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3,88

sur 360 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Hard science et roman d'amour

Avant tout autre chose, il est important de comprendre que le roman a été écrit en 1970 et traduit 40 ans plus tard en France. A l'époque il a été finaliste du prix Hugo (remporté à l'époque par l'anneau monde de Niven).

La terre est pratiquement pacifiée. le système solaire colonisé et déjà deux expéditions interstellaires ont été réalisées avec succès. Une nouvelle expédition vers la troisième planète de Beta Virginis, potentiellement habitable (comme l'indique une sonde précédente), située à 32 années-lumière, doit être réalisée à bord du Léonora Christana, un vaisseau trans-stellaire (mais non supraluminique). 25 hommes et 25 femmes passeront 10 ans subjectifs pour parcourir cette distance. Mais un incident de parcours les empêche de décélérer et l'accélération constante qui va les rapprocher de plus en plus de la vitesse de la lumière va avoir pour conséquence d'augmenter exponentiellement la différence entre temps « réel » et temps subjectif au point que des centaines voire des milliers d'années pourraient les séparer d'une nouvelle destination qui reste à définir.

James Blish a défini ce roman comme récit de sf ultime. Waouh... Oh, calme. Probablement en référence à un détail du scenario (ne spoilons pas), mais remettons à sa place cette oeuvre, certes agréable, mais mineure dans l'histoire de la sf.
Comme beaucoup de parallèles ont déjà été faits avec d'autres romans, j'irais du mien en citant Starborne de Silverberg, que tout admirateur de Tau zéro devrait apprécier.

On parle de Hard Science. Oui, tout est scientifiquement plausible (à part le happy end, mais les fins réalistes où tout le monde meure, ce n'est pas très vendeur, encore moins en 70). Oui, une post-face de l'astrophysicien M. Lehoucq nous valide scientifiquement la quasi totalité des théories, techniques et hypothèses mais la lecture en reste très accessible. Encore une fois, nul besoin d'avoir la compétence et le QI de Stephen Hawkin pour apprécier. Baxter, Bear, Robinson sont bien plus dur d'accès. Tiens, volontairement polémique (pour toi Denis) j'irais même jusqu'à Andy Weir et Seul sur Mars.
Après à mon niveau, peu importe que cela soit vrai ou pas, ce qui compte c'est que cela ait l'air vrai et j'ai réellement apprécié cette lecture « hard-science ».

Parlons maintenant de l'homme et des rapports humains. 50 hommes et femmes pour coloniser une planète (c'est une hypothèse du scénario). Juste, tout juste pour la diversité génétique (500 étant la valeur refuge, 150 pour une viabilité à 2000 ans) (on se rappellera pour ceux qui l'ont lu, de Dark Eden de Beckett et des ravages de la consanguinité). Sans compter les 1 à 10% d'homosexuels (selon les sources). La sélection des astronautes n'en a pas fait état, mais en même temps en 1970 c'était tabou, et être homosexuel n'empêche pas de concevoir des enfants. On a même un scientifique misogyne voire misanthrope.
1970 encore : Les femmes sont vues comme des pies bavardes (quelque soit leur niveau scientifique) qui ne pensent qu'à coucher, se mettre en couple et enfanter. Mais en même temps est-ce que cela a réellement changé ? ( Aïe pas sur la tête).
Le gendarme du vaisseau est au summum de sa caricature et aurait bien mieux convenu pour un livre d'action militaire plus primaire.
Pour des hommes et femmes spécialement sélectionnés, ils se laissent vite aller au désespoir.
Mais malgré tout cela, j'ai apprécié l'histoire humaine qui nous a été contée, la volonté féroce de survie.

Fluidité de lecture, on en ressort un peu plus instruit, rapports humain malgré tout agréables à suivre.
Second clin d'oeil à Denis, la théorie de l'engagement a failli me faire mettre trois étoiles après rédaction de la critique. Mais non, je résiste. Quatre étoiles.
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L'un des voyages les plus étonnants qu'il m'ait été donné de faire.

