La ruelle est infecte. L'odeur y est insoutenable. Le sol spongieux est composé d'excréments et de détritus de toute la lagune, venus s'échouer ici.
Des milliers de famille s'entassent et vivent sur leur déjections.
Nous sommes à Makoko.
Survivre à Lagos, c'est aussi habiter à Jakonde.
De l'eau, il y en a partout. Une eau stagnante, verte et puante qui inonde la cité à chaque saison des pluies, faisant dégueuler les latrines et obligeant les habitants à se doter de bottes en plastique ou à construire des passerelles de circulation.
C'est ici qu'ont échoué les habitants de Makoko, il y a vingt ans, après avoir été expulsés de leur bidonville.
A deux pas de là c'est la Cité des Morts. Un défilé de rues et de murs ocres dévorés par la poussière. Venues de Haute-Egypte ou de la région de Suez, chassées par l'avancée du désert ou par les guerres, des milliers de personnes "cohabitent", depuis plusieurs générations parfois, avec les morts d'anciennes familles nobles
Les citoyens des pays développés et les riches des pays pauvres ont ainsi une justification pour s'opposer à la redistribution des richesses : en effet, rien de plus confortable que de se dire que les fonds destinés à la lutte contre la pauvreté sont gaspillés pour en conclure qu'il est plus raisonnable de garder son argent pour soi.
Le clip choc d'Amnesty pour défendre les droits humains .Amnesty International lance jusqu'au 17 décembre le "Marathon des signatures", une campagne afin de défendre les personnes dont les droits humains sont bafoués. | Images Amnesty International | le site du Marathon des signatures | Retrouvez toutes les vidéos du groupe Nouvel Observateur