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EAN : 9789931325741
Barzakh, Alger (01/11/2014)
3.57/5   29 notes
Résumé :
Tissam, Lyès et Mounir sont en fuite à bord d’un Break bleu, un âne mort dans le coffre. Ces trois Algérois nonchalants et désabusés roulent en direction des montagnes kabyles.

Leur périple étrange et intense sera rythmé par de multiples rencontres : Karim PDP alias « Karim Pas de Problème » ; nna Khadidja, l’authentique ancienne moudjahida ; Fu, le génial vulcanisateur chinois ; ou encore Izouzen, l’inquiétant libraire du Djurdjura. Ensemble, dans un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un curieux roman, déjanté et érudit. Nous sommes en Algérie, et le libraire qui ouvre le bal de cette histoire vient de tuer sa sixième épouse, mais semble plus préoccupé par la loi de la gravitation que par son forfait!

Pendant ce temps Tissam, Lyès et Mounir quittent Alger dans un vieux break poussif. Deux jours plus tôt, à la recherche d'une bonne idée pour gagner de l'argent, ils sollicitent l'aide d'un ex-commissaire qui a fait fortune dans la fausse monnaie. Par accident, ils tuent l'âne fétiche du commissaire, et ne trouvent leur salut que dans la fuite. Suit un road-trip en Kabylie, avec un âne mort recherché dans tout le pays dans le coffre.

Le mélange des genres est ici réjouissant : les questions existentielles des trois quadragénaires alternant avec des exposés d'épistémologie scientifique, alors que l'humour allège le propos et que la poésie suinte au cours de chaque chapitre.


Le trio est escorté d'une cohorte de personnages délirants, d'Amel 4G (de fausses bonnes idées à haut débit) à Achour qui fait basculer de gros rochers depuis son refuge dans la montagne, et surtout Izouzen, ce libraire psychopathe, influencé par Barbe-Bleue.


C'est un roman qui se démarque vraiment par son écriture et et la richesse du propos, réussissante mélange des genres avec beaucoup de grâce.

Encore une excellente suggestion de Pause Bouquins
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Trois quadragénaires sont en fuite dans un vieux break bleu qui ne marche qu'une heure sur deux. Ils fuient Alger pour les montagnes de la Kabylie, avec à bord leur fardeau : un âne mort.

Que pèse un âne mort pour une vie humaine ? Celui là très lourd, c'est l'animal d'un commissaire à la retraite qui a fait fortune dans le trafic de fausse monnaie en corrompant les douaniers...Les trois amis désargentés avaient l'idée de lui demander conseil, mais ils ont tués son âne par mégarde. Et l'âne, prunelle des yeux du commissaire truand, est recherché dans toute l'Algérie…

Lyès, Mounir et Tissam, deux hommes et une femme, libres mais désoeuvrés, flirtant sans conviction, vont à la rencontre, sans le savoir, d'Izouzen, érudit psychopathe qui collectionne les livres et les femmes. Les livres que lui procure le mystérieux Achour pour sa librairie où ne vient aucun client, et les femmes qu'il tue et enterre au fond de son jardin.

Un récit étrange, très poétique, dénonçant par métaphores l'absurdité d'un pays paralysé par le poids des traditions, l'immobilisme et la corruption, le peu de considération pour les femmes, le manque de dynamisme et de foi en l'avenir.
J'ai beaucoup aimé ce très beau livre racontant le périple en Kabylie de trois personnages déjantés en quête d'eux mêmes. Beaucoup d'humour également tout au long de cette fuite improbable, ces considérations philosophico-scientifiques sur le poids des choses et la pesanteur du pays, des situations cocasses, une recherche de la légèreté fasse à l'inertie ambiante. Merci à Babelio et aux éditions de l'Observatoire pour cette magnifique découverte !
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Un triangle amoureux et un âne mort au milieu. Qui dit mieux ? Ou si vous préférez, un ménage à trois qui vire à la ménagerie. L'histoire est cocasse. Deux hommes et une femme noient par inadvertance un âne qu'un commissaire à la retraite considère comme son fils. Scandale, avis de recherche, fuite et quiproquo dans une ville d'Alger qui obéit à ses propres règles. L'évocation de la ville blanche est à mettre au crédit de l'auteur qui en parle somptueusement. Pour le reste, je n'ai pas été conquise par ce récit rocambolesque dominé par l'absurde et la répétition. L'auteur en fait des caisses avec cet animal. Il est obsédé par le poids de tout ce qui entoure ses personnages, de l'univers, de la bagnole, du cerveau... et de l'âne. Même s'il s'agit d'une métaphore (l'inertie du régime ? le poids des ans, pardon le poids des ânes ? La gravité de nos vies ? la pesanteur du destin ?) elle n'est pas des plus fines. La référence au poids de l'équidé est permanente, frise l'obsession, rentre au chausse-pied dans chaque chapitre, comme (exemple parmi d'autres) lorsque l'héroïne visite une bibliothèque et tombe, entre mille ouvrages proposés, sur « L'insoutenable légèreté de l'être » de Milan Kundera. Un peu lourd, à la longue. Il faut lire ce livre comme on regarde un film d'Emir Kusturica, en se disant que ce sera foutraque, tordu, flamboyant, poétique, surréaliste. Je ne suis pas parvenue à cet exercice. Je me suis égarée dans les lacets qui mènent les fuyards d'Alger au sommet de la montagne. Ils ne m'ont pas embarquée dans leur quête à tombeau ouvert du sens de l'existence qui se conclut, à la dernière page du livre, sur cette phrase censée tout expliquer : « plus lourd sera le fardeau de ta vie, plus légère sera ta mort ». Mais plus pénible en fut la lecture, serais-je tentée d'ajouter.
Bilan : 🔪
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Un trio à la Jules et Jim conduisent un break bleu des rues d'Alger aux montagnes de Kabylie. Un âne se trouve dans le coffre.
Cette équipée est entrecoupée de digressions philosophiques, historico-politiques et autres. La situation grotesque de ces jeunes gens vieillissant peu prêter à rire (jaune).
Je me suis pourléchée les babines en lisant le récit de la fabrication d'un délicieux couscous des hauteurs.
La jeune femme trouvera t'elle l'apaisement en suivant son destin ?
Ce roman est intéressant pour la compréhension de ce pays mais je l'ai trouvé un peu ennuyeux.
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L'âne mort raconte les mésaventures de trois personnages, trois Algérois qui roulent en direction des montagnes du Djurdura en Kabylie. Tissam, Lyès et Mounir sont en cavale, nonchalants et désabusés, ils sont à bord d'un Break bleu, un âne mort dans le coffre.

