Le jardin des fées, tome 1 : Bergère des fées

Très belle bande dessinée jeunesse aux couleurs chatoyantes et au graphisme magnifique.
La jeune Lucie est envoyé chez son oncle dans le mystérieux château gothique de Crapaudine en Normandie (très bien illustrée), pays pluvieux où il est très facile de se cacher.
Bientôt la jeune fille se retrouve face à des phénomènes étranges. Elle perçoit des éléments que les habitants du château semblent ne pas voir, des fleurs, un mur, des arbres, un jardin.
Une petite fée vient à elle pour lui demander de l'aide, c'est ainsi qu'elle rencontre derrière le mystérieux jardin du château tout un petit peuple d'elfes et de fées au langage elfique qui créent des remèdes à l'aide des pollens de fleurs et de miel, virevoltant et vivotant tant bien que mal tout en recherchant un nouveau guide.
Un jour Lucie se promenant dans les combles d'un château avec sa petite fée dont elle est devenue l'amie trouve le journal du grand-père de la maîtresse des lieux et découvre l'histoire du château et de ses habitants dont certains ne semblent pas toujours bienveillants.
Une belle BD magique, mystérieuse, fantasy qui se laisse lire et dévorer des yeux.
L'histoire est aussi intéressante que les illustrations ponctuées de textes grâce auxquels on peut lire le journal trouvé dans les combles et reconstituer certains éléments.
Les décors et les dessins des personnages sont très beaux, bravo à l'illustratrice.
Cette BD enchanteresse constitue le premier tome d'une série que je recommande à tous.

Lue à sa sortie, j'ai savouré, comme je le pressentais, ce joli travail d'Audrey Alwett et de Nora Moretti.

Diptyque, Audrey Alwett nous propose une jolie histoire : celle des fées en manque d'un berger destiné à les protéger. Marigold, jeune fée, est bien déterminée à en trouver un/une pour secourir sa ruche, gagnée de plus en plus par la pourriture et les dangers qui hantent leur délicieux jardin. Serait-ce Lucie, jeune fille douce, plus à l'aise à croquer qu'à déchiffrer son alphabet, souvent maltraitée par la vie et envoyée par sa mère chez un cousin désargenté?

Le tandem que nous propose Audrey Alwett et Nora Moretti fonctionne très bien : ces deux protagonistes principaux sont touchantes, on sent qu'un lien ne peut que se créer. Tome un peu introductif mais néanmoins moitié de ce diptyque, Audrey Alwett pose les bases de son monde, nous en dévoilant assez pour nous happer tout en gardant une part de mystère un peu sombre pour le prochain opus. Ainsi, on découvre Lucie, personnage pour lequel j'ai eu tout de suite beaucoup d'empathie. D'elle, le mystère est sa famille, autant sa famille proche que celle dans laquelle elle arrive. On sent qu'elle est loin d'avoir eu une vie facile. Elle est toute prête à endosser le rôle de Bergère des fées.
Marigold nous permet d'explorer le monde des fées : leurs physionomies, leur organisation, leur magie, leur vocabulaire original qui est une véritable bouffée d'air frais. Avec elle, on en apprend plus sur le jardin menacé.
En filigrane, on remonte dans le temps et on en apprend sur le passé de cette ruche et de la famille, car le tout est lié.
Le scénario m'a plus que conquise et je suis toute disposée à acheter le tome 2 dès sa sortir également.

Pour ce qui est de l'aspect graphique, j'ai été charmée par les traits doux des protagonistes. Les couleurs se marient bien et nous transportent dans une Normandie du XIXe s où la nature est mise à l'honneur, nous offrant des planches originales, notamment celles du journal.

En définitive, graphisme magnifique, scénario original et véritable ode à la nature et au jardinage, ce tome 1 m'a conquise et je recommande chaleureusement.

En grande fan de fées, je ne pouvais qu'être tentée par cette BD qui m'a enchantée dès les premières pages grâce à son univers graphique vif, éclatant et coloré empli de beaux et de minutieux détails.