L'histoire est simple : un vaisseau spatial en constante accélération transporte des colons vers leur nouvelle planète. Quelque chose se détraque et voilà qu'il devient impossible de décélérer, à moins de se trouver dans des conditions extérieures de vide extrême. Les colons sont ainsi embarqués dans un voyage qui les mènera aux limites de l'espace et du temps.

Un vaisseau qui accélère sans cesse, se rapprochant asymptotiquement de la vitesse de la lumière qui lui permet, grâce aux effets relativistes, de franchir des distances inconcevables dans un temps propre du vaisseau inférieur à la durée d'une vie humaine ; la première chose que je me suis dit c'est : « Bon sang ! J'ai déjà lu ça dans LE bouquin de vulgarisation scientifique le plus important de ma vie, Cosmos de Carl Sagan ».
Le roman de Poul Anderson manque-t-il donc d'originalité ? Que nenni ! La relativité joue des tours ici aussi, car si ce livre arrive en France en 2012, Anderson l'a écrit en 1970, soit bien avant que Carl Sagan n'attaque son propre ouvrage. Peut-être même Sagan a-t-il lu Anderson…

Ce roman, qui peut aisément être taxé de « hard science », ne s'éloigne jamais du physiquement correct ou plausible (la longue postface de l'astrophysicien Roland Lehoucq tamponne d'ailleurs les descriptions du roman à 95%). Ce faisant, il met en musique les merveilles à jamais déroutantes pour l'esprit humain que sont les effets de la Relativité lorsqu'on approche la vitesse de la lumière. La vision que l'on a alors de l'univers depuis le vaisseau se renouvelle : aberration des étoiles qui se regroupent vers l'avant, effet Doppler qui teinte les étoiles de bleu à la proue et rouge à la poupe puis les fait disparaître quand leur rayonnement se déplace hors du domaine visible. Plus près de la vitesse de la lumière, le temps extérieur « coule si vite » qu'il devient possible de voir les galaxies s'effriter, de voir l'Univers vieillir. Dingue ! Dingue !! DINGUE !!!

Je vais vous dire une chose : ces descriptions montrent à quel point l'univers réel est beaucoup plus surprenant et inventif que ce que nous pouvons imaginer. La plupart des romans ou films de SF utilisent des artifices pour maintenir l'univers dans un cadre « humain », dans un système d'unité de temps et de lieu proche de celui du théâtre classique. Hyper-espace, trous de ver, colifichets que tout cela ! Bon sang, n'est-il pas plus jouissif d'imaginer voyager dans l'espace et revenir âgé d'un an de plus alors que vos arrière-petits-enfants sont morts depuis mille ans ? Moi ça me fait sauter en l'air.

Pourquoi n'ai-je pas mis la note maximum alors ? Eh bien le vaisseau transporte des humains. Et le roman conte aussi la façon dont ils vont s'efforcer de ne pas déprimer devant leur sort, de garder la tête froide, s'effondrant parfois avant de se relever. Cette partie bien humaine manque de chaleur. On la sent presque artificielle. Parfois elle sombre dans le roman d'amour pour midinette. Je n'ai pas pu me débarrasser de cette impression de superficialité.
Un bon point pourtant : l'intégration d'éléments de culture et légendes scandinaves dont l'auteur est si friand. Il est intéressant de voir ce qu'il fait de la Suède au XXIIIème siècle.

J'ai très peu lu Poul Anderson dans ma vie. Ce roman me rappelle à l'ordre. Il va falloir remédier à cet état de fait.
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Tau zéro , fait partie des ouvrages de Poul Anderson qui tiennent toujours très sérieusement la route .

L'idée de frontière et de vol spatial au long court soutiennent ce roman qui n'a pas spectaculairement vieilli ( perso je l'ai lu en anglais je précise ) .
En fait le temps qui passe lui a plutôt conféré une patine « jeunesse « . Encore que à mon humble avis cela fait une lecture adulte tout à fait honnête , franchement .

