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Dans un lointain passé, nos aïeux conversaient toujours avec les anciens dieux. Ils le faisaient en cachette car le Christ blanc avait déjà investi la place, au coeur des forêts à l'ombre des arbres vénérables, au milieu de la nuit dans les temples qui tombaient en ruine ou bien en chuchotant dans les chaumières. Dans quelles affres devaient vivre ces populations assaillies par la magie, les superstitions, et les peurs ancestrales ?
Ceux qui avaient l'oeil du sorcier pouvaient apercevoir au clair de lune le monde étrange de Faërie, deviner au plus fort d'une tempête de neige un champ de bataille, entrapercevoir un berserker entrer dans une fureur sacrée et invincible, semant de sa gigantesque épée la mort comme les paysans sèment les graines.
L'histoire que nous conte Poul Anderson vient de ces temps anciens. Elle est tirée de ces grandes sagas nordiques pleines de fureurs, de drames, de sentiments exacerbés parvenues par bribes jusqu'à nous.
C'est l'histoire de Valgard le changelin, de Skalfolc, mi-homme mi-elfe, et de la belle et courageuse Freda, pauvres pantins qui essaient maladroitement de se détacher des fils tenus par ces dieux ricaneurs aux desseins incompréhensibles pour le commun des mortels. Il faut les voir se démener comme des beaux diables, avoir peur, avoir froid, aimer d'un amour impossible, avoir dans la bouche le goût amer de la défaite dans cette Faërie aussi fabuleuse qu'insensible où ces sentiments tellement humains n'ont aucun sens, où les hommes dénués d'amour sont immortels et « seulement riches d'une sagesse sans joie ».
C'est l'histoire de ces grands princes d'outre-tombe qui assistent à l'avènement du christ blanc et prennent conscience que leur monde est en train de disparaître.
Accompagné de Siabelle et de Srafina, j'ai navigué sur des eaux furieuses jusqu'à la lisière du monde ; j'ai été ému par le chant mélancolique d'un monde finissant et littéralement transporté par le souffle puissant et lyrique de ce Grand Livre.

Club imaginaire 2017 Poul Anderson et Ursula le Guin
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Un roman de dark fantasy assez noir... si on pense s'approcher de Tolkien c'est raté.. et pourtant on y croise Troll, Elfes, humains et autres créatures fantastiques.

Skafloc (j'ai eu un gros problème tout le long de ma lecture avec ce nom... j'ai la fameuse chanson d'Adèle - Skyfall - qui m'a poursuivi jusqu'à la dernière page) ,un humain a été enlevé par le seigneur elfe Imric afin d'affermir sa puissance (les elfes ne peuvent toucher le fer, mais les humains oui). Pour que ce vol passe inaperçu il remplace le bébé par Valgard, un changelin.

Poul Anderson reste fidèle à l'idée de la mythologie scandinave avec sa violence, sa noirceur... le lecteur n'échappe a rien dans cette épopée : viol, inceste, sorcellerie, guerre..
Mais ce qui m'a particulièrement marquée c'est justement que pour faire passer cette noirceur, les tragédies rencontrées tout au long du récit l'auteur utilise un ton très poétique, très doux parfois. Et ce contraste donne une force incroyable au récit.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture même si il m'a manqué juste un peu de suspens.. une lecture un chouia trop prévisible des évènements m'a empéché de donner la note maximale.
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Je vous vois venir ! Oui, je vous vois, aimable lecteur curieux qui découvre cette couverture bien étrange. « Qu'est-ce que c'est que ça ? », vous dites-vous.

