Lu à voix haute en août 2018
D'habitude, nos lectures quotidiennes explorent des ouvrages qui, d'une manière ou d'une autre, intriguent ou attirent mes garçons. Cela n'a pas été le cas de
la Reine des Neiges, conte qu'ils avaient d'office catalogué parmi les histoires inintéressantes et autres récits à dormir debout. Pourtant, nous adorons les contes. Et pourtant, l'univers polaire et déroutant imaginé par Andersen avait de quoi attiser notre curiosité ! Il faut croire que le merchandising associé au film de
Walt Disney a fonctionné de manière contre-productive, dans leur cas…
L'expérience montre que j'ai eu raison d'insister un peu puisque
La Reine des Neiges a captivé mon petit auditoire! Ce conte se présente en réalité sous la forme inhabituellement longue d'un récit en sept chapitres, si denses qu'il y aurait sans doute matière à développer un long roman… L'histoire n'a pas grand-chose à voir avec le film, la preuve avec un extrait : « Elle est grasse, elle est gentille, elle est engraissée au pain d'épice, dit la vieille femme de brigand, qui avait une barbe en broussaille et des sourcils pendant jusque sur ses yeux. C'est comme un agneau gras, ça sera bon à manger. »
Une invention diabolique, une apparition glaçante et envoûtante, la disparition inexplicable d'un petit garçon que son amie, Gerda, est bien décidée à retrouver. le conte n'évoque la figure de
la Reine des Neiges que de façon furtive, pour se concentrer sur les péripéties successives de la petite Gerda.
On comprend le formidable succès remporté par ce conte et la popularité de
Hans-Christian Andersen, fils d'un cordonnier et d'une lavandière, qui fut invité à toutes les grandes cours d'Europe pour conter ses histoires merveilleuses. Une héroïne obstinée, pleine de courage et de générosité, des rencontres extraordinaires (avec une mention spéciale pour les fleurs psychédéliques du troisième chapitre !), un soupçon de poésie – que demander de plus ? Il s'agit probablement d'un texte fondateur qui en a sans doute influencé beaucoup d'autres. Il y aurait en tout cas des raisons de se demander (avec d'autres membres de Babelio, comme je viens de le découvrir!) si ce conte ultra-célèbre n'a pas influencé
Lewis Carroll et son
Alice au pays des merveilles, la sorcière blanche de
C.S. Lewis dans le monde de Narnia,
les Trois Brigands de
Tomi Ungerer, peut-être aussi
Philip Pullman et ses Royaumes du Nord et Robert O'Brien, pour La couronne d'argent.
La Reine des Neiges me semble, en somme, offrir une lecture parfaite pour la transition entre histoires courtes, contes et roman plus longs. À découvrir, donc, avec petits et grands – au coin du feu par une froide journée d'hiver ou, comme nous, en pleine canicule estivale pour se rafraîchir !
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