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Chef d'oeuvre d'humour nordique, Elling pourrait être l'alter ego de Ignatius de John Kennedy Toole. le héros de ce livre est un homme de la trentaine n'ayant connu qu'une seule femme, sa mère. A sa mort, il va se retrouver interné, à sa grande surprise dans un hôpital psychiatrique. Il a un très bon niveau de langage, ce qui perturbe le lecteur au début du roman, car il s'étonne lui aussi de la raison de cet internement, évidement au fil de la lecture elle va devenir beaucoup plus évidente.
Le narrateur va nous exposer son intégration dans cet hôpital, ainsi que certains pans de sa vie avec sa mère, en particulier un voyage en Espagne qui tourne assez vite en eau de boudin. La particularité de Elling, est de surinterpréter chaque instant de sa vie, via un monologue intérieur au processus arborescent. Il va apercevoir une personne au loin, et tout de suite il va extrapoler sur sa vie, de son nom à sa profession, en passant par sa vie intime, à la profession de son époux, mais aussi sur les sentiments qu'elle ne peut qu'éprouver à son égard.
Il sait qu'il est différent, mais pour lui, ce n'est que tout au plus une forme de misanthropie.
Il a des idées politiques avancées, il aime démesurément les animaux et tombe très vite amoureux des femmes dont il ignore tout. Il fait des tentatives pour se faire accepter mais elles se soldent toujours par un fiasco.
Ses peurs des autres et de lui même lui compliquent la vie et le mettent face à des situations cocasses pour le plus grand plaisir du lecteur.
Ici, les fous ne sont pas des caricatures, ils ne se prennent pas pour Napoléon, ils sont intelligents mais au fond d'eux même, une fêlure les rend inapte à la vie en société, c'est de cette fragilité qu'est fait ce livre, le rendant attachant et émouvant. Un excellent roman qui nous fait aussi réfléchir sur notre condition, la vie, la mort, l'amour, les relations humaines. Elling malgré sa folie, soulève des problèmes réels et sa vision est loin d'être inintéressante.
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Drôle de livre! et pas simple à définir...Comment qualifier Elling? au moment où on le rencontre, il est hospitalisé, dans une unité psychiatrique. Mais il n'est pas malade, pas fou, pas... Il vient juste de perdre sa maman, il est déstabilisé, c'est tout. Il faut dire qu'il a toujours vécu avec maman, seulement avec maman. Alors quand il doit partager sa chambre avec Kjell Barne, colosse qui ne s'intéresse qu'à la nourriture et aux filles blondes, ce n'est pas l'enthousiasme. Parce que tout de même, Elling n'est pas idiot, pas du tout. Il est même plutôt cultivé, bien élevé, il voit bien que ses sentiments à l'égard de Gunne, la charmante infirmière, sont partagés . Ce n'est que la crainte de son mari qui la retient de s'exprimer. Finalement, tout va bien, à peu près, jusqu'à la fête de Noël: il a même offert un cadeau à Kjell, à Gunne, il en reçu, bref, un Noël pas si triste que ce qu'il craignait. Et puis, la catastrophe, inattendue:un orgue portatif qui déclenche tout et les souvenirs remontent sans crier gare.
Un roman poignant et drôle, un héros fragile et plein de certitudes, le monde extérieur empli d'embûches, de la tendresse et de la violence... la vie!
Une vraie réussite, à découvrir toutes affaires cessantes!
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Elling est bavard, intelligent. Il raisonne, explique, raconte. Mais Elling s'emporte, a des absences, devient violent parfois. C'est qu'Elling est un peu différent des autres.
Lorsqu'il a 34 ans, son monde bascule. Jusqu'à présent, il vivait avec maman. Mais maman est morte et le voilà contre son gré pensionnaire (convalescent plutôt, c'est ainsi qu'il décrit sa situation) d'un institut (un hôpital psychiatrique) où il doit partager sa chambre avec Kjell Bjarne. Difficile cette cohabitation, lui qui a toujours été indépendant, enfin avec maman. Ce Bjarne, il ne l'aime pas. C'est un gros homme qui passe sa vie à manger et à reluquer les filles. Lui, il ne reluque pas les filles. Elles tombent toutes amoureuses de lui (il en est persuadé), la surveillante surtout. du moins c'est ce qu'il croit. Voilà, en fait, c'est ça le problème d'Elling : il y a toujours ce qu'il croit voir et ce que les autres voient. Pas facile tous les jours, la vie !
Heureusement, peu à peu, ces deux hommes vont s'apprivoiser et devenir potes pour la vie.
Un très bon roman où un regard différent, celui d'Elling, est porté sur les évènements de la vie.
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Un seul mot, prononcé incidemment lors d'un repas de fête de Noêl, suffit pour nous plonger dans le monde chaotique des pensées d'Elling. S'ensuit alors un long et foisonnant monologue fait de digressions souvent très drôles, des petits riens de la vie racontés avec beaucoup de tendresse mais aussi de la réalité de ces hommes en marge de la société qui ont du mal à appréhender les gestes de la vie quotidienne. L'accent est mis sur les difficultés d'intégration de ces personnes mais aussi sur le regard que portent les gens sur eux. le ton de sincérité qui caractérise ce récit est fort, illustré tout particulièrement par la naïveté d'Elling et de son ami. Un roman à la fois désopilant et profond.
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Le sel "d'Elling" tient en grande partie dans le trompe-l'oeil qu'élabore son auteur, en faisant de son héros éponyme et narrateur un homme qui se fourvoie, principalement sur la façon dont il est perçu par les autres. Son rapport au monde, passé au crible de sa psychologie complexe et torturée, est ainsi faussé. Par exemple, s'avouant "un peu stressé" suite au décès de sa maman, chez laquelle il a vécu jusqu'à ses trente-quatre ans, il est placé dans ce qu'il pense être une maison de convalescence, quand il est en réalité interné en asile psychiatrique, car incapable de vivre en autonomie...