Eh bien, « ça », c'est d'abord une couverture un peu bizarroïde de Nicolas Fructus, et ce n'est pas pour rien, puisqu'il colle tout à fait à l'ambiance de cette Épée brisée, d'un noir intense, pas jojo mais changeant et surtout particulièrement féérique. « Ça », ensuite, c'est « juste » de la fantasy bien dark, complètement mythologique et féérique par le fameux Poul Anderson, l'auteur de la Saga de Hrolf Kraki et Les Trois Lions, que je m'échine à découvrir patiemment avant de me lancer dans sa monumentale Patrouille du temps, lui souvent désigné comme l'antithèse du bien plus connu J. R. R. Tolkien. L'Épée brisée, éditée en français par le Bélial' en 2014, fut écrite la même année que La Communauté de l'Anneau (Le Seigneur des Anneaux, tome 1), en 1954 ! « Ça », c'est donc « juste » une des oeuvres majeures de la fantasy anglo-saxonne ayant inspiré quantité d'auteurs à sa suite, tels que Philip Pullman, China Miéville et bien sûr Michael Moorcock avec son Elric de Melniboné. Il s'agit donc de faire oeuvre de repentance éditoriale en rattrapant cet injuste retard de publication ; heureusement le Bélial' est là pour « ça ».
Pour autant, cela répond-il à votre avide demande d'informations concrètes sur le contenu de cette oeuvre ? Pas vraiment, j'en conviens. Cela dit, ce roman n'est pas une histoire qui se résume. de fait, L'Épée brisée est l'histoire d'une épée… brisée. Ah ! On ne l'avait pas vu venir, celle-là ! Arrêtez-vous là et vous aurez tout raté, car cette Épée brisée est avant tout le réceptacle avide de violence de destins dignes des meilleures tragédies grecques, mais heureusement c'est concocté la toge et les sandales en moins, la cuirasse et les incantations en plus. D'ores et déjà, attendez-vous à voir le sang couler, le destin se nouer et les âmes s'étrangler devant tant de fatalité. Comme dans La Saga de Hrolf Kraki, Poul Anderson s'inspire très fortement de la tradition scandinave pour tisser une « saga », dans le sens le plus littéraire qui soit, une geste si vous préférez. Ainsi, il colle, au fur et à mesure de son récit, aux poncifs éculés, et pourtant enivrants quand on sait les apprécier, des sagas nordiques vantant les assauts des raids vikings, reconnaissant les mystères des sorcières et des mages, pour finir par s'incliner devant la toute-puissance de la foudre de Thor, de la sagesse d'Odin et de la roublardise de Loki. Oui, l'Épée brisée amène Asgard, Midgard et Jotunheim aux portes de nos pages ! Les elfes fomentent des changelins, des « sosies maléfiques », sans vergogne, les trolls font crisser leurs armes et les sorcières esseulées n'en sont que plus dangereuses. Décidément, c'est à croire que vous n'êtes pas le bienvenu sur les côtes de la mer du Nord prête à se rougir du sang des braves comme de celui des lâches !
Saurais-je vous conter l'étrange tour de passe-passe joué à Orm le fort, le fier seigneur humain, par Imric, un duc elfe des plus ambitieux ? Envierez-vous la destinée fatale de certains descendants du grand Ragnar Lodbrok une fois confrontés à un troll en colère et aveuglé par sa puissance ? Comprendrez-vous le malheur et l'avidité accablant une sorcière poussée dans ses derniers retranchements ? Saisirez-vous la cruauté des rapports de force disproportionnés entre humains, trolls, elfes, Ases, géants et autres messagers divins ? Ne trouverez-vous pas la vie atroce en suivant les vies parallèles de Skafloc, l'humain élevé par les elfes, et Valgard, le troll changelin élevé chez les humains à leur insu ? Saurez-vous vous-mêmes, enfin, affronter des hordes violentes et destructrices de trolls en furie, des coups pendables de la part de toute divinité qui se respecte et, enfin, de l'inceste en bouquet final dans une débauche d' « immoralité » assumée ? Il en va ainsi avec L'Épée brisée. Nous pourrions également déblatérer longtemps sur la lisibilité peut-être douteuse des sagas scandinaves (comme des gestes latines médiévales, d'ailleurs), mais ça ne ferait que renforcer la difficulté stylistique que s'est imposée Poul Anderson en s'attachant à faire de chaque phrase un fait à relater, une légende à conter, tout en multipliant les odes en vers à déclamer et les chants nordiques qui s'élèvent des pages quand vous les lisez (à haute voix, c'est meilleur ! et chapeau bas à Jean-Daniel Brèque pour sa traduction). L'avantage de cet enchaînement rapide est de favoriser, ô combien, la densité du récit, et là c'est rude, c'est dense, c'est complet, tant que ça déborde.
Enfin, en forme de petit ajustement, Michael Moorcock, dans une critique de 2003 qui sert ici de préface, élabore longuement sa comparaison entre Poul Anderson et J. R. R. Tolkien au profit du premier et au détriment de celui qui se prélasse trop à son goût dans « le confort d'un pub oxfordien » ; on peut forcément jalouser le retentissement qu'a eu le Seigneur des Anneaux et qu'aurait mérité dans une autre mesure L'Épée brisée, et surtout dans un tout autre style, mais, attention, les faire s'opposer pour en réduire l'un des deux à néant est complètement exagéré. Les deux oeuvres sont juste totalement différentes, voilà tout.

