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La Hanse Galactique tome 3 sur 5
EAN : 9782843449352
352 pages
Le Bélial' (21/06/2018)
3.5/5   10 notes
Résumé :
Quatre récits dans lesquels on retrouve Nicholas Van Rijn, confronté à des indigènes énigmatiques, et son jeune acolyte David Falkayn, qui découvre les descendants d'un équipage terrien perdu.
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MAGOUILLES ET COMPAGNIE



Les Coureurs d'étoiles est le troisième tome (sur cinq prévus) du cycle de « La Hanse Galactique » de Poul Anderson, et le dernier paru à ce jour – il succède au Prince-Marchand et à Aux comptoirs du cosmos ; ce dernier m'avait beaucoup plu, comme un bel exemple d'une SF divertissante et riche de bonnes idées en tous genres, mais, autant le dire de suite, Les Coureurs d'étoiles m'a hélas bien moins convaincu… Je vais tâcher de dire pourquoi.



Adonc, ce recueil comprend trois nouvelles et une novella. Nicholas van Rijn, aka le Prince-Marchand, joue un rôle central dans le premier de ces textes courts, « Territoire », et, même a priori par la bande, dans le dernier, « La Clé des maîtres ». Les deux épisodes centraux, la novella « Les Tordeurs de troubles » (ce titre me fait tout bizarre…) et « Le Jour du Grand Feu », peuvent faire rapidement allusion à van Rijn en passant, mais sont avant tout centrés sur un même équipage au service du Prince-Marchand ou de sa Compagnie solaire des épices et liqueurs, équipage composé de deux personnages déjà croisés auparavant, l'humain aristocrate voué à s'embourgeoiser très vite David Falkayn et le sophonte wodenite aux allures de « dragon » Adzel, auxquels il faut ajouter la Cynthienne inconnue jusqu'alors (sauf erreur) Chee Lan, petite féline au sale caractère, et, pourquoi pas, l'IA de leur vaisseau La Débrouille.



Au-delà, ces quatre textes ne manquent pas de points communs : déjà, ce sont en gros à chaque fois à peu près des histoires de « premier contact » ou peu s'en faut (en fait, dans le cas du « Jour du Grand Feu », c'est pour le moins contestable, mais inutile de trop rentrer dans les détails ici).



Ensuite, ils adoptent tous une structure narrative relativement proche, dans laquelle la méconnaissance des employés de la Ligue polesotechnique quant à l'écologie et aux us et coutumes de leurs nouveaux « clients », en même temps que la méfiance instinctive de ces derniers, produisent des quiproquos présentant le risque d'être bientôt fatals – il faudra beaucoup d'astuce aux marchands galactiques pour s'en tirer, et, d'ici-là, ils subiront maintes trahisons (un motif qui intervient d'une manière ou d'une autre dans ces quatre récits), et au moins l'un d'entre eux se fera enlever par telle ou telle faction (pour le principe) ; car, en définitive, c'est bien le jeu des factions antagonistes qui aggrave illico les problèmes rencontrés dès le premier contact avec les autochtones, qui sont par ailleurs généralement « primitifs » (les Merséiens, dans « Le Jour du Grand Feu », sont relativement « moins primitifs », et sont semble-t-il destinés à devenir les rivaux et même les ennemis mortels de la Ligue et en tout cas des humains dans la suite du cycle). Cela dit, dans tous les cas (ou presque : la quatrième nouvelle se distingue un peu), ce canevas général est avant tout propice à des récits nerveux, des aventures bourrées de rebondissements. Mais avec plus ou moins de réussite en ce qui me concerne…



Je relève aussi que, dans deux de ces quatre textes, l'intervention de la Ligue polesotechnique est prétendument motivée par le besoin urgent de sauver les autochtones d'une catastrophe imminente (un écosystème à bout de souffle dans « Territoire », une supernova prête à submerger Mersiéa de radiations mortelles dans « Le Jour du Grand Feu »), même si la Compagnie solaire des épices et liqueurs, en l'espèce, n'est pas à une hypocrisie près… encore que, le terme n'est pas forcément très bien choisi : dans « Le Jour du Grand Feu », David Falkayn ne dissimule à vrai dire pas du tout qu'il s'est rendu sur Merséia essentiellement pour faire du pognon… C'est une idée qui m'intéressait particulièrement, et que l'on pourrait sans doute méditer concernant notre bonne vieille Terre et la charité des grandes puissances – elle a plus ou moins porté ses fruits, mais figure globalement dans les atouts des Coureurs d'étoiles.