Le pitch : cinquante personnes lancées dans l'infini , dans un vaisseau qui suite à une avarie , ne peut décélérer , et cela ne va pas vraiment détendre l'atmosphère à bord tout en ouvrant des perspectives aussi fabuleuses que angoissantes .
Pas mal de hard science et c'est peu de le dire , pour apprécier ce roman il faut donc incontestablement , posséder une fibre empathique pour cette branche de la science-fiction ( nettement ) et pour le space opera orthodoxe solidement rationnel .

Cette donne de hard science porte principalement sur les constantes astrophysiques , notamment celles en rapport avec l'espace-temps ( normal dans un vaisseau spatial qui accélère ) .

Les personnages et le contexte général sont suffisamment convaincants, pour que l'on adhère globalement à cette fiction .

Concernant les rapports humains au sein de l'équipage , je dirais que le temps a passé et que voilà , le temps a passé ...
Cela peut-être gênant pour certains , mais ce n'est pas rédhibitoire et les impétueux et fougueux amateurs de science-fiction au sang bouillonnant , devront bien , un jour admettre , le temps passant , et bien : que la science-fiction comme le « Main Stream « , possède ses classiques , tout simplement .
D'ailleurs bloquer sur « l'ancien « les éloigneraient et les priveraient , de somptueux textes superbement écris aux propositions toujours valides .

En tout cas , sur le fond scientifique , Tau zéro tient toujours bien la route .
Cette prose affiche quelque chose de scrupuleux qui au-delà de la crédibilité , fonctionne un peu comme un mantra qui fait que le contexte , pénètre le lecteur de manière insidieuse , avec une forme d'insistance assez volontaire et entreprenante .

Encore une fiction plaisante , sur le fameux paradoxe de Langevin , et voilà , c'est variation sur un thème et « la nave va « ( c'est le cas de le dire ! ) !

Pour le lecteur , c'est une fenêtre sur un futur lointain qui s'ouvre, et pour l'équipage aussi , et ça le pousse à dysfonctionner comme cela contraindra ces gens , à voir leur univers perdre du sens , tout en étant eux-mêmes , les témoins d'un lointain futur ...

Une bonne lecture de science-fiction classique , rationnelle , et orthodoxe .

Il va sans dire que si vous appréciez les récits où les étoiles sont personnifiées sur un mode anthropomorphique , au point de venir se curer les ongles des pieds , dans votre salon ...
Bon , alors , disons que ce n'est pas Taux zéro qu'il vous faut ...
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Tau zéro c'est l'incroyable histoire des membres de l'équipage du Leonora Chrisitina en route vers Beta Virginis. L'aventure humaine des ces 50 « naufragés de l'espace et du temps » m'a ravie. En le lisant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au livre de Bernard Werber intitulé le papillon des étoiles. Sans faire de comparaison (je l'ai lu il y a trop longtemps pour me lancer dans l'exercice) j'ai trouvé l'histoire de Poul Anderson beaucoup plus crédible. Dans le livre de Werber j'avais surtout été déçue par la fin, ce qui n'a pas été le cas ici. C'est vraiment un bouquin qui vaut le détour.

En ce qui concerne les explications scientifiques... je suis persuadée qu'en les lisant je devais avoir la même expression sur le visage que Jack O'Neill quand il écoute Samantha Carter s'emballer sur ses « délires astrophysiques » ^_^ Ce n'était pas hors de propos, loin de là, mais moi et la physique (ou l'astrophysique) ça fait deux. J'ai compris où il voulait en venir sans trop comprendre... Néanmoins, cela donne un petit cachet d'authenticité. On s'y croirait.

En parlant de Stargate, Tau zéro m'a aussi fait penser à l'épisode « Le temps d'une vie » (saison 10, épisode 20). C'est celui où l'équipe est coincée dans un vaisseau prisonnier d'un champ de dilatation temporel.

