AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782278072484
80 pages
Didier (20/06/2012)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Si Leopold a trouvé du travail, c'est grâce à cette cravate. S'il a découvert sa vocation d'écrivain, c'est encore grâce à elle. Avant lui déjà, son père avait soin de la porter dans les moments décisifs de l'existence.
Ce qu'elle a de spécial? Son origine : elle aurait appartenu à Georges Simenon, le célèbre écrivain belge !
Mais lorsque le père de Leopold tombe gravement malade, la pauvre cravate semble impuissante...
A moins que?
Que lire après La cravate de SimenonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans un récit drôle, tendre et touchant, Baudouin évoque son père, héros de ses jeunes années, qui lui a donné le goût de raconter des histoires en bâtissant une légende autour d'un trophée: une cravate qui aurait appartenu à Simenon. À découvrir, avec les autres livres de Nicolas Ancion !

De mon compatriote liégeois Nicolas Ancion, parti infiltrer le sud de la France, j'ai commenté ici quelques romans et un recueil de nouvelles, dont je m'étais régalé. "La cravate de Simenon" se situe entre les deux genres: c'est un livre assez court, mais plus long qu'une nouvelle, qui fait partie de la collection "Mondes en VF" que les éditions Didier destinent à des lectures pour lesquels le français est une langue étrangère.

Je ne connais pas assez bien l'auteur pour pouvoir juger dans quelle mesure ce texte pourrait être autobiographique. Nicolas Ancion a grandi dans une famille de marionnettistes. Il serait donc plausible que son père lui aurait donné le goût d'amuser les gens en racontant des histoires. Mais de marionnettistes, il n'en est pas question dans « La cravate de Simenon » et le héros ne se prénomme pas Nicolas.

Néanmoins, on sent que l'historiette n'est que le prétexte d'un hommage de Baudouin à son père. La forme est touchante. Baudouin plante le décor de la maison de son enfance. Il dépeint ses parents et puis il raconte de manière assez cocasse comment la fameuse cravate de Simenon lui a servi de porte-bonheur à différentes étapes de sa vie. L'expression des sentiments de Baudouin est indirecte: il ne dira pas directement qu'il admire son père, il se contente de décrire ses actes et son apparence. Mais même sans voir le visage de Baudouin, on sent qu'il a les yeux qui brillent quand il parle de son père. C'est cette force du non dit qui est remarquable dans cet ouvrage.

Au premier degré, le livre est un divertissement. On s'amuse des épisodes de la jeunesse de Baudouin et on s'amuse même du dernier épisode, qui est pourtant tragique. Mais au second degré, le texte est extrêmement touchant. Un réel tour de force qui rappelle que les auteurs belges valent d'être découverts. Je vous le recommande !
Commenter  J’apprécie          133
C'est la fin des années 70. Une époque où "chaque chose était à sa place, l'univers était stable et l'avenir s'annonçait radieux". Baudouin en est d'autant plus persuadé que trône dans le salon, accrochée à un clou, la vraie cravate de Simenon, porte-bonheur de la famille et de son père en particulier. Un père qu'il croit indestructible...

Un vrai bain de jouvence ce titre! En parcourant ces 74 pages, je me suis retrouvée, gamine, à une époque où, effectivement, la vie était bien moins stessante qu'aujourd'hui. Et les instantanés (en ce temps-là, on faisait des polaroïds) ont défilé devant mes yeux: le téléviseur en noir et blanc, l'unique chaine nationale, les lampes en plastique, la fameuse bière brune (Piedboeuf si mes souvenirs sont bons), les pantalons pattes d'eph en matière synthétique, la moustache de mon père, les jupes courtes, les voitures aux couleurs acidulées, les élocutions en primaire, les livres au papier jauni qui remplissaient (déjà) ma vie...

Dans ce récit, Nicolas Ancion nous conte donc l'histoire de Baudouin (et non Leopold comme noté en 4e de couverture! (1)), un petit Liégeois de sa génération qui va, par le biais de cette fameuse cravate de Simenon, découvrir sa vocation d'écrivain. Et de s'interroger alors sur le caractère un brin autobiographique de ce récit. Allez savoir! Son narrateur brouille lui-même les pistes:

"Ce que j'avais aimé, cet après-midi-là, c'était le plaisir de raconter une histoire en toute liberté, sans être contraint ni par la vérité ni par l'exactitude. J'avais juste cherché à captiver mon public. Je venais de découvrir le bonheur de mentir. Je voulais devenir écrivain."

Quant à captiver son public, mission remplie en ce qui me concerne. Autour de cette cravate se nouent les liens d'amour indéfectibles entre un père et son fils. Un père dont la philosophie : "Il n'y a rien de plus beau que les histoires qu'on se raconte et qui font pétiller la vie" m'évoque furieusement celle du magnifique film "La vie est belle". L'air de rien, l'auteur aborde ici le thème difficile de la maladie et de la fin de vie. Et même si, confrontés à de telles circonstances dramatiques, nous n'aurons certainement pas la possibilité ou le courage d'agir comme son héros, nous pourrons toujours nous souvenir de ceci:

" La vie, comme l'éternité, ne dure qu'un instant, c'est à nous d'en profiter."

