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Lorsque j'ai acheté Sur les épaules de Darwin : Les battements du temps, ma libraire m'a demandé si j'avais écouté les émissions radiophoniques ou si je connaissais déjà le style de Jean-Claude Ameisen. Aux deux question la réponse était non; elle m'a alors prévenue que ça ne passait pas forcément bien avec tout le monde. Une raison de plus à mes yeux de découvrir par moi-même.

C'est vrai que la rythmique d'écriture et le style de la narration sont assez surprenants de prime abord. Mais surprenants dans un sens très positif car je me suis d'emblée sentie conquise par la poésie qui se dégageait de cet ouvrage au demeurant d'une incroyable érudition. Point de connaissances sèches ici mais des savoirs bellement argumentés et ponctués de nombreuses citations émanant de scientifiques, de poètes, de philosophes, d'écrivains, etc.

Comme le souligne le sous-titre, il est principalement question dans ce premier volume de temporalité. Et Jean-Claude Ameisen de nous transporter comme de rien à travers milliers, millions et milliards d'années à la découverte de notre monde qui contient tous les ici et maintenant depuis les débuts. A nous d'en retrouver les traces et d'apprendre à les lire.
De l'infiniment vaste des archéologues, paléoanthropologues, on passe à l'infiniment petit avec les progrès des neurosciences, les arcanes du cerveau, de la mémoire, des complexités infinies qu'ils empruntent. Tant chez nous autres humains que chez les animaux. Les diverses expériences menées avec des oiseaux, des primates, etc sont fascinantes quant aux résultats qu'elles démontrent. Qu'il s'agisse de l'inventivité des corbeaux pour attraper de la nourriture volontairement placée hors de leur portée directe ou de l'empathie et de la conscience de soi montrées par diverses espèces.

Sur les épaules de Darwin permet de se cultiver et de partir à la recherche des temps du monde pour mieux appréhender le présent. Apprendre est une joie et met en joie. Lorsqu'il explique que des chercheurs sont parvenus à faire pousser des plantes à partir de graines datant de plusieurs milliers d'années trouvées dans le permafrost, je ressens une formidable exaltation devant ce qui paraît à première vue impossible.Il me fait redevenir la gamine qui écarquillait les yeux de plaisir en lisant divers articles de l'encyclopédie Tout l'univers.

Mais en parallèle, il engage à une belle humilité face aux merveilles passées et actuelles et à tous les champs de connaissances encore hors de portée. le livre véhicule un indéniable enthousiasme et renforce la valeur d'humanité bien trop souvent mise à mal. Il donne également envie d'aller plus loin dans l'étude de certains thèmes. Et, bien sûr, de rester sur les épaules de Darwin avec Je t'offrirai des spectacles admirables (rien que le sous-titre, je suis enchantée).
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Cet ouvrage est le premier d'une série de trois livres retranscrivant des émissions radiophoniques présentées par l'auteur sur France Inter.
J'ai lu ce premier tome après avoir lu le second de la série « Sur les épaules de Darwin » (ils peuvent se découvrir dans le désordre) ; voici quelques éléments qui ont retenu mon attention.

■ Partie I : Entre hier et demain ton coeur oscille

L'ouvrage débute par des réflexions sur la nature du temps, et présente des découvertes sur nos perceptions.

Nos sens ne nous permettent pas d'appréhender notre environnement tel qu'il est réellement.
Ainsi, il a été constaté que des personnes qui ne connaissent pas une chanson peuvent y percevoir de courts temps de silence insérés sur la version originale, là où ceux qui connaissaient la chanson auparavant croient au contraire entendre le morceau complet. Ces derniers comblent en effet les silences ajoutés en reconstituant de mémoire la bande originale.
De même, une personne ayant perdu l'audition peut avoir l'impression d'entendre des sons qu'elle associait - et continue d'associer - à des modifications simultanées de son environnement ; par exemple, la vue de feuilles s'agitant au vent peut faire croire à une personne devenue sourde qu'elle entend leur bruissement.

Des images subliminales peuvent influencer nos comportements.

