AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782228911320
250 pages
Payot et Rivages (30/09/2015)
2.5/5   10 notes
Résumé :
La langue secrète du corps, ce n'est pas un mensonge qu'il s'agirait de décrypter, ni un geste qui nous trahirait, c'est un signal inconscient de joie, de détresse ou de souffrance que le corps émet et dont il faut immédiatement se saisir pour rendre la vie plus facile. Couleur des vêtements, position dans l'espace, cou dénudé ou couvert, micro-gestes, etc., attirent notre regard et éclairent le présent ou le passé. L'observation fine et rapide est cruciale. Elle pr... >Voir plus
Que lire après La langue secrète du corpsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La langue secrète du corps c'est pas cette langue papillaire qui gamberge entre vos joues en attendant impatiemment le moment d'aller se trémousser sur des chairs accueillantes, ce n'en est que sa métaphore. Prenez cette phrase anodine parmi tant d'autres : « Turlututu, chapeau pointu » et faites-la prononcer par un genre de robot qui aurait été programmé pour raconter des conneries ; vous penserez certainement, et avec raison, que ce robot peut éventuellement rehausser le QI moyen de l'humanité même s'il ne peut toujours pas vous garantir la joie d'une conversation authentique. Maintenant, imaginez que votre illusion amoureuse du moment s'approche de vous en susurrant cette douce incantation à vos oreilles déjà légèrement décérébrées par votre taux d'alcoolémie : l'incantation se transfigure – c'est jusqu'à votre âme qui fond et se métamorphose ! Ô miracle de la langue secrète du corps et de la langue !


Je crois que j'ai à peu près tout résumé ce livre, désolée si j'ai un peu pourri le suspens qui, de fait, est plus que parcellaire. On attend les retournements de situation, les révélations incroyables, le climax de l'illusion du savoir, mais que dalle. Dès le début, la meuf nous prévient : « Soyons clair : on ne lit pas une personne comme un livre et, contrairement à ce que pensent et disent les gens mal informés et mal formés, la communication non verbale ne se réduit pas à un dictionnaire des gestes. Elle n'est pas neutre, elle produit un impact. Elle n'informe pas, elle implique. C'est un phénomène global, total, qui ne peut être compris que dans un contexte et une interaction. »


Nous voilà bien rassurés : on nous prend donc pour des cons. On sait au moins que nous n'aurons pas trop de mal à lire ce bouquin malgré un titre qui aurait pu nous laisser envisager de longues heures de masturbation mentale (n'oublions pas que toute masturbation, une fois terminée, ne vaut plus rien).


Bref, AAS nous dit ce qu'on savait déjà (mais alors pourquoi lit-on ce livre sinon pour se passer le temps d'un ennui mortel ?) : il n'existe pas de dictionnaire des gestes, il n'en existera jamais, car le langage du corps s'interprète dans un contexte donné dans un ensemble formé par la culture, l'histoire personnelle, le contexte d'énonciation, la météo, l'état du transit, la date de la dernière ovulation, ou encore le taux de pollution (et la permission de rouler ou non selon le numéro de plaque d'immatriculation et/ou l'obéissance à l'injonction d'acheter une vignette qu'on colle sur son pare-brise pour décorer). Et AAS nous sort un truc de taré, c'est qu'elle nous dit que le langage du corps ne peut se comprendre qu'à condition d'être impliqué, et il faudrait pouvoir mettre ce mot en italique pour comprendre à quel point c'est important. Alors, à défaut de nous farcir un dictionnaire du langage du corps, on se tape un truc encore pire : une énumération de tous les différents travaux qui ont été menés de par le monde (mais surtout de par le monde occidental, puisqu'ici tout le monde se fait chier) sur différentes gestuelles et habitudes culturelles, tout ça pour les mettre en perspective dans une visée relativiste. Bref : on ne saura qu'une chose, c'est qu'on ne sait rien, mais on va faire comme si en attendant.


