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Citations sur Comme Dieu le veut (40)

Il pouvait penser. Et penser, c'est vivre.
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- C'est simple : moi, j'ai pas peur de mourir. Il y a que ceux qui ont peur qui se tuent en faisant des conneries comme marcher sur un pont. Si toi, tu t'en fiches de mourir, tu peux être tranquille que tu tombes pas. La mort, elle s'en prend aux froussards. [...]
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Et quand quelqu'un fait les choses par peur et non par rage, il a pas les couilles pour appuyer sur la gâchette.
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Son amie d'enfance Arianna Ronchi, qui était devenue parlementaire, lui racontait comment, grâce à ce métier, elle avait appris qu'avant de répondre impulsivement et puis de s'en repentir, il était nécessaire de toucher un objet et de décharger la rage comme on le fait avec une pile chargée. Mais c'était dans la nature de Rita Baldi de répondre instinctivement, la même nature qui conduit le hérisson à dresser ses piquants quand il est approché par un prédateur. Et donc, elle ne put se retenir : « Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Quoi ? »
Beaucoup de gens ont fait la pénible expérience de se rendre compte que, après le pacte conjugal, l'homme/la femme que l'on considérait comme un être brillant et intuitif se révèle être un émérite connard.
A ce moment-là, qu'est-ce qu'on fait ?
Dans trente-six pour cent des cas, selon un récent sondage, on appelle l'avocat et on se sépare. Rita Baldi faisait partie des soixante-quatorze pour cent. Elle s'était adaptée, mais continuait à s'étonner de la stupidité de son mari.
(p. 459)
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Au fond de la salle, un mur d'enceintes bombardait la musique sur le public. Le groupe, des petits points éclairés par des spots rouges, jouait une merde tout en guitares distordues et batterie. Un pauvre malheureux s'égosillait et sautait comme s'il avait un porc-épic enfilé dans le cul.
(p. 124)
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Ramona.
La blondinette qui conduisait ressemblait comme deux gouttes d'eau à Ramona, la protagoniste des 'Grandes lèvres de Ramona', une cassette vidéo porno que Quattro Formaggi [surnom] avait trouvée dans une poubelle.
Ramona vivait en Amérique et elle faisait de l'auto-stop. Des tas d'hommes s'arrêtaient et la faisaient monter et la baisaient dans la voiture ou dans le désert ou dans des resto-grills et elle, elle était toujours gentille et elle le faisait même avec trois ou quatre hommes à la fois sans problème. Puis elle rencontrait un motard noir qui la baisait et la battait, mais Ramona était sauvée par le shérif qui l'emmenait en prison et là aussi elle se tapait tous les prisonniers. A sa sortie, elle rencontrait Bob, le bûcheron, qui avait une famille dans la forêt, et là elle était très bien accueillie, ils lui donnaient à manger de la dinde et puis avec sa femme et son fils, tous ensemble, ils baisaient dans la cuisine et puis sur une petite barque au milieu du lac et ils vivaient tous heureux et contents. Du moins Quattro Formaggi pensait-il qu'ils vivaient heureux et contents, car après l'orgie sur la barque, c'était la fin du film.
(p. 68)
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Rino Zena détestait la télévision. Variétés, talk-shows, émissions politiques, documentaires, journaux télévisés, même le sport et la météo qui se trompait toujours.
[...]
Rino détestait les animateurs teints et les potiches à poil et il se sentait mal quand il voyait des gens prêts à étaler leurs emmerdes devant la moitié de l'Italie. Il méprisait ces pauvres cons qui venaient à la télé pour pleurnicher en racontant qu'ils souffraient parce qu'ils avaient été largués par leurs bonnes femmes.
Et il haïssait la gentillesse hypocrite des présentateurs. Il haïssait les jeux au téléphone. Les ballets bidons. Il haïssait les blagues rances des comiques. Et il détestait les imitateurs et les imités. Il haïssait les politiciens. Il haïssait les séries avec les gentils flics, les carabiniers sympas, les prêtres drôles et les brigades antigangs. Il haïssait les gamins boutonneux qui auraient été prêts à tuer pour être admis dans ce paradis de quatre sous. Il haïssait ces centaines de zombies à demi célèbres qui erraient comme des salauds en mendiant une chaise. Il haïssait les experts qui s'enrichissaient sur les tragédies.
[...]