En conclusion : un très bon moment de lecture.


Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin
Lien : https://poulanderson.blog4ev..
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C'est aux côtés de mes copilotes, Nadou et Crasynath, j'embarque à bâbord, dans le vaisseau de Leonora Christina. On retarde un peu notre décollage, car Srafina nous rejoint sous peu. Combien de fois, je me suis esquivée et voilà c'est l'heure d'embarquer et de quitter la terre.



Émerveillé, Désorienté, Horrifié

Je découvre une deuxième fois, la plume de Poul Anderson. Je garde un bon souvenir de mon premier livre «L'épée brisée», mais avec celui-ci, ce que je ressens est très différent. Je peux même dire, que je le considère, comme un coup de coeur. Je suis en fait, vraiment surprise, je me laisse complètement subjuguer par sa force d'écriture, par son côté poésie et par ses détails si exacts, qu'on si croit vraiment, à bâbord. C'est incroyable, je me laisse entraîner malgré moi, en étant passagère dans le vaisseau et je vogue dans le firmament, près des étoiles, ainsi que des galaxies lointaines.



Je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre, une chance qu'Ingrid est là pour nous guider et que Raymont, sait bien nous diriger, dans le vaisseau. Il est comme un loup qui veille sur sa meute. Comme il dit : «Il faut qu'on adopte la bonne attitude, si on veut survivre, dans un groupe ainsi que dans un espace très restreint.» Tu perçois vraiment l'instinct, la complicité et l'entraide qui se font, entre petits groupes.



C'est tout un voyage, qu'on effectue, à travers le vaisseau Leonora Christina. Tu fais également connaissance, avec d'autres personnages. Tu es aussitôt peu familier, à l'aspect technique et tu ne cesses de découvrir, d'autres termes du vaisseau. Tu admires vraiment le travail, qui est fait, derrière cette histoire, et Poul Anderson y maitrise vraiment bien ses thèmes. Tu te sens aussitôt prisonnière, toi aussi dans cet huis-clos, et tu t'imagines très bien vivre le vertige, le déséquilibre et la pesanteur, qu'on ressent tout le long de la trajectoire.



Je constate, qu'à force d'échanger, avec mes amies, que je ne décolle plus de ma lecture. Je suis vraiment très captivée, je ne me lasse pas, d'être à bâbord. Poul Anderson possède le don de te persuader d'y croire, de te faire imaginer les pires scénarios et surtout de te faire rêver. Il t'amène vraiment là, où tu ne penses vraiment pas aller. Tu es vraiment submergé par plusieurs émotions et tu passes souvent par l'espoir, le désespoir et l'espoir. Tu conçois toi aussi que tu es infiniment tout petit, parmi la grandeur de la voie lactée. Tu distingues ainsi dans l'air, que la tension est à la fois très fragile, malsaine et tendue. Il ne faut pas grand-chose, pour créer un climat de peur, de crainte et d'incertitude.



Pour conclure, c'est une lecture qui se lit vraiment bien, je ne remarque pas de temps mort et l'aspect technique, n'enlève rien à ta lecture, que tu t'y connaisses ou pas. Lorsque je termine mon livre, j'ai une peine immense de quitter cet univers et mes personnages, qui y habitent et surtout de débarquer du vaisseau Leonara Christina. C'est vrai que le personnage Raymont, est très spécial à mes yeux. Je suis très conquise.
Avant de juger un livre, je crois qu'il faut le lire n'est-ce pas ? Je remercie mes amies de filles, elles ont voulu à tout prix, que j'embarque à bord de l'aventure, et je suis très satisfaite de mon voyage. Suis-je un fantôme ou une survivante ? C'est une très belle découverte et c'est un beau livre de la science-fiction.
Encore une fois, la lecture commune crée des liens et des beaux échanges, en voilà encore une belle preuve. Je remercie aussi mes copilotes Nadou, Craynath, Srafina, ainsi que mes amis qui partagent avec nous, autour du livre Je salue également Relax, qui me motive et il me dit, dans ses propos, que le livre vaut la peine d'être lu et pour cela, il avait entièrement raison.