L'Épée brisée me remet totalement en selle (façon canasson elfe, voyez) dans ma quête de l'énigmatique (en tout cas pour moi) Poul Anderson. L'Epée brisée est une oeuvre très puissante, il faut juste prendre conscience qu'elle est relativement à part et dans un style particulier, sans en faire, comme Michael Moorcock, le chef-d'oeuvre absolu qui remplace tous les autres. Concluons en rappelant que cette fameuse Épée, forgée dans les rocs perdus de Jotunheim par un géant, ne peut être rengainée sans avoir eu son comptant de sang à boire : avis aux amateurs, à la fin, c'est donc sûrement vous qui serez brisés !

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Décidément Poul Anderson transformait en or tout ce qu'il touchait. Après avoir lu son space-operaTau Zero, incroyable de maîtrise scientifique, cette Épée Brisée m'a plongé dans une saga mythologique nordique et tragique à la hauteur des Nibelungen.

L'auteur nous peint un tableau de la Faërie différent de ce que je connaissais, quelque part entre le Seigneur des Anneaux de Tolkien et La Sève et le Givre de Léa Sihol. Les Elfes y sont magnifiques mais non exempts de cruauté vis-à-vis des autres races. Les Sidhes irlandais sont des alliés précieux. Les Trolls sont une puissante nation et ne sont pas débiles. Les anciens dieux tels Odin et les Jötuns manipulent ce petit monde dans leur partie d'échec éternelle.
Le ton du récit est empreint du lyrisme et du sens de l'épopée des sagas vikings contées par les scaldes. Il est plus violent que celui de Tolkien, avec ses crânes fracassés par la hache, mais aussi plus vif dans l'exaltation des sentiments de haine et d'amour.
Et amour il y a. Au milieu de cette frénésie de dieux et d'êtres fabuleux, on s'accroche au rocher que représente le destin deux humains, Skafloc volé à sa famille par le duc elfe Imric, et Freda son âme soeur que les lois nouvelles de la Chrétienté éloignent à jamais de lui. Siegfried des Nibelungen n'est pas loin, dans le thème et dans l'époque car la saga de Poul Anderson se situe peu après l'an Mil, alors que la Chrétienté conquérante ne laisse plus beaucoup d'espace à la Faërie et que celle-ci sent approcher son crépuscule.
La guerre est aussi omniprésente, la guerre ultime et sans pitié entre Elfes et Trolls, qui pourrait escalader au niveau supérieur des Puissances Divines et provoquer Ragnarok. Point focal de cette lutte, une ancienne épée brisée dont on dit que la reconstitution sonnera la fin du monde, et que pourtant les Ases feront entrer en jeu. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle entre cette épée et la bombe atomique : sa création aussi a provoqué la fin d'une guerre, mais le jour où elle servira à nouveau sera aussi le dernier jour du monde.

Bien que la traduction soit très récente en France, le roman date de 1954. Il est incroyable que nous ayons dû attendre si longtemps avant de lire ce chef d'oeuvre. Poul Anderson, d'une manière générale, a longtemps été absent des rayonnages français. de nos jours les éditions le Bélial se sont attelées à la traduction de ce maître. Je les applaudis.
Du coup, vu l'ancienneté de ce livre on peut s'amuser à essayer de retrouver les oeuvres qui en ont été influencées. La première est évidente : c'est Michael Moorcock et son épée maudite Stormbringer. J'en vois une deuxième dans le Lyonesse de Jack Vance. Moorcock lui-même, qui signe la préface, voit des successeurs chez M. John Harrison, Philip Pullman et China Miéville. N'ayant pas lu ces auteurs je ne peux pas me prononcer. Je me demande cependant si des auteurs français comme Fetjaine ou Jaworski s'en sont aussi inspiré.

