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EAN : 9782919066896
400 pages
Les Editions du Caïman (01/04/2021)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Il n’était pas possible aux Éditions du Caïman, de passer à côté de la Commune dans la collection Noires Nouvelles dont la ligne éditoriale est de commémorer des événements ou des périodes historiques revisitées dans la plus pure tradition du polar : celle de la critique sociale, de la face cachée de l’Histoire, du questionnement politique.

Vive la Commune ! Vive cette période insurrectionnelle à Paris, Marseille, Toulouse, Saint-֤Étienne…, vive... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un cri du coeur.

Rassemblant plus de 20 plumes contemporaines, ce recueil de nouvelles mettant en scène des acteurs majeurs ou anonymes de la Commune de Paris est un très bel hommage en forme d'initiation à cet événement capital de l'histoire de l'émancipation humaine.

Souvent des femmes, les personnages mis en scène à travers des poèmes ou des textes courts redonnent vie à ces quelques semaines où plus que jamais l'espoir a eu droit de cité entre les murs de la capitale... avant la derniere, la "Semaine sanglante" et son anéantissement dans un bain de sang.
Agrémenté de gravures et de reproductions d'époque, un livre agréable et nécessaire.

Publié en 2021, à l'occasion des 150 ans de la Commune.

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Toujours le même principe dans la collection Noires Nouvelles: un thème historique, une palanquée d'autrices et auteurs, chacun·e une nouvelle noire sur ledit thème et plein de belles illustrations au milieu.

En toute partialité, les éditions du Caïman font du vraiment bon boulot avec cette collection et ont même tendance à s'améliorer chaque année.

Je ne manquerai jamais de le rappeler, la littérature noire est une littérature réaliste, et comme en plus cette collection a un caractère historique, cet opus navigue avec tact et élégance entre fiction et textes documentaires, comme en témoignent les sous-titre des nouvelles qui vont de « fiction » (La semaine sanglante d'Antoine Blocier, le rire de Martin d'Eric Maneval, La dernière dent de Michèle Pedinielli) à des termes excluant justement la notion de fiction (Courbet VS Vendôme de Nadia Khiari aka Willis de Tunis est revendiquée comme « Biographie » ainsi que Camélinat le rouge de Rosa Moussaoui tandis que J'ai photographié la Commune de Paris… Oui madame, oui monsieur ! de Philippe Paternolli est qualifiée de « témoignage post-mortem) en passant par toutes les nuances entre les deux (les “nouvelles documentaires” L'enterrement de Marie Lecointre de Michèle Audin, Les espions de Versailles de Roger Martin et La directrice d'école et le maire de Philippe Pivion, la “romance historique” Les femmes et les enfants d'abord de Laurence Biberfeld, les “faits historiques romancés” de Ni pieux, ni traître d'Odile Bouhier, de Quand il est mort le poète (Gaston Crémieux) de Maurice Gouiran ou encore Les canons de Montmartre de Laurent Mély-Dumortier et Quatorze étoiles pour quatorze morts de Jean-Louis Nogaro, sans oublier La lionne et le géographe de Serge Utgé-Royo) et le directeur de collection Patrick Amand se fend même d'un néologisme aguicheur avec sa “biografiction” Pilotell.

Tous les efforts sont faits pour ne pas lasser le lectorat en variant les formes littéraires puisque, cachées parmi ses nouvelles, on trouvera un exercice épistolaire (Je vous écris au milieu des ruines fumantes… de Didier Daeninckx) deux poèmes (Ce qu'on perd de Patrick K. Dewdney et Poème pour les chaussures d'un communard de Toulouse de Serge Pey) une pièce de théâtre (L'heure de trop de Michaël Dias), une incursion dans l'uchronie (Babylone de Max Obione), une BD (Victorine de Stéphane Tamaillon et Vincent Sauvion), une chanson (Sur la Commune de Serge Utgé-Royo, issue de son album La Commune n'est pas morte !, 3e volet de ses Contrechants… de ma mémoire, à laquelle il faudrait ajouter les nombreux extraits de chants semés au cours des nouvelles) et quelques curiosités qu'il vous faudra lire pour savoir ce que sont une “déambulation historique” (À la source d'Alice Jack) ou une “anti-nouvelle” (Sans nouvelle de la Commune d'Anouk Langaney).

Un remerciement particulier à Serge Pey et Jean-Louis Nogaro qui viennent nous rappeler que la Commune de Paris fut précédée et suivie de nombreuses autres en abordant réciproquement la Commune de Toulouse et celle de Saint-Étienne, à celles et ceux qui sont sortis du 19e siècle pour aborder l'événement historique de la hauteur de quelques décennies après (j'ai surtout en mémoire la grinçante La semaine sanglante d'Antoine Blocier, Vive le Roy ! de Roger Mazuy et La lionne et le géographe d'un Serge Utgé-Royo toujours aussi pertinent).

Autre chose, un livre c'est un objet, pas seulement un assemblage de mots. Ceux de la collection Noires nouvelles apportent un soin particulier à l'iconographie et celle de Vive la Commune est particulièrement riche et variée. Plein de documents d'époques comme des caricatures récentes faisant entrer la Commune et l'actualité en résonance (en ces jours de sauvage répression, retomber sur le dessin de Michel Cambon représentant Emmanuel Macron se faisant tatouer le portrait d'Adolphe Thiers m'a fait particulièrement bizarre). J'avais particulièrement apprécié tous les documents montrant combien l'impact de la Commune est resté important à travers les époques et les pays (de la commémoration new-yorkaise de 1880 aux affiches anglaises de 2016 et 2017 en passant par la plaque de la Place de la Commune de Paris à Hô Chi Minh-Ville ou l'affiche soviétique de Vladimir Kozlinski revendiquant la filiation de la révolution de 1917 avec la Commune). J'avais aussi apprécié de voir que l'engagement des auteurs était allé au-delà de la fourniture de leur texte, plusieurs illustrations étant issues des collections personnelles de certains d'entre eux.

Tatouage présidentiel, dessin de Michel Cambon

Le verdict : un pavé de plus de 400 pages qu'on peut théoriquement lire en plein de petits bouts, mais qu'en pratique j'avais pour ma part englouti à la suite. Un résultat à la hauteur du casting réuni à la fois très varié et hautement qualitatif. À s'offrir, à offrir à celles et ceux qui aiment la littérature noire, à celles et ceux qui y sont un peu rétifs, à celles et ceux qui aiment l'histoire sociale et à celles et ceux qui feraient bien de s'y mettre, à celles et ceux qui beuglent La semaine sanglante sous la douche et qui en soirée préfèrent la Danse des bombes à la Danse des canards.
Lien : https://romancerougenouvelle..
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Un recueil de nouvelles aussi diverses que leurs auteurs, chacun y trouvera son goût. Toutes commémorent la Commune et participent à raviver son souvenir.
Particularité, la plupart des auteurs ne sont pas des spécialistes du roman historique mais plutôt du polar et du roman noir. Ca donne une tonalité différente, intéressante.
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