À l'automne 2019, en pleine révolution libanaise, le narrateur d'
Octobre Liban arpente à Beyrouth une rue longue de plus de quatre kilomètres. du rond-point de Daoura jusqu'à la place de l'Étoile, où siège le parlement, la ville sert de matière pour raconter l'histoire politique récente d'un Liban brisé par la guerre civile, divisé et corrompu, mais porté par une révolte inédite. le texte court de
Camille Ammoun apparaît d'abord comme un manifeste en faveur de la révolution. L'écriture sensuelle rend la topographie organique, pour mieux défendre la réappropriation de la ville par ses habitants, et de la nation par un corps social qui se constituerait enfin.
« Puis tout s'est arrêté », indique le dernier chapitre. La pandémie et le confinement étouffent dès le printemps 2020 le mouvement populaire, avant que l'explosion du 4 août sur le port de Beyrouth ne mette la ville, littéralement, à terre. le souffle poétique d'
Octobre Liban concourt à maintenir vivante la mémoire d'une époque révolue et d'une organisation urbaine en partie disparue.
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