Le seul point négatif que je pourrais noter est sa fin un peu brusque. J'aurais bien aimé savoir ce qu'il advient de certains personnages.
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Quel souffle épique et impitoyable !

Ce roman magistral est un pur bijou de fantasy. Je ne suis pas experte en la matière mais il est inutile de l'être pour en faire le constat.
Je ressors de cette lecture avec plein d'images dans la tête. Tout un monde féerique et merveilleux s'est invité dans mon imaginaire. Avec des paysages nordiques, époustouflants, grandioses et inhospitaliers qui s'apparentent à La Terre du Milieu, des paysages mus par des ciels tourmentés et par des intempéries plus redoutables les unes que les autres. Eh oui, il ne s'agit pas ici d'un monde idyllique, aux couleurs pastels et aux saveurs enchanteresses.
Si l'univers décrit par Poul Anderson est régi par la magie, il n'en reste pas moins terrifiant ! Elfes, trolls, géants, nains, humains, créatures divines et mythologiques se partageant ces terres hostiles n'ont de cesse d'assouvir leurs vengeances.

Skafloc et Valgard, en héros maudits, se trouveront au coeur d'une de ces vengeances dès leur naissance et il leur sera alors difficile d'échapper au funeste destin qui les attend.

Cette histoire pourrait se lire comme un conte de fée qu'on raconterait le soir aux enfants qui rêvent d'un monde peuplé d'êtres fantastiques, de héros invincibles menant combats redoutables et vaillants contre de féroces ennemis, pour sauver ou venger leur père, leur mère, leur aimée...
Mais, ce n'est pas vraiment un conte de fée ; c'est une geste. C'est ainsi que Poul Anderson présente son roman dans l'Avant-propos : «  Pour parler franchement, ce livre est une geste, le récit d'événements impossibles se déroulant dans des lieux inexistants. » Pour autant, Poul Anderson précise que certains passages de son récit peuvent s'appuyer sur des éléments historiques avérés et situés aux prémisses du Haut Moyen-âge, tels le début de christianisation des civilisations scandinaves ou encore la culture s'exprimant sous forme de poèmes déclamés.
Tout cela forme un ensemble fort cohérent qui renvoie inévitablement le lecteur (en tout cas, ce fut le cas pour moi) à des questions d'ordre mystique quant à l'existence ou non du monde de la Faërie. Mais, si vous le voulez bien, -notez que je ne vous en donne pas le choix-, je garderai ces réflexions pour moi.

Certains lecteurs dont j'ai lu les critiques de ce livre trouvent la fin un peu abrupte. Ce n'est pas mon propre ressenti. Elle ouvre sur une autre histoire et là je vais encore citer Poul Anderson : «  Quant à ce qu'il est advenu des personnages de cette histoire, de l'épée, de la Faërie elle-même – qui, de toute évidence, n'est plus présente sur Terre-, ceci est une autre histoire, qui sera peut-être contée un jour. » et laissée librement à l'imagination du lecteur...


(Livre lu dans le cadre du Challenge SFFF 2017. Merci Relax!)
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Dernier fils d'une fratrie de cinq garçons, Orm décide d'aller conquérir lui-même son royaume. Equipé de trois navires, le puissant viking part pour les terres Britanniques où il pille et tue ceux qui s'opposent à lui, jusqu'à établir son territoire dans le Danelaw, massacrant la famille qui s'y trouvait. La mère, seule rescapée de la tuerie, lance alors une terrible malédiction à Orm et à ses descendants…

C'est ainsi que Skafloc, son premier-né, est enlevé par Imric, un seigneur elfe, et remplacé par un changelin démoniaque, ayant la même apparence, né de l'union magique de l'elfe avec une princesse troll. Les deux enfants vont grandir dans l'ignorance de leur véritable origine, jusqu'au jour où la vérité éclate, déclenchant une guerre sans merci entre les peuples et obligeant l'épée maudite de Loki, le dieu de la discorde, à être reforgée…


Considéré comme l'un des textes fondateurs de la fantasy, « L'épée brisée » a été publié en 1954 aux Etats-Unis, en même temps que le premier tome du « Seigneur des Anneaux » et ce n'est que maintenant, grâce aux éditions du Bélial', qu'il arrive en France ! Difficile de comprendre un tel retard, surtout que « L'épée brisée » a vraiment tout de la grande épopée !

