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sur 360 notes
Hard science et roman d'amour

Avant tout autre chose, il est important de comprendre que le roman a été écrit en 1970 et traduit 40 ans plus tard en France. A l'époque il a été finaliste du prix Hugo (remporté à l'époque par l'anneau monde de Niven).

La terre est pratiquement pacifiée. le système solaire colonisé et déjà deux expéditions interstellaires ont été réalisées avec succès. Une nouvelle expédition vers la troisième planète de Beta Virginis, potentiellement habitable (comme l'indique une sonde précédente), située à 32 années-lumière, doit être réalisée à bord du Léonora Christana, un vaisseau trans-stellaire (mais non supraluminique). 25 hommes et 25 femmes passeront 10 ans subjectifs pour parcourir cette distance. Mais un incident de parcours les empêche de décélérer et l'accélération constante qui va les rapprocher de plus en plus de la vitesse de la lumière va avoir pour conséquence d'augmenter exponentiellement la différence entre temps « réel » et temps subjectif au point que des centaines voire des milliers d'années pourraient les séparer d'une nouvelle destination qui reste à définir.

James Blish a défini ce roman comme récit de sf ultime. Waouh... Oh, calme. Probablement en référence à un détail du scenario (ne spoilons pas), mais remettons à sa place cette oeuvre, certes agréable, mais mineure dans l'histoire de la sf.
Comme beaucoup de parallèles ont déjà été faits avec d'autres romans, j'irais du mien en citant Starborne de Silverberg, que tout admirateur de Tau zéro devrait apprécier.

On parle de Hard Science. Oui, tout est scientifiquement plausible (à part le happy end, mais les fins réalistes où tout le monde meure, ce n'est pas très vendeur, encore moins en 70). Oui, une post-face de l'astrophysicien M. Lehoucq nous valide scientifiquement la quasi totalité des théories, techniques et hypothèses mais la lecture en reste très accessible. Encore une fois, nul besoin d'avoir la compétence et le QI de Stephen Hawkin pour apprécier. Baxter, Bear, Robinson sont bien plus dur d'accès. Tiens, volontairement polémique (pour toi Denis) j'irais même jusqu'à Andy Weir et Seul sur Mars.
Après à mon niveau, peu importe que cela soit vrai ou pas, ce qui compte c'est que cela ait l'air vrai et j'ai réellement apprécié cette lecture « hard-science ».

Parlons maintenant de l'homme et des rapports humains. 50 hommes et femmes pour coloniser une planète (c'est une hypothèse du scénario). Juste, tout juste pour la diversité génétique (500 étant la valeur refuge, 150 pour une viabilité à 2000 ans) (on se rappellera pour ceux qui l'ont lu, de Dark Eden de Beckett et des ravages de la consanguinité). Sans compter les 1 à 10% d'homosexuels (selon les sources). La sélection des astronautes n'en a pas fait état, mais en même temps en 1970 c'était tabou, et être homosexuel n'empêche pas de concevoir des enfants. On a même un scientifique misogyne voire misanthrope.
1970 encore : Les femmes sont vues comme des pies bavardes (quelque soit leur niveau scientifique) qui ne pensent qu'à coucher, se mettre en couple et enfanter. Mais en même temps est-ce que cela a réellement changé ? ( Aïe pas sur la tête).
Le gendarme du vaisseau est au summum de sa caricature et aurait bien mieux convenu pour un livre d'action militaire plus primaire.
Pour des hommes et femmes spécialement sélectionnés, ils se laissent vite aller au désespoir.
Mais malgré tout cela, j'ai apprécié l'histoire humaine qui nous a été contée, la volonté féroce de survie.

Fluidité de lecture, on en ressort un peu plus instruit, rapports humain malgré tout agréables à suivre.
Second clin d'oeil à Denis, la théorie de l'engagement a failli me faire mettre trois étoiles après rédaction de la critique. Mais non, je résiste. Quatre étoiles.
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L'un des voyages les plus étonnants qu'il m'ait été donné de faire.

L'histoire est simple : un vaisseau spatial en constante accélération transporte des colons vers leur nouvelle planète. Quelque chose se détraque et voilà qu'il devient impossible de décélérer, à moins de se trouver dans des conditions extérieures de vide extrême. Les colons sont ainsi embarqués dans un voyage qui les mènera aux limites de l'espace et du temps.