Notre perception de la durée d'un événement n'est pas la même selon le contexte (certains psychotropes modifient d'ailleurs la perception du temps, donnant un relief particulier à la musique).

Les prestidigitateurs savent tromper nos sens. La magie peut naître de la contradiction entre notre compréhension du monde et ce que nous croyons en percevoir. Une balle lancée en l'air doit retomber, et c'est magique si tel n'est pas le cas ! Un magicien nous fait croire qu'il lance une balle vers le haut, en feignant de suivre son ascension des yeux alors qu'il la glisse dans sa manche…

■ Partie II : Eclats de mondes disparus

Alors que les astronomes explorent le passé en regardant loin (la lumière perçue est d'autant plus ancienne que l'objet qui l'a émise est éloigné), les paléontologues, eux, le font en observant les profondeurs du sol ou des glaces (les couches les plus anciennes sont les plus profondes).

Certains astronomes pensent désormais que l'Univers est en expansion, et que cette expansion s'accélère (accélération qu'ils attribuent à une mystérieuse « énergie sombre » contrariant les effets de la gravité).
Ameisen rappelle le rôle d'Henrietta Swan Leavitt (1868-1912) dans la compréhension des dimensions de l'Univers. Elle fut embauchée comme 'calculatrice' par l'astronome Edward Charles Pickering (1868-1919), qui choisissait des femmes à ces postes (car elles étaient moins rémunérées que des hommes…). Henrietta Leavitt observa une relation entre la luminosité d'étoiles variables du nuage de Magellan - les Céphéïdes - et leurs périodes (laps de temps régulier séparant deux pics successifs de luminosité) : plus la période de l'étoile est grande et plus sa luminosité absolue est intense. Avec la luminosité apparente de toute étoile variable et la distance nous séparant d'une seule étoile variable (distance trouvée par un autre moyen), la Loi de Leavitt permet de calculer la distance de chacune d'elles. Et les limites visibles de l'Univers vont très largement au-delà de celles de notre galaxie, la Voie Lactée…

L'analyse de l'ADN aide les paléontologues à comprendre l'évolution de la vie sur Terre.
Ils purent notamment confirmer la validité de la loi de Bergmann. Cette loi (non universelle) explique que « la plupart des mammifères et des oiseaux qui vivent (…) dans des régions chaudes ont, généralement, une taille et un poids du corps plus réduits que les animaux de la même espèce, ou d'espèce proches (vivant) dans des régions plus tempérées », et ce pour limiter les dépenses d'énergie imposées par le maintien de la température corporelle. Cette règle a été confirmée par les mesures effectuées sur des fossiles trouvés à l'ouest des Etats-Unis, datés d'environ 55 millions d'années et laissés par de chevaux nains (« sifrhippus ») au cours d'une période d'intense réchauffement climatique de 130 000 ans (le poids de ces animaux est passé de 5,5 kg au début du réchauffement, à 4 kg à son apogée, puis est remonté à 7 kg au fur et à mesure du rafraîchissement de la terre, sans que la sécheresse ou les variations du taux de dioxine de carbone n'expliquent ces variations de poids).

■ Partie III : Nostalgie de la lumière

L'auteur raconte l'histoire de la découverte de l'Univers visible.
Aux observations, succèdent les spéculations…

■ Partie IV : Un éclair dans le nuit

■ Partie V : Au pays de la mémoire et de l'oubli

Ici, la mémoire est explorée sous de multiples aspects.
Comment la mémoire à long terme s'inscrit-elle en nous ? En quoi ce processus de mémorisation diffère-t-il de celui impliqué dans la mémoire à court terme ?
L'étude des processus de mémorisation chez des animaux (plus simples à étudier que chez l'homme) donne des clés pour répondre à ces questions chez l'humain. Mémoriser à long terme implique des constructions mentales, et donc de déformer la réalité. Et notre organisme peut se souvenir sans pensée consciente (comme ces personnes amputées d'un membre qui ressentent encore des sensations à ce 'membre fantôme' qu'ils n'ont pourtant plus) ou contre notre volonté (syndromes post-traumatique).
La mémoire n'est cependant pas qu'individuelle. Nos mémoires collectives imprègnent aussi nos façons d'appréhender le monde.

