AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 35 notes
5
1 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce recueil, qui bénéficie d'une jolie illustration de couverture par le grand Frazetta, regroupe 6 nouvelles.

La 1ère, "la reine de l'air et des ténèbres", a remporté de nombreux prix (Nebula en 71, Hugo et Locus en 72) ce qui n'est guère étonnant vu la qualité du récit. L'intrigue est parfaitement menée et ce qui commence comme une enquête policière dans un contexte SF s'avère très inattendue dans son développement. L'auteur instaure une tonalité parfois proche de la fantasy qui est très plaisante et donne une touche singulière à cette nouvelle. Derrière le récit divertissant sont abordés de nombreux thèmes intéressants, notamment sur la force des croyances et sur la cohabitation de plusieurs civilisations.

Ce dernier thème revient d'ailleurs tout au long des nouvelles de ce recueil et tout particulièrement dans "chez nous" qui évoque la cohabitation entre colons et autochtones, cohabitation qui semble au départ parfaite mais qui est en réalité impossible. L'auteur nous fait d'abord adopter le point de vue des colons qui veulent rester et refusent de repartir dans les vaisseaux chargés de les ramener. Volonté partagée par les autochtones avec qui ils ont noué des relations d'amitié profonde malgré des modes de vie opposés. Ce serait pour les colons comme pour les autochtones un déchirement affectif. Puis l'auteur offre le point de vue opposé, les colons doivent quitter ce monde qui n'est pas le leur, via le discours d'un de ceux qui doit les rapatrier. Discours brillant, inspiré, pertinent et qui offre une conclusion poignante à cette nouvelle qui est une véritable pépite. Ma préférée du recueil.

"L'ennemi inconnu" est un récit intéressant et plaisant à lire qui évoque les difficultés d'acclimatation de colons sur une planète hostile et leur isolement. A partir d'un point de départ classique, l'auteur est parvenu à me surprendre dans la suite du récit.

"Le faune" est une très courte nouvelle, très plaisante au propos écolo. Un récit toutefois anecdotique et dispensable.

"Dans l'ombre" est un récit dans lequel l'aspect scientifique est assez prononcé. J'ai trouvé cette nouvelle agréable à lire, je ne me suis jamais ennuyée mais j'avoue que je n'ai pas tout compris quant aux aspects scientifiques.

Enfin "décalage horaire" est un récit assez sombre, très réussi, très prenant dans lequel Poul Anderson montre toute l'étendue de son talent de conteur. le dénouement est très émouvant.

Si les nouvelles ici réunies ne se situent pas dans le même univers, elles présentent des thématiques voisines. Les regrouper était donc plutôt pertinent. Chaque récit est intéressant et bien mené. Une bonne lecture que ce recueil.

Challenge Atout prix 2017 - 9 (Nebula de la nouvelle 71, Hugo du roman court 72 et Locus de la nouvelle 72)
Challenge Multi-défis 2017 - 37 (item 68 - un livre avec un titre à rallonge)
Commenter  J’apprécie          3910
Excellent moment de lecture, comme toujours, avec Poul Anderson !
C'est avec Fifrildi que je découvre ce sympathique recueil de 6 nouvelles. Il contient :
-La Reine de l'air et des Ténèbres,
-Chez nous,
-L'ennemi inconnu,
-Le Faune,
-Dans l'ombre,
-Décalage Horaire.

Le thème général tourne autour de la recherche et colonisation de nouvelles planètes habitables. Elle amènent toutes à un questionnement intéressant qui porte, soit sur le mode d'installation de l'homme sur une planète (domination ou cohabitation), soit sur le respect ou non de l'éco-système (exploitation des ressources à la manière terrienne ou pas), ou encore sur les limites humaines d'adaptation (si le milieu est très hostile). L'aspect politique est également abordé car il pose des problématiques en considérant ces nouveaux territoires comme des colonies de la Terre (part d'autonomie) et le rapport entre ces différentes colonies. En gros, les répercussions de la présence de l'Homme…

Je trouve pertinent le choix de ces nouvelles car elles donnent une unité cohérente au recueil en abordant, pourtant, des problématiques différentes. Elles ne m'ont pas toutes touchée de la même manière, mais se complètent bien. Et ce fut pour moi enrichissant et très plaisant de pouvoir échanger là-dessus avec Fifrildi, je l'en remercie.