Pour en finir avec les points communs, il me faut enfin relever que, dans les deux textes où Nicholas van Rijn joue un rôle de premier plan, il triomphe de l'adversité en gros de la même manière – et c'est un de mes principaux soucis dans ce recueil, cette manière, j'y reviendrai très vite…



Au-delà des points communs, il faut sans doute mentionner qu'un texte, exceptionnellement, rompt à plus d'un titre le schéma général : « La Clé des maîtres » est un récit à la première personne, ou, plus exactement, un enchâssement de récits à la première personne, dans un moule qualifié par Jean-Daniel Brèque, le traducteur et l'ardent militant de la cause andersonienne, de « club story » pouvant évoquer notamment Rudyard Kipling. Et cette approche formelle distingue bel et bien ce dernier texte des trois précédents, c'est peu dire.



Cet aperçu général achevé, voyons maintenant ce qu'il en est au juste de ces quatre textes, dans l'ordre où ils se succèdent (notez, au passage, qu'il y a également une brève « introduction » et un bref « interlude », qui n'appellent pas vraiment de développements à mes yeux). Ce qui, dans l'idéal, devrait permettre d'expliquer en quoi Les Coureurs d'étoiles m'a déçu, tout particulièrement en comparaison avec Aux comptoirs du cosmos…



TERRITOIRE



Dans « Territoire », Nicholas van Rijn est égal à lui-même : un vieux satyre qui se veut truculent mais se montre surtout pénible, et d'une arrogance sans pareille.



Il vient tout récemment d'arriver sur une planète inconnue de la Ligue peu auparavant, et dont s'occupait essentiellement jusqu'alors une sorte de mission plus ou moins utopique à mille lieues des intérêts strictement matériels de van Rijn et consorts. Las, d'emblée, pour une raison inconnue, les autochtones jusqu'à présent pacifiques, et dont l'existence à court terme est menacée en raison d'un écosystème qui connaît des ratés, ces autochtones donc s'en prennent subitement aux sophontes qui les visitent, au point où van Rijn et... une hippie ? se retrouvent isolés sur la planète hostile : au Libre Marchand de faire la démonstration de ses talents pour en sortir vivants (et coller la demoiselle dans son plumard, parce qu'il n'y a pas de petits plaisirs).



La nouvelle, à l'instar de ce qui se faisait dans Aux comptoirs du cosmos, prend soin de développer un écosystème complexe, à base d'ammoniac, hostile aux humains, qui devrait dans l'absolu constituer un de ces exemples de « bonnes idées de SF » qui faisaient la saveur de textes antérieurs du cycle. Cependant, et même avec le côté « catastrophe » que j'ai évoqué plus haut, j'ai eu le sentiment que cet aspect plus ou moins « hard science » passait relativement vite au second plan : la nouvelle est rapidement tout à la gloire de van Rijn, et, pour le coup, c'est problématique à mes yeux – car la manière dont le rusé Libre Marchand triomphe de la menace qui pèse sur lui et sur la femelle de service (tout ceci n'est absolument pas #MeToo, ce qui n'a rien de surprenant, mais, à ce stade, n'en est pas moins navrant et lourdingue), ce procédé donc… ne me convainc absolument pas.



Il y avait déjà de ça dans de précédentes apparitions de van Rijn dans le cycle, et il y aura encore de ça plus loin dans ce volume, avec « La Clé des maîtres ». Disons… le mot est un peu fort, sans doute, mais « philosophiquement », me concernant, ça ne passe pas. Ou « épistémologiquement », quitte à donner dans le pédant, autant ne pas faire les choses à moitié. Car Poul Anderson, à chaque fois, nous montre un van Rijn « comprenant parfaitement ce qui se passe » sans rien savoir des peuples auxquels il a à faire (dans « Territoire », il vient tout juste d'arriver sur la planète ; dans « La Clé des maîtres », il n'y a jamais mis les pieds et se contente de pontifier à distance). Pire encore, le marchand se vante, d'une certaine manière, de son ignorance (à cet égard, il me rappelle quelqu'un, à vrai dire – aussi massif, exubérant et vulgaire… mais van Rijn n'est pas un imbécile, lui, certes) – en même temps qu'il table paradoxalement sur sa connaissance de bien d'autres « clients » pour dénicher sans le moindre souci la solution à ses ennuis. C'est une chose à laquelle je ne croirais pas sur Terre, avec des personnages tous humains, dans une perspective anthropologique à proprement parler – dans un cadre de space opera avec des sophontes qui n'ont jamais auparavant rencontré d'humains, et dont la biologie même diffère, c'est en demander bien trop à mes capacités en matière de suspension volontaire d'incrédulité… Ici, Poul Anderson n'est ni Jack Vance, ni Ursula K. le Guin ; il n'a sans doute pas à l'être, mais, bon… Oui, j'ai eu un problème de taille avec ça.



