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EAN : 9782757837597
240 pages
Points (18/09/2014)
3.97/5   16 notes
Résumé :
Oklahoma, 1929. Bowie et deux compagnons, condamnés pour braquages et meurtres, s’évadent d’un pénitencier. Ils ne tardent pas à se remettre à dévaliser les banques selon une technique parfaitement au point, du Texas jusqu’en Floride, tentant de survivre à la Grande Dépression qui ravage le pays. Dans leur fuite, Bowie rencontre la belle Keechie qui, à défaut de réussir à le remettre dans le droit chemin, le suivra jusqu’au bout de sa course tragique ...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Les oldies, c'est mon péché mignon… Mon petit morceau de chocolat noir, amer et fort en goût.

Les romans noirs ayant pour thème la pègre, des bootleggers, des braqueurs de banques, le tout dans une Amérique au temps de la Grande Dépression, c'est un plaisir de fin gourmet.

Je possédais ce roman noir depuis longtemps, j'en étais même arrivée à oublier son existence (j'ai de quoi, vu tous les livres possédés) et c'est grâce à mon Dealer de Lignes que j'ai fait des fouilles dans ma biblio en ligne pour me rendre compte que je l'avais.

Comme si je n'avais rien de plus urgent à lire, je me suis décidée à la déguster sur une après-midi, délaissant quelque peu mon Oliver Twist et, passant de voleurs à des autres, je me suis régalée avec cette petite friandise noire et amère.

L'auteur manie la plume avec brio et ses dialogues sont crus, percutants, sans fioritures, à la mesure des personnages principaux, trois amis, trois braqueurs de banque, récemment évadés de leur prison où ils bénéficiaient d'un régime de faveur.

Pour nos trois amis évadés (Bowie Bowers, Chicamaw et T-Doub), les politiciens, les banquiers, les assureurs, les avocats, sont des voleurs comme eux, sauf qu'eux, au lieu de manier les flingues, ils manient leur langue, et ça marche !

Passant d'une planque à une autre, toujours en cavale, en recherche d'une banque à braquer, de voitures à acheter, incendier, nos trois amis nous ferons partager leur haut fait d'armes (braquages ou meurtres), comptabilisant les banques mises à sac comme d'autres comptent leurs livres lus sur l'année et nous emmenant avec eux dans ces places fortes à dévaliser.

Le seul personnage qui va évoluer sera Bowers, qui, de cerveau de la bande et de plus dangereux, sera le plus calme avec des envies de se retirer des affaires et le moins dépensier, le plus « tête froide » alors que l'indien Chicamaw est un alcoolo agressif et T-Doub un gamin fou.

Il est malheureux qu'Anderson n'ait pas trouvé son public lorsqu'il publia son roman car il est génial du début à la fin, les dialogues sont ciselés aux petits oignons, brut de décoffrage, réalistes et l'action est distillée comme il faut, avec des temps de repos entre deux braquages et deux changements de planque.

Anderson m'a même donné l'impression, un peu comme Dickens dans son "Oliver Twist" de se faire le porte-parole des sans-grades, des laissés-pour-compte, de ceux qui n'ont pas vécu le rêve Américain et qui ont dû passer de l'autre côté de la ligne rouge afin de s'en sortir, sans pour autant devenir des stars comme John Dillinger, même si la presse en a rajouté beaucoup sur nos trois braqueurs afin de vendre ses feuilles de choux.

Un roman noir profond, serré comme un petit café, avec des personnages qu'on se surprend à apprécier, malgré leur profession peu recommandable. Un roman qui nous conte une cavale qui a tout d'une "sans issue" et qui ne pourra se terminer que tragiquement.

Une pépite à découvrir pour tous les amateurs de noir bien serré.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce livre est sorti en 1937, son auteur n'a pas trouvé son public et n'a plus jamais rien écrit hormis quelques nouvelles, qui n'ont pas eu plus de succès. Et pourtant, ce petit livre est une perle, un trésor que devrait posséder tout amateur de roman noir, mais sans doute le public contemporain n'a-t'il pas su voir cette pépite.