Challenge une année avec… Ursula le Guin et Poul Anderson

Siabelle
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« Espace, frontière de l'infini, vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et au mépris du danger avancer vers l'inconnu... »
Tout au long de ma lecture de Tau Zero, j'ai eu une petite voix qui me récitait régulièrement – sur fond musical - ces phrases du générique de Star Trek ( je parle des séries bien sûr) …Donc il me paraissait tout à fait approprié de la citer en début de critique.
Oui, cette plongée au fin fond de l'univers avec Tau Zéro de Poul Anderson m'a permis d'apprécier pleinement son talent. J'avais eu une lecture (et un avis) mitigé de « La patrouille du temps », aussi j'avoue que je suis ravie d'avoir fait cette lecture et surtout d'y avoir éprouvé autant de plaisir.
Avant de continuer plus loin, je me dois de remercier mes chères copilotes Siabelle et Nadou. En effet, sans elles, je n'aurais surement pas embarqué pour un tel voyage.
Et quel voyage, j'en ressors encore toute ébouriffée !!
Partir en mission, avec pour objectif de coloniser une nouvelle planète, il faut, selon mes critères, avoir une sacré dose de courage. C'est donc le profil qu'ont la cinquantaine de volontaires qui embarquent sur le Leonora Christina . Tous des scientifiques fort qualifiés dans leur domaine, ils vont cependant devoir affronter l'inconnu quand un incident va changer le cours de leur destin.
Je ne rentrerais pas dans les détails de cette histoire qui mérite avant tout d'être lue plutôt que racontée, mais je vais juste m'attarder sur certains éléments qui m'ont marquée tout au long de ma lecture.
Des personnages centraux, un particulièrement a retenu toute mon attention : Reymont, qui embarque à bord de ce vaisseau avec une fonction un peu atypique par rapport au profil des autres passagers. En effet, Reymont va être le « gendarme » du vaisseau spatial, mais quand les choses vont commencer à s'accélérer, il sera bien plus que cela. J'ai beaucoup apprécié ce personnage qui va se révéler aux yeux de ses congénères et aussi du lecteur (et de la lectrice)
Les descriptions de l'espace, du cosmos, des galaxies et tout et tout sont absolument incroyablement réalistes. Poul Anderson m'a vraiment impressionnée par le réalisme de son écriture. le dernier tiers du livre est d'ailleurs formidable de ce coté-là.
Les éléments techniques, qui font l'originalité de ce roman, sont impressionnants, mais à ma grande honte, j'ai vraiment du m'accrocher par moments pour tout comprendre…Mais cela n'a en rien gêné ma compréhension ni gâché le plaisir de ma lecture…
En conclusion, je remercierai encore une fois mes copilotes, avec qui ce voyage fut plus que sympathique !!
Merci Siabelle, Nadou et Srafina .