■ Partie VI :

L'auteur nous fait notamment découvrir la diversité des moyens de séduction chez les oiseaux mâles.
Plumes flamboyantes et colorées figurent parmi les plus connus, car très visibles.
Chez d'autres espèces des chants permettent de séduire l'oiselle.
Chez les Colibris d'Anna, la mâle plonge en piquée à 40 mètres du sol pour provoquer un sifflement séduisant avec le passage rapide de l'air le long de plumes adaptées à cet effet ; les mâles d'une espèce de piverts attirent leur conjointe à coups de bec sur branche creuse choisie pour la qualité de la sonorité que s'en dégage.
Les Oiseaux jardiniers satinés - passereaux australiens - les mâles construisent de très originales tonnelles : une allée de 75 cm de long sur 10 cm de large, pavée (de brindilles et mousses), décorée d'objets de préférence bleus, entourée de branches recourbées en forme de voute. Chez les Jardiniers à nuque rose, l'allée est orientée sud/nord et bordée d'objets disparates (cailloux, coquillages, capsules de bouteilles, …) disposés pour contrer les effets de perspective (les petits objets sont les plus proches de l'entrée et les plus gros au fond de l'allée), tandis que l'extrémité nord débouche sur une cour pavée d'objets. La première visite de l'oiselle s'effectue en l'absence du bâtisseur des lieux : si la construction a été convainquant, elle revient visiter l'artisan lui donnant ainsi l'occasion de parader (danse et émission de sons rythmés) pour tenter de la séduire ; et + seulement si affinités… Allez voir des photos ou des vidéos sur le net, c'est impressionnant (les constructions et les parades, pas le +) ! Darwin avait déjà identifié les choix d'accouplement comme un facteur de sélection, la sélection sexuelle, en sus de la sélection naturelle, ces formes de sélection pouvant d'ailleurs se contrecarrer partiellement (des plumes trop encombrantes et trop visibles peuvent attirer l'attention de prédateurs voire ralentir la fuite).

••• A mon avis : Les analogies avec l'homme ne sont pas fortuites (avec en guise de tonnelle, des signes extérieurs de richesse). Ces analogies nous renvoient à notre animalité, même si seuls d'autres modes de conquête sexuelle - plus brutaux - sont regardés comme inhumains. Humains, des comportements le deviennent lorsqu'on considère l'homme comme un animal parmi les autres animaux, ce qu'il est. Ne voyez dans ce propos aucune justification du viol. Plutôt qu'un loup, l'homme est un homme pour l'homme, avec toute la sophistication dont il est capable dans l'expression de sa cruauté envers autrui…

Ameisen, plus optimiste que moi, termine son ouvrage par un chapitre soulignant les facultés empathiques humaines, en montrant que certains animaux ont aussi de telles capacités.
___

Mon avis pour conclure :

Cet ouvrage de vulgarisation scientifique traite de multiples disciplines (astronomie, paléontologie, biologie, neurosciences…). Lorsqu'il présente des découvertes scientifiques, les propos sont clairs, et accessibles au plus grand nombre. L'auteur ajoute des réflexions philosophiques induites par ces multiples découvertes. C'est souvent intéressant, mais il nous égare alors parfois dans des citations ésotériques…
Ainsi, je ne suis pas sûr de pouvoir lire avec plaisir Patrick Quignard, si abondamment cité par Ameisen, et suis encore moins attiré par les écrits de Borges, lui aussi cité…

Le texte d'Ameisen a été écrit pour être lu à haute voix et écouté ; il reste adapté à une lecture de visu.

