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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mêmes contextes, mêmes histoires que la patrouille du temps.

Dixième siècle avant notre ère, à Tyr, Manse Everard est confronté à un maître chanteur qui menace de changer l'histoire.
Troisième siècle de notre ère, Chez les Goth, cette fois c'est Carl Farness qui est confronté à la difficulté d'étudier l'histoire sans la modifier, s'impliquer au point de se marier et de faire des enfants dans cette époque en s'identifiant à un mythe. Manse n'apparaît que comme mentor...
Et enfin petite nouvelle sur les templiers.

Des récits plus développés, plus complets et complexes,
néanmoins de la même veine que le premier tome où encore une fois, L Histoire est plus présente que la science-fiction.
Des aventures humaines, des histoires assez mélancoliques et un rythme posé font de ce roman une belle invitation au voyage temporel.
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"D'Ivoire, de singes et de paons" (1983) :

Cette nouvelle aurait pu et aurait dû être géniale, mais l'auteur n'exploite pas pleinement tous ses ingrédients....
Des chronoterroristes ont faut sauter un temple dans la ville de Tyr, événement interprété par les locaux comme un épisode de mécontentement divin, et menace de faire sauter toute la cité si on ne leur remet aux coordonnées spatio-temporelles indiquées un transmutateur de matière... Manse Everard est envoyé sur place pour enquêter, mais malgré toutes ses précautions est attaqué dès son arrivée dans la Cité-Etat phénicienne par un assassin venu du futur !
Comme tout le sait une bonne histoire nécessite un bon méchant, et ici on oppose à la Patrouille du Temps les Exaltationnistes, des criminels eugénistes et suprématistes sans autre foi et sans autre loi que celle du plus fort ! On assiste ainsi à un duel à distance entre Manse Everard et Merau Varagan : c'est Sherlock Holmes contre Moriarty, c'est Kirk contre Khan dans "Star Strek", c'est Ravenor contre Zygmunt Molotch dans "Warhammer 40000"... sauf que cela n'est exploité que dans le flashback consacré au maraboutage de Simon Bolivar dans l'Amérique latine du XIXe siècle (le super-vilain ayant essayé de transformer le libérateur en dictateur), et que le récit se limite à une enquête, un infiltration et un arrestation sans guère d'action !
Les terroristes temporels peuvent frapper n'importe où et n'importe quand, et les flics temporels peuvent intervenir n'importe où et n'importe quand sauf qu'ils risquent de provoquer ce qu'ils veulent empêcher (à savoir un modification du continuum espace-temps). Mais comme les premiers ne peuvent agir sans avoir reconnu le temps, il revient aux seconds d'enquêter pour trouver les indices permettant en remontant le temps de les arrête à point nommé !
Avec ce récit comprends pourquoi Poul Anderson était un admirateur de R.E. Howard : comme lui il parvient à ressusciter une époque et son ambiance en quelques lignes, et c'est un véritable bonheur de déambuler parmi les habitants d'une civilisation depuis longtemps disparue. Par contre Manse Everard est plus que jamais le Gary Stu de l'auteur : l'action man perd en crédibilité à force de citer les classique de la poésie à tout bout de champ, et comme dans les romans d'aventure vintage bourré de paternalisme colonial il agit systématiquement en bon samaritain en prenant sous son aile l'orphelin Pummairam (remember "Kim" de "Rudyard Kipling" ^^), la jeune bergère Sarai et l'esclave de chambre Bronwen... Comme dans la nouvelle "Le Grand Roi", il hésite sans cesse entre cheering et bashing : d'un côté il décrit un civilisation libérale et progressiste qui aurait été indispensable au développement des civilisations grecque (la démocratie) et juive (le monothéisme), mais d'un autre côté il enfile comme des perles moult clichés péjoratifs sur les Orientaux... Je veux bien pardonner les stéréotypes dixneuvièmiste sur les Celtes (même si en 1983 ça commence à dater ce genre de conneries hein), je veux bien pardonner ses théories biaisées qui font des peuples de la mer des proto-vikings de la fin de l'âge du bronze, mais on se serait vraiment bien passé des digressions libertariennes qui personnellement m'ont sorti de la belle ambiance antiquisante car à plusieurs reprises on frôle le WTF ! (genre quand le héros annonce adorer l'antiquité parce qu'au moins les cadeaux ne sont pas taxés comme au XXe siècle : s'il voulait critiquer la TVA comme sous-produit de l'Etat-Providence, il raconte vraiment que des bullshits)


