Aime-moi demain

Aime-moi demain est l'histoire d'Elling, homme de quarante ans, chômeur et dépressif. Un jour, il rencontre une jolie danoise, Lone, qui travaille dans une caravane à saucisses. Dès lors, il ne pense qu'à elle et à leur complicité naissante. Son stratagème est de venir le plus souvent manger "une saucisse de Francfort avec tout...".
Pour approcher Lone, Elling va faire également appel à son ancien coloc' et toujours ami, Kjell Bjarne, devenu du jour au lendemain, un concubin et un beau-père exemplaire.
Elling, toujours dans sa quête du grand amour, découvre alors que Lone est fascinée par les ovnis et tout ce qui s'en rapproche. S'ensuit une aventure loufoque...

Aime-moi demain de Ingvar Ambjørnsen (écrivain norvégien) est en fait une suite indirecte d'Elling et de Potes pour la vie.
Le personnage d'un homme de quarantaine un peu paumée, voir fou puisqu'on apprend qu'Elling a fait un petit séjour en hôpital psychiatrique.

Aime-moi demain est un livre publié chez une petite maison d'édition Gaïa. J'ai beaucoup apprécié le format atypique et la couverture très soignée de ce roman. le papier est aussi bien agréable pour la lecture.

Mais dès que j'ai commencé la lecture de ce petit roman, j'ai su que je n'allais pas tant apprécié Aime-moi demain. le personnage d'Elling m'a immédiatement énervé ; il se pose trop de questions pour moi. Par exemple, dès le début, tout un paragraphe parle du dégoût d'Elling pour les oeufs. Ce genre de longueur se retrouve dans tout le récit, ce qui à mon avis déstabilisé le roman, car il y a certains passages qui sont intéressants. Ces longueurs ont ralenti ma lecture, qui a duré près de trois semaines pour seulement 300 pages. J'avoue être donc assez déçue, peut-être il aurait fallu que je lise les précédents romans de Ingvar Ambjørnsen. J'ai tout de même apprécié le dénouement qui est assez inattendu.

Je tiens tout de même à remercier Babelio et les éditions Gaïa. Cela reste une expérience littéraire certes longue mais qui peut être agréable pour d'autres.

Elling a la quarantaine et habite la belle ville d'Oslo. C'est un pauvre type sans boulot, ni petite amie, qui est plus que probablement toujours vierge. A part un vieil ami à qui il rend visite de temps en temps à la maison de retraite, il n'a pas vraiment de contacts sociaux, même pas avec Kjell Barne, son ex-meilleur ami et colloc' de l'asile psychiatrique, qui vit à l'étage du dessus avec sa compagne. Il est sur le point de rechuter dans la démence et passe son temps à manger ces "saucisses de Frankfurt avec tout" commandées à la charmante vendeuse de la caravane, dont il est secrètement tombé amoureux. Elle semble fascinée par les histoires d'ovnis, Elling tient donc là un prétexte imparable pour l'aborder. C'est alors qu'il va également renouer avec son ami Kjell Barne qui lui s'y connaît en femmes.

Dès les premières pages, les pensées sombres d'Elling nous assaillent, comme la crasse dans son appartement. Au premier abord le personnage semble attachant, l'auteur a une manière à la fois poétique, vulgaire, philosophique et drôle de traiter son héro et son roman, et la lecture promet donc d'être bien agréable, on s'attend même à un coup de coeur! On se dit tient c'est décalé, léger et aussi très profond, ça va le faire! Mais rapidement l'auteur nous donne la nausée. Les états d'âme et sentiments d'Elling qui au départ sont intéressants et bien ficelés, deviennent de plus en plus lourds et des pensées vulgaires inutiles viennent de temps à autres s'immiscer dans le récit, sans aucun intérêt. Une histoire qui aurait donc pu être simple, fluide, satyrique, agréable et légère, à la manière d'un Arto Paasilinna, se trouve être indigeste et finir le livre se fait péniblement; par exemple, la scène où Elling parle de son dégoût pour les oeufs, est tout simplement très "lourde", tout comme ses mensonges quant à son enlèvement par des Ovnis.

Ce livre est apparemment le dernier d'une trilogie sur le personnage d'Elling, mais peut très bien se lire de manière indépendante sans avoir lu les autres. Mais une déception donc, alors qu'Ingvar Ambjørnsen a une plume absolument exceptionnelle et de qualité.
Lien : http://meslectures-emmanuell..

