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EAN : 9782756041711
176 pages
Delcourt (18/03/2015)
3.58/5   52 notes
Résumé :
1978. Deux amoureux s'envolent pour New York sans un dollar en poche. Leur rêve: traverser le pays en stop pour rejoindre les hippies de San Francisco. Initialement prévu en quatre jours, le voyage va durer deux mois riches d'épreuves et de rencontres. Drogués, musiciens, vétérans, amérindiens des réserves, "faites la route" avec les vrais Américains dans un récit de vie chaotique et captivant.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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"Route 78" me faisait de l'oeil à chacune de mes visites à la bibliothèque. Ce mois-ci, je lui ai enfin fait une petite place dans mon panier à emprunts. C'est le titre et la couverture, évoquant un road trip, qui m'attiraient et en cela je n'ai pas été déçue.

Comme son titre le laisse supposer, les événements se déroulent en 1978 aux États-Unis. On y suit Éric (l'auteur lui-même) et Pat dans leur vingtaine, décidés à rejoindre San Francisco en auto-stop, depuis New York. Un voyage qu'ils avaient planifié en quatre ou cinq jours, mais qui aura finalement durer deux mois. Leur objectif : rejoindre le pays des hippies et des marginaux auxquels ils pensent s'identifier.

Pat et Éric nous entraînent dans une véritable odyssée. Avec presque pas un sou en poche mais des rêves et des idéaux plein la tête, nous suivons ce jeune couple français dans une traversée des USA quelque peu secouée. La jeunesse a ce truc qu'on appelle insouciance, voire même inconscience, qui ne permet pas de mesurer véritablement les dangers que l'on pourrait rencontrer dans un tel voyage à peine préparé. On se lance, on improvise, allez hop on y va et on verra bien... Et c'est ainsi que les jeunes tourtereaux se sont lancés, persuadés d'y trouver leur "graal" au bout de leur voyage.

1978, c'est l'époque des joints à un dollar (et on ne s'en prive pas). Et c'est "enfumés" du début à la fin que nous sommes durant cette lecture. L'ambiance vaporeuse est bien retranscrite... Trop d'la bonne, man, fais tourner...

Cette traversée leur auront permis de voir du pays et des paysages, de faire de nombreuses rencontres (bonnes et mauvaises, éphémères ou un peu plus durables), et de se rendre compte également des mentalités qui varient d'un État à un autre. Une épopée, souvent incertaine, mais riche et intense.

Et les dessins qui accompagnent ce scénario – réellement vécu –, aux traits vifs et épais, un peu cotonneux, collent avec le thème de l'histoire et l'état d'esprit des protagonistes (rarement bien net il faut bien le dire).

L'histoire se déroulant aux États-Unis, on se doute bien que les habitants de ce grand patelin parlent anglais. Et c'est là que j'en arrive à justifier ma note un peu salée... Clairement, il était inutile de les faire parler en anglais pour de vrai, sans traduction aucune la plupart du temps ! Il y a bien un lexique à la fin, mais uniquement pour les expressions typiquement américaines, argotiques, ainsi que pour les "grossièretés", et quand bien même, c'est sacrément pénible de devoir y retourner sans cesse. Je n'ai pas l'anglais systématique (j'ai bien des notions évidemment, mais je ne suis pas bilingue) et c'est bien dommage puisqu'une bonne moitié des textes sont en anglais. Au bout de dix pages, j'en avais déjà ma claque de devoir tout traduire par moi-même. Ainsi, au lieu d'être embarquée pleinement dans l'histoire, j'en suis restée totalement à côté, à souffler d'exaspération au lieu de ressentir quoi que ce soit pour les protagonistes. Et c'est franchement dommage, parce que je n'ai strictement rien ressenti durant cette lecture qui a pourtant beaucoup de potentiel, et parce que je me suis bien rendu compte à quel point cette histoire tenait à coeur à l'auteur.

J'ai davantage apprécié ses confidences en fin d'ouvrage, ainsi que les photographies et les croquis réalisés durant le voyage...

Trois étoiles quand même, parce que le scénario tient la route, parce les dessins ne sont pas désagréables, et parce que l'ambiance et les états d'esprit de l'époque sont bien rendus.
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Plutôt sympathique ce road trip de deux jeunes français, la vingtaine conquérante, celle qui ne doute de rien, relaté presque 40 années plus tard par Eric Cartier qui avait dû sans doute prendre quelques notes pour relater cette épopée à travers l'Amérique.

