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Suzanne Paraf (Traducteur)
EAN : 9782264022318
220 pages
10-18 (12/05/1995)
3.94/5   9 notes
Résumé :
Exact contemporain de Jim Thompson, Anderson - qui fut, à l'occasion, tromboniste, boxeur et matelot - se remet en 1931 à sillonner l'Amérique : " J'ai fait le passager clandestin sur les trains de luxe, de marchandises et les tortillards, dans les wagons-tombereaux et les voitures à bétail.
J'ai dormi dans les asiles, les hôtels à 10 cents, les parcs et les églises. Ce n'était pas tous les jours que je me sentais un gentleman et fier de l'être. " Largement a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'étais tombée sur ce bouquin dans une boîte livre. La 4ème de couverture disait ceci au sujet de l'auteur :

« Exact contemporain de Jim Thompson, Anderson - qui fut, à l'occasion, tromboniste, boxeur et matelot - se remet en 1931 à sillonner l'Amérique : " J'ai fait le passager clandestin sur les trains de luxe, de marchandises et les tortillards, dans les wagons-tombereaux et les voitures à bétail.
J'ai dormi dans les asiles, les hôtels à 10 cents, les parcs et les églises. Ce n'était pas tous les jours que je me sentais un gentleman et fier de l'être. "

Typiquement le genre d'auteur qui m'attire. Un profil de bourlingueur qui rappelle celui d'un Jack London. J'ai donc embarqué le livre. Et je ne regrette absolument pas.

« Hungry men », le titre original, bien plus parlant, de ce roman suit l'errance d'Axel, un hobo, pendant la triste période de la grande dépression. C'est un récit sans véritable intrigue, plutôt une succession de tranches de vie. Cette forme de récit colle parfaitement au sujet, d'autant plus que l'auteur a un vrai sens de la narration et qu'il excelle dans l'art de l'ellipse. La peinture de l'époque est criante de vérité, on sent que l'auteur sait de quoi il parle. Alors oui, ce n'est pas une lecture très confortable, il s'agit là d'une plongée dans la misère, dans la vie quotidienne de ces hommes jetés sur la route par la crise. Pour autant, le récit n'est pas dénué d'espoir. En effet, la solidarité et l'entraide qui unissent les hobos viennent illuminer ce récit d'une grande dureté. le partage d'un morceau de pain ou d'une adresse où dormir pas cher ou encore un plan pour trouver un job, la plupart de ces vagabonds font preuve, dans l'adversité, d'une humanité qui devrait inspirer les plus chanceux. Et puis, Anderson offre une galerie de personnages absolument remarquable. Axel, bien sûr, pour qui on espère une vie meilleure, mais aussi tous les autres chemineaux. Mon personnage préféré était Boats, qui vient donner une touche un peu politique au récit. Pour ceux qui douteraient de l'actualité de cette histoire se déroulant pendant la dépression, j'ai envie de citer Boats : « Alors, tu approuves un système qui fonctionne de telle façon qu'un homme est assez riche pour acheter un milliard de repas, quand un autre ne peut pas s'en payer un seul ? » ou encore « J'ai toujours pensé que la différence entre un banquier et un bandit, c'est que le vol du banquier est légal. le bandit au moins a plus de cran ». Ou encore Axel qui, plus tard dans le roman, dira : « si c'est être rouge que de vouloir partager entre les hommes les choses nécessaires à l'existence, la nourriture, l'habitation, les vêtements, alors, je suis rouge sang ».

Je suis navrée de voir que ce roman n'a reçu aucune critique sur babelio. C'est maintenant chose faite avec mon petit billet. Je vous invite sincèrement à oser suivre les pas de ces vagabonds d'hier qui ressemblent tant à nos miséreux d'aujourd'hui, c'est la même faim qui les tenaille, le même froid qui leur fait mal. Lire ce livre, c'est un peu comme ne pas détourner le regard lorsqu'un sans-abri tend la main, et oser simplement lui sourire. Lire ce livre, c'est douloureux mais c'est aussi laisser entrer en soi un peu de l'humanité qui manque tant à notre époque.

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J'ai adoré ce livre paru en 1935. Je l'ai lu en anglais mais je pense qu'il est aussi très bon en français. FOXFIRE en a fait d'ailleurs l'éloge dans sa très bonne critique.
Hungry Men est le titre original, meilleur titre qu'en français, car il va droit au but, et révèle déjà le style sans pathos du roman. L'écriture est simple, directe mais ne dévoile que l'essentiel. Un traitement pudique pour un sujet difficile, dur et parfois violent.
C'est l'histoire de Acel E. Stecker, un hobo, (contraction de homeless boy) qui traverse les États-Unis lors de la grande dépression.
À la recherche perpétuelle d'un endroit où dormir, de quelques heures de travail contre un repas, car le héros ne se départ jamais de sa dignité, Acel voyage de ville en ville à la recherche d'un lendemain meilleur. Jamais il ne se plaint. Une fois seulement se lève-t-il un matin en ayant le "blues" et se demande pourquoi puisque sa condition n'est pas si mal, selon lui.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue car c'est le roman, au jour le jour, d'un personnage. Évidemment, on comprend qu'il s'agit d'un témoignage (on sent le vécu !), le portrait d'une époque et de millions d'hommes comme lui.
Hungry Men, Hommes affamés donc, au sens premier du terme, mais affamés aussi d'égalité sociale. La cruelle disparité entre les très riches et les très pauvres est très présente dans le livre. L'espoir d'une vie meilleure est porté par un mouvement que l'on nomme socialisme ; mais aux yeux des Américains, socialistes, communistes, anarchistes et fascistes ne sont qu'une seule et même vermine que l'on jette dans le même sac. le sens du partage n'est pas vraiment la préoccupation des capitalistes américains et le retour de bâton peut être très, très dur !
Un livre bouleversant par sa vérité et peut-être aussi par sa naïveté.
Edward Anderson n'a écrit que deux livres et j'ai lu quelque part que son deuxième, Des voleurs comme nous, était son meilleur. J'imagine ce que ça doit être !!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je me sens mieux comme ça, dans ce pantalon de coton et cette vieille veste. avec cinquante cents en poche, que bien habillé et à la tête de deux dollars. Quand je suis bien habillé, j'ai envie de bonnes cigarettes, je vois des gens avec des choses et ça me donne le cafard ; comme ça, ça m'est égal. je peux m'endormir, là, dans l'embrasure de cette porte, si j'en ai envie, et vingt-cinq cents sont une fortune pour moi.
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La seule chose qui nous donnerait un peu de valeur, ce serait une guerre. Si un riche type, ici, décidait que nous devions piller le Japon ou l'Allemagne ou la Russie, on veillerait à ce que le gouvernement nous paye un dollar par jour et on nous traiterait de héros par-dessus le marché. La chair à canon se cote assez haut.
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C'était bien pour être les premiers à avoir de la soupe et peut-être une paire de souliers. Ça, ça s'appelle donner de la religion à bouffer aux estomacs qui réclament de la soupe ! La religion est faite pour les ventres bien remplis et pour les hommes qui peuvent mettre des sous dans un plateau …
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Il faut de l'argent pour commencer avec une femme. Ça ne fait rien si on est fauché un peu plus tard, mais la première ou la deuxième fois, avec une femme, il faut un peu d'argent.
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Crénom, c'est plus facile de mendier cinquante cents que de les gagner.
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