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EAN : 9791091998253
150 pages
Les éditions Moires (01/09/2016)
3.67/5   23 notes
Résumé :
Des tempêtes sévissent depuis trois mois, rendant inaccessible le phare de Babel. Deux hommes sont à l'intérieur, luttant contre le froid, l'abattement et la folie. Pour la quatrième fois le Kélouane tente d'accoster. La houle est encore trop forte, le bateau ravitailleur fait demi-tour et s'éloigne, laissant les deux hommes dans un accablement absolu. Le magasin est inondé, la porte du bas a cédé. Au-dessus, la salle des machines commence à essuyer des vagues. Il f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Lu dans le cadre de la Masse Critique de janvier 2018.


Arsène, le narrateur, est gardien de phare. Il est affecté au phare de Babel, phare en mer au milieu d'un océan déchaîné, en compagnie d'un collège avec lequel il ne s'entend pas.


L'histoire se découpe en 4 parties centrées à chaque fois sur un lieu différent. La première partie concerne le phare en lui-même où l'on découvre non seulement le laborieux travail de gardien de phare en mer mais surtout la solitude et la folie qui guette ces hommes coupés du monde dans une tour au milieu des flots. La folie ne tarde d'ailleurs pas à apparaître et ne quitte jamais le roman. Les événements tragiques qui surviennent dans le phare déclenche toute une réflexion sur la vie et surtout la mort, concrétisée par le décès de 2 hommes sur ce phare.


La seconde partie suit le narrateur de retour chez lui. Suite à l'enquête, il se retrouve interdit de travailler sur un phare et traîne son mal être entre chez lui et le bar qu'il fréquente assidûment. La découverte d'un corbeau cloué sur sa porte et de lettres menaçantes et étranges apportent de nouveau la folie dans sa vie. On suit alors un homme qui tente de fuir non seulement les lieux mais aussi sa vie, malgré la faible lueur optimiste apporté par une femme. Le narrateur finit par fuir pour de bon en embarquant sur un navire que le capitaine compte emmener au Brésil.


La troisième partie suit le voyage des deux hommes, le narrateur et Edgar le capitaine, en route dans un premier temps vers Madère. le trajet est l'occasion pour Arsène de continuer sa réflexion sur lui-même et les fameux événements du phare qui le tourmentent toujours. La folie induite par la mer et la solitude est de nouveau au coeur du récit d'autant plus que ses relations avec le capitaine deviennent de plus en plus tendues jusqu'à atteindre un point culminant une nouvelle fois tragique.


Enfin, la quatrième partie se déroule sur l'île de Porto Santo sur laquelle le bateau s'est échoué. Le narrateur, blessé, meurtri, affaibli, épuisé mentalement et physiquement, survit au naufrage et découvre dans le même temps quelques faits surprenants sur son compagnon de route présumé mort. Il parvient à trouver refuge dans le phare (évidemment !) de l'île où l'affrontement final avec Edgar, finalement bien vivant, amène les dernières révélations et un dénouement surprenant où l'on découvre que le phare, quel qu'il soit, est finalement le catalyseur de toute l'histoire.


Le phare de Babel est finalement un récit sur la vie, la mort, la folie des hommes et surtout la vengeance. L'intensité dramatique est renforcée par un récit à la première personne. On s'identifie alors plus facilement à cet homme marqué qui subit une succession d'événements tragiques où la folie est omniprésente, où la vengeance se cache dans les ombres et où le dénouement nous fait remettre en question toute l'empathie que l'on a pu éprouver.