Un vaisseau qui accélère sans cesse, se rapprochant asymptotiquement de la vitesse de la lumière qui lui permet, grâce aux effets relativistes, de franchir des distances inconcevables dans un temps propre du vaisseau inférieur à la durée d'une vie humaine ; la première chose que je me suis dit c'est : « Bon sang ! J'ai déjà lu ça dans LE bouquin de vulgarisation scientifique le plus important de ma vie, Cosmos de Carl Sagan ».
Le roman de Poul Anderson manque-t-il donc d'originalité ? Que nenni ! La relativité joue des tours ici aussi, car si ce livre arrive en France en 2012, Anderson l'a écrit en 1970, soit bien avant que Carl Sagan n'attaque son propre ouvrage. Peut-être même Sagan a-t-il lu Anderson…

Ce roman, qui peut aisément être taxé de « hard science », ne s'éloigne jamais du physiquement correct ou plausible (la longue postface de l'astrophysicien Roland Lehoucq tamponne d'ailleurs les descriptions du roman à 95%). Ce faisant, il met en musique les merveilles à jamais déroutantes pour l'esprit humain que sont les effets de la Relativité lorsqu'on approche la vitesse de la lumière. La vision que l'on a alors de l'univers depuis le vaisseau se renouvelle : aberration des étoiles qui se regroupent vers l'avant, effet Doppler qui teinte les étoiles de bleu à la proue et rouge à la poupe puis les fait disparaître quand leur rayonnement se déplace hors du domaine visible. Plus près de la vitesse de la lumière, le temps extérieur « coule si vite » qu'il devient possible de voir les galaxies s'effriter, de voir l'Univers vieillir. Dingue ! Dingue !! DINGUE !!!

Je vais vous dire une chose : ces descriptions montrent à quel point l'univers réel est beaucoup plus surprenant et inventif que ce que nous pouvons imaginer. La plupart des romans ou films de SF utilisent des artifices pour maintenir l'univers dans un cadre « humain », dans un système d'unité de temps et de lieu proche de celui du théâtre classique. Hyper-espace, trous de ver, colifichets que tout cela ! Bon sang, n'est-il pas plus jouissif d'imaginer voyager dans l'espace et revenir âgé d'un an de plus alors que vos arrière-petits-enfants sont morts depuis mille ans ? Moi ça me fait sauter en l'air.

Pourquoi n'ai-je pas mis la note maximum alors ? Eh bien le vaisseau transporte des humains. Et le roman conte aussi la façon dont ils vont s'efforcer de ne pas déprimer devant leur sort, de garder la tête froide, s'effondrant parfois avant de se relever. Cette partie bien humaine manque de chaleur. On la sent presque artificielle. Parfois elle sombre dans le roman d'amour pour midinette. Je n'ai pas pu me débarrasser de cette impression de superficialité.
Un bon point pourtant : l'intégration d'éléments de culture et légendes scandinaves dont l'auteur est si friand. Il est intéressant de voir ce qu'il fait de la Suède au XXIIIème siècle.

J'ai très peu lu Poul Anderson dans ma vie. Ce roman me rappelle à l'ordre. Il va falloir remédier à cet état de fait.
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Ayant à coeur de découvrir (enfin) Poul Anderson, j'ai sombré dans la facilité en optant pour son roman le plus célèbre. Et j'avoue que mon impression globale est quelque peu mitigée, et cela malgré un beau et poétique final.