Empruntant son univers à la mythologie nordique, Poul Anderson dresse un monde empli de magie et de créatures fantastiques, dans lequel les divinités, fidèles à elles-mêmes, se jouent de la faiblesse des mortels. Toutes les ficelles dignes des plus grandes tragédies antiques sont utilisées pour donner un écho dramatique à ces vies malmenées, brisées par le destin et la fatalité.

Les sentiments sont exaltés, l'amour contrarié et la violence omniprésente. Autant d'ingrédients certes déjà vus, mais toujours aussi efficaces pour nous plonger dans une aventure palpitante et rocambolesque ! Vengeance, trahisons, faux-semblants, mais aussi bravoure et amour véritable sont au rendez-vous dans cette geste d'un autre temps, qui n'est pas sans rappeler celles du Moyen-Age… Un étonnant mélange entre l'oeuvre de Chrétien de Troyes et Thorgal (et tant pis pour l'anachronisme !) ! Bref, si vous aimez l'aventure, la magie et les histoires d'amour tragiques alors ce roman est fait pour vous ! « L'épée brisée » est un excellent moment de lecture et de divertissement !


Je tiens à remercier vivement Libfly et les éditions du Bélial' pour cette superbe découverte !

Challenge Variétés : Un livre avec de la magie
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C'est une lecture commune, avec Srafina, et Eric76, on veut découvrir cet auteur depuis un bon moment déjà. Avec le challenge de Relax67, cela nous donne l'occasion de le lire.



Enchanteresse, Ralliement, Force Obscure

Pour un roman, écrit en 1954, je trouve qu'il est assez réussi et il nous offre un univers à la façon des Seigneurs des Anneaux. On y rencontre des héros fantastiques, un peuple féerique, ainsi que des personnages hauts en couleurs et toutes sortes de créatures qui y vivent.
Le livre «L'épée brisée» est mon premier de cet auteur, on dit qu'il est considéré comme un conte. Je ne suis pas très surprise, à cause des dessins, qu'on retrouve, à la fin des chapitres. Je remarque qu'ils sont à la fois pertinents et bien réalisés, selon le contexte.

C'est une lecture qui se lit très bien, dès le début, nous plongeons dans un univers fantaisie, qu'on explore peu par peu. L'auteur y place lentement son histoire, il démontre les lieux, puis on voit défiler les personnages, qu'on découvre également.
Le livre «L'épée brisée» nous entraîne, dans un monde à part, où on voit des chevaliers, des êtres étranges comme une sorcière avec un rat. Il existe également deux endroits : celui des humains, et celui des petits êtres. Pour cela, il faut savoir détecter la magie, ce que nos yeux voient et ce que nos sens repèrent.



C'est au fil de ma lecture, que je sens mon intérêt grandir, et mon enthousiasme s'est emballé. Je m'aperçois aussi que les personnages sont attrayants à suivre comme Freda, la guerrière, Skafolc, mi-homme et mi elfe, ainsi que Valgard, le changelin.
Je remarque également que c'est intéressant de voir comment les femmes prennent leurs places parmi les hommes dans leurs contrées. C'est là, qu'on réalise, que chaque personnage, essaie de survivre dans des conditions, qui ne sont pas faciles.