J'avais été attiré par le résumé lors du choix pour cette Masse Critique. Je m'attendais plus au départ à un roman d'aventure avec une trame dramatique mais je n'ai finalement pas été déçue une seule seconde de m'être trompée. Habituellement je ne raffole pas des récits à la 1ere personne, mais ici il aurait été inconcevable de faire autrement tant la voix du narrateur joue un rôle primordial. Au final, une très belle découverte que ce roman vraiment prenant et surprenant, très bien écrit, qui nous emmène dans les recoins de la psychologie humaine et de la folie et qui confirme que la vengeance est un plat qui se mange froid... voire carrément humide.
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J'ai reçu ce roman dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio et je remercie les éditions Moires pour cette très belle découverte.
J'ai tout d'abord apprécié la qualité du livre, son format, sa reliure, la qulité de son papier et de son impression.
Le récit est découpé en quatre parties qui mènent d'une mort "suspecte" à son explication.
L'ambiance est éprouvante pour les nerfs ce qui m'a fait penser au genre fantastique lorsque l'esprit hésite entre folie et hallucinations.
Dans la première partie, deux gardiens de phare sont bloqués depuis 3 mois, la tempête empêchant la relève. Ils ne se parlent plus depuis longtemps et se fréquentent le strict minimum pour la logistique de leur mission.
On retrouve le héros, le plus jeune des deux gardiens dans la partie suivante alors qu'il est revenu au port encore marqué par ce qu'il a vécu et accusé du meurtre de son collègue. Il commence à recevoir des lettres menaçantes et des cadavres de corbeaux...
Je ne peux pas en dire plus sans dévoiler la fin.
Mais j'ai également trouvé intéressante la séparation des 4 parties avec chacune ses enjeux et ses personnages secondaires.
J'ai vraiment beaucoup aimé suivre cette intrigue jusqu'à son dénouement.
J'ai juste été étonnée de lire que ça se déroulait en 1947 car ça pourrait être intemporel.
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Entre le cinéma et la littérature, les phares semblent devenu un lieu parfait pour raconter des histoires. Avec le phare de Babel, on en tient une bonne !

Deux gardiens de phares se trouvent dans une situation compliquée quand des vagues puissantes empêche la reléve d'arriver. Aprés 3 mois à ce régime, la folie s'est installé. Quand l'un des deux meurt, le deuxiéme est accusé. D'autant qu'il a déjà été soupçonné de la mort d'un autre gardien…

Le roman se divise ainsi en 4 parties, trés différentes les unes des autres. La premiére, par exemple, se concentre sur la folie des deux gardiens, leur isolement. La seconde sur un retour à la terre ferme, forcément marqué par des événements… Ainsi, le roman étant en plus assez court, on n'a pas le temps de s'ennuyer, et on arrive à se passionner pour une histoire, et l'enquête qui s'en suit, tout de même assez classique au final. Non pas qu'on ne puisse pas être surprise mais certains éléments de celle ci semble même un peu forcé par moment.