Heureusement, et j'insiste sur le "heureusement", ce roman est très court car sinon je me serai vu contraint de l'achever en switchant sur le fameux mode de lecture ultrasonique, plus communément surnommé "en diagonal". Et je me suis fait ce terrible constat, c'est que je ne suis sûrement pas fait pour du hard science. Bon Dieu, que tous ces détails et explications scientifiques, physiques, astro... (et toutes les spécialités pouvant être associées au voyage interstellaire) m'ont profondément ennuyé. Alors oui, bien évidemment il faut quelques explications, rendre l'histoire plausible et réaliste afin qu'on puisse entrer dedans à force d'y croire, mais consacrer pratiquement une page sur trois à cela, c'est beaucoup trop pour moi. Et que dire du peu d'intrigue à bord du vaisseau. Je n'ai jamais pu m'empêcher de faire la comparaison et le parallèle avec Destination Ténèbres, autre huis clos du même type. Et là où Robinson parvient à nous tenir en haleine, nous émouvoir, en nous offrant une merveilleuse fresque à bord d'un fantastique engin spatial, Poul Anderson se contente de nous livrer simplement les différentes phases d'adaptation des divers corps de métier par rapport à l'évolution de leur course à travers l'espace en fonction de ce fameux tau. Mais il n'oublie surtout pas de nous agrémenter le tout d'histoires de couples qui se font et se défont, et aussi quelques évocations des diverses célébrations religieuses ou purement traditionnelles qu'ils organisent à bord de temps à autre.

Après, tout n'est pas à jeter, le thème de fond, l'intrigue de base ainsi que le dénouement final donnent véritablement le tournis. Il faut faire des sacrés efforts pour tenter d'appréhender ne serait-ce qu'une infime portion des perspectives et proportions monumentales décrites ici. Et aussi mention spéciale à l'unique personnage possédant du relief dans l'histoire, et du coup auquel on finit par s'attacher quand même un petit peu : ce bon vieux gendarme !
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« Puis les mâchoires de l'univers s'étaient refermées. »
Quel impressionnant voyage ai-je fait !
Enfermée dans un vaisseau à des années lumières d'une Terre qui n'est plus. Je flotte en apesanteur en compagnie de mes semblables dans le froid et le noir de l'espace, pour combien de temps encore ? si cette notion a toujours un sens.. La vitesse de la lumière nous emporte aux confins de nous mêmes. Nous sommes cinquante, combien serons-nous dans un an, dans une année-lumière, dans une révolution ? Dans une multitude de galaxies ? Notre vaisseau et nos âmes arriveront-ils à tenir le cap hors du temps ? Même les plus forts d'entre nous commencent à éprouver de la peine à nous maintenir droit au cap. Sauf un. Un roi sans couronne.
Un roman qui mêle science et aventures humaines pour un voyage inoubliable dans l'au-delà de Poul Anderson. Un petit bijou.
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Tau zéro , fait partie des ouvrages de Poul Anderson qui tiennent toujours très sérieusement la route .

L'idée de frontière et de vol spatial au long court soutiennent ce roman qui n'a pas spectaculairement vieilli ( perso je l'ai lu en anglais je précise ) .
En fait le temps qui passe lui a plutôt conféré une patine « jeunesse « . Encore que à mon humble avis cela fait une lecture adulte tout à fait honnête , franchement .

Le pitch : cinquante personnes lancées dans l'infini , dans un vaisseau qui suite à une avarie , ne peut décélérer , et cela ne va pas vraiment détendre l'atmosphère à bord tout en ouvrant des perspectives aussi fabuleuses que angoissantes .
Pas mal de hard science et c'est peu de le dire , pour apprécier ce roman il faut donc incontestablement , posséder une fibre empathique pour cette branche de la science-fiction ( nettement ) et pour le space opera orthodoxe solidement rationnel .

Cette donne de hard science porte principalement sur les constantes astrophysiques , notamment celles en rapport avec l'espace-temps ( normal dans un vaisseau spatial qui accélère ) .

Les personnages et le contexte général sont suffisamment convaincants, pour que l'on adhère globalement à cette fiction .

Concernant les rapports humains au sein de l'équipage , je dirais que le temps a passé et que voilà , le temps a passé ...
Cela peut-être gênant pour certains , mais ce n'est pas rédhibitoire et les impétueux et fougueux amateurs de science-fiction au sang bouillonnant , devront bien , un jour admettre , le temps passant , et bien : que la science-fiction comme le « Main Stream « , possède ses classiques , tout simplement .
D'ailleurs bloquer sur « l'ancien « les éloigneraient et les priveraient , de somptueux textes superbement écris aux propositions toujours valides .

En tout cas , sur le fond scientifique , Tau zéro tient toujours bien la route .
Cette prose affiche quelque chose de scrupuleux qui au-delà de la crédibilité , fonctionne un peu comme un mantra qui fait que le contexte , pénètre le lecteur de manière insidieuse , avec une forme d'insistance assez volontaire et entreprenante .