Je recommande vivement cet ouvrage, de même que les deux autres tomes de la série « Sur les épaules de Darwin ».
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"Il fut un temps où le récit était un chant" . Il sera toujours un temps de la parole et de l'écoute. Ce temps où l'on se réunit tous ensemble avec tous nos "peut être... encore".
L'un parle l'autre écoute. Et ce que l'autre vous dit il le porte en vous même.
Écouter une voix en toute liberté de se savoir en adresse.
Un récit, un conte, une mémoire. Tout ce que porte la possibilité des mondes. Ce sont les ondes qui portent les voix. Nos feus de camps se sont éteints mais nous nous réunissons pour entendre et recevoir ce qui nous rappelle à ce qui nous rassemble.
L'émission de Jean Claude Amaisen est importante importante pour son enseignement. Comme sont les émissions de Daniel Mermet, d'Alain Veinstein, de Laure Adler, Sonia Kronlund et de tant d'autres qui me pardonneront de ne pas être cités mais que je remercie. A l'heure où la maison de Radio France tremble, il faudrait dire à tous ces journalistes et à leurs équipes combien leur travail est important.
Sur les épaules de Darwin nous offre l'occasion de nos hisser sur les épaules des géants. Poésie, sciences, philosophie. S'interroger sur ce que nous nommons le temps, sur ce qu'est un souvenir,sur ce que ne voyons pas, sur ce que nous percevons, sur ce que nous pouvons apprendre en observant l'infiniment grand, l'infiniment petit. Changer d'échelle. Faire bouger, changer le rapport et la distance.
S'interroger. Poser la question. Penser et réfléchir. Prendre le temps.
Entendre les battements du temps présent, de ces temps venus, de ceux qui viendront, et qui créent l'intelligence de notre chant.
Ces textes écrits et réunis par Jean Claude Ameisen sont beaux, étincelants parce que extrêmement brillants. Il nous faut bien des épaules de géant pour nous aider à traverser le fleuve du temps.

Astrid Shriqui Garain
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Le temps est la trame principale de ce livre (on l'aura deviné). Passé, présent, futur... comment percevons-nous ces notions ?
On parle ici d'astronomie et de paléontologie, ces domaines qui nous permettent de remonter le temps, de regarder dans le passé pour mieux comprendre nos origines. Puis c'est vers notre cerveau et notre mémoire où l'auteur nous emmène, cet organe qui nous est encore tellement inconnue, dans lequel passé, présent, futur semble se mélanger, ne pas répondre aux même lois pendant la nuit et le jour... Également, beaucoup d'analyses sur de récentes études sur tout ce qui est a trait aux fonctions cognitives chez certains animaux et la comparaison avec nous, humains.
C'est plaisant à lire, le mélange de citations, d'extraits de textes littéraire et poétique, de réflexions philosophiques avec les parties plus scientifiques donne une bonne dynamique au récit.
Mais j'ai trouvé quelques points négatifs, le style est parfois bien maîtrisé, reflétant très bien la beauté de ce que l'auteur décrit, mais parfois trop redondant, un peu lourd, ce qui peut laisser notre attention se détacher un peu du livre à certains moments. Mais ce n'est que mon ressenti.
Si j'ai toujours autant de plaisir à écouter Jean-Claude Ameisen, son livre en revanche m'aura un peu déçu, pas dans le fond, qui est très enrichissant, mais plutôt dans la forme et la construction des chapitres qui m'a semblé manquer de cohérence.
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Lire Ameisen, c'est entrer dans le monde insoupçonné de la beauté du monde qui nous entoure et en percevoir toute la poésie. Fidèle à l'esprit de son émission programmée chaque samedi sur l'antenne de France-Inter, Ameisen livre pour nous les dernières découvertes scientifiques et produit une réflexion qui se veut pédagogique et rationnelle tout en conservant un talent de conteur qui rend son propos passionnant pour le lecteur.

Après une brillante démonstration sur notre capacité à percevoir du présent dans la lecture du passé : contempler les étoiles, c'est observer un passé parfois très lointain (le temps qu'il faut à la lumière pour traverser les espaces intersidéraux, soit 300.000 kms à la seconde), réagir à un son, c'est réagir à un événement passé qui aura mis un certain temps à parvenir jusqu'à notre perception de ce son (soit 300m à la seconde), il évoque le paradoxe de ce temps que nous envisageons présent mais qui n'est en fait que le croisement improbable entre le passé et le futur.

