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Critique de Dionysos89


Les éditions le Bélial' sont en pointe quand il s'agit de mettre en avant certains auteurs anglo-saxons trop peu publiés, voire complètement oubliés, en France. Concernant Poul Anderson, il était déjà forcément connu, mais son oeuvre dense méritait de bien meilleures éditions et donc après L'Épée brisée, les intégrales de la Patrouille du temps et tant d'autres romans, les aventures de Nicolas van Rijn, nommées pour des raisons commodes, la Hanse galactique, se prolongent avec un deuxième tome (il y a cinq de prévus en tout).

Après un premier tome consacré à une nouvelle et un court roman sur le personnage central qu'est Nicholas van Rijn, fondateur de la Compagnie solaire des épices et liqueurs, prince-marchand dont le pouvoir repose le plus souvent sur sa faconde et sa façon d'enrôler les autres dans ses projets, ce deuxième tome est un recueil plus hétéroclite de différentes nouvelles présentant d'autres personnages intéressants. Ainsi, après un avant-propos de Jean-Daniel Brèque (qui, outre la traduction de qualité, s'occupe de quelques aspects éditoriaux quand il s'agit de Poul Anderson), nous sommes amenés à enchaîner « La Route triangulaire », « Un soleil invisible », « Ésaü », « Cache-cache » et « L'Ethnicité sans peine ». de fait, donc, c'est un volume qui est tout à fait lisible sans rien connaître à ce monde de science-fiction daté du XXIIIe siècle et qui cherche à mettre en valeur l'ingéniosité de cette Ligue polesotechnique pour créer toujours plus de marchés capitalistes au fur et à mesure que de nouvelles planètes sont accessibles. Parmi ces acteurs, le rôle central n'est pas toujours attribué à ce Nicholas van Rijn dont nous avons déjà parlé, mais également à quelques novices comme l'humain David Falkayn qui sait, lui aussi, se tirer de situations rocambolesques l'emmenant aux confins et aux comptoirs du cosmos (d'où le nom de ce volume).
L'exotisme est fortement marqué dans ce volume. En effet, chaque nouvelle essaie de mettre les personnages dans des postures inattendues et qui vont leur demander davantage d'ingéniosité. Au passage, la plupart de ces récits sont quand même des énigmes rondement menées : les personnages principaux doivent faire preuve de débrouillardise pour rester en vie, ou pour le moins se sortir d'un événement tragique. C'est ludique à lire, d'autant que des considérations sur l'économie capitaliste et sur la nature prédatrice des « héros » sont régulièrement incorporées ; c'est pratique pour nous faire découvrir à chaque fois une nouvelle situation, une autre technologie ou une civilisation inconnue ; toutefois, certains pourraient se lasser du processus et n'y voir qu'un artifice. Pour autant, cela permet de lire ces différents récits à la vitesse décidée par le lecteur, et finalement dans l'ordre souhaité.
D'ailleurs, pour finir, la construction du volume est à saluer. Il y a notamment l'érudition humoristique à travers les textes précédant certaines nouvelles, faux articles ou fausses préfaces écrites par l'auteur pour ajouter du contenu, du fond à son monde. Cela est bien pratique pour prendre un peu de recul sur les situations proposées, car au premier abord, certaines pourraient sembler totalement à sens unique, ou plutôt à visée politique unique. de même, la chronologie finale collectée par Sandra Miesel à propos de la « Civilisation technique » permet de replacer ce volume dans une (très) longue bibliographie de Poul Anderson, signe que le Bélial' a encore de belles publications à préparer et à nous faire découvrir.

Finalement, ce deuxième tome de la Hanse galactique se révèle un peu moins surprenant ou passionnant que son prédécesseur, mais a l'avantage de pouvoir se lire comme tout recueil de nouvelles, dans le sens que nous voulons. Quand on ne connaît pas davantage ces personnages de Poul Anderson, il n'y a pas trop d'indications sur la construction des tomes suivants ; qu'importe ! Savourons déjà ces petits récits exotiques.
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