"Le Chagrin d'Odin le Goth" (1983) :

Carl Farness est un érudit chrononaute travaillant pour la Patrouille du Temps, spécialisé dans la protohistoire des peuples germaniques. Dans les brumes qui séparent la Basse Antiquité du Haut Moyen-Âge, il veut utiliser la mythologie comparée pour faire le lien entre la saga des Niebelungen et les chroniques historiques de Jordanès pour étudier l'ethnogenèse et l'ethnologie des peuples goths. Il parcourt donc les terres d'Europe de l'Est tel Gandalf le Gris arpentant les Terres du Milieu, en ne détrompant personne quand on le prend pour le Dieu Voyageur... Sauf qu'il n'est pas agent de terrain et que le coeur a des raisons que la raison ignore : partagé en Laurie son épouse du XXe siècle et Jorith sa compagne des Âges Obscurs il finit par agir ou lieu d'observer prendre parti pour son sujet d'étude dans la légende des siècles, et influer sur la destinée de ses protégés en transformant leur histoire et leur mémoire, leur religion et leur mythologie (car comme Zeus n'était pas le roi des dieu dans les croyances grecques les plus anciennes, Odin / Wotan n'était pas le roi des dieu dans les croyances germaniques les plus anciennes). Tout cela oblige Manse Evevard à venir le coacher pour essayer de réparer ce qui peut encore l'être avant de détraquer le continuum espace-temps !
Ce voyage dans la protohistoire germanique par le biais de la mythologie est passionnant, et m'a rappelé à mes meilleurs souvenirs de JRR Tolkien (ah, chevaucher avec les cavaliers du Rohan ! ^^) : nous suivons avec sympathie puis empathie Carl Farness qui à chaque génération vient en aide ses enfants, avant que la Patrouille du Temps ne l'oblige à boucler la boucle mythologique pour éviter le paradoxe spatio-temporel en oeuvrant au massacre de sa descendance !
La Science-Fiction est ici mise au service de tout le pathos des grandes tragédies mythologiques, et Poul Anderson s'incarne ici davantage en Carl qu'en Manse avec son infinie passion pour les yeomen anglo-saxons. Enfant d'immigrés scandinaves ayant vécu une partie de son enfance en Scandinavie durant l'entre-deux-guerres, il dépeint les heurs et malheurs de ses créations durant l'époque des grandes migrations. Nous faisons face à un grand récit et on se demanderait presque s'il ne s'est pas inspiré de l'iconoclaste "Voici l'Homme" de Michael Moorcock (qui était un fan de Poul Anderson, soit dit en passant ^^) dans lequel Karl Glogauer interne en psychiatrie partait à bord d'un TARDIS à la recherche de Jésus Christ !

Malheureusement, il est resté un WTF libertarien qui m'est resté en travers de la gorge, dans lequel l'auteur explique combien il faisait bon vivre aux États-Unis dans les années 1930 avant l'avènement de la Bête Immonde qu'aurait été l'Etat-Providence... Il semble n'avoir jamais vu "Les Raisins de la colère" et "Les Temps Modernes" : en bon idéologue il est dans le déni de la réalité en ignorant le chômage pandémique, la pauvreté galopante et les files interminables à la soupe populaire dans toutes villes d'Amérique ! Et plus les choses changent et plus elles restent les mêmes puisqu'aujourd'hui politicards, banksters, patrons voyous et médias prestitués clament haut et fort que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans un pays prétendument phare de la civilisation où ¼ de la population vit sous le seuil de pauvreté !!!


"La Mort et le Chevalier" (1995) :