Le présent n'existe pas en tant que tel, puisque chaque instant, chaque action, chaque pensée, quand ils sont formulés ou effectués, trouvent leur source dans un passé (le temps qu'il faut pour observer, pour penser, pour réagir, mais aussi le temps de consulter nos référents culturels, sociaux et biologiques et ce de façon consciente ou inconsciente) et se projeter dans un futur que l'on soupçonne advenir.

Cela amène à se pencher sur le fonctionnement de notre cerveau, sur notre relation intime au monde, sur cette dynamique qui existe entre nos souvenirs (la mémoire, le rapport aux choses passées, à notre propre culture) et le temps de l'action.

Il défriche devant nous les dernières connaissances sur ce fonctionnement encore mystérieux de notre activité cérébrale et relate au passage nombre de découvertes inattendues : sur le sommeil, sur la faculté de développer le nombre de synapses et de connections, sur les modalités de la mémorisation (à court terme, à long terme), chez l'homme mais aussi chez les animaux. Car le règne animal possède en lui une multiplicité de caractéristiques qui nous rapprochent…

Ainsi, certains oiseaux possèdent des caractéristiques étonnantes qui vont de la mémorisation poussée à une emprise sur le monde réel absolument époustouflante (être capable de moduler ses modes de communication au monde au-delà de la simple utilisation de caractères innés pour produire des résultats qui doivent beaucoup à leur propre capacité d'apprentissage), inventer les lois de la perspective bien avant les génies De La Renaissance pour en faire un objet de séduction, utiliser des outils alors que l'on croyait cette capacité n'être que l'apanage des espèces les plus évoluées… La liste n'est pas exhaustive et je vous laisse le plaisir de découvrir ces divers éléments par vous-mêmes…

Lire Ameisen, c'est reconnaître qu'il existe dans notre univers bien des éléments d'émerveillement et aussi bien des questions qui restent posées. C'est admettre que nos certitudes, notre regard sur le monde doit évoluer et n'est en aucun cas figé sur des vérités inamovibles. Beaucoup reste à découvrir.

Nous sommes peut-être les seuls dans cet univers à pouvoir porter un regard conscient sur ce qui nous entoure : "La pensée consciente n'a duré et ne durera qu'un moment, dit Poincaré. La pensée n'est qu'un éclair au milieu d'une longue nuit. Mais c'est cet éclair qui est tout." Sachons en profiter ! Empruntez ce délicieux chemin tracé par Ameisen, peuplé de découvertes et de poésie. Vous y trouverez motif à balayer cet engourdissement suffisant qui est le signe de notre époque. Soyez humble mais déterminé. Soyez curieux mais lucide. Soyez poète et magicien !



