquer au monde normal qu'on observe autour de soi, mais quand on desccend au niveau du plus petit que l'atome, ces lois ne fonctionnent soudainement plus. La physique quantique ouvre la porte à un monde inconnu dans le sens où elle contredit pas mal de choses qu'on pensait savoir jusque là. L'espace et le temps, les unités les plus fondamentales ne s'appliquent bizarrement plus dans l'univers quantique.
La réponse n'avait pas davantage éclairé Anders, et il s'était abstenu de demander qui était Newton.
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- Anders, vous m'entendez ?
Une voix inconnue, aimable et chaleureuse, provenant d'un lieu hors de sa portée. Il devrait lui répondre, mais à peine s'était-il fait cette réflexion qu'il retomba dans sa torpeur. Délesté de toute contrainte il planait dans un monde d'insouciance, exempt de jugements et de convictions. Tout était à l'état originel et empli de possibles.
- Anders, vous m'entendez, Anders ?
Laissez-moi tranquille ! Je veux rester ici.
Il ne comprenait pas pourquoi l'on insistait pour qu'il réponde. Il tentait de s'enfuir mais quelque chose l'en empêchait. Cette odeur. Son inconscient fouilla dans ses expériences passées et soudainement il comprit ce qu'elle signifiait. Danger ! Tu es en danger !
Il se sentit tiré vers le haut, traversant un monde d'images vacillantes, au milieu d'un rugissement de plus en plus fort. Un goût de métal dans la bouche, son crâne douloureux. Une personne se tenait à ses côtés. Une lumière forte l'éblouit et son regard erra. Des doigts frais entouraient son poignet.
Seule l'odeur se distinguait nettement dans ce flou général. Cette odeur reconnaissable entre mille qu'il avait une fois appris à détester - l'odeur d'hôpital.
- Anders, essayer de vous réveiller. Savez-vous où vous êtes ? Vous avez eu un accident de voiture. Vous vous trouvez à l'hôpital de Sundsvall.
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La définition de la folie, c'est de toujours se comporter de la même manière et de s'attendre à un résultat différent. Albert Einstein,

… A quoi ressemblerait le monde si chaque soir, chacun d'entre nous tournais ses yeux vers les étoiles en consacrant une pensée à l'infinitude de l'univers ? La vie est un mystère, pourtant nous la prenons pour une évidence. Nous nous y sommes tellement habitués que nous oublions totalement de nous laisser fasciner...

… Le monde n'est rien d'autre que la représentation que chacun en a, il devient ce qu'on en fait....
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Ce sont les peureux qui crient le plus fort afin de cacher leurs angoisses
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"Elle observa ses mains qui reposaient sur le clavier de l'ordinateur. La petite marque sur son annulaire gauche, à l'emplacement de son alliance, n'était plus perceptible. Le temps effaçait toutes les traces, les unes après les autres. Seule la colère restait intacte, la transperçait comme un pieu au milieu de la poitrine et la clouait dans une vaine attente de temps meilleurs. Elle compris tout-à-coup qu'elle était engluée dans cette attente, et qu'elle n'était même pas certaine d'assumer une amélioration si elle venait à se produire. Car elle traînait une honte, cette ultime punition de la femme rejetée".
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Il fallait s’endormir rapidement, car lorsque le sommeil ne venait pas elle s’approchait parfois trop près du précipice. Tout au fond, elle avait entr’aperçu quelque chose qui, à la moindre chute, lui serait fatal. Une bombe de désespoir qu’il fallait tenir à distance jusqu’à ce qu’elle soit désamorcée.
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La nuit venue, les lumières de la chambre furent éteintes. Une veilleuse solitaire permettait de s’orienter. Vaincu, il avait dû renoncer à sa chambre individuelle. Les tentatives de négociation avaient visiblement affecté l’amabilité du personnel ; pour autant, les soins prodigués demeuraient irréprochables. Plusieurs fois par heure, ils passaient vérifier qu’il était encore en vie, sans faire de conversation inutile. Anders s’assoupissait entre chaque tour de garde. Les infirmiers lui demandaient de nouveau s’il souhaitait contacter un proche et il mentit pour ne pas avoir à dire la vérité. Bien sûr qu’il avait des proches, mais personne qu’il souhaitait appeler depuis les urgences de l’hôpital de Sundsvall. Son entourage s’était clairsemé et il était conscient de sa part de responsabilité. L’amitié exigeait de la réciprocité et il avait de plus en plus de mal à donner de ses nouvelles. À vrai dire, beaucoup de choses s’étaient détériorées depuis qu’il avait choisi d’arrêter de travailler, mais il avait compris son erreur trop tard. Rien ne s’était passé comme prévu.
Il saisit le verre et but une gorgée de sirop dans l’espoir de faire disparaître le mauvais goût dans sa bouche
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