Nora Moretti nous offre une magnifique représentation de la nature avec ses fleurs, ses plantes, ses majestueux arbres… et ses fées ! Des créatures que l'on apprend petit à petit à connaître aux côtés de Lucie, une jeune fille envoyée par sa mère chez un oncle qui se révélera tout sauf accueillant… Mais rien qui ne saurait décourager une héroïne dont la peau est déjà marquée par les coups de sa « nourrice ». Sur cette maltraitance, nous ne serons pas grand-chose, l'autrice préférant se concentrer sur d'autres mystères et nous émerveiller par la découverte d'un monde, celui des fées. Un monde en danger à moins que nos petites créatures ailées ne trouvent ce qu'elles ne pensaient plus possible, un berger ou une bergère !



Les éléments s'agencent naturellement, les lecteurs devinant assez vite le rôle de chacun, mais plane pourtant sur cette histoire une belle aura de mystère. Un mystère omniprésent notamment autour de la présence d'une marque étrange et plutôt funeste, le passé d'une tante par alliance liée à un nom qui parlera à tous les amateurs d'histoires de fées, les motivations d'une mère absente physiquement mais présente dans le coeur de notre héroïne qui, malgré son abandon qui n'en porte pas le nom, lui reste dévouée…

J'ai aimé me plonger dans cette ambiance aux inspirations gothiques, où la tension monte crescendo à mesure que l'on avance dans la lecture d'un journal intime illustré posant les jalons d'un futur drame, en plus de nous en apprendre plus sur le rôle de berger. Un rôle essentiel, qui permet d'assurer la protection de créatures dont les pouvoirs peuvent, hélas, attirer de bien viles personnes prêtes à tout pour voir leurs voeux exaucés… Ce journal fait le lien entre passé et présent et apporte au compte-goutte des réponses aux questions que l'on peut se poser.

Bien que l'on soit dans une oeuvre jeunesse, Audrey Alwett aborde sans lourdeur des thèmes difficiles (maltraitance infantile, cupidité, trahison, homophobie, vengeance, la capacité de destruction des êtres humains…), et n'hésite pas à déployer de la noirceur dans certains coeurs. Je dois d'ailleurs dire qu'une révélation m'a complètement glacée, ne m'attendant pas à quelque chose d'aussi sombre et effroyable. L'histoire n'en demeure pas moins illuminée par des couleurs éclatantes et des personnalités particulièrement attachantes.

Lucie est ainsi une jeune fille admirable dont j'ai apprécié le courage, le caractère optimiste malgré une vie tout sauf facile, la passion pour le dessin, son altruisme et la manière dont elle va tout mettre en oeuvre pour aider Marigold. Une fée têtue mais courageuse qui ne va pas hésiter à braver l'autorité parentale, voire les ordres de sa reine, pour tenter de trouver une solution à une situation mettant toute sa communauté en danger. L'amitié entre l'humaine et la fée est adorable, sincère et entière, mais elle sera aussi l'occasion d'apporter une bouffée d'espoir dans le coeur de chacun… Et de l'espoir, il va y en avoir besoin, la fin laissant entrevoir un deuxième tome riche en tension et en danger !

En conclusion, Bergère des fées est une belle BD qui ravira les amateurs de fées, mais aussi toutes les personnes appréciant le mystère, les secrets de famille, les dangers que l'on devine sans arriver à les saisir, et les histoires dans lesquelles deux mondes évoluent en parallèle avant de se télescoper pour le meilleur et, bien souvent, pour le pire. Une BD à découvrir pour la narration sensible et pleine d'intelligence d'Audrey Alwett, mise en scène avec magnificence par Nora Moretti, qui sait tirer parti de chaque détail pour offrir une imagerie féerique portant néanmoins sa part de ténèbres. Beau et saisissant, un premier tome parfaitement maîtrisé !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..

Fin XIXème siècle, en Normandie.
Lucie est une adolescente parisienne envoyée en pension dans sa famille maternelle. Les vraies raisons seront obscurs.