Ce trio de quadragénaires, deux hommes et une femme, est recherché par les forces de l'ordre, après avoir causé « accidentellement » la mort de Zembrek, l'âne chéri d'un ex-commissaire de police reconverti dans les affaires. Ils vont alors se réfugier chez Izouzen, un mystérieux érudit vivant à plus de 1500 m d'altitude dans une pizzeria transformée en librairie et sujet à une étrange « pulsion » qui le conduit à l'assassinat de ses six épouses.

Durant leur périple étrange et intense, ils feront également d'autres rencontres : Karim PDP alias « Karim Pas de Problème » ; nna Khadidja, l'authentique ancienne moudjahida ; Fu, le génial vulcanisateur chinois. Dans une ascension libératrice, les trois fugitifs se poseront ensemble des questions à la fois existentielles et loufoques entre autres sur la résistance et le changement, la pesanteur et la légèreté.

Présenté en onze chapitres répartis sur 180 pages, le récit d'aventures à la troisième personne porte également de nombreuses références à L'âne d'or – le roman initiatique écrit au IIe siècle par Apulée de Madaure, premier romancier du monde, dans l'Algérie numido-romaine – relatant les aventures d'un aristocrate transformé en âne par son amante.
L'auteur Chawki Amari nous convie ainsi à une exploration métaphysique de l'Algérie d'aujourd'hui, où l'on s'amuse de l'absurdité des situations tout en en constatant l'implacable justesse.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce que la résistance au changement ? C'est d'abord un ressort psychologique qui mène au constat suivant : si tout le monde veut des améliorations, personne n'accepte le changement. Un paradoxe social que l'on trouve aussi bien dans les entreprises, les quartiers et les pays que dans le tréfonds de l'âme humaine et qui gêne toute marche vers le progrès. Un âne mort ? Oui, mais un âne vivant est plus difficile à manier finalement, il résiste, rechigne, veut imposer sa marche, son cap, sa direction.
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L'univers pèse exactement 10 puissance 154 kilogrammes alors qu'il devrait en peser beaucoup plus. Incroyable. Quinze milliards d'années après le big bang et seulement 20 mille ans après l'âge de Glace, l'Homme est allé si loin, a pensé si fort et s'est élevé si haut que non seulement il a réussi à peser l'univers mais peut se permettre aujourd'hui de l'accuser de dissimuler une masse manquante, tel un ministre qui manipulerait avec légèreté budgets et caisses noires.
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C'était hier. Ou avant. Quand on est assis, on perd souvent la notion du temps car celui-ci est connu pour marcher, voire courir. À moins que le temps ne passe pas et que ce soit nous qui le traversions.
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Un intellectuel n'étant qu'une personne qui a trouvé d'autres centres d'intérêt que le sexe ou la guerre.
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L'être humain est un univers parallèle à lui tout seul et paradoxalement recèle en lui tout le poids de l'univers. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est la seule créature à pouvoir calculer le poids de l'univers.
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Videos de Chawki Amari (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chawki Amari
Nouvelle version, en meilleure qualité, de notre soirée en soutien au peuple algérien. À la MC93 de Bobigny en Seine-Saint-Denis, le 17 juin 2019, Mediapart a organisé un événement de soutien au peuple algérien avec plusieurs médias du pays : El Watan, RadioM et Maghreb Emergent. Les intervenants : Wary Nichen (humoriste) en ouverture Anis Saidoune (étudiant en médecine, Alger) Hana Meddeb (étudiante aux Beaux-Arts, Alger) Abdelmoumène Khelil (secrétaire général de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l?homme (LADDH), membre du collectif des jeunes engagés pour l?Algérie) Chawki Amari (chroniqueur à El Watan, écrivain, acteur, Alger) Karima Dirèche (historienne) Hacen Ouali (journaliste politique à El Watan) Saïd Salhi (vice-président de la LADDH) Jam (chanteur) Sofia Djama (cinéaste, réalisatrice des Bienheureux) Amine Khaled (conseiller littéraire théâtre, membre actif de la diaspora) Cherifa Kheddar (féministe, association des familles des victimes du terrorisme, Blida) Wassyla Tamzali (militante, Alger) Hanane Semane (activiste féministe, Alger et Paris) Mabrouck Aib (économiste, membre de Nabni, Alger) Sarah Haydar (écrivaine, Alger) Mehdi Lallaoui (cinéaste, Au nom de la mémoire, Paris et Alger) Concert de Souad Massi (chanteuse)
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