La langue française s'enrichit chaque année de nouveaux mots venus d'ici ou d'ailleurs.
Dans ce petit dictionnaire, une trentaine de mots sont donc présentés et expliqués, classés selon leurs origines : les mots d'Europe, les mots d'Orient et les mots des conquêtes, chaque chapitre étant accompagné d'un petit texte rappelant l'évolution historique de notre langage.
On découvre ainsi que "camarade" vient de l'espagnol et "chenapan" de l'allemand, que "pyjama" vient de Perse et que "toboggan" vient de l'algonquin...
Les grandes illustrations d'Aurore Petit donnent à cet ouvrage un petit air vintage et enrichissent les définitions avec beaucoup d'humour.
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En trois parties, les mots d'Europe, les mots d'Orient, les mots des conquêtes, ce petit livre présente quelques mots d'ailleurs devenus mots d'ici. Il s'agit moins d'une recension que d'une exposition de termes choisis parce qu'ils sont courants ou intégrés au vocabulaire de l'enfant, si ce n'est de l'enfance. En de courtes notices, cet ouvrage trace l'origine et la manière dont, en se transformant, le mot s'est mis à « sonner » français. Si certains sont relativement connus, comme mannequin, T-shirt et probablement bouffon, d'autres, en revanche révèlent la manière dont les langues divergent par les sons qu'elles proposent ou permettent. Et partant, la manière dont un locuteur entend un mot étranger, puis le rend prononçable dans sa langue, en le modifiant autant que nécessaire. Ainsi Schnapphahn, en allemand, que l'on peut traduire par l'attrape-coq est à l'origine du chenapan. de même pour ash-shaah mat, « le roi est mort » désormais célèbre dans l'expression « échec et mat » !
Certains mots aiment les voyages linguistiques, tel est le cas de ticket, issu du francique ayant donné étiquette en français, avant de glisser vers l'anglais au XVIème puis de revenir au français trois siècles plus tard. Budget connut semblables allers-retours entre langues.
Tous, cependant, révèlent les voyages que firent les hommes, au fil du temps, qu'il s'agisse de conquête ou de commerce, d'échanges d'idées ou de produits. Les mots circulent, sans passeport, sautant par-dessus les frontières, tissant des liens étroits entre les cultures, s'adaptant, s'adoptant, s'acclimatant et s'intégrant dans la trame de nos quotidiens.
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Bien des mots français trouvent leurs origines au-delà de nos frontières. Tel un petit dictionnaire illustré, ce livre raconte aux enfants l'histoire des mots et par là même celle des mélanges culturels issus des conquêtes, des guerres, des échanges entre les peuples. Pour chaque mot une belle illustration et un commentaire sur sa forme et son sens originel. de bouffon à toboggan en passant par chenapan, édredon ou pyjama, le lecteur découvrira une langue française nourrie de persan, d'inuktitut (langue des Inuits), de néerlandais, d'arabe...
Un livre à la fois amusant et riche en informations.
(Florence)
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Samedi
De l'hébreu shabbat, qui signifie "repos", le jour le plus important de la semaine dans la religion hébraïque (du vendredi soir). Passé ensuite par le latin sambati dies (jour du sabbat), puis sambedi avant d'arriver en français : "samedi".
Chocolat
Du nahuatl chocoauatl, abréviation de pochocacau-atl, "boisson de cacao et de noix de cajou", adapté en espagnol sous la forme chocolate.
Bouquin
Du néerlandais boeckjin, diminutif de boek, "petit livre", de la même origine que Buch en allemand et book en anglais.
Pyjama
Du persan pâejâmah, "pantalon ample", de jâmah, "vêtement", et pâe, "pied, jambe", passé par l'hindi pajama, et traduit au XIXème siècle en anglais, d'où "pyjama" en français.
Boomerang
D'un dialecte aborigène d'Australie (le dharug), wo-mur-rang, "Reviens bâton !", découvert par les colons anglais au XVIIème siècle et traduit par le mot boomerang. Le boomerang, présent sur tous les continents, était utilisé à l'origine comme une arme de chasse avant de devenir un jeu.