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J'ai dévoré presque totalement (il me reste une vingtaine de pages) ce que l'auteur appelle fort justement un carnet d'opération, à la concision toute militaire, presque froide. Ça m'a fait l'effet d'une grande claque, tant du point de vue de ce choix stylistique, que des faits qui sont décrits. Et ce choix formel rend puissamment réels ces faits inouïs, parfois même de dérision. Je pense qu'en réalité, au-delà de la fascination que peuvent exercer les récits de guerre, ce sont les raisons pour lesquelles ils sont écrits qui importent. Guillaume Ancel saisit donc à plein ton honneur de soldat et d'être humain, et la brandit aux yeux de ceux qui en sont dépourvus. Froide concision, froide colère, glacial constat d'impuissance. Certains auront compris que ce livre fait écho (et non pastiche) à son précédent ouvrage "Vents Sombres sur le lac Kivu". Mais l'objet n'est bien entendu pas le même, et du procédé plus romantique qui était précisément utilisé dans cet ouvrage, procédé qui ne permet qu'à la marge de relater les faits, il répond avec humilité par ce carnet d'opération, froid et chirurgical, à certaines critiques de ses pairs que ce témoignage honnête et sincère dérange. Il y fait d'ailleurs référence de manière transparente dans ce nouvel ouvrage. J'espère que cela lancera le débat nécessaire sur l'échec de la France au Rwanda, mais aussi sur la manière dont le pouvoir politique doit rendre compte de ses décisions, plus particulièrement en matière militaire, aux citoyens au nom desquels il agit. + Lire la suite |