Eric et Patricia sont donc partis de New York, durant l'été 1978, en direction de San Francisco, en stop bien entendu, leur modeste pécule s'adaptant bien à ce mode de transport. L'itinéraire ne sera pas direct, aléas des destinations de leurs différents conducteurs obligent, donc six semaine environ seront nécessaires pour atteindre leur objectif.

Leur voyage est émaillé de rencontres souvent fantaisistes, pleines d'humour la plupart du temps, celui-ci virant au noir de temps à autre. Les rencontres sont savoureuses, dangereuses aussi quelquefois, charmantes, tragiques, meurtrières pour l'âme davantage que pour le corps.

Les références cinématographiques sont nombreuses avec un beau duel de deux camions sur la route à titre d'exemple. La plupart des dialogues avec les américains sont en anglais non traduits, c'est donc mieux de connaître un peu la langue pour suivre les dialogues qui n'ont toutefois rien de shakespearien avec un usage immodéré de fuck, shit, cool and so on.

Les jeunes héros n'ont pas lié de relation amoureuse avec l'Amérique et leur retour vers la France est un heureux épilogue à l'aventure qui prend fin sur le cours Mirabeau d'Aix-en-Provence.

Les dessins sont généreux, plutôt aboutis au niveau des attitudes et des expressions, les couleurs changeantes au fil des aventures et quelques photographies des deux aventuriers à l'époque de leur voyage illustrent bien leur voyage.

Un bon moment sur cette route 78.
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1978, New-York, sous une chaleur écrasante. Première escale de leur voyage... Éric et Pat, tout juste 20 ans, sont partis sur la route des poètes et de tous les beatniks, et celle de Kérouac. Malgré le peu d'argent qu'ils ont en poche, Éric vient de dépenser le prix d'un repas pour un joint. Il sait que Pat ne lui en voudra pas. Pour économiser un peu, les deux jeunes gens embarquent à bord d'un bus rempli de sourds-muets. C'est ainsi qu'ils arrivent à Downtown où un pote d'une cousine d'un copain pouvait les loger. Malheureusement, ils ne semblent pas les bienvenus et les voilà à dormir dans les buissons du parc de Washington Square. Il leur faut dorénavant trouver de l'argent s'ils veulent rejoindre San Francisco. Ils pensaient faire entre 2000 et 3000 miles en 4 ou 5 jours. Ils en feront près de 10000 en 2 mois... 

Éric Cartier nous plonge dans ses souvenirs en nous contant, avec une certaine nostalgie, cette épopée burlesque, sauvage et jalonnée de galères et de rencontres improbables. Un voyage parfois drôle, parfois un peu moins. Mais, dans la tête, des souvenirs inoubliables. L'on suit avec plaisir ce jeune couple de Frenchies à travers cette Amérique de la fin des seventies. L'on sourit parfois, l'on s'émeut aussi, d'autant qu'Éric Cartier s'est penché sur cette épopée 30 ans après. Et ce, grâce à Audrey Alwett qui l'a incité à mettre en images son voyage. Un récit nostalgique au coup de crayon enlevé et dynamique, aux couleurs contrastées et douces, et au ton "parlé" voire argotique, très souvent en anglais. Un récit intime, touchant et plus profond qu'il n'y parait. 
En bonus, quelques photos du voyage, quelques croquis et une page "confidence" touchante...
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Eric et Pat, petits Frenchies étudiants à l'école normale, passent l'été 1978 aux Etats-Unis.
Ils les traversent d'est en ouest, de New York à San Francisco : « Du haut de nos vingt ans, on était partis sur la route des poètes et de tous les beatniks, celle de Kerouac, pour se chercher une histoire... Notre histoire. »

Surprises à tous les coins de rue en arrivant à New-York : « chaleur écrasante, bordel monstre » à l'aéroport, gigantisme de la ville. Mais des bons côtés pour Eric, aussi : 1 dollar le joint de colombienne déjà roulé - le prix d'un Cheeseburger à Paris.
Le road-trip s'avère plus dur que prévu : « On savait que ça serait galère mais on était persuadés qu'on allait passer à travers les gouttes sans se mouiller les plumes. »
« Des jours sur les routes, et des nuits dessous » : ils dorment à la belle étoile, sous les ponts. Quand ils sont gentiment hébergés dans des squats, les cafards grouillent, par dizaines, par centaines, et deviennent encore plus flippants après abus de quelques "substances".
Tout le voyage se fait en stop, Eric et Pat rencontrent de drôles de gugusses (des camés, des alcoolos, des babas, des vétérans du Vietnam, des camionneurs givrés...), et se font des frayeurs. Ils sont crades, ils ont chaud, soif, n'avancent pas vite...