Challenge Ursula le Guin / Poul Anderson





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Tau Zero, écrit en 1970 par Poul Anderson auteur américain de science-fiction est un roman structuré autour de phénomènes physiques qui paraissent bien vertigineux pour mes petits neurones. Il n'est en effet pas simple de pouvoir s'imaginer ce que peuvent représenter ces vitesses astronomiques : traverser une galaxie en quelques heures de temps relatif paraît fou pour notre petit cerveau.
Mais aussi c'est un roman qui met en présence 25 hommes 25 femmes, qui ont tout abandonné sur terre pour partir dans cette aventure sans retour, du moins prévisible.
Partir dans le cosmos, dans un vaisseau super équipé pour la survie au long terme de ses habitants et en toute autonomie de vie, de recyclage, d'énergie, pour l'infini finalement.
Le récit se fait par bonds successifs à travers les années que vivent nos héros, et ne s'intéresse qu'au destin de quelques personnages principaux à des moments cruciaux du voyage. Y sont abordé leur vie, leur caractère, le pourquoi de leur départ à l'aventure, leur faiblesse mais aussi leur courage vis à vis de l'inconnu qui s'annonce devant eux. Et se dire qu'une faute d'appréciation à un moment donné peut avoir de graves conséquences.
Le livre est court, car je pense que je n'aurais pas pu ingurgiter toutes les données scientifiques qui sont l'essentiel du livre mais bon normal c'est de la SF...
Je m'intéresse plus à l'humain qu'à la machine et surtout aux interactions entre les différents acteurs de l'histoire. C'est pourquoi ce livre m'a un peu laissé sur ma faim, car la machine et la science ont pris le dessus sur l'aspect humain et relationnel.
L'imagination de Poul Anderson et sa narration ont rattrapé le tout car je me demandais comment tout cela se terminerait et ma foi la fin me satisfait pleinement.
J'ai préféré de l'auteur, « L'épée brisée » dans le genre fantasy et je me dis que finalement mes goûts ont beaucoup évolué vers ce sens.


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Et un autre roman de Poul Anderson mis en avant par les éditions du Bélial' ! Tau Zéro date un petit peu (1970), mais mérite le détour tant pour son récit que pour son propos.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Tau Zéro étonne tout d'abord en nous proposant une histoire calquée sur une romance. Et oui ! Poul Anderson, l'auteur de L'Épée brisée, des séries de la Hanse galactique et de la Patrouille du Temps, opte ici pour un roman d'amour (c'est un grand sentimental). Très simplement, nous suivons les idylles naissantes entre les passagers hétéroclites d'une mission spatiale de grande envergure, prévue sans retour sur Terre, mais en aller simple vers une autre planète. Ils partent pour un voyage qui demande de partager son espace vital avec d'autres passagers ; il y a assez vite des rapprochements, d'autant que dans cette société légèrement plus avancée que la nôtre, l'idée de la reproduction semble un peu taboue et il s'agit de s'acoquiner assez vite pour être certain d'avoir la possibilité de former un couple durable. Qui dit roman d'amour induit forcément un peu de devoir suivre les trivialités d'une vie quotidienne pas toujours passionnante, mais l'auteur ne se perd pas trop dans ces détails.
À cette dimension sensible du roman, s'ajoute un aspect fortement politique. de fait, envoyer un grouple dans l'espace suppose de leur donner un but (nous y revenons par la suite) et de réfléchir aux conséquences qu'un tel voyage peut engendrer, mais d'un point de vue sociétal ce coup-ci. Non seulement il est toujours bon de se demander comment une communauté d'une cinquantaine d'individus isolée dans un vaisseau spatial et devant gérer leur vie quotidienne au mieux pour ne pas péter les plombs, mais surtout le coeur du roman réside dans cette société endogène qui doit se choisir une organisation du pouvoir. Ici, les militaires et les scientifiques prennent assez classiquement la part belle, mais quelques indices sont disséminés pour nous faire deviner une Terre mieux gérée qu'aujourd'hui, une Terre où le nucléaire a été soustrait des mains des dirigeants et où des pays comme la Suède jouent un rôle de médiateur salutaire. On frôlerait même à certains moments l'utopie réussie. L'ambiance à bord est bien sûr tendue par les circonstances mais l'idéal d'harmonie demeure bien présent.
Enfin, Poul Anderson est foncièrement un auteur de littératures de l'imaginaire, et de science-fiction avant tout. Même si son livre L'Épée brisée est génial comme fantasy épique, il s'est plus souvent illustré en aventures spatiales. Il est ainsi logique de le voir appuyer son propos sur un fond très porté sur l'argument scientifique. Clairement, il mise à fond sur des explications scientifiques (certes datées de 1970 mais captivantes) pour concocter une « hard SF » pourtant abordable par les non passionnés. D'ailleurs, l'édition mise totalement sur cet aspect-ci, car elle adjoint à la suite du roman un long d'articles d'explications et de vulgarisation rédigé par l'astrophysicien Roland Lehoucq. C'est l'occasion de faire un point explicatif sur le voyagel spatial entrepris et précisément sur la relativité du temps.