Peut-être aurais-je pu m'en accommoder en tablant sur d'autres qualités de la nouvelle ? Hélas, là où elle se veut divertissante, démarrant même sur les chapeaux de roue, je l'ai en fait trouvée plutôt ennuyeuse… probablement pas autant que « Les Tordeurs de troubles » juste après, cela dit. Ce qui tient peut-être à des raisons très subjectives – je suis sans doute dans un de ces « mauvais moments » qui ont déjà régulièrement déteint sur ce blog par le passé… Mes excuses dans ce cas ; je n'en livre pas moins mes sentiments comme ils sont, mais, de toute évidence, la part de subjectivité dans cet article est plus affirmée encore que d'habitude...



Enfin, je suppose qu'il est bien temps de conclure que je suis totalement hermétique à l'humour de Poul Anderson – en tout cas à tout ce qui concerne le pénible van Rijn (Adzel s'en tirera mieux dans les deux textes qui suivent – pas ses compagnons, même moins irritants que le Libre Marchand, si Chee Lan l'est presque autant ; mais l'IA de la Débrouille, OK...).



Bref : j'ai été déçu par la sous-exploitation relative du contexte SF, je n'ai pas cru deux secondes à la solution « anthropologique » de l'énigme (au point du rejet viscéral, à vrai dire), le « divertissement » m'a ennuyé, l'humour consterné (mais pas au point de devenir drôle au carré). Pas terrible pour un début.



LES TORDEURS DE TROUBLES



« Les Tordeurs de troubles » est une novella qui fait dans les 120 pages – elle est donc deux fois plus longue que tout autre texte dans ce recueil. Et je l'ai trouvée bien trop longue, oui : ce texte a assurément contribué à baisser la note de ce troisième volume de « La Hanse galactique »…



Exit van Rijn, la nouvelle met avant tout en scène l'équipage du Débrouillard, composé donc de David Falkayn, en plus ou moins boss, du plus ou moins véritablement naïf Adzel, et de la chipie féline Chee Lan. Un jour, sur une planète récemment contactée, Falkayn a la surprise de voir une… humaine ?! pourchassée par des individus à l'air menaçant. En bon archétype (que je suppose délibérément raillé, pour le coup) de héros voué à sauver toute « damsel in distress », le jeune aristocrate ne réfléchit pas trop et, disons, fonce dans le tas. Il découvre ainsi l'existence d'une colonie humaine antérieure à l'arrivée de la Ligue polesotechnique sur cette planète, dont on lui avait sciemment caché l'existence jusqu'alors, et qu'il a malencontreusement fait usage de la force contre des subordonnés de l'empereur avec qui il était supposé négocier. Oups…



Et, à partir de là, factions, trahisons, enlèvements, etc. Mais pendant bien trop longtemps, et ça ne m'a pas le moins du monde excité – pour quelque raison que ce soit, je n'y arrivais pas.



C'en est au point où je n'ai pas retenu grand-chose de cette novella. Là encore, il y a de « bonnes idées de SF », tenant notamment au fait que la planète explorée présente toujours la même face à son soleil, ou aux perceptions des couleurs des autochtones, différentes de celles des Terriens. Toutefois, comme dans « Territoire » je suppose, tout cela reste à l'arrière-plan, en tout cas un peu trop à mon goût.



Je suppose que l'humour, ici, fonctionne un peu mieux que… dans tout texte dans lequel van Rijn fait son van Rijn. Adzel, notamment, a ses moments amusants. Chee Lan… pas vraiment. Falkayn ? Oui, dans une certaine mesure, s'il s'agit bien de railler un archétype héroïque – mais Stepha, l'humaine badass dans ce monde où les humains sont essentiellement badass (une idée vaguement intéressante, si son traitement ne m'a pas convaincu), est sciemment portée aux dragueries lourdingues, même s'il s'agit bien d'exploiter les préjugés de Falkayn – c'est drôle un temps, ça lasse assez vite.



Ce qui vaut à mon sens pour l'ensemble de la novella, hélas.



LE JOUR DU GRAND FEU



Parcourant les critiques des camarades avant de me lancer dans celle-ci, j'ai pu constater que tout le monde, concernant « Le Jour du Grand Feu », faisait à bon droit usage du même qualificatif : « redondant ». Surtout immédiatement après « Les Tordeurs de troubles » : mêmes personnages, mêmes types d'aventures, incluant mêmes quiproquos, mêmes trahisons, et à peu de choses près mêmes enlèvements (c'est cette fois Chee Lan qui en fait les frais, sauf erreur). La relative brièveté de ce récit me l'a toutefois rendu plus supportable, largement même.