C'est un livre court et on ne peut en raconter beaucoup sans en dire trop : Bowie, T-Doub et Chicamaw s'évadent du pénitencier de l'Oklaoma où ils purgent une peine à perpétuité pour des braquages de banques. Il s'échappent grâce à une ruse, traitent très bien leurs otages et les relâchent le plus vite possible sans leur faire de mal,ils utilisent seulement leur voiture. le trio est constitué d'un blanc, d'un noir et d'un indien. Ils vivent dans le sud des USA et nous les suivons durant un an entre 1934 et 1935. Ils sont très attachants et humains. Nous suivons leur cavale, leurs espoirs et leurs résignations. Durant la première moitié du livre, les trois fugitifs sont au centre de l'action et dans la deuxième partie, nous nous intéressons surtout à Bowie, personnage particulièrement juste, loyal et fidèle.

Il s'agit d'un vrai roman noir écrit à l'apogée du genre, mais il ne fait pas le portrait de gangsters de grandes villes, nos héros sont des campagnards ou des citoyens de toutes petites villes du sud, ravagé par la crise économique. Anderson nous les présente sous un jour très sympathique, certes ils braquent des banques, mais de façon non violente. Pour eux les vrais voleurs ce sont ceux qui profitent de la misère des autres et s'enrichissent sur le dos des plus défavorisés. Ils ne sont pas des Robin des Bois pour autant, Chicamaw est un ivrogne égoïste et jaloux. La critique sociale est sous jacente tout au long du livre, illuminé par le magnifique et lumineux personnage de Bowie.

Un autre thème est la manipulation par la presse, aux ordres du système et plus soucieuse d'endoctriner que d'informer.

Ce livre nous emmène dans un univers disparu, plus proche de celui de Caldwell que de Hammett. C'est un petit bijou à ne surtout pas manquer. Il est vite lu, mais sûrement pas vite oublié. le style est très agréable et on ne s'y ennuie pas du tout. Quand on découvre de telles perles, on se dit que le polar contemporain américain a beaucoup perdu en qualité, surtout si on pense à certains succès de librairie actuels.


Lien : https://www.patpolar.ch
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Durant la Grande Dépression, deux braqueurs et un condamné pour meurtre s'échappent d'un pénitencier en Oklahoma. Ils se réfugient d'abord chez le cousin de l'un d'entre eux dont la fille, Keechie, ne laisse pas insensible Bowie, puis le gang s'établit dans le Texas voisin et écume les banques de la région selon une technique parfaitement au point.

