Synopsis
Ernest, le premier Belge, le seul qui a l'immense privilège de poser le fessier sur le Saint-Siège, le Pape tout vêtu de blanc « dashé » est pris dans un guet-apens. Il officie, malgré lui, en tant que passeur. La cible parfaite pour ses déplacements internationaux non contrôlés. Il est déjà passeur, c'est vrai, en connaissance de cause, il passe le message du Tout-Puissant à qui veut bien l'entendre. Mais ici, c'est tout autre, ce sont des boîtes, Non ! Non ! Non !, pas des cadeaux de noël, cela pourrait vu le résultat obtenu pour le destinataire qui respirerait à pleins poumons le contenu. C'est certain que le gouteur verrait le père Noël et tous les Saints imaginables. Donc Ernest, naïf, a les deux pieds dans un réseau de trafic de drogue. Son alter ego, l'évêque Vertupoint, s'inquiète, influencé, informé par la police et tente de le sortir de cette impasse. La réaction ne se fait pas attendre, le Pape disparaît.
Impression
Une double lecture découverte, d'abord pour l'auteur et ensuite pour le côté numérique. Ou inversement. Me voilà face à un surréalisme amusant. Avec des personnages très naïfs, des gamins pratiquement, sauf peut-être les « gangsters », et caricaturaux. de prime abord, j'ai ressenti que le but était de pas trop se prendre au sérieux, la rigolade, l'humour décalé avant l'intrigue et le suspens... du moins, au départ, dès les premières pages.
Petit à petit, lors d'une pause où j'avais tapé le premier paragraphe de mon impression, le franc tomba. Pardon, l'euro ou le centime chuta. M'a fallu le temps, je l'ai dit avant toi, na !
Une aventure somme toute très simple. Pas de surprise étonnante sur la chute. Mais qu'est-ce donc ? Une histoire de trafic, d'enlèvements, on plonge dans le thriller, le polar… Sans apocalypse hollywoodienne "at the end". Que nenni.
Ce texte surréaliste est une caricature à la
Charlie Hebdo. Un dessin humoristique au trait exagéré qui pointe une actualité, une info plutôt, qui dérange. Sur le ton de la blague.
Amusante, mais pas que. Car quand la pièce est tombée, rappelez-vous je le disais au début : l'euro tomba, je n'arrivais plus à rire autant. Ce ne fut pas le choc, mais une interpellation instantanée. Un flashback jusqu'en 1996, un deuil, une année sombre pour la Belgique. Sans les citer, car je n'ai pas le recul de l'auteur, de l'humoriste, pour prononcer les prénoms qui me dressent les cheveux sur la tête. Ce qui est impressionnant, c'est justement la possibilité de quelque part, viser juste sans la jouer nudiste. Je mets l'affaire à poil et prenez ça dans la tronche, car c'est comme cela que ça s'est passé.
J'ai beaucoup apprécié ce côté décalé, impossible, dessiné, écrit avec la vérité. Les jeux de mots sympas, avec certaines blagues parfois très plates. La moquerie de tout ce qui construit l'histoire pour pointer un/des fait(s) de société innommables est originale. L'exercice, même si l'histoire de 100 pages à un air d'action précipitée est difficile. Dans l'ensemble, le seul inconvénient, est que c'est une histoire, justement, réduite à 100 pages. Romancée sur 300 en gardant la même ligne humoristique, avec plus de décor et d'ambiance, elle aurait eu un effet intéressant.
Pour conclure. Je suis étonné par l'approche. Pas de débordement. L'absurde d'une absurdité qui termine par l'absurde. L'ironie du sort. L'inaction dans une tempête qui te bouffe de l'intérieur, c'est une noyade lente, cruelle et douloureuse. Quand tout est fini, on passe à autre chose.
Une très bonne première expérience numérique.