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EAN : 9782365330534
293 pages
Asphalte (07/05/2015)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Pànic Orfila est né à Londres d'une mère catalane et d'un père anglais. Orphelin à huit ans, il est envoyé dans la province de Barcelone chez sa grand-tante, ancienne combattante anarchiste et femme à poigne. Celle-ci tâche de lui transmettre ses valeurs libertaires? Douze ans plus tard, après quelques déboires amoureux, c'est un Pànic excentrique et peu ancré dans la réalité qui arrive à Barcelone pour étudier. Il y fait la connaissance d'un quatuor de dandys qu'il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Précipité vers un arbre à 111 km/h, Pànic Orfila a peu de temps pour raconter l'histoire de sa vie et des événements qui l'ont mené à cette délicate situation. C'est fou tout ce dont on peut se souvenir dans cette fraction de seconde qui précède une mort annoncée, surtout pour Pànic, adepte de la digression et des retours en arrière. Ainsi, en près de 300 pages, le lecteur a l'occasion de découvrir l'ensemble de la vie de Pànic : comment il est devenu orphelin à huit ans, comment sa grand-tante catalane Àngels, membre de l'Institut de vandalisme public, l'a élevé à l'écart de l'institution scolaire et, pour une bonne part, de la société en général, dans le culte de Max Stirner et au milieu d'une énorme bibliothèque bourrée d'ouvrages politiques et philosophiques. Une éducation qui a laissé des traces et à poussé Pànic à chercher constamment sa voie et sa place dans la société :
«C'est ainsi qu'à l'époque où j'aurais dû être en quatrième, je suis devenu futuriste, obsédé par Marinetti, la machine, le mouvement et la force. […] Je m'imaginais envahir l'Éthiopie, mais ma grand-tante m'a dit que c'était du fascisme, et que la limite était parfois floue.
Dès lors, je n'ai plus perdu de vue la limite. J'ai arrêté de me faire avoir en me croyant surréaliste alors que j'étais en fait communiste. J'ai appris consciencieusement où se trouvait la limite de chaque mouvement et de chaque isme.
Au bout d'un moment, j'en ai eu assez d'être futuriste et me suis fait dadaïste.
-Comment tu t'appelles ? me demandaient les autres enfants.
-POLU POLU EKKZA TERRRINU SAPA CADO ! leur répondais-je en hurlant.
Ensuite, invariablement, ils me couraient après, armés de projectiles pointus et de lance-pierres. »
Rejoignant finalement le lycée, puis l'Université à Barcelone, l'excentrique Pànic demeure malgré tout un être lunaire et solitaire. Peinant à s'intégrer dans une réalité qu'il peine à appréhender faute d'avoir, malgré l'immensité de ses lectures et de ses connaissances, les clés pour nouer des relations sociales normales, il finit par se prendre de curiosité et même de passion pour un étrange groupe d'habitués fréquentant le même bar que lui et qu'il appelle les Vorticistes. Mystérieux dandys comploteurs, adoptant des attitudes aussi bizarres que les siennes, et n'hésitant pas à recourir à la violence, les Vorticistes ont tôt fait de cerner la personnalité de Pànic et surtout son profond besoin de connivence avec des personnes en lesquelles il croit ou voudrait se reconnaître et par lesquelles il désire être reconnu. Entraîné dans une histoire qui a tout de la fuite en avant, le jeune homme court avec innocence et détermination vers sa perte.
Roman doux-amer, aussi éminemment comique que triste en ce que l'attitude fantasque de Pànic Orfila dissimule bien peu le mal-être et la solitude d'un héros en quête d'une reconnaissance et d'un amour dont il a longtemps été privé, Tout ce qui fait BOUM est un de ces drôles de livres dont les éditions Asphalte ont le secret et qui se jouent des frontières des genres. Roman noir, histoire d'amour, autofiction débridée, le roman de Kiko Amat mêle allègrement ces ingrédients pour offrir en fin de compte un tout cohérent sans jamais renoncer à la fantaisie.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Roman d'apprentissage un brin déjanté, « Tout ce qui fait boum » peut surprendre. La description des situations est particulière, et humoristique, mais je n'ai pas pu m'attacher au héros, pourtant original. Le seul personnage que j'ai apprécié c'est sa grand-tante Angels, originale et un peu dingue elle aussi. J'avais apprécié d'autres titres de cet éditeur, mais j'ai eu du mal avec celui-ci, trop bizarre à mon goût.
Livre reçu grâce à l'opération Masse Critique.
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Tout ce qui fait BOUM... reçu pour la masse critique et... MERCI !
J'ai beaucoup aimé ce livre, la "drôle" d'histoire de Panic, ce garçon qui se retrouve orphelin à la mort de ses parents et qui part vivre avec sa grand-tante anarchiste en Espagne.
J'ai vraiment adoré le personnage de la grand-tante septuagénaire, anarchiste, membre de l'institut du vandalisme public, qui très clairement est à contre-courant de la majorité des personnes de son âge.