Ce qui m'interpelle le plus et m'épate, c'est finalement que les sujets traités sont tout autant valables pour la survie et la préservation de notre propre planète. Comme dit si bien Thomas Pesquet, « La Terre, c'est notre vaisseau spatial, avec des ressources limitées qu'il faut entretenir si l'on veut que le voyage continue »…
Commenter  J’apprécie          348
Pas trop inspirée ce matin pour rédiger mon billet, je crois que ces derniers jours j'ai trop regardé les infos o.O

La reine de l'air et des ténèbres (and other stories… en v.o.) est encore un très bon recueil (traduit par France-Marie Watkins) que j'ai lu avec Nadou38 : c'est toujours un plaisir ^_^

Il s'agit de 6 histoires écrites entre 1961 et 1971 qui racontent des morceaux de vies sur d'autres planètes. Qu'est-ce qu'on apprend sur elles et sur leurs relations avec les colons terriens ? « … le mal comme le bien, l'erreur comme la sagacité. »

La première nouvelle, La reine de l'air et des ténèbres (The queen of air and darkness, 1971), est fascinante et pleine de poésie. Une réflexion intéressante sur la colonisation des mondes déjà habités. Elle a reçu le Prix Nebula de la meilleure nouvelle longue (1971), le Prix Hugo de la meilleure novella (1972) et le Prix Locus de la meilleure nouvelle (1972). Je l'avais déjà lue dans la nouvelle traduction de J.-D. Brèque et si vous en avez l'occasion, privilégiez celle-là qui est beaucoup plus agréable à lire.

Chez nous (Home, 1966) est une des histoires que j'ai préféré. Des colons depuis longtemps installés et bien intégrés sur une planète doivent rentrer sur Terre. Je me suis demandée, mais pourquoi doivent-ils absolument rentrer ? Ils sont chez eux, non ?

L'ennemi inconnu (The alien enemy, 1968) est une enquête sur des bombardements qui ont eu lieu sur une lointaine colonie. Les colons doivent être rapatriés sans attendre sur Terre. Qui sont ces mystérieux ennemis? Comment ces colons vont être accueillis sur Terre ?

Le faune (The faun, 1968) est une nouvelle que j'ai moins aimé. C'est une petite histoire qui explique les interactions entre les espèces et l'importance de chacune pour préserver l'harmonie de la nature.

Dans l'ombre (In the shadow, 1969) on est plus dans la hard sf avec une aventure qui nous emmène dans l'espace. Au final, une réflexion sur le sens de la liberté.

Décalage horaire (Time lag, 1961) raconte l'histoire d'une invasion sur 30 ans à travers le personnage d'Elva. La planète Chertkoi (surpeuplée et en manque de ressources) versus la planète Vaynamo (qui contrôle les naissances et où l'espace et les ressources ne manquent pas). Tout au long de l'histoire on ne comprend pas bien dans quoi Poul Anderson nous embarque mais j'ai bien aimé la fin.

Un très bon moment de lecture, comme c'est toujours le cas avec Poul Anderson.

Challenge ATOUT PRIX 2020
Challenge mauvais genres 2020
Commenter  J’apprécie          338
Une bonne petite novella, à l'inspiration flagrante, dès le début (j'ai même trouvé dommage qu'il l'explique...). Fées, contes nordiques et changelins, il faut de toute façon connaître tout cela pour apprécier les écrits de Poul Anderson !

Une mère vient voir un détective privé car on a enlevé son fils. Tous les deux vont se mettre en quête non seulement du fils, mais également de la population indigène de la planète Roland, colonisée par les humains, qui "croient" en ce peuple qu'ils n'ont jamais croisé, du moins pour les gens du commun...

Si l'inspiration est géniale, l'écriture claire et se laissant lire facilement, j'ai trouvé le développement trop rapide, la conclusion trop facile et l'ensemble des personnages trop peu développés.
J'aurais voulu en apprendre tellement plus sur le peuple d'origine de la planète, et pas seulement sur sa capacité télépathique. Même l'héroïne, mère de ce petit garçon disparu, reste un peu pâlotte, peu "palpable", malgré le fait qu'elle soit un des personnages les plus présents et décrits.