Mais malgré cela, un livre par moment un peu cliché n'est pas forcément un livre raté, loin de là, tant qu'il sait créer une ambiance qui attire le lecteur. Et c'est le cas de ce livre, dont on sent l'odeur du port, des vagues, on les entend aussi. On imagine parfaitement ce que peuvent ressentir les personnages, et pourquoi ils sombrent. Si vraiment ils sombrent en tout cas. Alors malgré une toute petite réserve, voici un bon petit livre à découvrir !
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Ce roman « le phare de Babel » est l'histoire d'Arsène, gardien de phare (narrateur). C'est l'histoire des hommes de mer, de leurs confrontations avec l'océan, ses fureurs, ses débordements, ses drames parfois… C'est l'histoire de vengeances entremêlées.
Yannick Anché a une écriture fluide, forte et malgré tout très poétique. Il fait ressentir à son lecteur la solitude des uns, les rancoeurs des autres, la folie qui guette parfois, la colère de la mer, de l'océan.
Ce court roman (140 pages) nous emmène au début du 20ème siècle, auprès des hommes de la mer, ceux restés sur terre (gardiens de phare) comme ceux partis en mer (marins ou pécheurs) , nous fait vivre avec force une histoire dramatique.
Je n'ai pas envie de vous en dire davantage, il faut se laisser embarquer et découvrir peu à peu cette histoire qui s'obscurcie, s'éclaircie peu à peu, mais pas toujours, avant de se dévoiler totalement.
J'ai énormément aimé : c'est un roman puissant, fort en sentiments, où on sent, on ressent, la puissance des éléments, les forces, les faiblesses et la folie des hommes. Je vous le conseille vivement.
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J'attendais un huis-clos qui se serait entièrement passé dans un phare, lieu d'isolement suprême. J'ai trouvé que la partie dans le phare se terminait trop vite, j'aurais aimé suivre plus longtemps cette partie de l'intrigue. Mais la suite m'a finalement convaincue.
Ce livre n'est pas un coup de coeur, mais j'ai apprécié le thème et la psychologie des personnages. J'ai trouvé l'écriture très fluide. Cette lecture m'a également permis de découvrir une nouvelle maison d'édition et un nouvel auteur.
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critiques presse (1)
Actualitte
25 février 2019
Pas à pas, Yannick Anché nous enfonce dans le noir. Et ne nous en extrait que pour mieux nous y replonger avec une sorte de roman policier sans policier, qu'il dirige inéluctablement vers un épilogue déjà inscrit dans les premières pages du roman.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je me perds dans le néant, comme on se perd dans la vie. Je ne suis pas d'ici : ni marin ni poisson. Je suis un animal, j'ai toujours vécu au milieu des mammifères. Je n'existe pas plus aux yeux de ce monde aquatique qu'aux yeux du monde que je fuis. Ce que j'aimais ? C'était veiller jusqu'à l'aube et m'endormir après le lever du soleil. Me tenir droit et fier au sommet de Babel, maître du monde et des océans. Mais je suis devenu un loup. J'ai pris tellement de coups, enterré tellement de proches, que je me demande parfois si mon coeur bat encore. Je vais oublier mon nom, je n'en ai pas besoin là où je vais, personne ne me connaît. Dans mon ventre, il y a un volcan qui me dépasse. Je ne suis de nulle part, je n'appartiens à aucune tribu, ma famille est décimée et je n'ai aucun ami. Après la mort de mon frère, j'ai marché pendant des heures sans m'arrêter sur une route abandonnée. Depuis je traverse les déserts. Je veux partir loin. La pluie a tout lavé dehors, mais pas la crasse du monde.
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(en parlant de son frère, mort en mer) : Il me manque. J'aurais tué la terre entière et vidé l'océan de sa bile malade pour le ramener à la vie. J'ai maudit le monde. J'ai maudit mes voisins compatissants, ma famille inutile, les pêcheurs bienveillants, les gardiens de phares affligés, les poissons innocents. J'ai maudit cette foule présente à la sortie de l'église, venue avec cette cruelle curiosité, soulagée que ce drame ait frappé à la porte d'à côté. J'ai maudit leurs yeux comptant les cercueils comme des vautours dans le ciel. J'ai maudit ce curé débitant des stupidités, croyant apaiser notre douleur, évoquant un esprit ou un Dieu, promettant l'éternité dans la mort, mais incapable de calmer la souffrance d'une mère face à la dépouille de son enfant. J'ai maudit ce brouillard et le phare de Roster qui n'a pas fait résonner sa corne de brume. J'ai maudit l'homme qui était de garde cette nuit-là. pp 91-92
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Des heures et des heures d'interrogatoires, à répéter les mêmes mots, ne rien changer, s'en tenir à l'histoire, ne pas trahir babel. lui et moi nous savons. Suis-je coupable si la mort s'est invitée au phare ? Suis-je coupable si la mer s'est déchaînée pendant des mois, empêchant la relève ? Suis-je coupable de la folie des hommes ? Suis-je coupable de me sentir victime ? (p.51)
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Margot... Je m'accroche aux souvenirs pour ne pas lâcher prise. A cette chaleur qui fit naître des perles sur ta peau. A mon bras autour de tes hanches, à ton souffle, à tes jambes, à tes cuisses, à tes seins lourds sous mes mains novices. A nos sueurs se mélangeant comme des peintures sur la toile d'une fresque volcanique. Margot... Je suis l'amant avide de ta douceur féminine. Dans la solitude de mon voyage j'apprends le chant des cormorans, des mouettes, des goélands et lorsque l'océan se déchaîne, je devine ton ombre sur ces murs qui me font face. Margot... Je suis un piètre poète, je m'invente auteur, je me rêve voyageur de tes nuits, convoyeur de tes rêves. Je suis un voyageur, mon âme te visite. Margot... Comme une fleur au vent.
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Ce n'est pas un jeu mais l'affrontement de deux hommes fatigués et abîmés par l'enfermement. Deux hommes isolés du monde des vivants. Deux hommes pour un seul royaume, Babel. (p.25)
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