Michelangelo 2014
Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Sur les épaules de Darwin/Jean Claude Ameisen
D'entrée l'auteur nous plonge dans le fonctionnement obscur du cerveau et de ses circonvolutions. Un chapitre où les méandres du temps sont analysés avec des conclusions surprenantes à terme :
« Une confrontation à l'inattendu, à l'imprévisible se traduit en nous, sans que nous le réalisions, par une modification de notre perception de la durée, par une surestimation du temps écoulé. » Des exemples très simples viennent étayer cette affirmation.
Le second chapitre nous parle de la sociologie de l'éléphant, expliquée à partir de traces vieilles de sept millions d'années découvertes en Arabie. Plonger notre regard dans le passé pour comprendre le présent : c'est ainsi que J.C. Ameisen conçoit la recherche dans bien des cas. Ainsi est évoquée l'influence de la température sur la taille des mammifères en étudiant les couches sédimentaires du Wyoming. (Loi de Bergmann).
Au début du XV é siècle se répand une frénésie de recherches de volumes anciens oubliés ou considérés comme disparus empoussiérés dans les bibliothèques d'abbayes, monastères, tombes ou châteaux : ce fut le début de la Renaissance. Ainsi furent découvertes les oeuvres de Lucrèce (98-55 av. J.C.) en 1417 qui aussitôt seront mises à l'index en raison de leur contenu révolutionnaire !
Et l'on apprend que ce sont les philosophes, mathématiciens, astronomes et médecins arabes qui ont sauvé les manuscrits de l'Antiquité grecque et romaine avant le Xé siècle.
Une foule d'anecdotes scientifiques et de découvertes récentes solidement étayées comme la découverte de l'ADN de l'homme de Néanderthal, ou bien la germination de noyaux de dattes vieux de 2000 ans découvert à Massada et de graines de fleurs vieux de 30 000 ans découverts dans le permafrost sibérien.
La mémoire, le chant des colibris, la prévoyance des corbeaux : des chapitres intéressants, très documentés et faciles à lire. Puis le sommeil et les rêves. On apprend ainsi que non seulement le sommeil consolide les souvenirs et leur inscription dans la mémoire durable. Mais aussi, le sommeil restaure notre capacité à acquérir de nouveaux souvenirs.
Et encore bien d'autres sujets comme la migration des oiseaux guidés par le champ magnétique terrestre, les méfaits des mésanges voleuses, et les capacités extraordinaires des corneilles de Nouvelle Calédonie.
Le bémol : beaucoup et même trop de citations empruntées à quelques auteurs qui donne l'allure d'une énorme compilation. Un style assez calqué sur l'émission radiophonique avec ses répétitions qui alourdissent l'écrit.
En tout cas, à lire à petite dose tant les informations sont nombreuses.
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Extrait du blog :
Jean Claude Ameisen, c'est une voix, une voix de radio incroyable, sur France Inter, un conteur d'un autre temps dont la poésie côtoie une expertise scientifique indéniable. Sur les épaules de Darwin est une émission à part. Jean Claude Ameisen s'adresse à l'intelligence des auditeurs, mais s'adresse aussi à leur sensibilité multipliant les références aussi bien au monde scientifique qu'au monde littéraire. Il nous fait mieux nous connaitre en tant qu'espèce et nous fait découvrir ce qui partage notre planète ! Il nous rend plus humain, plus humaniste en suscitant l'émerveillement pour un cloporte, un colibri, ou une fleur…
Lien : http://livrepoche.fr/les-bat..
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Lancée depuis deux ans, l'émission diffusée sur France Inter tous les samedis attire 1,5 million d'auditeurs. Devenue une émission culte, Sur les épaules de Darwin aborde l'Univers, la nature, l'évolution, l'éthique, les grandes révolutions scientifiques, etc.
Ce volume reprend la série Les battements du temps commencée en septembre 2011.

Une de nos "pépites" !
Lien : http://www.cite-sciences.fr/..
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Tiré d'une émission de radio, ce livre est un bijou de réflexion sur le souvenir, son ancrage, son altération. A travers des études très sérieuses, des citations bien senties, Jean-Claude AMEISEN nous entraîne dans notre hypocampe et tente d'expliquer le fonctionnement si complexe du cerveau enfin d'une des fonctions du cerveau.
C'est très bien écrit, très documenté et vraiment passionnant.

+Challenge MultiDefi 2018 : 28. Un livre construit autour de souvenirs ou de la mémoire
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Un ouvrage d'une érudition incroyable . On retrouve ici ce qui fait tout l'intéret de l'émission radiophonique de cet incroyable personnage qu'est Jean Clauyde Ameisen . Une telle sagesse , une telle volonté de partage avec autrui des thématiques qu'il maitrise est tellement rare que l'on ne peut que saluer cette démarche. Pour ceux qui ne connaissent pas cette émission , il faut vous imaginer un voyage dans le savoir , aux cotés d'une personne hors norme , qui va vous aider à prendre conscience du fait que la science est partout autour de vous. Si le début est un peu ardu , c'est un vrai bonheur que de suivre cet esprit qui pense à l'époque ou Pernaut et bfm tv occupent le temps de cerveau disponible ... Une leçon de vie , ni plus , ni moins .
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