J'ajouterais qu'il présente aussi une redondance par rapport à « Territoire » : dans les deux récits, la Ligue polesotechnique intervient en arguant d'une catastrophe prête à frapper le monde visité. Toutefois, comme dit plus haut, je tends à croire que c'est cette fois à mettre au crédit de la nouvelle, y compris au plan « bonnes idées de SF » – de même, le fait que Falkayn ne dissimule pas vraiment les véritables intérêts (économiques, donc) de la Hanse galactique en cette affaire.



Si les Merséiens sont globalement, à vue de nez, non seulement les moins « primitifs », mais aussi les moins « non humains » des sophontes visités dans ce troisième volume de « La Hanse galactique », ils bénéficient pourtant d'une certaine singularité qui en fait des (futurs) antagonistes intéressants, si l'on se réfère à la chronologie concluant le volume.



Enfin, la solution aux difficultés de nos héros est assurément… bizarre, mais elle me paraît intéressante – ce qui la rend en définitive plus convaincante que les préjugés confortables de van Rijn dans la première et la dernière nouvelles des Coureurs d'étoiles. Ajoutons que le ton est plus sombre, ou plus grave...



Aussi, en dépit de son caractère indéniablement redondant (a fortiori en lisant les textes dans la foulée), « Le Jour du Grand Feu » est peut-être la nouvelle qui m'a le plus parlé dans ce recueil. Elle est plus qu'honnête, en tout cas, et, si l'humour ne fonctionne toujours pas, l'aventure me paraît un peu mieux gérée que dans « Les Tordeurs de troubles ». OK, ça me va.



LA CLÉ DES MAÎTRES



Mais c'est que la quatrième nouvelle est un peu problématique – en fait, elle avait tout pour se montrer bien, bien meilleure que les trois autres, jusqu'à une fin qui m'a hélas posé les mêmes problèmes que dans « Territoire », et m'a incité à revoir la note à la baisse, à tort ou à raison.



Cette « club story » se distingue au premier chef par sa forme. C'est une nouvelle à la première personne, mais le narrateur est somme toute en retrait, laissant la primauté du récit, lors d'une réception dégoulinante de luxe, à deux employés de la Ligue revenus sur Terre après un véritable fiasco sur une lointaine planète, un nobliau guindé et un officier forcément strict autant que servile (ou bien...?), et à un van Rijn toujours aussi sûr de lui, qui aura le fin mot de l'histoire. Formellement, cela fonctionne très bien – on a l'impression que Poul Anderson y a consacré le plus grand soin, et le contraste avec les trois récits plus « directs », dans tous les sens du terme en fin de compte, qui précèdent, n'en est que plus marqué.



Cette nouvelle avait donc tout pour être la meilleure du recueil. Hélas, ses dernières pages m'ont moins emballé… pour des raisons assez proches de celles que j'ai déjà exposé concernant « Territoire » : van Rijn répond à l'énigme sans rien connaître des sophontes en cause, sans même avoir mis les pieds sur cette planète.



Mais peut-être ai-je tort de faire ainsi un blocage ? de fait, les récits complémentaires dans cette nouvelle semblent exprimer une problématique tenant aux préjugés de tout un chacun. Je crois que van Rijn fait lui aussi preuve de préjugés, de même que dans « Territoire » ; mais peut-être le propos était-il justement d'en faire la démonstration, auquel cas j'aurais pris la nouvelle un peu trop au pied de la lettre ? C'est pourtant tentant, avec ce Prince-Marchand affiché comme rusé et ayant (littéralement) réponse à tout… La nouvelle, du coup, ne laisse guère de place au doute, telle que je la lis. Peut-être à tort, bon…



UNE DÉCEPTION…



Ce troisième volet de « La Hanse galactique » est donc en ce qui me concerne une déception. Là où Aux comptoirs du cosmos, surtout, et dans une moindre mesure et avec un certain nombre de réserves le Prince-Marchand, m'avaient distrait et captivé, avec leurs récits plein d'aventure et de rebondissements bien gérés, leurs « bonnes idées de SF », et exceptionnellement leur humour (dès l'instant que van Rijn était hors-jeu), Les Coureurs d'étoiles m'a paru bien autrement fade, et tendant à la formule ; les aventures, à force de répétitions, lassent plus qu'autre chose, les personnages ne suscitent pas la sympathie ou même l'attachement du lecteur (Adzel excepté), l'humour ne fait mouche qu'exceptionnellement (et peine bien plus systématiquement), les « bonnes idées de SF » sont là mais trop en retrait, et la solution des énigmes est largement moins convaincante, au plan « philosophique » ou « épistémologique » d'une certaine manière…