Enfin, grâce à ce récit, j'ai enfin découvert pourquoi j'ai moi aussi depuis l'enfance le nez dans les livres! La faute en revient à la météo belge car, comme le dit notre narrateur, "avec une météo pareille, on est condamné à aimer la littérature.

Tout cela ne vous dit toujours pas quelle est la véritable histoire de cette cravate? A vous de le découvrir en lisant ce récit à la fois drôle et émouvant.

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
Commenter  J’apprécie          50
Je n'en suis pas à mon premier livre de Nicolas Ancion. de plus, je n'ai pas lu tous ses livres. Je peux donc déjà me réjouir. Je n'en ai pas fini avec cet auteur belge à l'imagination débordante, au regard sans compromis, aux personnages parfois déjantés, aux romans toujours réussis.

La cravate de Simenon, c'est encore tout ça, l'imagination débordante, le regard sans compromis. Mais aussi de la tendresse et beaucoup d'amour de la part d'un jeune adulte pour ses parents à l'heure où l'un des deux va mourir. Une cravate qui aurait appartenu à Simenon du temps qu'il pratiquait le journalisme et qui est depuis longtemps un porte-bonheur autant pour le père que pour le fils parviendra-t-elle à vaincre la bête?

Le roman, publié chez Didier dans la collection Mondes en VF, s'adresse à des lecteurs débutants, adolescents ou jeunes adultes, dont la langue maternelle n'est pas le français. Il y a donc, de façon ponctuelle, l'explication de certains mots dans les notes en bas de page. Mais cela ne nuit en rien à la lecture de qui maîtrise la langue française, même si on peut souhaiter que La cravate de Simenon paraisse dans une édition « normale ». On reprochera tout de même à l'éditeur sa négligence pour le quatrième de couverture. Alors qu'en page 10, le narrateur du livre s'appelle Baudouin, il s'appelle Leopold (sans accent) en quatrième de couverture. Un roi ou l'autre pour qui n'est pas belge, ce n'est peut-être pas grave, mais tout de même…

D'autres titres de Nicolas Ancion que je recommande : Nous sommes tous des playmobiles; Carrière solo; Écrivain cherche place concierge; Quatrième étage.

Nicolas Ancion, en ce qui me concerne, une aventure à suivre…
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
– Magali mon cœur, Baudouin mon grand, j’ai une grande nouvelle à vous annoncer : demain, j’irai au magasin d’électroménager acheter un téléviseur.
Comme je le regardais, les yeux ronds comme des assiettes et la bouche ouverte, il a continué :
– Oui, tu m’as bien entendu, Baudouin. Et tu peux m’accompagner, si tu veux.
Tous les poils de sa moustache semblaient dressés pour souligner l’importance de ses paroles. Je n’ai jamais su pourquoi il avait changé d’avis ce soir-là. Mais j’étais trop content de sa décision pour m’en tracasser. Il s’est rassis, a saisi couteau et fourchette pour achever, dans un silence bruyant, son poulet, sa compote de pommes et sa purée de pommes de terre. Et avec ça un bon demi-litre de bière brune.
Commenter  J’apprécie          70
Sale truc dans les poumons, qui a irradié dans le reste du corps. Cette maladie ne mérite pas qu'on la nomme. On devrait refuser de lui prêter des mots, de laisser le dictionnaire l'accueillir parmi les noms communs de la langue française. Encore moins dans les noms propres. Cette maladie ne devrait pas faire partie de l'aventure humaine. Elle est exactement le contraire de la vie.
On devrait l'appeler la maladie de la mort. Tout serait bien plus clair.
Commenter  J’apprécie          50
Un couple ressemble plutôt à un enfant qu'on aurait adopté bien après la naissance, dont on doit découvrir le caractère et les passions, en se méfiant de ses humeurs étranges et de ses faiblesses qui ne tarderont pas à se manifester. Il faut être attentif à tout moment, à deux: avoir envie des mêmes choses en même temps, préserver la magie et construire peu à peu la vraie complicité.
Commenter  J’apprécie          60
L'éternité est contenue dans chaque instant dont on profite, pas dans le temps qui file et qu'on ne saisit pas... La vie, comme l'éternité, ne dure qu'un instant, c'est à nous d'en profiter.
Commenter  J’apprécie          50
Le ciel était presque toujours gris, l'étendue infinie de nuages portait en son ventre des pluies lourdes et interminables. C'était le ciel de ma jeunesse: avec une météo pareille, on est condamné à aimer la littérature.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Nicolas Ancion (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Ancion
ACTU-tv interview par Bob Boutique de l'auteur belge, Nicolas Ancion dans un café de Bruxelles pour l'émission "Nos amis et les amis de nos amis" d'avril 2010.
autres livres classés : cancerVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature belge

Quel roman Nicolas Ancion n'a-t-il pas écrit?

Les ours n'ont pas de problèmes de parking
Nous sommes tous des playmobiles
Les Ménapiens dévalent la pente
Quatrième étage

15 questions
63 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}