Dans l'ensemble, je peux confirmer que c'est une bonne lecture. J'affirme qu'il possède une plume qui te captive, et grâce à ça, tu poursuis ta lecture. J'avoue qu'au tout début, je n'adhère pas tout de suite mais quand Freda arrive, avec Skafolc, c'est là que ma curiosité s'est attisée et que je vais par la suite jusqu'au bout de ma lecture. Je veux savoir également comment ça va se terminer et comment ils vont se servir de l'épée.
Je crois que je n'ai pas tout de suite accroché à cause qu'il donne trop d'informations, sur les différents peuples, ainsi que sur les générations passées. C'est vrai, que les personnages sont nombreux et il faut les différencier. Il peut y avoir beaucoup de descriptions au niveau des ba-tailles. Je crois, que ma concentration s'est un peu relâchée. C'est vraiment à l'arrivée de Freda, que ma vision change et que je commence à aimer ma lecture. Elle se démarque des autres, et j'éprouve un attachement à cette guerrière.



Pour terminer, c'est pour toutes ses raisons, que ce n'est pas un coup de coeur, et je constate qu'il manque quelque chose, pour qu'il en soit un. Je ne peux pas dire exactement c'est quoi, c'est ce que je ressens. Je peux rajouter que l'auteur est parvenu à garder mon attention à cause de son talent de conteur, il y a quelque chose dans l'air d'envoûtant, et on est fasciné par les personnages et on aime les suivre dans leurs aventures.
Je constate aussi, un de ses points forts, c'est qu'il fait un travail minutieux au niveau de son histoire, ainsi sur les contes et les légendes. C'est effectivement pertinent pour le lecteur.

Il reste que c'est très plaisant à lire, et que l'auteur est capable de te faire rêver avec ses héros fantastiques, de cape et d'épée, de vers et de batailles légendaires !



Je suis quand même satisfaite de ma première excursion, dans cet univers glacial, de neige, de vent et de froid… Mais plus que ça… on entend même des fées et des mélodies. Est-ce qu'ici les méchants sont les plus forts ? Est-ce que les bons gagnent les batailles ? Est-ce que l'amour peut triompher de tout ? Est-ce que les mauvais sorts sont assez puissants contre le mal ?

Je remercie également Srafina et Eric, pour nos beaux échanges, nous sommes un beau trio. Je fais un clin d'oeil à Tatooa, à Bernacho, et à Sai ainsi qu'à mes ami(e)s pour nos discussions autour de ce livre.

P.S : Évidemment, il y a les critiques de mes deux autres ami(e)s, à lire !!!
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Ho-ho-ho! Mais qu'avons-nous ici? Un excellent cru de l'année 1954 il me semble. Ce livre a beau avoir été écrit il y a plus de 60 ans il n'a pas du tout vieilli.

Ce n'est pas le même trip qu'un Gemmell (que je préfère) - et je n'ai pas trop aimé la fin - mais Poul Anderson lui y met plus de poésie :

"Vite, vite, vaillants chevaux, vite vers le sud par le bord de la mer, faites craquer la glace sous vos sabots, faites crépiter les étincelles sur la roche, au galop, au galop! Filez avec le vent hurlant dans vos oreilles, fendez le rideau blanc de lune au grésil sifflant, traversez les terres de l'ennemi dans les ténèbres hurlantes avant qu'il ne s'éveille à votre présence. Vite, au galop, vite, vers le sud, pour aller quérir un mort dans son tumulus!"

Une chose importante : ne lisez surtout pas la préface de Michael Moorcock AVANT de lire le livre. Dans le genre je-casse-tout-le-suspense... :/

J'ai préféré le personnage de Valgard qui était plus complexe et plus profond. Il se questionne sur son existence, n'est-il que l'ombre de Skafloc? Il m'a plus émue que Skafloc.

Grand merci à Relax pour la suggestion ;-)