Patricia a beau être cool et patiente, l'harmonie du couple finit par être mise à l'épreuve : « Qu'est-ce qu'on est venus chercher ici, Eric ? Elle est où, la maison bleue ? Que des armes, de la dope, des clodos et des zonards. Des épaves. Où tu vois de l'amour et de la paix, toi ? Où ? Tes potes, ils sont peut-être cool, mais c'est juste des soldats fracassés par la guerre. Comme nos pères... Pas plus. »

Eric Cartier a retracé cette odyssée plus de trente ans après l'avoir vécue. Le périple m'a semblé un brin longuet, mais je sors de la lecture de 'Gringoland' (Julien Blanc-Gras), autre carnet de voyage avec passage à San Francisco, moins descriptif, plus percutant, et j'ai inévitablement comparé.
Rien à voir, en fait, 'Route 78' est plus intime et s'accompagne d'un questionnement sur les voyages initiatiques, la quête de sens, les idéaux que l'on peut avoir à vingt ans, l'amour et le couple.
Les dialogues sont en VO, donc souvent en anglais - là ça allait, mais pour l'espagnol, j'étais perdue, heureusement que le couple n'a passé que quelques heures au Mexique (dans un bordel, en plus, donc paroles limitées).
Les couleurs sont superbes, et les 'vraies' photos du voyage à la fin apportent une touche d'émotion.

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=tDtXXlD98kw
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« Ça va te plaire » m'a dit mon collègue en me tendant cette B.D. Et c'est vrai que cette époque de liberté me plaît. 1978, un jeune couple atterrit à New-York dans le but de traverser les États-Unis jusqu'à San Francisco en stop. Ça va être des heures d'attente au bord de la route, des rencontres improbables. 10 000 kilomètres en deux mois. Voyage raconté 30 ans plus tard. Galère, découverte, tendresse.
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critiques presse (7)
BulledEncre
26 janvier 2017
Un album autobiographique fort et sans concession où un jeune homme va confronter ses rêves avec la réalité, dans une Amérique belle et sordide.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
09 juin 2015
Ce long témoignage constitue une véritable plongée dans les mœurs américaines, dévoilant une sorte de panel de paumés en tous genres, du drogué prêt à tout pour planer aux vétérans bousillés par le Viêt-Nam.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Bedeo
14 avril 2015
Un magnifique album, joliment nostalgique, servi par un dessin lâché, parfois caricatural, et mis en couleur avec talent, à savourer au son de la chanson San Francisco de Scott Mc Kenzie.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BullesEtOnomatopees
02 avril 2015
On ne se lasse pas une seule seconde de suivre les deux amoureux dans leur périple, tant les portraits dépeints ici sont originaux et l’aventure exaltante.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
BoDoi
30 mars 2015
Un style crayonné à la fois réaliste et dynamique du meilleur effet.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
30 mars 2015
En définitive, un très bel album souvenirs chargé en émotions diverses.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDZoom
27 mars 2015
En plus de 150 pages extraordinairement dessinées, Cartier brosse des décors savoureux et des tronches incroyablement expressives.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
— T'as vu ? Un vrai bébé-éprouvette, c'est dingue !
— Ça craint, ouais, c'est « Le meilleur des mondes ». Huxley, Orwell, ils avaient raison. En 84, tout va péter.
— Non, en 2001, on ira tous dans l'espace, ce sera super cool !
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C'est si simple de glisser, parfois, il suffit d'une seconde. Il suffit de suivre la pente... De faire les mauvaises rencontres. De croire que l'art est plus fort que la vie... Que l'ivresse est joyeuse... Et que la musique change le monde. 
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En 1978, le flic de New York est gras. Se gave de Donuts au petit-déj... Il est gras mais il est relax... De toute façon ici, personne peut te demander ta carte d'identité : ça n'existe pas. Ici les flics ne courent pas. Quand t'entends la sirène, c'est qu'ils vont s'acheter une pizza !
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"Quand les souvenirs ressurgissent de manière inattendue, ce n'est pas la mémoire qui revient, c'est l'inattendu" 
Pascal Quignard
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On meurt tous un jour, mais... Y a des moments où, au fond, t'en es plus si sûr. De ces moments où tout baigne.
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Vidéo de Éric Cartier
Eric Cartier - Route 78 (Delcourt - 2015)
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