Aime-moi demain est un roman dans lequel les pensées d'un homme, Elling, défilent en flux continu. Elling, norvégien, la quarantaine, est célibataire. Il vit dans un appartement à Oslo, avec ses allocations d'adulte handicapé. Sa santé mentale est fragile, ce qui transparaît tout au long de ce long soliloque fictionnel. Évidemment, il n'y a pas beaucoup d'action dans ce texte, qui se concentre sur les diverses impressions et réflexions d'Elling, entrecoupées par ses menus déplacements. Par contre, fort heureusement, un fil conducteur apparaît dès le départ : Elling tombe amoureux de Lone, une jeune femme qui vend des saucisses. Il échafaude des tentatives d'approche autour de « la caravane à saucisses, que désormais [il associe] à un vaisseau spatial issu d'une galaxie inconnue ». Elling ne cessera alors de s'interroger sur Lone, objet de toutes ses attentions, qui est maladivement attirée par les extra-terrestres. Il ressasse indéfiniment autour de la vie de Lone, sa famille, son travail, imagine même des statistiques sur la fréquentation de la caravane (les hommes sont-ils plus nombreux à y passer ?), sur ses chances d'être remarqué et accepté. Heureusement, son meilleur (et quasi unique) ami Kjell Bjarne veille car Elling, tout à son amourette, oublie les vicissitudes du quotidien : tenir son appartement propre, se laver régulièrement et être présentable. Ce roman est très original, il permet de plonger dans les élucubrations d'Elling, dans ses « branle-bas de combat intérieur ». Cependant, la lecture de l'ouvrage fut souvent fastidieuse : la pensée d'Elling suit des cheminements difficiles à entendre, elle aborde parfois des terrains sensibles. Et il y a de nombreuses longueurs qui freinent la fluidité du texte. Mais si on passe sur ces désagréments, ce roman est intéressant à parcourir. Derrière la fantaisie et la douce folie du personnage principal, on devine des souffrances incurables comme la disparition brutale de son père, peut-être la cause de ses errances mentales. « Je savais quelle place m'était dévolue dans cette société, aussi avais-je appris à valoriser mon inventivité, j'avais porté en mon sein depuis tout petit mon aptitude à la fabulation. Laquelle m'avait certes joué des tours pendables à maintes reprises ; mais bon an mal an, elle avait néanmoins représenté un élément de sauvetage dans la grisaille du quotidien ». Ingvar Ambjørnsen modèle un personnage complexe, « un homme possédant des antichambres secrètes » dont on cerne mal les contours : Elling est-il un brave type un peu faible d'esprit ou un homme qui cache bien son jeu ? Est-il un simple maniaco-dépressif avec son obsession de la propreté ou plutôt un tueur en série dont personne n'a encore deviné les crimes ? Elling est tout cela à la fois : un être tout à la fois normal et anormal, adorable et détestable, en un mot humain. A de nombreuses reprises, un personnage récurrent traverse le roman : Oliver Grøtte, une sorte de justicier solitaire qui tue des personnes croisées sur son chemin. Une réminiscence du tueur fou Breivik, l'auteur de la fusillade d'Utoya en 2011 ? Ingvar Ambjørnsen absorbe la réalité qui l'entoure pour la faire rejaillir dans la fiction. Quel est le lien avec Elling ? On ne le sait pas vraiment clairement. Au lecteur de se faire sa propre opinion. Malgré une couverture peu soignée à mon goût et qui ne reflète absolument pas le contenu du livre, les aventures d'Elling, sous forme de récit dense, sont un fatras de pensées, une plongée dans une conscience torturée. A réserver aux amateurs de récits nordiques et de psychismes extrêmes.
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Très surpris par la fin de la trilogie d'Elling, le personnage central qui apparaissait comme farfelu mais plutôt sympathique, s'avère après 950 pages un véritable psychopathe. Je soupçonne l'auteur Ingvar Ambjornsen d'avoir manquer de souffle et de s'être débarrasser d'un personnage encombrant pour se tourner vers le polar...

Elling est un inadapté social qui a un système de pensée assez effrayant. Il va faire les montagnes russes avec son moral, sa stabilité mentale, pour toujours retomber sur son problème de paranoïa, ses TOC et ses mensonges dans lesquels il s'enlise quotidiennement. C'est un récit tragi-comique qui ne laisse pas indifférent, qui fait sourire et qui fait grimacer mais qui ne vous laisse pas de marbre. Peut-être quelques longueurs mais dans l'ensemble une belle fable, puisque la vie entière d'Elling n'est qu'une fable au final...
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