Challenge Anderson / Le Guin
Challenge multi-défis 2017 (61)
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Ce qu'il y a de sympa avec Babelio, c'est qu'il a un forum où l'on croise des passionnés de tous les genres. Il y en a même qui créent des challenges où je n'ai pas pu m'empêcher de fourrer mon tit nez.
Je dois humblement avouer qu'il y a encore quelques mois je n'avais jamais, mais jamais entendu parler de Poul Anderson ( ni d'ailleurs de Ursula le Guin, l'autre auteur du challenge qui porte leurs noms ).
Et donc, voila, me suis lancée dans la découverte d'un des livres écrits par Poul Anderson. J'ai été happée très rapidement par l'histoire, alléchée par le fait qu'on raconte l'histoire de descendants de Ragnar Lodbrock, mon viking préféré !!
Je me suis donc retrouvée dans une saga nordique avec tout ce qu'il faut de dieux, ( enfin d'Ases, par Odin ! ), de trolls, d'elfes etc...
Deux enfants vont être échangés à leur naissance . L'un d'eux, descendant d'une noble lignée de vikings va être élevé par des elfes. l'autre, un changelin, son double est né de l'union d'un elfe et d'une troll, va donc grandir dans une famille humaine... C'est le destin de ces deux garçons, qui bientôt vont devenir des hommes que l'on va suivre.
Et l'épée brisée dans tout cela, me direz-vous ? Ben oui, l'histoire aurait bien été trop simple si les Ases ne s'en mêlaient pas et ne destinaient pas cette mystérieuse épée à l'un des deux protagonistes de l'histoire. Dans quel but ? Pour le savoir, il va falloir lire ce bouquin au rythme trépidant.
Sur fond de guerre entre les elfes et les trolls, dans une ambiance glaciale ( c'est de saison me direz-vous ), j'ai lu avec fébrilité les aventures de Skafloc des elfes.
Un seul petit bémol, la fin qui m'a semblé un chouia expédiée...
Encore merci à Relax, car sans son challenge, je ne serais pas en train d'écrire cette critique...

Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin
Challenge ABC 2016/2017
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Ouah ! Encore une baffe pour cette année 2014, une année fertile en coups de coeur.
Et là, une question se pose : COMMENT se fait-il que ce soit la toute première édition française de ce bouquin, paru aux US en 1954 ???
Je m'interroge. Y a t-il eu un complot pour faire de Tolkien le "père" de la fantasy ? Non parce que c'est pas parce que ce livre ne fait pas 1000 pages qu'il n'est pas épique, et énorme. La différence, c'est qu'ici, il n'a pas inventé la mythologie, ni le monde ni les langues derrière. Mais à part cela, c'est de la grande Fantasy.
Y a t-il eu un complot genre "oulala ça c'est bien trop dark pour être publié en France" ?
Une interdiction tacite parce que l'auteur y met en scène de plein de choses réprouvées par la morale ? Sans doute, ça doit être ça...
Mais il s'avère pourtant que Poul Anderson est un auteur grandiose. Et je ne connais absolument rien de lui, ce que me navre d'autant plus que j'ai un énorme coup de coeur pour cette "épée brisée"...

Le style d'écriture sonne comme un roman du moyen-âge au ton moderne mais poétique, c'est curieux (et difficile à expliquer quand on n'est pas féru d'analyses de textes, arf !) pendant les premières pages, mais si magnifiquement exécuté qu'on s'habitue sans problème, et la traduction de J.D Brèque juste parfaite.
Les descriptions sont brèves mais intenses, poétiques et les envolées lyriques sont magnifiques. le livre n'est pourtant pas si "vieillot" dans sa forme car il y a de nombreux dialogues.
L'action est omniprésente, les batailles épiques, des traversées de tempêtes en Drakkars, de la magie, des trolls, des elfes et autres sidhes avec des hommes au milieu...
C'est un drame mythique, des destinées brisées par une malédiction et des dieux sournois, une épopée fabuleuse au temps des vikings, d'Odin, des Ases, des Nornes, des divinités celtiques et c'est juste énorme !
Les personnages ont des dimensions "divines" ou héroïques. Très franchement, je ne m'y suis pas vraiment attachée, et c'est curieux du coup que j'ai tant aimé ce livre. C'est la dimension épopée, ça me fait un peu penser à L'Iliade et l'Odyssée, on ne s'attache pas vraiment non plus aux personnages, mais ce sont leurs aventures qui sont grandioses. C'est pareil ici.


Le tout en à peine 300 pages d'une densité remarquable ! Et je pense même que je le relirai d'ici un an ou deux (Ce qui, vous le savez, est exceptionnel)...  
Un gros coup de coeur pour cette fin d'année, un beau cadeau de Noël avant Noël, merci à Babelio et aux éditions le Belial pour cette découverte.
Je vais de ce pas me pencher sur les autres romans de Poul Anderson...  
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