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Pour en finir avec Vichy tome 1 sur 2
EAN : 9782221082010
544 pages
Robert Laffont (15/03/2002)
3.67/5   12 notes
Résumé :
Tirant un bilan de dix ans de controverse sur la collaboration, Henri Amouroux jette les fondements d'une évaluation qui permettra peut-être d'en finir, une fois pour toutes, avec Vichy.

De quoi s'agit-il dans ce livre consacré aux six derniers mois de 1940 et aux deux premiers de 1941 ? De montrer, comme je me suis toujours efforcé de le faire, grâce, en partie, à l'aide de milliers de lecteurs-témoins qui, depuis 1976, m'ont confié leurs témoignage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Henri AMOUROUX est un des meilleurs historiens de la seconde guerre mondiale vue du côté français.
La thèse qu'il n'a cessé de développer tout au long de ses nombreux ouvrages est la suivante: la france n'avait pas les moyens de résister en mai-juin 1940, et ne pouvait donc faire autremment que de demander l'armistice.
Amouroux est si convaincu et, partant, convaincant qu'il est difficile de ne pas souscrire à son point de vue.
Il souligne d'entrée, et il a raison, que la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne en 1939 était anticonstitutionnelle, n'ayant pas été approuvée par les Chambres.
Selon lui, les causes de la défaite sont: les suivantes:
1)- des théories guerrières qui n'ont pas évolué face à un adversaire entreprenant;
--> vrai, mais ne pas oublier que le nombre de soldats français, inférieur de moitié aux allemands, conduisait naturellement à des choix défensifs.
2)- la prudence excessive de l'Angleterre, qui après avoir déclenché les hostlités, a refusé de "mettre au pot";
3)- l'absence d'implication du peuple français;
--> vrai: ne pas oublier que la droite est séduite par le régime hitlérien, surtout après l'avènement du front populaire, et que d'autre part les français communistes sont liés par le pacte germano-soviétique; il n'y a donc guère que les français radicaux et socialistes à vouloir soutenir la Pologne à l'époque;

Le grand mérite d'Amouroux, et personne de nos jours ne contestera ce point, c'est de montrer que la France n'avait pas les moyens de continuer la lutte et devait demander l'armistice; L'historiographie gaulliste est évidemment plus séduisante, mais ne tient pas la route. Amouroux montre bien que les français, assommés, réclamaient l'armistice. Il montre surtout, qu'à l'époque toujours, Pétain est réveré, tant par le personnel politique dans son ensemble que par la totalité des français.
Il ne s'agit pas d'un livre plaisant, au sens où ce livre montre une réalité qu'on préfererait oublier car elle n'est pas à notre gloire: c'est ce qu'avait bien compris De Gaulle, qui a laissé se construire ensuite l'image d'une France résistante, ce qui était strictement impossible au printemps 1940, et l'est devenu ensuite à-partir de fin 1941, après l'attaque allemande sur la Russie et Pearl Harbour.
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Livre très riche en information et plaisant à lire. Il permet réellement de comprendre l'époque et la suite des évènements.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il m'arrive assez souvent de parler devant les adolescents. Pour faire comprendre à mon auditoire la distance qui sépare leur monde du monde de 1940 - un autre monde - , je dis : "Les transistor n'existait pas*."
La télévision, l'avion à réaction, le TGV, les satellites, Internet, qui permet de transmettre, à l'autre bout du monde, en temps réel, textes, sons, images, n'existaient pas d'avantage, mais il me semble que le transistor, compagnon de tout les instants, de tous les lieux, de tous les milieux, véhicule bon marché de l'information immédiate, constitue le plus parfait des symboles.
Volumineux, encombrants et lourds, 5 200 000 postes de TSF diffusaient, avant la guerre, les émissions de Jean Nohain, les chansons de Tino R4osi et les réclames célébrant les vertus de robustesse d'un meuble "signé Lévitan", mais ils étaient tributaires d'une prise de courant**. Ils ne fuiront pas au nombre de ces trésors que le Français, fuyant l'avancé allemande, entasseront dans leurs voitures ou sur leurs charrettes. Sur ces 5 200 000 postes, combien resteront, muets, dans les maisons abandonnées ? On l'ignore. Mais, sur les routes de la défaite, les fuyards, lorsqu'ils voudrons entendre les communiqués militaires français, s'agglutineront devant une fenêtre laissée volontairement ouverte, se regrouperont en silence dans un café, autour du poste d'où tombent les mots qui désespèrent. Pagnol se souviendra de ces images. Dans "La fille du puisatier", elles lui on inspiré l'une des scènes les plus poignantes : ces paysans rassemblés, le 17 juin, pour écouter, dans un silence coupé de sanglots, le Maréchal Pétain annoncer qu'il a demandé l'armistice***.

*La découverte est en 1947; le mot de 1952.
**A l'exception de quelques postes à galènes, le plus souvent fabriqués par des bricoleurs.
*** L'allocution, le 17 juin, du maréchal Pétain, après la Libération, être remplacée, dans la même scène, par l'appel du 18 juin général de Gaulle, ce qui rendait le film incompréhensible.
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Devant le spectacle de la gare de Bordeaux, où voisinaient, assis à même le sol, des milliers de soldats et de civils, paquets de chair et de misère, une infirmière avait eu ce mot:
- Comment empêcher un pays qui ne tient plus debout de tomber à terre ?
(page 233)
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La vérité qui décide des attiitudes des acteurs sociaux n'est pas la vérité de l'évènement que les historiens parviennent après, et parfois, à reconstituer. Elle est exclusivement celle qui s'impose à eux et celle du moment où elle s'impose.
(page 230)
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