Encore une fiction plaisante , sur le fameux paradoxe de Langevin , et voilà , c'est variation sur un thème et « la nave va « ( c'est le cas de le dire ! ) !

Pour le lecteur , c'est une fenêtre sur un futur lointain qui s'ouvre, et pour l'équipage aussi , et ça le pousse à dysfonctionner comme cela contraindra ces gens , à voir leur univers perdre du sens , tout en étant eux-mêmes , les témoins d'un lointain futur ...

Une bonne lecture de science-fiction classique , rationnelle , et orthodoxe .

Il va sans dire que si vous appréciez les récits où les étoiles sont personnifiées sur un mode anthropomorphique , au point de venir se curer les ongles des pieds , dans votre salon ...
Bon , alors , disons que ce n'est pas Taux zéro qu'il vous faut ...
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Ce petit bijou de la SF au titre si alléchant aborde le sous-genre arche stellaire appartenant au genre space opera. Ce genre est l'un de mes préférés en matière de SF, dont il représente à mon avis la quintessence. Et quand il est de plus estampillé « hard SF », en référence aux sciences dites « dures », on peut s'attendre à des développements technologiques et scientifiques assez pointus. Les sciences dites « molles » comme la psychologie sociale, l'étude des comportements, entre autres, ne sont pour autant pas oubliées dans le récit, comme vous allez pouvoir le découvrir si toutefois vous me lisez jusqu'au bout. Cependant, la science ici serait donc plutôt hard. Démonstration.

Le facteur tau en question (la lettre grecque τ) possède une limite asymptotique que l'on ne peut scientifiquement atteindre, mais dont le concept est omniprésent dans le récit. Tau étant égal à √(1-v2/c2), il tend vers zéro lorsque la vitesse v s'approche de c, l'infranchissable vitesse de la lumière dans le vide. Son inverse, plus connu dans les équations relativistes sous le nom de facteur de Lorentz, est lui désigné par la lettre grecque gamma : γ = 1/τ = 1/√(1-v2/c2). Si v tend vers c, τ tendra vers zéro et γ tendra vers l'infini et au-delàààààààà… de quoi faire un sacré buzz !

Si par malheur vous vous approchez de cette limite, il pourrait vous en cuire car vous subirez alors la contraction des longueurs et le ralentissement du temps (observés seulement par ceux qui restent sur le plancher des vaches). Et c'est justement ce qui arrive aux protagonistes de cette histoire, qui en embarquant pour une croisière stellaire et en diminuant drastiquement leur facteur tau, voient à l'inverse leur monde d'origine disparaître dans l'accélération vertigineuse du temps terrestre, rendant ainsi caduc tout espoir de retour.

Voilà pour les principes sous-jacents de cette hard SF, reconstituant fidèlement dans son scénario les effets relativistes prévus par Einstein. le récit de Poul Anderson est émaillé de références aux calculs relativistes et de points de situation, rappelés en voix off sans jamais être trop pesants, permettant de mesurer la distance parcourue, le temps écoulé, la vitesse atteinte, etc. au cours du voyage stellaire.

Le pitch est assez simple : cinquante hommes et femmes respectant parfaitement la parité embarquent à bord du Leonora Christina pour un voyage d'exploration spatiale qui doit durer 32 années et atteindre l'une des exoplanètes les plus prometteuses du système Beta Virginis. Cette étoile a été utilisée pour valider la théorie de la relativité générale en 1922, clic, clic (clin d'oeil appuyé de Poul). Mais des ennuis techniques (dont je ne spoilerai pas le contenu ici) entraînent quelques fâcheuses complications et tout ne va évidemment pas se passer comme prévu. Et même, disons que l'on va s'écarter bien loin du prévu, sortir largement des sentiers battus et prendre quelques libertés avec les itinéraires bis de bison futé de la manière la plus extrémiste qui soit.

