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Plus on avance dans le livre, plus on l'aime, plus on a envie d'en savoir plus, de connaitre ce que va devenir notre petit Pietro à qui on s'attache immédiatement, mais aussi Gloria, Flora Graziano et les autres.
Niccolo Ammaniti a le don de créer une atmosphère dans laquelle il est facile d'évoluer. On la sent, on la voit, on la vit.
A travers la scolarité de Pietro et de façon plus générale à travers des tranches de vie de Pietro et ses "camarades" de classes, des sujets comme la reproduction sociale, la "démocratie scolaire", sont abordés.
C'est un livre auquel on s'attache.
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Dans ce village perdu de 400 âmes, tout le monde se connaît, tout le monde juge, aime, hait parfois.
Pietro et Gloria fréquentent la même école, mais , même s'ils sont sont issus de deux milieux opposés, ils vivent une amitié proche de l'amour.
Il y a aussi Flora, la belle et seule institutrice, dont Graziano, séducteur invétéré, va s'éprendre.
La différence est au coeur de ce roman. Les personnages se croisent, échangent baisers ou coups de poings mais Niccolo Ammaniti sait les rendre attachants pour son lecteur.
J'ai trouvé le récit un peu long mais le style est agréable, décrivant des situations cocasses avec beaucoup d'humour.
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Niccolo Ammaniti nous emmène en Maremme, à Ischianno Scalo, petit bourg enclavé entre mer, marais et l'Aurelia - la route qui va de Rome à Gènes- village où tout le monde se connaît et où il ne se passe rien.

Le monde de Niccolo Ammaniti est moche et dégueulasse!

Mais le livre se lit bien, bon rythme, rebondissements inattendus, je tourne les pages....

Comme La Fête du siècle la construction s'organise en tissant deux histoires autour de deux personnages qui finiront par s'entremêler. Histoires de deux losers, Graziano, dealer minable, don juan des discothèques, champion de la drague, musicien de club de vacances...Pietro, 12 ans, fils d'un père alcolo d'une mère dépressive, dont le plus grand talent est de pédaler sur sa bicyclette, gamin rêveur, trop gentil, trop timide, harcelé au collège par les caïds de sa classe.

Le personnages secondaires sont tout aussi minables et antipathiques, le surveillant du collège, violent, les deux policiers, qui surveillent la vitesse sur l'Aurélia et manquent de se tirer dessus, personnel enseignant autoritaire et faible, les copains de Graziano. Aucun pour racheter les autres.

C'est un roman bien masculin, imprégné de testostérone et de sauce tomate. Parfois, cela me lasse. Les femmes ne sont pas beaucoup avenantes, mamas obsédées par la cuisine, bimbo sans cervelle, putain au grand coeur, mais sans papiers, adolescentes boutonneuses, vieille fille...Une humanité peu avantagée.

Ammaniti excelle dans le burlesque, certaines scènes m'ont fait rire aux éclats.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Loin des sites touristiques et de la Dolce vita, les personnages vous happent et vous entraînent dans leur quotidien, plus noir que rose.

De drames en fuites, on a vraiment envie de " l'emmener" loin de chez lui le petit Pietro, souffre-douleur qui n'est pas sans nous renvoyer à de biens réels cas de maltraitance et de violence, scolaire et familiale...
Je ne m'attendais pas à cette chute, et je pense que cette histoire restera bien ancrée dans ma mémoire.

Et puis il y a l'Italie, la société d'aujourd'hui, avec un kaléidoscope de personnages bien représentatifs, entre rêves de célébrités, crise sociale et morale, adolescence en perdition et absence de repères, la loi du plus fort règne, c'est cruel, et cela questionne.