Bref, j'ai adoré, mais j'en ressors avec un goût de "trop peu", vraiment trop trop peu...
Commenter  J’apprécie          241
Poul Anderson nous propose un nouvelle aux confluents de diverses influences : un texte difficilement classable selon les standards de l'époque : une sf mâtinée de contes nordiques, une enquête sur la disparition d'un enfant épaissie par un mystère, une vision d'une société isolée et recluse sur une planète lointaine. Mais, il est vrai que l'auteur américain aime cet exercice d'équilibriste.

Le bref contact avec la planète Rolland laisse apparaître une contrée tirant du côté de l'Europe du Nord avec des centres urbains actifs et de vastes étendues très peu peuplées. Seuls quelques colons et des agriculteurs se sont aventurés sur ces terres inconnues plutôt inhospitalières. Reclus, loin de la « civilisation », ces habitants esseulés ont été prompts à fabriquer un folklore propre à leurs conditions de vie. L'âpreté du milieu alliée à l'isolement ont posé des explications de moins en moins rationnelles sur les phénomènes étranges dont ils étaient témoin. D'emblée, un ambiance étrangement fantastique accompagne cette nouvelle de SF.

La disparition d'un enfant prend une dimension inquiétante dans ces conditions. L'auteur joue alors sur le registre de l'angoisse, une angoisse renforcée d'une once de mystère liée à la Reine de l'Air et des Ténèbres. le lecteur notera l'inertie des forces de l'ordre si loin – physiquement et moralement- de ces contingences maternelles. C'est un détective privé qui viendra à l'aide de Barbro..

Enquête, enlèvement, thriller, fantastique, science-fiction, contes et légendes, cette novella de 65 pages offre une belle densité et une thématique assez mélancolique, il n'est donc guère surprenant qu'elle fasse le grand chelem des prix littéraires de la sfff 1971/1972!

Nous retrouvons dans ce texte l'affection et la maîtrise de Poul Anderson pour les contes et légendes nordiques, j'ai pu noté une petite saveur digne de L'Épée Brisée, à la fois par l'ambiance de la contrée proche de l'Europe scandinave, la rusticité de la vie et un folklore proche des légendes et récits mythologiques. L'auteur prouve que le futur et la SF sont en capacité de développer eux aussi un merveilleux, non pas scientifique mais le genre qui berce notre âme d'enfant.

critique plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
Commenter  J’apprécie          193
Poul Anderson propose un recueil de 6 nouvelles d'un niveau pratiquement égal qui vont du très bon à l'excellent. Même si le lien entre les nouvelles n'est pas clairement exprimé, elles ont tout de même en commun une évidente temporalité, celle de la conquête de l'univers par l'homme. Sur la forme, elles sont empreintes d'une certaine poésie exprimée par un style agréable. Mais c'est le message passé qui tient ses promesses, celui des effets de la colonisation, des erreurs du passé qui se reproduisent, de l'avilissement des cultures autochtones et des prémisses d'une conscience écologique pour un texte des années 70.

Sur la planète Roland, les hommes ont colonisé une partie des terres créant des villes, des camps de chercheurs et en dehors des zones sécurisées des fermes. Barbro est une scientifique qui travaille sur la biologie de cette planète. Sa vie va être bouleversée par l'enlèvement de son enfant. Trop peu nombreuses, les forces de police ne peuvent l'aider, elle fait donc appel à un détective privé qui va l'entrainer sur la piste des peuples premiers et de la légendaire reine de l'Air et des Ténèbres.

