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Critique de YvPol


YvPol
22 février 2015
Quatre nouvelles dont trois m'ont beaucoup plu, et une, la dernière, intitulée La forêt, m'a laissé sur le bord par son écriture plus décalée, moins descriptive, plus mystique. Je me concentrerai donc sur les trois premières qui à elle seules valent qu'on découvre cette auteure.

- le manuscrit : une jeune femme est invitée en tant que descendante d'un poète célèbre à une commémoration. Elle découvre qui était vraiment son père : un homme violent avec sa mère lorsqu'il avait bu, et il buvait beaucoup. Malgré son niveau d'études, ses qualifications, l'épouse battue ne pouvait vivre selon ses désirs, brimée par cet homme qui ne vivait que pour son art.

- Les ailes brisées : Châyâ est une femme mariée qui lorsqu'elle est seule invente des lois qui devraient être votées en Inde, comme par exemple : "Prohiber les grosses bedaines, les poitrines grasses et flasques sur les corps masculin, se dit Châya." (p.51) Et elle sait de quoi elle parle, son mari Bhâskaran, est le type même décrit plus haut. Et pour couronner le tout, il ne lui parle que pour lui faire des reproches : sur la nourriture trop salée, sur ses dépenses inconsidérées alors qu'il gagne sa vie correctement. Car le plus gros problème de Bhâskaran c'est sa pingrerie extrême qui empêche sa femme et son fils de vivre. Châyâ rêve d'indépendance, de vivre seule avec son fils qu'elle élèverait sans avarice. le jour où sa soeur présente son futur mari à sa famille, elle décide malgré l'avis de Bhâskaran qui refuse de dépenser de l'argent pour le trajet et le cadeau de se rendre chez ses parents.

- de haute lutte : Cempakan est une excellente musicienne formée par un maître dont elle a épousé le fils. Celui-ci, malgré les recommandations de son père refuse que Cempakan continue à chanter en public, craignant sans doute une concurrence à son désavantage, car lui aussi est chanteur. Alors Cempakan, continue dans l'ombre à chanter chez elle et à supporter son mari. Jusqu'au jour où un élève lui demande de lui écrire une chanson (par "chanson", entendez chant traditionnel tamoul).

Belle écriture d'Ambai, à la fois moderne et traditionnelle, se référant beaucoup aux croyances indiennes (ce n'est pas un handicap de lecture, d'abord parce qu'il y a un glossaire et ensuite, parce que même si les noms sont étranges pour nous, ils ne sont pas essentiels aux fils des histoires, ils ajoutent un côté mystique à ces nouvelles), et en même temps très concrète. Elles racontent la difficulté d'être une femme en Inde aujourd'hui et de vouloir travailler, pratiquer son art ou tout simplement vivre libre.

Une très belle découverte que cette auteure inédite en France jusqu'à ce livre et qui devrait continuer à être traduite, du moins je l'espère.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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