Globalement, cette étude amène peu d'idées originales mais établit un catalogue des recherches menées sur le sujet. Si on a du temps à perdre, on pourra les approfondir, mais pas moi. Certaines de ces études m'ont beaucoup gênées : j'ai eu l'impression d'assister à une séance de masturbation (décidément, ce mot revient souvent, et cela me chagrine au plus haut point) d'intellectuels en mal de réflexion. Ainsi aura-t-on droit à un chapitre entier sur la signification du déclic du haussement de sourcil lors de la rencontre avec un individu tiers. le niveau est du plus subliminal : les mecs qui ont étudié ça ont passé leur vie entière à filmer des gens qui se serrent la main et à passer le film au ralenti pour que la vidéo de deux minutes puisse dure cinq heures et plus encore car la vidéo, vous vous en doutez bien, ils ne se contentent pas de la regarder une fois. Voilà des gens qui doivent être bon public au cinéma.


On a encore une autre formidable étude, épique et aussi passionnante qu'un épisode de Game of throne, sur le port des lunettes : « […] Michael Argyle a étudié, avec Robert McHenry, l'influence du port de lunettes sur l'estimation de l'intelligence. Dans une première expérience, ils ont trouvé qu'on attribuait aux porteurs de lunettes, en moyenne, treize points de plus que leur quotient intellectuel véritable. Mais dans une seconde expérience ils ont remarqué qu'il suffisait de cinq minutes de conversation avec l'interviewé pour ramener le quotient intellectuel du porteur de lunettes à une estimation plus juste ». Voilà pourquoi les speed-datings ont le vent en poupe : il suffit de cinq minutes seulement pour savoir si son interlocuteur relève de la gente cacaniolet ou non. Il en faudrait un peu davantage pour savoir si c'est un bon coup hardi au pieu mais ça, c'est une autre histoire et de toute façon, rares sont ceux qui gardent leurs binocles pour baiser. Je ne parlerai pas non plus de cet autre mec, Gregory Bateson, qui a fait des études sur le langage des dauphins. On sait depuis H2G2 que les dauphins sont super intelligents mais enfin, je ne vois pas pourquoi on voudrait savoir ce qu'ils pensent de nous.


