Une légende plusieurs fois séculaire du Poitou, nous dépeint Satan descendant sous l'aspect d'une énorme chauve-souris au milieu d'une danse impie, et danseurs et danseuses tombent alors, frappés de mort, les uns après les autres, au seul frôlement des ailes infernales tourbillonnant avec eux. (Cf. Mgr de Montault : La Maldanzée in Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1872, 1er fasc.).
D'authentiques procès-verbaux attestent la surprenante conservation de nombreux saints et saintes, présentant, au delà de la mort, certaines caractéristiques inexplicables de la vie.
Mais de non moins authentiques témoignages attestent le même phénomène pour les corps de gens que rien ne permet de ranger en cette catégorie. Mieux encore, des procès-verbaux du dix-huitième siècle, à bases juridique et médicale, tendent à affirmer et asseoir la croyance au caractère éminemment maléfique et dangereux pour les êtres vivants (hommes et animaux), de certaines de ces "conservations" anormales, croyances que l'on supposait communément superstitieuses, et issues simplement du légendaire universel.
Ce qu'il y a de plus remarquable dans l'histoire des Vampires, c'est qu'ils ont partagé, avec les philosophes, ces autres démons, l'honneur d'étonner et de troubler le dix-huitième siècle. C'est qu'ils ont épouvanté la Lorraine, la Prusse, la Silésie, la Pologne, la Moravie, l'Autriche, la Russie, la Bohème, et tout le nord de l'Europe, pendant que les démolisseurs de l'Angleterre et de la France renversaient les croyances, en se donnant le ton de n'attaquer que les erreurs populaires...