Bref, une belle découverte pour moi de cet auteur que je ne connaissais pas!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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J'ai aimé me laisser emporter dans ce livre par le style vif et drôle de l'écriture. Il peut être lu comme une succession de scènes, comiques pour beaucoup, dramatiques pour certaines. Il s'agit aussi d'un roman initiatique dans lequel on voit changer le rapport au monde des deux personnages principaux : un garçon adolescent, ce qui est assez classique, mais aussi un homme d'un quarantaine d'année. Ce roman peut aussi être lu comme un roman social, dans lequel on voit la vie d'un bourg de Toscane, avec des violences familiales, de le misère matérielle et relationnelle. Les 2 personnages cherchent, chacun à leur façon, une issue à la vie dans laquelle ils se trouvent enferrés. Ils y arrivent, mais par le drame.
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A Ischiano Scalo, la mer est là mais ne se voit pas.
Entre la Via Aurelia qui borde la côte méditerranéenne et les marais infestés de moustiques, à Ischiano Scalo, deux enfants, Pietro et Gloria, voient leur amitié évoluer et s'ériger comme un rempart contre la solitude.
Entre la Via Aurelia et les marais, dans la moiteur étouffante d'un village isolé, Graziano, guitariste presque raté, vient museler sa crise identitaire de la quarantaine et oublier une rupture amoureuse.
C'est également dans un village imaginaire coincé entre la Méditerranée et les marais que Flora vient enseigner dans une petite école, une professeure austère et mystérieuse, seule et timide, qui a dédié ses plus belles années à s'occuper de sa mère gravement malade.
Flora s'occupe aujourd'hui des enfants du village et tente de déchiffrer les troubles qui agitent les âmes de ce lieu clos, oublié du monde, dans lequel il semble si difficile de s'épanouir.
Pietro et Gloria sont deux tempéraments que tout oppose. Gloria est la fille belle, effrontée et souriante d'un directeur de banque. Pietro est le plus jeune fils d'un pasteur alcoolique et violent, il est introverti, rêveur et grandit entre la brutalité de son père, la bêtise de son grand-frère et la soumission de sa mère, femme battue, perdue et effacée. Gloria est populaire, Pietro est un souffre-douleur. Ensemble, ils rêvent de quitter Ischiano Scalo, de quitter les moustiques et les marais, de grandir ailleurs, Gloria pour enfin embrasser un avenir radieux, Pietro pour fuir une vie d'injustice.
Graziano et Flora s'opposent eux aussi, dans tout ce qu'ils sont, dans tout ce qu'ils ont été. Flora n'a été que dévouement et oubli de soi, au service total de sa mère mourante, allant jusqu'à oublier qu'elle pouvait être belle et faire battre le coeur des hommes, faire battre son propre coeur.
Graziano s'est oublié dans une vie de plaisirs faciles, don juan à la gloire toute relative, offrant son coeur à une belle cubiste qui le lui rendra en mille morceaux.
Pietro et Gloria, Graziano et Flora, ces deux binômes aussi s'opposent, jusque dans la narration, qui prend à tour de rôle le point de vue de Pietro ou de Graziano. Les deux enfants rêvent de fuir le village, les deux adultes y sont (re)venus volontairement. Les deux enfants se connaissent depuis toujours, ils ont vu leur complicité se transformer en intimité, tandis que Graziano et Flora luttent contre une attraction qu'ils ne s'expliquent pas.
A Ischiano Scalo, les personnages évoluent au gré d'évènements absurdes et comiques et luttent contre eux-mêmes, contre les autres, contre le monde et si certains tentent d'échapper à l'emprise étouffante des marais, d'autres ne souhaitent fuir que leurs propres démons.
A Ischiano Scalo, la cruauté du quotidien est parsemée d'une douce poésie, de sentiments maladroits et de non-dits incompris, venant adoucir une succession d'évènements incontrôlés, filant chaque fois vers la tournure la plus improbable possible, dans un crescendo terrible et grotesque qui ne cesse de s'amplifier, jusqu'à stopper brutalement, trop brutalement, par un coup terrible, à couper le souffle.
A Ischiano Scalo se mêlent l'amour et la rage, la cruauté et la lâcheté, la tendresse et le cynisme, qui font la particularité de l'écriture d'un ancien cannibale, Niccolo Ammaniti, qui au fil des chapitres nous émerveille et nous horrifie tout à la fois.
A Ischiano Scalo, il y a la mer mais on ne la voit pas. Allora io ti prendo e ti porto via.
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Une intrigue noyée dans une foisonnante galerie de portraits.
On y suit deux personnages (apparemment) sans point commun dans le petit village italien d'Ischiano Scalo : le jeune Pietro harcelé par Pierini le caïd et sa bande, et Graziano le quadragénaire qui revient au pays avec des rêves quelque peu effilochés. Que recherche Graziano le raté vieillissant ? Pourquoi Pietro, pourtant bon élève, est le seul de l'école à redoubler ? le récit remonte alors six mois en arrière, et ce n'est qu'à la fin que le passé rejoindra le présent et que ces deux-là se croiseront.

Leur parcours individuel est jonché de rencontres, d'illusions et de déconvenues et malgré tout d'espoir, de relations décevantes et d'autres, heureusement, lumineuses – Gloria pour Pietro, Flora pour Graziano. Ce dernier est « un pauvre type imbu de lui-même », un « sex symbol des campings » capable de séduire trois cents femmes en un été mais qui n'a jamais rien construit avec aucune d'elle. Entiché d'une gogo danseuse écervelée et arriviste, il se fait pitoyablement mener par le bout du nez (et pas que!). Pietro se montre tout aussi faible, se laissant malmener par « un père alcoolique » et « un frère crétin » à la maison, par Pierini qui lui crée des ennuis à l'extérieur. Et ainsi se déroule le roman, au fil de nombreuses digressions sur les multiples personnages secondaires, leur passé, leurs traits de caractère, leurs hobbies, sensées expliquer leurs actes, leurs choix, ou tout simplement ces concours de circonstances qui font que les choses se déroulent ainsi. On finit par perdre le fil déjà ténu de l'histoire, parce que l'on est en présence d'un roman psychologique, une sorte de grande fresque sociale qui décortique et analyse les comportements.