Les personnages embarqués sont nombreux mais suffisamment creusés pour présenter un panel de personnalités contrastées et attachantes ; les intrigues se nouent et se dénouent rapidement ; les situations de crises se gèrent sans être répétitives, faisant ressortir les individualités, transparaître les stratégies personnelles, les conflits amoureux et les luttes de pouvoir. L'étude des comportements sociaux d'une communauté d'humains mijotant en vase clos est subtilement développée et même théorisée par le personnage principal, Charles Reymont, le gendarme du bord, formé pour maintenir l'ordre et garantir la cohésion du groupe. Charles Reymont, personnage central par ailleurs pas toujours très sympathique, mais sachant dans tous les cas de figure conserver son sang-froid, deviendra peu à peu l'homme-clé indispensable pour toute prise de décision concernant la survie du vaisseau.

On retrouve le thème de l'arche stellaire dans d'incontournables standards de la SF anglo-saxonne. On peut citer à titre d'exemples "Croisière sans escale" de Brian W. Aldiss, "Les orphelins du ciel" de Robert A. Heinlein, ou encore "Pour une autre terre" d'Alfred E. Van Vogt.

Pour ma part, je rapprocherais "Tau zéro" de "Pour une autre terre", qui décrit également et avec brio (mais de façon moins scientifique) les effets relativistes sur un vaisseau qui parvient contre toute attente à revenir sur Terre au terme d'un long périple, dans une hallucinante scène superposant des réalités « transformées » (au sens des transformations de Lorentz). Convenons que Van Vogt parvient à faire reculer les frontières de l'imaginaire romanesque, en faisant fi de la crédibilité scientifique, en franchissant allègrement la vitesse de la lumière, là où Poul Anderson ancre son récit dans une orthodoxie scientifique rigoureuse, au risque de brider son imaginaire fictionnel (car même s'il pousse assez loin le bouchon, c'est sans réels effets de surprise et toujours dans la même direction).

Qu'à cela ne tienne, Tau zéro reste un magnifique exemple de space opera mâtiné de hard SF, équilibrant parfaitement la toile de fond scientifique et la comédie humaine qui se joue au premier plan, en huis-clos, servie par des acteurs attachants qui parviennent à éviter les stéréotypes.

Ce roman, sorti en 1970 aux Etats-Unis, n'a pas pris une seule ride et était cité par Poul Anderson lui-même comme étant l'un de ses cinq meilleurs romans. Il aura pourtant fallu attendre quarante ans avant de le voir traduit et publié en France. Consternation ! Nous sommes bien en face d'un cas d'école. Tau zéro avait-il été jugé trop « hard science » à l'époque ?

Les éditions le Bélial rattrapent le coup et, afin de mieux nous faire comprendre les éléments scientifiques du récit, nous offrent en prime quelques bonus collector de très bonne facture : un avant-propos de Jean-Daniel Brèque, une postface de Roland Lehoucq (par ailleurs auteur de "La SF sous les feux de la science" qui reprend quelques idées de cette postface ou inversement). Roland Lehoucq ne se contente pas d'éclairer pour nous le contexte scientifique de sa plume limpide et vulgarisatrice, il entreprend de refaire tous les calculs relativistes à partir des éléments glanés dans le récit et ne laisse rien échapper (il pointe au passage les erreurs de Poul Anderson !)
Un grand merci à Babelio et aux éditions le Bélial pour cette opération Masse critique, qui, on l'aura compris, était de très grande qualité.
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Tau zéro c'est l'incroyable histoire des membres de l'équipage du Leonora Chrisitina en route vers Beta Virginis. L'aventure humaine des ces 50 « naufragés de l'espace et du temps » m'a ravie. En le lisant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au livre de Bernard Werber intitulé le papillon des étoiles. Sans faire de comparaison (je l'ai lu il y a trop longtemps pour me lancer dans l'exercice) j'ai trouvé l'histoire de Poul Anderson beaucoup plus crédible. Dans le livre de Werber j'avais surtout été déçue par la fin, ce qui n'a pas été le cas ici. C'est vraiment un bouquin qui vaut le détour.

En ce qui concerne les explications scientifiques... je suis persuadée qu'en les lisant je devais avoir la même expression sur le visage que Jack O'Neill quand il écoute Samantha Carter s'emballer sur ses « délires astrophysiques » ^_^ Ce n'était pas hors de propos, loin de là, mais moi et la physique (ou l'astrophysique) ça fait deux. J'ai compris où il voulait en venir sans trop comprendre... Néanmoins, cela donne un petit cachet d'authenticité. On s'y croirait.

