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EAN : 9782870272077
151 pages
Complexe (15/01/1999)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Du journal intime, volume D
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Amiel a tenu un journal immense (173 cahiers) de son adolescence à sa mort. Un choix a été publié deux ans après sa mort, en 1883, suivi d'un certain nombre d'autres. Mais l'édition intégrale du Journal a attendu un siècle (12 volumes aux Éditions de l'Age d'homme, publiés de 1976 à 1994). Les extraits ci-dessous ont été choisis à partir de la petite anthologie dressée par Roland Jaccard, Henri-Frédéric-Amiel, du Journal intime , Éditions Complexe, 1987.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce journal est un exutoire ; ma virilité s'évapore en sueur d'encre. Il m'a souvent dispensé d'ami et de femme, en un mot du prochain ; il me délivre encore de mon Moi actif. Tout mon être se résout en contemplation, en réflexion. Ce qui pour d'autres se condense et se concrète en oeuvres et en actes, ce qui devient ailleurs livre, famille, capital, gloire, vertu, se distille ici en phrases vaines, en sentences creuses, en formules stériles. J'ai quelquefois pensé que la rédaction de ces pages, était un remplaçant de la vie, était une variété de l'onanisme, une ruse de l'égoïsme couard, une manière d'échapper au devoir, de tromper la société et la Providence. Cette pensée m'a fait prendre ces pages en dégoût ; puis l'habitude a été plus forte
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Video de Henri-Frédéric Amiel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri-Frédéric Amiel
« […] À trente ans, Amiel rêvait d'être un brillant pédagogue, un philosophe au-dessus de tout soupçon ; il lisait Hegel et s'abonnait à l'optimisme. À cinquante, il s'aperçut que le bonheur est une chimère, la vie un « prêt à échéance limitée fait à l'individu ». […] » « […] Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) […] fut au XIXe siècle le plus précis des sismographes en matière de sentiments […].
[…] Au terme de son existence, Amiel affirmait avoir fait le chemin de Pascal à Montaigne et n'être plus obsédé par l'au-delà. Il confessait, « la mort dans l'âme », qu'il n'attendait pas de revanche à sa vie manquée : « Rien, rien, rien ! Nada ! » serait la conclusion. S'il n'y a de paix que dans le non-être, la résurrection est une récompense de dupes. […] Lui-même ne nourrissait aucune prétention, poussant la modestie jusqu'à vouloir faire inscrire cette épitaphe sur sa tombe : « Bien doué de la nature, favorisé des circonstances, il travailla toute sa vie à se préparer à vivre, et il allait vivre quand il mourut. Apprenez, mortels, de lui comment il faut faire et faites ce qu'il ne fit pas : marchez et osez ! » […] cet homme sans surprise, qui n'avait jamais réussi qu'à décevoir son entourage, préparait un coup de théâtre posthume : la révélation de son Journal intime. […] L'estime de soi, Amiel l'avait bradée tout au long de sa confession. Le Journal dévora sa vie ; il se laissa faire, persuadé que la seule infortune est d'être né. L'existence, Amiel l'avait compris, est un roman de la désillusion, tiré à des millions d'exemplaires, distribué en poche et à titre gracieux aux passants de chaque siècle. Certains croient détenir l'édition originale et se démènent pour qu'on reconnaisse leur différence ; d'autres griffonnent dans la marge, en espérant modifier le texte ; la plupart lui trouvent un goût de papier mâché, quelques-uns le font relier et le glissent, en même temps que leur destin, dans un coin préservé de la bibliothèque : ils n'oublient jamais d'enlever la poussière sur les tranches, bien que l'envie ne leur soit jamais venue d'en feuilleter un chapitre. […] » (Roland Jaccard, La tentation nihiliste, Éditions PUF, 1989)
« […]
Tout est dans tout. L'entier est dans ce qui commence Et dans ce qui finit. Rien n'est petit. L'immense Sort du néant.
Puis dans sa forme à soi chaque métal se coule ; Chaque arbre fait sa feuille. Ainsi donc point de moule Prison du goût !
Grands ou courts, ces fragments sont ce qu'ils sont, qu'importe ? Mauvais, refuse-leur, bons, ouvre-leur ta porte, Et puis c'est tout.
20 décembre 1853 »
(Épilogue)
0:04 - le papillon 1:00 - Théodicée 1:34 - Être prêt 3:01 - Tocqueville : de la démocratie en Amérique 4:53 - Tête-à-tête 7:43 - Les marionnettes 8:16 - Générique
Référence bibliographique : Henri-Frédéric Amiel, Grains de mil, Joël Cherbuliez, libraire-éditeur, 1854.
Image d'illustration : https://blog.bge-geneve.ch/amiel/
Bande sonore originale : Carlos Viola - Memories
Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/memories-2
#HenriFrédéricAmiel #GrainsDeMil #LittératureSuisse
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