L'auteur de ce roman, Edward Anderson, avait publié une première fois ce roman en 1937. La Manufacture du livre, nous fait découvrir ce grand oublié de l'histoire littéraire par cette réédition. Tous les ingrédients d'un bon roman noir y sont réunis : une Amérique dévastée par la grande dépression, des champs agricoles a pertes de vue, de la sueur et de la crasse, armes à feu, bagnoles et quelques jolies pépés : le tous assemblé dans un univers sans merci. On s'attachera a des personnages tous plus différents les uns des autres que ce soit dans leurs buts, leurs rapports à l'argent et leurs codes de l'honneur de bandits : Bowie le romantique et superstitieux, Chicamaw alcoolique et jouisseur et T-Doub le technicien flambeurs. Trois desperados, qui ont en commun de ne pas vouloir vivre comme des chiens et qui seront aspirés par un destin que l'on devine tragique. On suivra leur fuite ininterrompue à travers plusieurs états : de planques à planques et de braquages en braquages qu'une presse avide de sensation suivra avec avidité. Un polar passionnant et d'une grande authenticité qui satisfera assurément tous les amateurs du genre…
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Une histoire de gangsters qui nous vient tout droit des années 30, une histoire à la Bonnie and Clyde au rythme plus lent, plus plouc. Une tranche de vie et de mort, celle de trois sympathiques malfrats qu'on a finalement du mal à voir comme les criminels que la presse exalte pour booster son tirage. Avec 3/4 de siècle de décalage horaire, on ouvre une fenêtre sur ce monde résolument dépassé dans lequel commettre des hold-ups à visage découvert ne posait pas véritablement de problème... pas de caméras de surveillance, pas de catalogue informatique des criminels, pas d'internet, pas d'empreintes génétiques... un autre monde, vraiment. Bien rendu par la traduction d'Emmanuèle de Lesseps, particulièrement pertinente en ceci qu'elle s'est attachée à reproduire le style daté de la prose d'Anderson, assumant parfaitement des tournures vieillottes qui surprennent en 2013, tournant le dos à toute tentative d'actualisation qui aurait sans aucun doute massacré la première publication française de ce texte rare et intéressant.
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Durant la Grande Dépression, deux braqueurs et un condamné pour meurtre s'évadent d'un pénitencier en Oklahoma. Avoir cinq planques, chacune avec un garage à deux places. Ne jamais se promener à deux et n'admettre aucune question de la part des voisins. Aucune. Et toujours satisfaire la logeuse c'est les règles qu'ils se sont fixé. En cavale au Texas avec deux autres détenus, Bowie sait qu'il ne peut plus reculer le gang se réfugie chez le cousin de l'un d'entre eux dont la fille, Keechie, séduit Bowie. Et puis au Texas où ils écument méthodiquement les banques. Mais II sont allés trop loin, les flics de la région sont nerveux. Bowie ne leur en veut pas. Dans le fond, chacun fait ce qu'il a à faire.

Raymond Chandler disait que Tous des voleurs est une des meilleures histoires sur la pègre, "bien meilleure et infiniment plus honnête que Des souris et des hommes de John Steinbeck."
Et pour Philippe Garnier ( de Libération), "en le relisant aujourd'hui, on peut se demander si Anderson (1906-1969) n'est pas le grand oublié des années 30. Et ce roman reste aussi unique et fort que quand il était seulement admiré de quelques connaisseurs. C'est une histoire dure, courte et informée : étrangement différente des deux versions filmées, sans pour autant leur être inférieure. Tous des voleurs est la grande exception à la règle qui veut que seuls les romans inférieurs ou mineurs donnent de bons films. ».
Je ne dirai pas beaucoup mieux que ces deux experts en roman noir. Juste que ce roman qui détaille les braquages de banques de 3 gangsters a des putains de dialogues ciselés. Qu'il parait en 1937 mais que son désespoir est toujours d'actualité.
Et qu'il fut adapté 2 fois au cinéma (en 1947 par Nicholas Ray: "They live by night" puis en 1973 par Robert Altman "Thieves like us"). Deux adaptations totalement différentes qui elle aussi reflète bien leur époque.
Je dirai jusque je j'ai aimé cette fuite en avant, cette histoire de gangsters, et aussi la romance naissante entre Bowie et Keechie. Un livre dont on se dit qu'il ne peut que finir mal et dont on attend le dénouement avec fébrilité. Une fort belle découverte à découvrir et faire découvrir.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les prisons ne sont que des chancres sur un monde corrompu, poursuivit Hawkins. Les grands criminels, je veux dire les vrais ennemis du bien public, de la paix et du bonheur, ne voient jamais une prison de près ou de loin, et ceux d’entre eux qui sont morts, ce sont ceux qui ont les plus belles et les plus grosses tombes. Des hommes normaux avec des tendances anormales. Étonnant que les gens ne puent pas, avec un esprit si pourri. Excusez-moi, jeune dame.
- Ces capitalistes, c’est des voleurs comme nous, dit Bowie. Ils volent la veuve et l’orphelin.
- Je ne me fais pas d’illusions, dit Hawkins. Je suis du lot. Regardez-moi, Bowers, avec ces cinq cents dollars que vous m’avez donnés. Je vais me présenter comme juge de paix au printemps. Quand un vieil avocat fourbu a atteint un certain âge, fils, il brigue la fonction de juge de paix.
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