Chronologiquement, il s'agit du dernier récit consacré à la Patrouille du Temps : l'histoire est courte et simple en nous racontant un opération d'exfiltration spatio-temporelle menée par ce bon vieux Manse Everard !
Hugh Marlow est un agent de terrain chargé d'observer l'institution des Templiers, autorisé à divulger des informations sensibles sur la passé, le présent et l'avenir pour monter en grade et mieux exercer son métier... Mais en nouant un relation intime avec Foulques de Buchy, il en divulgue un peu trop sur l'oreiller ! Car nous sommes à la veille de l'extermination de l'ordre par Philippe IV le Bel, sur accusation de sorcellerie et sodomie, et pour sauve son ordre Foulques de Buchy est prêt à livrer son amant à la justice royale. La Patrouille du Temps ne peut pas sauver les Templiers déjà condamnés par L Histoire, mais délivrer et/ou tuer son agent avant qu'il ne tombe entre les mains de la monarchie française.
C'est un peu moins bien que d'habitude, mais la nouvelle se lit bien quand même. Quel dommage que l'auteur exploite pas ou peu la tragédie des amants maudits, pour développer entre les lignes son idéologie libertarienne : les Templiers aurait été une pépinière d'entreprise médiévale, ayant pour héritiers les Francs-Maçons et les États-Unis d'Amérique paradis capitaliste, alors que le sinistre Philippe IV le Bel aurait eu lui pour héritiers Napoléon et Staline ces vils bureaucrates étatistes leaders d'enfers communistes... Nous sommes donc bien dans l'idéologie car aucun historien ne peut ignorer que l'Angleterre d'Édouard II le Sec était bien plus étatiste, bureaucratique et oppressive que ne le fut jamais la France de Philippe IV le Bel !
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J'aime beaucoup ces petites nouvelles qui nous font voyager dans le temps. L'histoire est bien présente mais c'est surtout les sentiments humains qui remontent à la surface.

Manse Everard est confronté a un maître chanteur qui exploite lui aussi les distorsions temporelles, puis ils nous emmènera a la rencontre des goths pour finir chez les templiers.

C'est toujours un plaisir de lire cet auteur, même si je trouve qu'avec le temps (par rapports aux premiers épisodes du patrouilleur du temps) il a gagné en qualité de narration.
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La patrouille du temps. Un titre qui laisse rêveur, non, si on réfléchit sur le concept de voyager à travers les différentes périodes de l'histoire passée et future. J'avais déjà lu le premier tome de cette série de Poul Anderson qui en compte quatre si je ne m'abuse. Ce premier tome ne m'avait d'ailleurs pas plus emballé que cela, et il a fallu que BazaR propose une lecture commune avec le tome deux pour que je me décide à retenter l'expérience.
Cette fois-ci, incontestablement, le courant est passé. J'ai beaucoup aimé la lecture de cet opus.
Ce tome se compose de trois histoires. Je vais d'ailleurs tout de suite vous encourager à lire les critiques de BazaR et de Nadou qui sont excellentes et qui en restituent parfaitement l'ambiance.
La première de ces nouvelles est une invitation à voyager dans l'Antiquité, et plus précisément à Tyr. J'ai beaucoup aimé son titre : D'ivoire, de singes et de paons, car je ne savais pas du tout où l'auteur avait l'intention de nous emmener. Manse va donc, sous les traits d'un guerrier Celte arpenter les rues de cette prodigieuse cité pour déjouer un complot. La restitution de cette cité mythique est vraiment tres bien faite et je ne peux que saluer le talent de Poul Anderson.
Comme presque tout le monde , je suis d'avis à affirmer que c'est la deuxième nouvelle qui est de loin la meilleure dans ce livre. « le chagrin d'Odin le goth » nous emmène à suivre plus attentivement un autre patrouilleur, Cari. C'est lui qui va être au centre de cette tres belle histoire, quelquefois sous les traits d'un mystérieux Vagabond. Manse n'occupe dans cette histoire qu'un rôle un peu plus discret. Que dire de plus à part que j'ai beaucoup aimé et c'est clairement cette histoire qui m'a définitivement fait devenir une fan de la patrouille du temps (ce n'était pas gagné d'avance, rappelons-le )
La dernière histoire, nous emmène dans le Paris de Philippe le Bel et plus précisément juste avant la fin tragique de de l'ordre des templiers. J'avoue avoir été déçue par la brièveté de cette nouvelle, ayant une assez grosse prédilection pour cette période de l'histoire.
En conclusion, je ne pourrais que rajouter cette phrase : je continuerais à découvrir avec plaisir la suite des aventures de la patrouille du temps.

Challenge Poul Anderson




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«Le Patrouilleur du temps» est le second tome de la série de la «Patrouille du temps» de Poul Anderson.

Dans les 3 nouvelles qui constituent cet opus, nous avons le plaisir de retrouver notre célèbre patrouilleur Manse Everard, même si dans l'une d'entre elles, son rôle est secondaire.

