L'objet d'art - HS, n°112 : Pissarro à Éragny, la nature retrouvée

Loin de se cantonner à peindre prairies et paysans, Pissarro quitte volontiers sa retraite pour se frotter à l'animation des grandes villes. Bruissant d'activité, les parcs et les ponts de Londres ou de Rouen captent son attention autant que les boulevards de la capitale, où se pressent voitures et passants.
Il serait simpliste de réduire Pissarro au chantre de la vie rurale. La ville a toujours joué un grand rôle dans ses sources d'inspiration. Lors de la guerre de 1870, déjà, alors que sa maison de Louveciennes est envahie par les Prussiens et que le peintre et sa famille trouvent refuge à Londres, celui-ci consacre une quinzaine de peintures à la banlieue de Norwood. Il s'attache à la description de ces lieux intermédiaires où les fumées d'usines et les trains parcourent un paysage civilisé.