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Critique de HolyBrius


Les premières fois. Difficile d'être plus explicite que le titre. Au coeur des années 70, ce sont les premiers départs, les premiers déménagements, les premiers amis, les premières amours, les premières filles, les premiers livres, les premiers tableaux, les premières révoltes, le Bac, les premiers voyages en solitaire…

Le sujet qu'ausculte l'écrivain, c'est l'adolescence : la sienne, et par extension, la nôtre. En effet, à travers l'agencement des souvenirs, des sensations et des réflexions retrouvés, Amigorena traque « l'essence même de cet âge », de ce moment de l'existence. L'adolescence, cette saison de la vie qui, dans la conception du temps qui est celle de l'écrivain — disons-la proustienne, demeure toujours un présent (« l'adolescence comme l'enfance sont des forces vives qui ne meurent jamais »).

Au fil de quelque six cents pages délicieusement bavardes, (parfois un peu trop), encyclopédiste de lui-même, l'écrivain raconte et commente de multiples initiations : à la sensualité, à l'amour et au féminin, à l'amitié, à l'Europe, à la peinture, à la photographie, à la langue française et à l'écriture vers laquelle l'adolescent se tourne très tôt. Sans que jamais l'esprit de sérieux ou la nostalgie s'emparent du récit pour lui imposer une tonalité dominante grave — en chacune de ces pages, la légèreté et l'humour règnent tout autant.

Demeure en aplomb de ces pages, le désir de l'auteur de décrire ce moment de douceur et de légèreté pour mieux souligner l'étrangeté de cette l'expression : « la première fois ». Ainsi que la spontanéité et la fraîcheur des commencements, qui riment toujours avec les achèvements. « La première fois n'est-elle pas que l'une des premières fois où tout commence, où tout finit ? ».
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