«L'ennemi que traquait Everard pouvait détruire toute une réalité.»

Dans la première nouvelle intitulée «D'ivoire, de singes et de paons», Manse Everard doit démasquer et neutraliser des voyageurs temporels maîtres-chanteurs dans la cité de Tyr, à l'époque du roi Salomon. Ceux-ci menacent en effet de détruire la ville, ce qui aurait des conséquences considérables sur le long fleuve de l'Histoire...
C'est l'occasion pour l'auteur de nous faire voyager au coeur de Tyr. Outre les descriptions qui nous donnent l'impression d'y être, l'ami Poul nous brosse de beaux personnages autour d'Everard. Je pense au jeune Pum qui accompagne le patrouilleur durant toute cette aventure, mais également à Sara et Bronwen que j'ai toutes deux trouvées touchantes.

«Mon but est de retrouver des poèmes et des contes perdus et de déterminer par quel processus ils ont abouti à des oeuvres ultérieures, ou en quoi ils ont influencé celles-ci.»

La seconde nouvelle, ma préférée, nous emmène chez les Ostrogoth au IVème siècle. Dans «Le Chagrin d'Odin le Goth», ce n'est pas Everard le narrateur mais Farness, un agent qui s'est intégré auprès d'un clan ostrogoth afin de pouvoir étudier au plus près les histoires et légendes racontées, puisqu'elles étaient transmises oralement seulement à cette époque. Mais le fait de vivre parmi eux va induire inévitablement Farness à s'attacher à eux, puis à leur descendance. Difficile de ne pas agir quand on connaît l'avenir...
J'ai adoré cette histoire qui nous plonge au coeur de la vie d'un peuple, peu connu pour ma part, où l'on suit l'histoire chaotique d'une famille sur plusieurs générations et où l'on partage aussi le fardeau et la tristesse d'un homme. De l'émotion, de l'Histoire et de l'action. Une pépite !

«La rumeur voulait que l'Ordre n'ait plus les faveurs du roi, mais, qu'elle soit ou non fondée, mieux valait ne pas contrarier une telle puissance.»

La dernière nouvelle, «La mort et le chevalier» est beaucoup plus courte. Manse Everard doit sortir d'affaire un agent en mauvaise posture. Ce dernier est à Paris en 1307, sous le règne de Philippe le Bel, et sa mission auprès d'un des membres de l'Ordre des Templiers ne se déroule pas comme prévu...
Je trouvais intéressant le thème des Templiers, mais je n'ai pas su vraiment m'immerger dans cette histoire, trop brève sans doute. Elle se lit bien mais j'aurais aimé que cela soit davantage développé, comme les deux nouvelles précédentes.

Une excellente lecture qui m'enthousiasme pour cette série !
Je la recommande sans hésitation !

Lu dans le cadre du challenge «Une année avec... Ursula le Guin et Poul Anderson (2018)»
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Ou l'on retrouve l'ambiance inimitable de l'auteur, entremêlant histoire antique et sauts temporels, populations anciennes avec leurs croyances et patrouilleurs du futur interférant dans leur Panthéon.
L'approche socio-historique est crédible, et on est séduit par les personnages rencontrés ; les anachronismes sont réussis, les intrigues se déroulent, non sans quelques invraisemblances (que le lecteur fan que je suis pardonne aisément) comme des enquêtes policières. Une lecture à la fois distrayante et qui donne envie d'en savoir plus sur les époques traversées.
La deuxième nouvelle se passe chez les goths, au bord du Dniepr... en Ukraine !
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Un second tome bâti sur le modèle du premier et tout aussi bien raconté. Nous passons de la Tyr antique aux Goths puis aux Templiers: le passé évoqué est toujours vivant, vibrant.
La description de Tyr et ses habitants est prenante. On sent toute la vie d'un port en plein développement avec des échanges tous azimuts. L'intrigue m'a moins accrochée avec ses terroristes temporels à abattre.
Le chagrin d'Odin le Goth est un petit joyau de roman. Il met en scène Wodan le voyageur et une famille au destin tragique que ni les dieux ni les voyageurs temporels ne peuvent contrer. le Destin et le passé sont donnés et ne peuvent être évités. Il y a là en plus une beau jeu sur les paradoxes temporels et la nécessité de protéger le passé.
La dernière partie sur les Templiers est très - trop - courte et d'une ambiance grave elle aussi.
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