Difficile pourtant, de prime abord, de déterminer précisément ce qui cloche, chez Elling. Certes, sa manière de se mettre à distance des autres, ses raisonnements implacables dénotent un excès d'arrogance pontifiante, et sa façon de s'exprimer, dans un langage soutenu, a bien un côté pompeux, maniéré... mais ces travers, s'ils peuvent s'avérer insupportables, ne sont cependant pas des preuves de folie. Puis, peu à peu, ses réactions face à des situations banales, et certaines habitudes ou épisodes de sa vie qu'il évoque, dévoilent l'ampleur de ses obsessions, l'étrangeté de ses lubies.

Lorsqu'il apprend qu'il doit partager la chambre de Kjell Bjarne, une laconique armoire à glace "un peu lent à la comprenette", c'est l'angoisse. Elling ne supporte ni la promiscuité, ni la vulgarité, et se montre très sensible à la moindre manifestation d'agressivité, son jugement quant à ce qui est agressif étant très relatif...

Elling nous livre, avec son point de vue égocentrique et sa mauvaise foi, ses théories moralisatrices sur la vie, l'amour -sachant que ce grand garçon de trente-quatre ans est toujours puceau-, la présomption du peuple danois, les relations mères-fils... Au fil de digressions romanesques nourries de sa vision autocentrée du monde, mais aussi d'un certain niveau culturel, le lecteur se familiarise avec sa logique à la fois rigoureuse (d'un point de vue dialectique), et en même temps décalée, voire fantasmagorique. Il finit par comprendre qu'elle est en fait un subterfuge, sans doute inconscient, qui lui permet de supporter l'existence en enjolivant la réalité, puisque cela lui permet de croire en une version édulcorée de son environnement, où il évolue tel un héros charismatique et omniscient. Aussi, en dépit des quelques "crises" qui traduisent l'angoisse profonde qu'Elling dissimule, le roman d'Ingvar Ambjørnsen est dénué de tout sentiment de désespérance. Son héros s'est reconstruit une réalité qui lui convient, qu'il parvient la plupart du temps à ne pas remettre en doute.
De plus, son séjour parmi ceux qu'il se garderait bien de considérer comme ses semblables, en le sociabilisant, lui fait réaliser la richesse qu'il peut retirer des rapports avec autrui, lui apprend l'empathie et la générosité... au point que l'on finit par s'attacher à cet atypique et pourtant si agaçant personnage !

Malgré quelques longueurs -le récit prend un tournant qui dure, qui dure... mais dont on comprend, avec le dénouement, la finalité- on se laisse facilement séduire par l'humour grinçant suscité par la mauvaise foi de son héros, dont les défauts et la démence ne sont-ils pas finalement, bien qu'un peu accentués, ceux de beaucoup de nos semblables ?
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Parfois drôle, parfois émouvant...Totalement beau....
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Contrairement à ce que dit la 4e de couverture, Elling n'est pas un inadapté social, il est carrément fou ; je ne sais pas comment mieux le qualifier car je n'ai pas les connaissances nécessaires en psychiatrie (autiste peut-être ?). Et le voyage à l'intérieur de la tête de ce personnage déjanté est un peu déstabilisante au début. Mais au bout d'un moment on y prend goût et on en rit, pas d'un rire moqueur, mais d'un rire frais et spontané, car cet olibrius, malgré ses raisonnements qui paraissent solides et ses remarques qui visent juste sur la société, l'amour (charnel et filial), le tourisme, est quand même tout le temps à côté de la plaque...
Une bonne occasion aussi de lire un auteur norvégien, et donc de faire connaissance avec ce pays que personnellement je ne connaissais pas bien.
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Pour ma part je n'ai pas trouvé d'intérêt à cette lecture. On y raconte la vie d'Elling dans un hôpital psychiatrique entrecoupé d'une longue anecdote sur un voyage en Espagne qui éclaire un peu sur la nature de la folie d'Elling. Je n'y ai pas vraiment trouvé d'humour et je l'ai trouvé long à lire, je m'y suis ennuyé, hélas. Je suis peut être passé à côté ? Dommage.
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La candeur est souvent révélatrice... Un livre original sur un (deux) original.
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Les personnages sont certes attachants mais on arrive pas à croire au je narrateur. Il y a trop de distance entre ce je et la personne placée en institution psychiatrique.
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