Il haïssait quand ils feignaient l'indignation. Quand ils se léchaient le cul entre eux comme les chiens dans les jardins. Il haïssait les querelles qui duraient le temps d'un pet. Il haïssait les collectes pour les enfants africains quand il y avait en Italie des gens qui crevaient de faim. Mais la chose qu'il détestait le plus, c'était les femmes. Des putes avec des nichons gros comme des pamplemousses, les lèvres gonflés, les visages refaits à coups de poinçon.
'Elles parlent d'égalité, mais quelle égalité ? Quand l'image qu'elles donnent est celle d'un troupeau de chasse-bites décérébrées.' Elles se faisaient sauter par n'importe quel connard ayant un peu de pouvoir pour sortir de chez elles et être reconnues. Des gonzesses capables de passer sur le corps de leur mère pour un peu de succès.
Il les haïssait tous, tous ces gens là-dedans, au point que parfois il devait se retenir de prendre le manche à balai et de défoncer ce putain de poste.
'Je vous mettrais tous en rang, l'un derrière l'autre, et je vous flinguerais. Qu'est-ce que vous avez fait de mal ? Vous enseignez le faux. Vous êtes en train d'abrutir des millions de gamins. En montrant des mondes qui n'existent pas. Vous poussez les gens à se ruiner pour s'acheter une bagnole. Vous saccagez l'Italie.'
Et pourtant Rino Zena n'arrivait pas à ne pas regarder la télévision. Il restait scotché devant toute la nuit. Et la journée, quand il était à la maison, il se tenait toujours là dans cette chaise longue à insulter tout le monde.
(p. 116-117)
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« T'es un vrai crétin. Tu crois encore à cette connerie que c'est le mec qui connaît les arts martiaux qui sait se battre ? Mais putain, t'as appris quoi de la vie ? Comment tu raisonnes, bordel ?... Ah oui, voilà ! J'ai pigé ! Toi, tu crois ce qu'on voit à la télé : c'est comme ça que t'apprends à vivre. Dis-le ! C'est comme ça, hein ? Toi, tu regardes les dessins animés où les gars font du kung-fu et des conneries de ce genre et tu crois qu'il faut être Bruce Lee ou n'importe quel connard de Chinois qui, au lieu de se battre, fait des acrobaties et pousse des petits cris. T'as vraiment compris que dalle. Tu sais ce qu'il faut pour se battre ? Tu le sais ou pas ? »
Cristiano secoua la tête.
« C'est simple, pourtant. La méchanceté, Cristiano ! La méchanceté ! Il suffit d'être un fils de pute et de ne regarder personne dans les yeux. Ça peut même être Jésus-Christ dans le temple qui se fait bouffer le cul, mais si tu sais y faire, tu l'abats comme une quille. Tu vas derrière lui, tu lui dis 'Excusez-moi !', le gars se retourne et tu lui flanques un coup de barre de fer dans la gueule et l'autre s'affale direct et si t'en as envie, quand il est à terre, tu lui flanques un coup de pied dans la bouche et le tour est joué. [...] »
(p. 170-171)
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« C'est dans mon caractère. Si tu me fais une saloperie, c'est terminé avec moi pour toujours et je t'aurai toujours dans le collimateur. J'ai peut-être un caractère de merde, mais c'est celui que j'avais quand je suis venu au monde. C'est très facile d'avoir des relations avec moi, suffit de pas me faire chier, et tout roule. » Ainsi parlait Rino à toute personne qui lui faisait remarquer, avec une extrême délicatesse, qu'il était un brin susceptible.
(p. 25)
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Elle avait été maligne, elle avait réussi à cacher son piercing jusqu'à maintenant. Ça n'avait pas été un problème. Il suffisait de garder la bouche fermée, d'éviter les bâillements et surtout de ne jamais rire. Mais chez elle, de toute façon, il n'y avait pas de quoi rire.
Le vrai problème avait été de s'habituer à avoir un clou planté au milieu de la langue. Et, pour dire toute la vérité, Fabiana n'y était pas encore parvenue. Elle continuait à le tourner et retourner dans sa bouche, à se le passer sur les dents et le soir, elle se retrouvait avec la langue gonflée et la bouche endolorie.
Quand sa mère le découvrirait, elle se mettrait à faire une scène pitoyable devant le dentiste, les patients, n'importe qui. Sa mère adorait avoir l'air con en public.
(p. 218)
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