C'est dans les dernières pages que tout prend sens. On l'avait bien compris, « l'insignifiant et vulgaire » Graziano est un contre-exemple et sa prise de conscience sera trop tardive (mais c'est déjà bien qu'il en ait une). L'acte incroyable et inattendu de Pietro, contre toute apparence, sera libérateur. Car il est le véritable héros du livre, celui qui brisera la fatalité et donnera son sens à ce titre mystérieux, « [Je passe te prendre] et je t'emmène ».
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Troisième livre et troisième claque pour ma part. Après je n'ai pas peur et Comme Dieu le veut, ce troisième roman d'Ammaniti que je lis me transporte dans cette Italie berlusconienne qui subit, aujourd'hui encore, les affres d'une culture populaire qui fait du star system et de la télévision l'une des choses les plus importantes pour une grande partie de la population.
Dans Et je t'emmène, Niccolo' Ammaniti aborde une fois de plus l'entrée dans l'adolescence d'un jeune garçon dont le Destin l'a gratifié d'une famille que l'on qualifierait aux Etats-Unis de White Trash : un père alcoolique et colérique qui élève ses deux fils par la terreur, une mère absente et peureuse qui s'en remet à son mari pour tout et n'importe quoi et un frère berger qui préfère s'habiller comme ses idoles américaines du rock'n'roll métal, non pas pour la qualité de leur musique mais parce qu'ils représentent une certaine forme de transgression.
Au milieu de cette famille, Pietro, jeune garçon de 12 ans vit un passage à l'adolescence entre l'amour qu'il porte et reçoit de sa meilleure amie (la richissime Gloria) et la peur et la violence que lui font subir trois petites frappes sans envergure du collège qu'il fréquente.

Dans ce roman, comme dans les deux autres que j'ai lu, Ammaniti joue avec ses personnages comme un Dieu jouerait avec ses sujets. La construction est souvent la même. Nous, lecteurs, suivons à la fois l'histoire des protagonistes qui se déroule devant nos yeux mais sommes également, grâce à des italiques qui truffent le texte, dans la propre tête de tous les personnages. Nous assistons donc à deux histoires parallèles : celle qui nous est contée et celle qui se déroule dans l'imaginaire des protagonistes.

L'originalité de ce roman tient aux digressions que fait l'auteur de temps à autres pour nous expliquer ce qui, dans la vie des personnages, les amène à faire le choix qu'il font au moment où se déroule l'histoire. Contrairement à Comme Dieu le veut dans lequel les personnages remettaient leurs actes entre les mains du divin, ici, les choix des individus inscrivent ces derniers dans des destinées (sociales) auxquelles ils ne semblent pouvoir échapper.

ET si Pietro possède en lui tous les atouts pour échapper à son milieu, ses décisions l'empêcheront in fine d'échapper au destin qui est celui des siens.

La plume d'Ammaniti est une fois de plus acerbe envers les travers de la société italienne actuelle mais toujours emprunte d'une humanité et d'un attachement aux protagonistes qui rendent le style de l'auteur toujours très tendre.
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Dans une famille de prolétaires brutaux, un petit garçon de 12 ans, Pietro Moroni, est harcelé par des camarades de classe, mais il revit dès qu'il retrouve son amie Olivia, d'un milieu nettement plus élevé que le sien.

Dans le même village, un bellâtre abandonné par une fiancée à la vertu peu farouche séduit l'institutrice des enfants, vieille fille naïve qui croit au grand amour.

Les deux intrigues se croisent sans se mêler jusqu'au jour où le jeune Pietro est compromis dans le saccage de l'école par ses persécuteurs ,tandis que le bellâtre inconséquent oublie la pauvre institutrice qui devient folle.

De plus en plus isolé et malheureux, Pietro par dépit commet un crime.

Les forts et les salauds tirent leur épingle du jeu dans ce jeu de massacre. Les maladroits, les pauvres, les mal-aimés paient le prix fort.

Lu en italien, j'ai adoré ce roman plein de péripéties cocasses ou atroces, où l'on retrouve le regard toujours tendre et empathique d'Ammaniti sur l'enfance - surtout de l'enfance abandonnée et incomprise.

Drôle , souvent, et déchirant, toujours.
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J'ai choisi ce livre parce que j'avais déjà lu du même auteur le roman « Je n'ai pas peur » que j'avais adoré. « Et je t'emmène » de Niccolò Ammaniti a été plus difficile à lire pour moi, pas à cause de son excès de testostérone, ni de son réalisme brut, genre film d'action à suspense où « la terre est un endroit de merde » pour tout le monde, mais à cause du très grand nombre de mots d'argot qui sont comme une tout autre langue pour moi. Ces mots nuisaient au rythme de l'histoire, ralentissant ma lecture parce que je voulais connaître leur sens. Je suis certaine que la traductrice a fait un excellent travail, seulement pour moi, il aurait fallu une traduction canadienne. « Et je t'emmène », c'est triste, c'est violent, c'est grossier, mais l'histoire est affreusement bonne, le style très cool et il y a des moments tellement drôles ! J'ai totalement craqué.
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