Poul Anderson a écrit finalement des nouvelles très novatrices en matière de science-fiction, en 1973, en introduisant des thèmes tels que la protection de l'environnement et le respect des cultures primitives. Pourtant, il s'agit encore d'un schéma de colonisation, dont l'homme ne peut défaire, même quand il tente de s'intégrer dans une autre culture intelligente. Il en reste toutefois de beaux textes philosophiques sur l'écologie et la conquête de l'univers.
Commenter  J’apprécie          50
Poul Anderson. La reine de l'Air et des ténèbres. J'ai Lu SF. 222 pages. 3,5 étoiles.
Un livre comme il en existait beaucoup dans les années 70 : le genre littéraire « recueil de nouvelles ».
J'étais à l'étranger. Je n'avais rien d'autre en SF à me mettre sous la dent, donc…j'ai « aimé ».
Sauf la dernière des 6 nouvelles : » décalage horaire ».
Cela reste attractif.
Le récit « Dans l'Ombre », 50 ans plus tard, est dépassé par les connaissances actuelles de la science.
Poul Anderson reste un grand auteur de S.F., pas nécessairement parmi mes préférés : si vous avez envie de découvrir la SF, n'hésitez pas à aller sur mon profil.
Commenter  J’apprécie          42
D'après la préface, les nouvelles ne se situent pas dans le même univers, mais on trouve quand même des similitudes et des thèmes récurrents. Toutes les nouvelles se passent sur une planète colonisée par les humains et qui, en raison des distances spatiales, n'a que peu de contact avec les autres mondes.



Ces planètes sont parfois idylliques, comme Vaynamo dans décalage horaire, ou infernales, comme Sybille. Les humains luttent contre les éléments, contre les envahisseurs ou tout simplement contre une bureaucratie rigide et sans âme.



Les nouvelles interrogent aussi le rapport entre les humains et les extraterrestres rencontrés, et soulèvent nombre de problématiques liées à la colonisation : comment s'installer sur un nouveau monde sans détruire ceux qui y vivent ?



Au final, et comme souvent en SF, ces textes ont une résonnance qui dépasse celle de l'histoire elle-même. J'ai trouvé que certaines de ces nouvelles, notamment chez nous, le Faune et décalage horaire abordent des problèmes très modernes, auquel nous sommes confrontés presque au quotidien.



Les textes peuvent être assez noirs, comme chez nous, ou se terminer sur une note d'espoir. Presque tous ont un retournement final assez inattendu et bien mis en scène. C'est un réel plaisir à lire. Mes nouvelles préférées sont : le Faune, chez nous et l'ennemi inconnu.



En conclusion : un recueil de nouvelles SF que je ne saurais trop vous recommander de lire.
Lien : http://catherine-loiseau.fr/..
Commenter  J’apprécie          20
La Reine de l'Air et des Ténèbres est une novella de science-fiction à la saveur de légende, un texte empli de mystère et d'une poésie mélancolique.
Cette novella est disponible aux éditions le Bélial en numérique ou en papier dans le recueil le Chant du barde publié chez le livre de poche.
L'humanité s'est répandue à travers l'espace, colonisant des planètes, parfois difficilement. Roland fait partie de celles-ci. Isolée, avec une configuration lui laissant une faible surface habitable, principalement à cause du climat, elle m'a beaucoup rappelé l'Islande.
Sur cette planète, les gens se massent dans les grandes villes, mais quelques rares colons isolés, les agriculteurs de ce monde en construction, possèdent de vastes domaines éloignés de la civilisation. Cela contribue à les rendre superstitieux, d'autant qu'à la lisière de leur monde se déroulent d'étranges événements.
Ici, il est question de la disparition d'un enfant. A-t-il été victime d'une négligence ou enlevé par ce Petit Peuple que l'on craint tant dans les zones isolées ? Sa mère, désemparée, est prête à croire n'importe quoi et à suivre n'importe qui voulant bien tenter de retrouver son fils alors que les autorités locales restent indifférentes. L'aide tant espérée lui viendra d'Eric Sherrinford, détective récemment arrivé sur Roland et peu enclin à l'irrationnel.

La suite sur le blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          10
Je termine "La reine de l'Air et des Ténèbres."
Une épopée de la colonisation de l'espace par la l'espèce humaine et un réquisitoire sur le peuplement d'un nouveau monde par des intrus.
Voilà ce qu'il ressort de ces nouvelles dont la dernière est la somme des réflexions de l'auteur en la matière. le développement de la population, une politique dirigiste, un besoin d'expansion pour suffire à l'économie, une conquête d'autres territoires, au détriment d'une écologie raisonnée qui laisse la place à chacun d'être ce qu'il est, en parfaite harmonie avec ce qui est.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (123) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4870 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}