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Critique de SZRAMOWO


« Nous sommes la race première et noble, qui a suffisamment appris pour souffrir et pas assez pour profiter. Nous avons été refoulés par l'arrivée des comédiens et des habiles, et nous sommes perdus maintenant dans une masse immonde d'électeurs et de lèche-bottes. Mais le retour à la simplicité ne peut venir que par nous. »
Cette citation résume pour l'essentiel le propos du roman de Jean Meckert « Nous avons les mains rouges. »
Écrit en 1947, le récit s'inspire directement de l'après-guerre en France et de la difficile rentrée dans le rang des maquisards qui ont l'impression d'avoir été floués.
Dans une région de montagne, proche de Lyon, Mr d'Essartault un ancien chef de maquis entend continuer la lutte contre les profiteurs de toute sorte et tous ceux qui sans collaborer se sont mis en veilleuse pendant la guerre et reviennent sur le devant de la scène une fois le danger écarté.
Avec ses deux filles, Hélène et Christine, Armand, un ancien du maquis, le pasteur Bertod et quelques anciens compagnons partagent les convictions de d'Essartault.
Laurent, un condamné de droit commun qui sort de prison est enrôlé malgré lui dans le groupe.
Encore une fois, on ne peut que souligner la force de l'écriture de Meckert-Amila qui brosse un portrait saisissant et proche de la réalité de la situation en France dans l'immédiat après-guerre.
Les appareils judicaires et policiers inspirent la méfiance. Les prévenus peuvent en effet se retrouver face à ceux qu'ils ont combattus sous l'occupation.
C'est cette situation que d'Essartault veut « rectifier ».
Tout au long du récit les personnages s'affrontent sur la ligne de conduite à tenir. Lucas un ancien compagnon a choisi l'action politique au sein du Parti Communiste, Hélène trouve que son père n'est pas assez radical, elle rêve de « faire sauter la gendarmerie », Armand veut continuer à descendre du Boche…
Laurent, un condamné de droit commun qui vient de passer deux années en prison pour un meurtre, est recruté par d'Essartaut. D'abord circonspect sur les motivations du groupe, il va s'y engager. Tout au long du roman, il apparaitra comme un observateur interrogeant à la fois la justesse des positions des résistants mais aussi la sienne.
Enfermé dans sa logique, le groupe n'aura d'autre issue que de continuer la lutte jusqu'au bout.
Un premier roman qui préfigure la suite de l'oeuvre de Meckert-Amila.
A découvrir.
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