En parlant de Stargate, Tau zéro m'a aussi fait penser à l'épisode « Le temps d'une vie » (saison 10, épisode 20). C'est celui où l'équipe est coincée dans un vaisseau prisonnier d'un champ de dilatation temporel.

En conclusion : un très bon moment de lecture.


Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin
Lien : https://poulanderson.blog4ev..
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C'est aux côtés de mes copilotes, Nadou et Crasynath, j'embarque à bâbord, dans le vaisseau de Leonora Christina. On retarde un peu notre décollage, car Srafina nous rejoint sous peu. Combien de fois, je me suis esquivée et voilà c'est l'heure d'embarquer et de quitter la terre.



Émerveillé, Désorienté, Horrifié

Je découvre une deuxième fois, la plume de Poul Anderson. Je garde un bon souvenir de mon premier livre «L'épée brisée», mais avec celui-ci, ce que je ressens est très différent. Je peux même dire, que je le considère, comme un coup de coeur. Je suis en fait, vraiment surprise, je me laisse complètement subjuguer par sa force d'écriture, par son côté poésie et par ses détails si exacts, qu'on si croit vraiment, à bâbord. C'est incroyable, je me laisse entraîner malgré moi, en étant passagère dans le vaisseau et je vogue dans le firmament, près des étoiles, ainsi que des galaxies lointaines.



Je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre, une chance qu'Ingrid est là pour nous guider et que Raymont, sait bien nous diriger, dans le vaisseau. Il est comme un loup qui veille sur sa meute. Comme il dit : «Il faut qu'on adopte la bonne attitude, si on veut survivre, dans un groupe ainsi que dans un espace très restreint.» Tu perçois vraiment l'instinct, la complicité et l'entraide qui se font, entre petits groupes.



C'est tout un voyage, qu'on effectue, à travers le vaisseau Leonora Christina. Tu fais également connaissance, avec d'autres personnages. Tu es aussitôt peu familier, à l'aspect technique et tu ne cesses de découvrir, d'autres termes du vaisseau. Tu admires vraiment le travail, qui est fait, derrière cette histoire, et Poul Anderson y maitrise vraiment bien ses thèmes. Tu te sens aussitôt prisonnière, toi aussi dans cet huis-clos, et tu t'imagines très bien vivre le vertige, le déséquilibre et la pesanteur, qu'on ressent tout le long de la trajectoire.



Je constate, qu'à force d'échanger, avec mes amies, que je ne décolle plus de ma lecture. Je suis vraiment très captivée, je ne me lasse pas, d'être à bâbord. Poul Anderson possède le don de te persuader d'y croire, de te faire imaginer les pires scénarios et surtout de te faire rêver. Il t'amène vraiment là, où tu ne penses vraiment pas aller. Tu es vraiment submergé par plusieurs émotions et tu passes souvent par l'espoir, le désespoir et l'espoir. Tu conçois toi aussi que tu es infiniment tout petit, parmi la grandeur de la voie lactée. Tu distingues ainsi dans l'air, que la tension est à la fois très fragile, malsaine et tendue. Il ne faut pas grand-chose, pour créer un climat de peur, de crainte et d'incertitude.



Pour conclure, c'est une lecture qui se lit vraiment bien, je ne remarque pas de temps mort et l'aspect technique, n'enlève rien à ta lecture, que tu t'y connaisses ou pas. Lorsque je termine mon livre, j'ai une peine immense de quitter cet univers et mes personnages, qui y habitent et surtout de débarquer du vaisseau Leonara Christina. C'est vrai que le personnage Raymont, est très spécial à mes yeux. Je suis très conquise.
Avant de juger un livre, je crois qu'il faut le lire n'est-ce pas ? Je remercie mes amies de filles, elles ont voulu à tout prix, que j'embarque à bord de l'aventure, et je suis très satisfaite de mon voyage. Suis-je un fantôme ou une survivante ? C'est une très belle découverte et c'est un beau livre de la science-fiction.
Encore une fois, la lecture commune crée des liens et des beaux échanges, en voilà encore une belle preuve. Je remercie aussi mes copilotes Nadou, Craynath, Srafina, ainsi que mes amis qui partagent avec nous, autour du livre Je salue également Relax, qui me motive et il me dit, dans ses propos, que le livre vaut la peine d'être lu et pour cela, il avait entièrement raison.

