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EAN : 978B004FLUF5K
10-18 (30/11/-1)
2.5/5   2 notes
Résumé :
Quatrième de couverture - « Jamais, en aucune langue,
en aucun texte,
n’a paru si audible l’activité originelle
et finale de la conscience humaine
qui consiste
à se penser, et encore, et toujours, à se penser.
Peu importe ici les objets
de plus en plus indifférents
qui traversent cette pensée.
La grandeur de Amiel consiste dans la persistance
avec laquelle
s'articule et s'exprime indé... >Voir plus
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Que lire après Journal intime - L'année 1857Voir plus
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
3 février 1857 – Pourquoi parle-t-on d’ordinaire d'une façon si vulgaire, sans exactitude, sans naturel, sans élégance ? L'habitude de la laideur serait-elle aussi difficile à prendre que celle de la souffrance ? Je ne sais, mais je pâtis comme au premier jour et même davantage de cette déplorable barbarie, qui respire dans chaque phrase et presque dans chaque mot. L’élégance des mœurs, le langage choisi, la grâce et l'urbanité sont la récompense du respect de soi-même et des autres. Et comme ici on « ironise » et « prosaïse » tout, il en résulte je ne sais quelle grossièreté qui déprave un fond meilleur.

2703 – [10/18 n° 281/2, p. 20]
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Dans le silence du cabinet, dans la chambre qui est son rempart, au milieu d'une maison de la rue des Chanoines pleine de sœurs, de beaux-frères, d'oncles et de nièces, jour après jour, heure après heure, ce célibataire mal isolé au sein d'une vaste famille, remplit sans fin les pages d'un Journal. Au moment où l'année 1857 commence, il en a rempli 2 690. Un quart de siècle plus tard, en 1881, quand il mourra, il en aura rempli 16 840. C'est son vice, c'est aussi son destin et son œuvre. En 1857 Amiel commence à se rendre compte qu'il est captif à tout jamais d'une action qu'il ne peut que répéter, l'action de se connaître ; ...

2701 - [10/18 n° 281/282, Introduction, p. II et III] Georges Poulet
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1er mars 1857 – Le moment où une pensée arrive à notre conscience est une phase avancée de son développement ; c'est son éclosion ; toute sa période fœtale et embryonnaire l'a précédée. Et dans ces phases antérieures, ou bien nous l'ignorons, ou bien elle ne se révèle à nous que sous une forme anormale, comme rêve, pressentiment, distraction, aperception somnambulique, etc. Toutes ces formes sont des pensées avant terme, non viables, mal nées quoique bien conçues, et dont l’avortement même peut nous instruire. Notre esprit est tout plein de germes à tous les degrés de formation, et l'observateur-psychologue est placé dans une sorte d'Hospice de la Maternité.

2705 – [10/18 n° 281/282, p. 45]
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5 avril 1857 – Mieux vaudrait être en avance sur la vie que d'en être poussé et entraîné comme une chose inerte et flottante. Etre en avance, c'est être libre, alerte et disponible. « Prendre l'avance, c'est prendre l'avantage ». Et comment gagne-t-on l'avance ? par l'ordre qui désencombre, par la prévoyance qui combine et par la résolution qui agit. Et comment conquérir l'ordre, la prévoyance, la résolution ? par l'exercice et l'habitude. Et comment prendre cette habitude ? par l'effort sur soi-même au nom du devoir. Il faut donner un bon exemple, faire ce qu'on croit bien et ce qu'on conseillerait aux autres. Ce qu'on perd en sert à personne et « toute négligence amène une déperdition ».

2708 – [10/18 n° 281/282, p. 71-72]
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11 avril 1857 – La poésie enfantine consiste à simuler l'avenir en le devançant, comme la poésie de l'âge mûr consiste parfois à revenir en arrière jusqu'à l'âge d'or. La poésie est toujours le lointain, le point de perspective. Entrer dans la poésie d'un âge pour la diriger, c'est toujours l'art du gouvernement moral. J'y ai quelque facilité avec les enfants ; aussi m'aiment-ils et m'obéissent-ils.

2709 – [10/18 n° 281/282, p. 77]
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Video de Henri-Frédéric Amiel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri-Frédéric Amiel
« […] À trente ans, Amiel rêvait d'être un brillant pédagogue, un philosophe au-dessus de tout soupçon ; il lisait Hegel et s'abonnait à l'optimisme. À cinquante, il s'aperçut que le bonheur est une chimère, la vie un « prêt à échéance limitée fait à l'individu ». […] » « […] Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) […] fut au XIXe siècle le plus précis des sismographes en matière de sentiments […].
[…] Au terme de son existence, Amiel affirmait avoir fait le chemin de Pascal à Montaigne et n'être plus obsédé par l'au-delà. Il confessait, « la mort dans l'âme », qu'il n'attendait pas de revanche à sa vie manquée : « Rien, rien, rien ! Nada ! » serait la conclusion. S'il n'y a de paix que dans le non-être, la résurrection est une récompense de dupes. […] Lui-même ne nourrissait aucune prétention, poussant la modestie jusqu'à vouloir faire inscrire cette épitaphe sur sa tombe : « Bien doué de la nature, favorisé des circonstances, il travailla toute sa vie à se préparer à vivre, et il allait vivre quand il mourut. Apprenez, mortels, de lui comment il faut faire et faites ce qu'il ne fit pas : marchez et osez ! » […] cet homme sans surprise, qui n'avait jamais réussi qu'à décevoir son entourage, préparait un coup de théâtre posthume : la révélation de son Journal intime. […] L'estime de soi, Amiel l'avait bradée tout au long de sa confession. Le Journal dévora sa vie ; il se laissa faire, persuadé que la seule infortune est d'être né. L'existence, Amiel l'avait compris, est un roman de la désillusion, tiré à des millions d'exemplaires, distribué en poche et à titre gracieux aux passants de chaque siècle. Certains croient détenir l'édition originale et se démènent pour qu'on reconnaisse leur différence ; d'autres griffonnent dans la marge, en espérant modifier le texte ; la plupart lui trouvent un goût de papier mâché, quelques-uns le font relier et le glissent, en même temps que leur destin, dans un coin préservé de la bibliothèque : ils n'oublient jamais d'enlever la poussière sur les tranches, bien que l'envie ne leur soit jamais venue d'en feuilleter un chapitre. […] » (Roland Jaccard, La tentation nihiliste, Éditions PUF, 1989)
« […]
Tout est dans tout. L'entier est dans ce qui commence Et dans ce qui finit. Rien n'est petit. L'immense Sort du néant.
Puis dans sa forme à soi chaque métal se coule ; Chaque arbre fait sa feuille. Ainsi donc point de moule Prison du goût !
Grands ou courts, ces fragments sont ce qu'ils sont, qu'importe ? Mauvais, refuse-leur, bons, ouvre-leur ta porte, Et puis c'est tout.
20 décembre 1853 »
(Épilogue)
0:04 - le papillon 1:00 - Théodicée 1:34 - Être prêt 3:01 - Tocqueville : de la démocratie en Amérique 4:53 - Tête-à-tête 7:43 - Les marionnettes 8:16 - Générique
Référence bibliographique : Henri-Frédéric Amiel, Grains de mil, Joël Cherbuliez, libraire-éditeur, 1854.
Image d'illustration : https://blog.bge-geneve.ch/amiel/
Bande sonore originale : Carlos Viola - Memories
Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/memories-2
#HenriFrédéricAmiel #GrainsDeMil #LittératureSuisse
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