Ce qui nous attendra?
Certains reconnaitront facilement le style graphique façon Manga de Nora Moretti. Et cette nouvelle héroïne, Lucie, tiendra beaucoup physiquement du personnage de Sara Crew (oui, la "Princesse Sara" adaptée par l'auteure Audrey Alwett et aussi illustré par Nora Moretti).
Que les jeunes lecteurs se rassurent, ils y auront aussi droit à leur soupçon de romantisme, de faste et de cruauté romanesque.

"Le jardin des fées".
L'histoire d'une amitié entre Lucie et le peuple caché des elfes du grand chêne du manoir.
Le lieu a un ce premier secret.
Mais ce merveilleux est en péril, empoisonné par une étrange "peste" en forme de spirale et convoité par des hommes sévères affichant le tatouage d'une abeille. Au vu du dessin, il pourrait s'agir d'une secte.
Le petit peuple d'elfes vivant non loin est détenteur d'une culture qui nourrit mais aussi qui guérit, à base de miels de fleurs.
Une tradition magique vouée peut-être à disparaitre.
Il sera vraiment amusant d'observer leur similitude avec les abeilles et leur organisation sociale, un peu semblable à l'ordre d'une ruche.
Lucie, repoussée dans ses retranchements par la famille qui l'accueille, appréciera cette campagne très foisonnante de fleurs qui sera là, autour des vieilles pierres (sauf que semblerait-il, Lucie sera la seule à l'apercevoir, ce jardin).
Elle est privilégiée.
C'est ainsi que nous découvrirons la tâche des "Bergers" des fées, une sorte de mission d'apiculteur profitant du savoir des fleurs, protecteur du petit peuple ailé.
Le berger éloignera comme un "chien de garde" les profiteurs qui pourront voir les fées et qui les obligeraient à formuler un voeu magique (formuler un seul voeu leur est mortel, comme après la piqure pour une abeille).

L'ambiance du manoir sera assez toxique et pleine de secrets.
Les lecteurs apprécieront le romantisme du lieu. Pour le lecteur, pas de terroir normand paysan ici, ni de bord de mer. La famille de Lucie est riche, possède un manoir. Un univers bourgeois, abritant despropriétaires et un petsonnel de maison guindé et pincé.
De quoi refroidir un peu Lucie qui passera de l'autorité rigoureuse des religieuses de son ancienne école à l'austérité de cette famille qu'elle ne connaissait pas.
La tante de Lucie semble subir la fermeté de son époux.
Nous nous le demanderons, nous lecteurs, si c'est là la raison qui poussera la mère de Lucie à garder ses distances avec pareille famille.

Trop de mystères.
L'auteure ferrera vraiment ses jeunes lecteurs avec des secrets à foison: la famille qui porte des gants tout le temps, d'étranges marques en spirale sur les murs, les objets, les gens même et Lucie, à priori en mission pour sa mère, devant reproduire pleins de choses qui lui paraitront suspectes en dessins et les lui envoyer (espionner, en somme et lui répondre par des images, au cas où le courrier serait lu).
Des comportements étranges et insolites.

Le sujet du jardin des fées est original, imposant sa dose d'imaginaire, douce, appliquée en filtre d'un quotidien saupoudré de méchanceté.
Elle passera d'une forme de prison à une autre. Son oncle affirmera qu'elle est envoyée chez eux pour l'éloigner d'un scandale.
Lucie a t-elle vraiment besoin qu'on la recadre?
L'époque et le lieu auront leur idée sur les comportements dignes et les interrogations décentes pour une femme et Lucie est un "monstre" de spontanéité, d'un naturel inconvenant, presque impossible à corriger, une douce mauvaise herbe (et cette BD très romanesque renouera avec les châtiments éducatifs de tous ordres pour rendre la situation plus poignante et cruelle).
Pauvre Lucie, excessivement émotive et maladroite, qui aura bien du mal à supporter son "corset" de bonnes manières sur la seule mission maternelle, s'évertuant surtout à se montrer agréable, affable.
Et son goût pour le dessin?
Des talents de bohème et de mauvaises vies.
La suite nous démontrera qu'elle n'est pas une exception dans cette famille, nous découvrirons la tradition secrète du berger des fées.