Ça ne me dissuadera pas de lire la suite, semble-t-il centrée tout d'abord autour du roman le Monde de Satan, mais, pris indépendamment, Les Coureurs d'étoiles m'a déçu, oui...
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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Bon.
Alors que j'ai adoré les premières nouvelles du recueil où je retrouvais van Rijn avec plaisir...
Ben je suis au regret de dire que je lâche l'affaire. J'ai déjà peiné comme une malheureuse sur "Les tordeurs de troubles" (novella, beaucoup, beaucoup trop longue), je ne me vois pas repartir pour un tour avec "Le jour du grand feu", bâtie exactement sur le même modèle, d'après ses premières pages... Peut-être le reprendrais-je plus tard, celle-là est plus courte, ça doit être plus lisible.

Falkayn n'est pas van Rijn, malheureusement. le personnage truculent et absolument jouissif des nouvelles avec van Rijn laisse la place à un jeune homme sérieux, David Falkayn, tout beau, propre sur lui, dont les seuls vices sont d'apprécier les femmes et le poker avec ses comparses, Chee (que je visualise comme un espèce de petit chat-panda), et le dragon Adzel (c'est un intéressant personnage, lui, à la limite j'aurais préféré qu'il soit le personnage principal des nouvelles, lol).

C'est trop sérieux, du coup. Si les explications "scientifiques" restent intéressantes, la novella qui m'a dégoûtée est bien trop austère par rapport aux deux premiers tomes... L'humour ne prend pas, les cuites, ratages et autres flirts agacent, voire énervent carrément plus qu'autre chose, là où un van Rijn faisait bien rigoler.

Bref, de mon point de vue, ces histoires avec Falkayn souffrent de la comparaison avec les précédentes, sont trop longues et pénibles à lire. L'alternance action/humour/explications scientifiques qui était bien équilibrée dans les nouvelles précédentes, ne trouve pas son souffle ici... On a plus l'impression de tourner en rond que de s'envoler vers une solution...

Peut-être qu'à l'origine, publié dans des pulps, une par une, ça passe mieux, mais là, j'avoue que je tombe d'assez haut. Une vraie déception, ma toute première avec Poul. Snif...
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(Presque) aussi bon que les deux tomes précédents, mais dans un genre parfois assez différent

Ce troisième tome de la Hanse Galactique est globalement presque aussi réussi que ses deux prédécesseurs, mais pour des raisons différentes : si trois des textes reprennent des schémas récurrents et connus du cycle, deux divergent soit dans le ton (plus noir), soit dans la narration, soit dans les deux. Certains n'accrocheront pas forcément à ces changements, mais pour ma part, j'ai particulièrement apprécié La clé des maîtres, pourtant le texte le plus sombre de la saga (jusque dans sa morale). Je garde toutefois une préférence pour Territoire, qui montre un van Rijn (un personnage que j'adore) au sommet de sa forme, aussi bien intellectuelle (une fois de plus, il roule tout le monde) que (et c'est plus surprenant !) physique. Au final, un tome 3 toujours aussi recommandable, mais peut être avec plus de réserves selon votre profil de lecteur et ce que vous allez y rechercher.

Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez sur mon blog une analyse détaillée de chacune des quatre nouvelles.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Ça va?" demanda le Merséien. Il avait l'air plus costaud que la moyenne, mais s'efforçait d'être courtois et portait une tunique où figurait l'insigne de son rang.
Chee envisagea de lui sauter dessus, de lui arracher les yeux et de tenter une évasion. Non, elle n'avait pas une chance. Mais hors de question cependant de lui sauter au cou. "Très bien, merci, gronda-t-elle, si l'on fait fi de broutilles telles que la bastonnade et le gazage que j'ai subis de la part de tes vils séides, sans compter la faim et la soif qui me tenaillent. Pour venger ces outrages, je pense suggérer à mes équipiers d'annihiler le trou puant qui te sert de planète et souille l'univers."

(Le jour du grand feu)
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- Il n'y a aucune raison logique de survivre. Mais l'instinct nous l'ordonne, alors on le veut. Et l'instinct vient de très loin dans l'évolution. Nous étions des animaux avant de devenir des penseurs et... euh... " Van Rijn leva vers le plafond des yeux emplis de piété "... d'avoir une âme. On doit savoir comment a évolué une espèce avant de pouvoir l'exploi... je veux dire : la comprendre.
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