Challenge une année avec… Ursula le Guin et Poul Anderson

Siabelle
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Tau Zéro c'est quoi ? Voilà la question que je me suis posé en voyant le titre, intriguant tout de même, et bien c'est une unité de mesure de la vitesse de déplacement du vaisseau, à partir de là on comprend le sujet du livre car il est là en réalité (bien plus que le voyage lui même).

Je peux dire que ce livre me partage sur deux points, autant les personnages n'ont pas vraiment bien vieillis et ne nous soutirent que peu d'intérêt (voir même certains ont tendance a être repoussants tant dans l'attitude que le caractère, dont le personnage principal fait partie), autant la partie scientifique est excellente (bien-sûr il faut aimer les sciences).

L'écriture en elle même est bonne, j'ai réussi à comprendre la plupart des explications scientifiques (en gros quoi car des fois c'est un peu haut perché et il faut vraiment être calé), c'est intéressant, avec un final que je classifierai de "épique".

Pour conclure, c'est un roman destiné aux amoureux de l'espace, du temps et de la relativité, mais qui n'a pas véritablement d'autres arguments que la science.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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« Espace, frontière de l'infini, vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et au mépris du danger avancer vers l'inconnu... »
Tout au long de ma lecture de Tau Zero, j'ai eu une petite voix qui me récitait régulièrement – sur fond musical - ces phrases du générique de Star Trek ( je parle des séries bien sûr) …Donc il me paraissait tout à fait approprié de la citer en début de critique.
Oui, cette plongée au fin fond de l'univers avec Tau Zéro de Poul Anderson m'a permis d'apprécier pleinement son talent. J'avais eu une lecture (et un avis) mitigé de « La patrouille du temps », aussi j'avoue que je suis ravie d'avoir fait cette lecture et surtout d'y avoir éprouvé autant de plaisir.
Avant de continuer plus loin, je me dois de remercier mes chères copilotes Siabelle et Nadou. En effet, sans elles, je n'aurais surement pas embarqué pour un tel voyage.
Et quel voyage, j'en ressors encore toute ébouriffée !!
Partir en mission, avec pour objectif de coloniser une nouvelle planète, il faut, selon mes critères, avoir une sacré dose de courage. C'est donc le profil qu'ont la cinquantaine de volontaires qui embarquent sur le Leonora Christina . Tous des scientifiques fort qualifiés dans leur domaine, ils vont cependant devoir affronter l'inconnu quand un incident va changer le cours de leur destin.
Je ne rentrerais pas dans les détails de cette histoire qui mérite avant tout d'être lue plutôt que racontée, mais je vais juste m'attarder sur certains éléments qui m'ont marquée tout au long de ma lecture.
Des personnages centraux, un particulièrement a retenu toute mon attention : Reymont, qui embarque à bord de ce vaisseau avec une fonction un peu atypique par rapport au profil des autres passagers. En effet, Reymont va être le « gendarme » du vaisseau spatial, mais quand les choses vont commencer à s'accélérer, il sera bien plus que cela. J'ai beaucoup apprécié ce personnage qui va se révéler aux yeux de ses congénères et aussi du lecteur (et de la lectrice)
Les descriptions de l'espace, du cosmos, des galaxies et tout et tout sont absolument incroyablement réalistes. Poul Anderson m'a vraiment impressionnée par le réalisme de son écriture. le dernier tiers du livre est d'ailleurs formidable de ce coté-là.
Les éléments techniques, qui font l'originalité de ce roman, sont impressionnants, mais à ma grande honte, j'ai vraiment du m'accrocher par moments pour tout comprendre…Mais cela n'a en rien gêné ma compréhension ni gâché le plaisir de ma lecture…
En conclusion, je remercierai encore une fois mes copilotes, avec qui ce voyage fut plus que sympathique !!
Merci Siabelle, Nadou et Srafina .

Challenge Ursula le Guin / Poul Anderson





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