Voilà quoi, cette somme est un très bon essai plein d'informations qui intéresseront ceux qui s'intéressent à cela, c'est-à-dire pas moi. Que diable la psychanalyse ne fut pas invoquée, ne serait-ce qu'une seconde, dans les pages de ce livre de sociologie creuse, pour nous sortir de notre torpeur ? Certes, Freud est vaguement évoqué à travers le rappel de cette pensée : « Celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre peut se convaincre que nul mortel ne peut arriver à garder de secrets. Si ses lèvres sont silencieuses, il bavarde avec le bout de ses doigts, la trahison suinte par chacun de ses pores » mais je pense que Freud se serait bien marré en lisant que certains troufignons ont fondé depuis lors la dansethérapie, où on tortille des piautes à droite à gauche pour se libérer de tous ces foutres dieux de refoulements sans nom. le regard, seule fonction indirecte érotique du corps, ne sera malheureusement jamais évoqué dans ce livre – sans doute car la langue ne peut jamais venir pourlécher le regard de ses globules avides. Mon dieu, que tout cela est bien long.
Commenter  J’apprécie          195
Anne Ancelin Schützenberger propose un ouvrage de recherche qui porte principalement sur le lien entre le corps et les émotions, le corps dépendant de la culture et de la société dans lesquelles il évolue, l'interaction entre individus dans le verbal et dans le non-verbal, la complexité de l'interprétation des différents mouvements du corps (on s'éloigne de toutes interprétations simplistes) ou encore sur l'expression du corps à travers le mouvement, la danse et expressions faciales.
Un livre étonnant reposant sur des analyses scientifiques sérieuses qui séduiront et convaincront probablement les spécialistes et qui restent accessibles aux non-spécialistes.
Commenter  J’apprécie          80
C'est un essai dense et parfois rébarbatif. Communiquer est un langage complexe fondé sur des normes, des codes, des expressions culturels et sociaux. Il y a ce que l'on dit et ce que l'on révèle inconsciemment. La communication crée une relation, une interprétation, un désir, une projection. Cela peut amener des attentes, des tensions, une distance, une incompréhension.
J'espère trouver un autre ouvrage plus accessible car cette thématique est intéressante.
Commenter  J’apprécie          50
Cet ouvrage est parfois complexe mais ouvre des pistes de travail. Les travaux de cette femme sont remarquables mais visiblement gênes. Je lis bien des névroses dans les commentaires...
Commenter  J’apprécie          20
Un écrit très académique qui se noie dans un flot de références mais peine à déployer une pensée capable d'embarquer le lecteur... Je m'attendais à être captivée comme savent le faire un Rufo ou un Cyrulnik, et bien pas du tout. Je le suis beaucoup ennuyée, dommage.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Deux chercheurs russes, Valentina et Simon Kirlian, ont mis au point à la fin des années 1950 un appareil permettant de photographier les radiations électriques émises tant par le corps humain que par des plantes ou objets. On voit alors autour du corps une « couronne », une sorte de flamme colorée -rappelant les flammes mouvantes du feu- qui varie en couleur et en intensité selon l’interaction ou l’état (de santé) du sujet. L’appareil utilisé est un transformateur produisant un courant à haute tension, de 20 à 60 kilovolts, de haute fréquence (de 60 à 80 kilohertz), mais de très faible intensité (1 microampère). Cette tension est appliquée à une plaque métallique, une électrode protégée par une mince couche diélectrique, verre ou plastique. Un doigt posé sur le papier sensible constitue la seconde électrode. Entre ces deux électrodes, l’une portée à un potentiel de plusieurs dizaines de milliers de volts, l’autre reliée à la terre, à zéro, un arc électrique va s’amorcer. S’il y a contact entre les deux électrodes, il va y avoir un échange d’électrons de manière diffuse tout autour de l’objet. On pourrait alors parler d’avalanche d’électrons, d’effet « corona ».
Commenter  J’apprécie          40
[…] Michael Argyle a étudié, avec Robert McHenry, l’influence du port de lunettes sur l’estimation de l’intelligence. Dans une première expérience, ils ont trouvé qu’on attribuait aux porteurs de lunettes, en moyenne, treize points de plus que leur quotient intellectuel véritable. Mais dans une seconde expérience ils ont remarqué qu’il suffisait de cinq minutes de conversation avec l’interviewé pour ramener le quotient intellectuel du porteur de lunettes à une estimation plus juste.
Commenter  J’apprécie          71
[…] s’imaginer qu’un dictionnaire, une « clé des gestes », pourrait résoudre nos interrogations sur la « sincérité », la « spontanéité », la « véracité », le « sens réel » de ce qui est communiqué, c’est essayer de compenser un manque d’implication dans la relation par une technique.
Commenter  J’apprécie          71
Selon Sommer, les voyageurs supportent l’entassement dans les transports publics uniquement parce qu’ils se considèrent tous comme des non-personnes. Si un arrêt brusque les jette sur leur voisin et les force à en prendre conscience en tant que personne, ils s’irritent de la situation dans laquelle ils sont, se sentent souvent agressés, et deviennent agressifs.
Commenter  J’apprécie          50
Si la communication non verbale n’est pas utilisée en premier lieu pour « informer », c’est-à-dire pour faire passer un message dont le contenu serait clair et conscient pour l’émetteur, c’est parce qu’elle est organisée selon un mode analogique et non digital.
Commenter  J’apprécie          72

Videos de Anne Ancelin Schützenberger (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Ancelin Schützenberger
Anne Ancelin Schützenberger : la différence entre psychodrame triadique et psychodrame analytique.
autres livres classés : psychologieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (29) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
433 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..