La sauveuse pour les uns, une épine pour les autres.
D'emblée, pour cette famille, Lucie n'est pas dans son élément, elle sera un membre vulgaire dont il faudra souffrir la présence. À nous de vraiment découvrir si l'âme de la famille n'aurait pas été gangréné par la présence discrète de cette secte au tatouage.
À nous de découvrir si Lucie pourra empêcher que l'on utilise fatalement les voeux des fées et que leur race disparaisse...
Une offre élégante et sympa à lire pour le jeune public.

Aimant particulièrement le travail d'Audrey Alwett c'était déjà un gage d'envie et de qualité, à cela s'ajoute une sublime couverture et un résumé plein de promesses. En plus, c'est toujours quelque chose d'intéressant d'être avec le petit peuple, si cela permet de faire entrer le merveilleux dans notre vie, la magie, c'est aussi une très belle façon d'interroger les différences, et le fait de réussir à vivre ensemble malgré toutes nos différences. C'est aussi exquis de découvrir des fonctionnements, s'il y a quelques variations, il y a aussi des éléments que nous retrouvons au fil de nos lectures sur les fées.
Un dernier élément à l'avis général qui ajoute du cachet c'est tout le travail autour, dans cet album nous avons des mots propres aux fées, que nous comprenons à moitié ou avec le temps et le contexte, mais également des extraits de journal, etc.
Le tout est magnifiquement dessiné et nous enchante les yeux. Cette aventure enchanteresse nous ait proposé par les éditions Drakoo et sera en deux tomes.
Elle réunit Audrey ALWETT au scénario et Nora MORETTI au dessin. le duo est connu pour sa magnifique prestation et association sur "Princesse Sara" (où il faudrait que je reprenne et me mette à jour), disponible également sur Izneo. Drakoo nous indique également dans sa présentation qu'une jeune coloriste, Cytros Treb, complète avec talent cette équipe d'autrices.
Nous faisons la connaissance de Lucie qui a été envoyé chez son oncle. C'est sa tante, Rose, qui part l'accueillir. Au fur et à mesure, nous verrons qu'il y a deux sons de cloche sur sa présence dans leur domaine.
Cette famille semble néanmoins bien étrange. Son cousin pas très sympathique, son oncle non plus. La voilà à vivre au château de Crapaudine en Normandie. Evidemment au niveau des paysages, de la nature, c'est déjà un régal pour nos yeux.
Lucie a du mal à lire, du mal pour pas mal de choses, sauf le dessin. Elle fait au mieux pour ne pas les gêner, est intriguée par certains éléments notamment une marque bizarre.
Lucie voit un jardin que d'autres ne voient pas. C'est une idée toujours exquise d'avoir un joli jardin, plein de belles fleurs, de pouvoir y passer du temps, voir la nature pousser et faire son oeuvre, il y a encore un petit quelque chose en plus quand il est réservé qu'à une petite partie voire même secret.
Au cours de l'histoire, nous faisons vite la connaissance d'une féé, Marigold, c'est à travers elle que nous découvrons le monde des fées et les difficultés actuelles rencontrées. Elle n'a pas encore ses ailes et ne peut point voler comme ses congénères.
Lucie et Marigold vont se rencontrer, se voir, confronter leurs mondes, discuter, s'associer. A travers ces deux peuples et familles, ainsi qu'un journal et l'histoire du berger, nous allons retracer progressivement la vérité et certains évènements passés, y compris ce qu'est un berger, son importance, le dernier en date et pourquoi il n'y en a plus actuellement. Dans le résumé, nous voyons également des règles importantes qui font réfléchir, il y en a une qui fait penser aux abeilles.
Et vous, êtes-vous prêt pour cette enquête féérique qui vous ouvrira les yeux sur un autre monde et vous charmera par son graphisme, ses idées et son exécution ?