Mais il n'y a pas qu'Angels, la grand-tante qui m'a plu, il y a aussi tout le cheminement dans l'esprit de Panic, un voyage intérieur tortueux, plein d'interrogations, d'expériences à tenter, d'épreuves à passer, de choses à découvrir... J'ai aimé ce personnage aussi curieux que perdu, sympathique que détestable, engagé que j'menfoutiste...
J'ai été curieuse de découvrir au fil des pages qui étaient les Vorticistes, ces jeunes, rebelles, un peu vandales, carrément drogués, dandy, accros à leur mode, instruits, prêts à beaucoup de choses par conviction politique ou pour le fun... Les découvrir et finalement ne pas en savoir tant que ça, les découvrir et voir le reflet d'une part de la société, un peu perdue, qui ne trouve pas sa place mais qui est prête à prendre des risques (pas forcément les bons), à vivre et non à survivre...
J'ai aimé le BOUM, leur action sur l'antenne de télé et voir apparaitre cette action politique et que non "la Révolution ne sera pas retransmise". Cette action que l'on attend autant que Panic, que l'on découvre au fur et à mesure, qu'on oublie quand Panic l'oublie parce que l'on est préoccupé par autre chose ou parce qu'on préfère ne plus se poser la question pour le moment.
La façon d'écrire m'a beaucoup plu : on avance, on revient en arrière, on parle d'autre chose, on est vraiment Panic et son esprit. Un écrit cinglant, noir, drôle, rythmé... ponctué d'expressions anglaises (qui nous ramènent à l'enfance de Panic et qui ne font pas de mal à notre apprentissage des langues étrangères) ou de chansons (qu'on retrouve d'ailleurs listées à la fin). Et la surprise de l'auteur qui apparait au détour de quelques pages avec le personnage de...Kiko Amat.
Bref, ce livre m'a plu, c'était une belle découverte et encore merci Babelio !

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Tout d'abord un grand merci à Masse Critique et Babelio pour ce livre que j'ai dévoré. Tout ce qui fait BOUM se lit très facilement.
Il y est question de Panic un jeune dont les parents meurent alors qu'il n'est qu'un enfant. Il part alors pour l'Espagne chez sa tante Angels qui l'élève à sa façon. Puis il rejoindra Barcelone chez une autre tante. Il fera des rencontres en cours de route (amoureuses et amicales). Il s'agit plus ou moins d'un roman d'initiation.
Kiko Amat, dont un personnage éponyme fait deux brèves apparitions dans le livre, dispose d'un humour décapant mais extremement efficace. Je me suis retrouvée plusieurs fois à éclater de rire en lisant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’est ainsi qu’à l’époque où j’aurais dû être en quatrième, je suis devenu futuriste, obsédé par Marinetti, la machine, le mouvement et la force. […] Je m’imaginais envahir l’Éthiopie, mais ma grand-tante m’a dit que c’était du fascisme, et que la limite était parfois floue.
Dès lors, je n’ai plus perdu de vue la limite. J’ai arrêté de me faire avoir en me croyant surréaliste alors que j’étais en fait communiste. J’ai appris consciencieusement où se trouvait la limite de chaque mouvement et de chaque isme.
Au bout d’un moment, j’en ai eu assez d’être futuriste et me suis fait dadaïste.
-Comment tu t’appelles ? me demandaient les autres enfants.
-POLU POLU EKKZA TERRRINU SAPA CADO ! leur répondais-je en hurlant.
Ensuite, invariablement, ils me couraient après, armés de projectiles pointus et de lance-pierres.
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L’obsession est une fièvre. Une rage effrénée lancée à toute allure vers un point unique sans personne pour la retenir. L’obsession est un désir démultiplié, et c’est ce désir qui m’a mené jusqu’ici.
À l’heure qu’il est, je vole à une vitesse de 111 kilomètres-heure droit vers un arbre de La Joyeuse Baleine, un camping sur l’autoroute de Castelldefels. Quand je le percuterai, mon cou se cassera en deux comme une gaufrette trempée dans du champagne ; mais pour l’instant, je suis paralysé dans les airs, en plein vol. Bientôt bon à être empaillé, suspendu dans le ciel par des fils d’oxygène.
Les Anglais ont une expression pour ça : in mid-air.
J’espère que cette paralysie passagère me laissera le temps de tout raconter : c’est une assez longue histoire.
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Au lieu de se réunir pour tricoter, ma grand-tante et ses copines sortaient à la tombée de la nuit pour casser des vitrines de banque, voler des panneaux de signalisation et des réverbères, renverser les poubelles et taguer des graffitis anarchistes.
Parfois, elles faisaient ça en plein jour. Personne ne pouvait soupçonner de respectables septuagénaires. C'était la meilleure opération clandestine que j'aie jamais vue.
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Video de Kiko Amat (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kiko Amat
Chronique de "Tout ce qui fait boum" de Kiko Amat, aux Editions Asphalte. Retrouvez toutes les vidéos ici : http://goo.gl/23DkUZ et Libfly ici : http://libfly.com
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