Tau Zéro est donc un roman très intéressant, un « aller sans retour » qui peut offrir au lecteur des perspectives très lointaines même sans y connaître grand-chose au voyage stellaire.
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La conquête spatiale a commencé ! Et la vraie cette fois-ci, pas le saut de puce jusqu'à la Lune dont on a dû se contenter pendant des générations : en concevant des moteurs capables de s'approcher de la vitesse de la lumière, l'espèce humaine peut désormais explorer d'autres étoiles et coloniser d'autres planètes. Si le système n'est pas aussi hospitalier que prévu, les astronautes peuvent toujours revenir à la maison, mais avec les effets relativistes à gérer : si le trajet vous a pris quelques mois dans le vaisseau, il s'est écoulé des dizaines d'années sur Terre. Vous arriverez juste à temps pour fêter l'anniversaire de l'arrière-petit-fils de votre soeur.

Le roman joue beaucoup sur la théorie de la relativité, et cette drôle distorsion du temps que doivent subir les passagers : s'imaginer que les jours correspondent à des années pour leurs proches, les semaines à des décades, les mois à des siècles, et qu'après un temps suffisamment long, on est certainement devenu un total étranger à sa propre espèce. Même si l'auteur a pris quelques libertés avec ses calculs, les bases scientifiques semblent dans l'ensemble valables, et les implications ont de quoi nous donner le vertige.

La description du voyage en lui-même m'a laissé un peu plus dubitatif. Elle paraît un peu vieillote, même si l'auteur semble avoir fait des efforts de représentativité. Ainsi, toutes les ethnies sont représentées dans le vaisseau, mais caricaturées : le chinois fait du kung-fu, l'indien médite, le russe boit de la vodka, … Les relations homme-femme semblent aussi tiraillées entre deux pôles : point de vue scientifique, c'est une colonie de peuplement, donc les voyageurs ont intérêt à se mélanger au maximum pour éviter la consanguinité après quelques générations. D'un autre côté, on voit des scènes de jalousie, des envies de mariage, une vierge qui reste pure pour son futur mari, … À un moment, un scientifique refuse même de continuer son travail indispensable à la bonne marche du vaisseau car aucune femme ne veut coucher avec lui et qu'il entend son compagnon de dortoir s'éclater toutes les nuits avec sa fiancée ; une des femmes présentes à bord du vaisseau doit alors se « sacrifier » pour la survie générale.

Pas très #metoo tout ça, on en conviendra, mais peut-être plus réaliste qu'il n'y paraît. Est-ce que l'auteur était conscient de ces problématiques en les écrivant, ou est-ce que ses principes moraux et sa vision du monde reprenaient le dessus ? Ma première impression me pousse plutôt vers la seconde solution. Toujours est-il que des études sur les équipes scientifiques coincées en Antarctique soulignent en effet l'émergence de ces problèmes : les relations amoureuses vécues au grand jour sont très mal vécues par les autres, et d'autant plus si c'est un supérieur qui vous impose ses brames de plaisir la nuit alors que vous devez vous contenter de mots croisés. Faire donc du commandant du vaisseau un genre de demi-dieu intouchable, dans tous les sens du terme, était donc une bonne idée pour mener la mission à bien.

Cet aspect « télé-réalité dans l'espace » m'a un peu dérangé au départ, mais finalement, se dire que la conquête de l'Univers pourrait échouer parce que Cynthia préfère saboter le vaisseau plutôt que de laisser Richard épouser Judith sur la nouvelle planète, ou que John refuse de piloter le vaisseau parce Laura lui a préféré Anthony lors de la dernière soirée alcoolisée, me paraît une vision de l'humanité particulièrement savoureuse.
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«Espace, frontière de l'infini, vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission de cinq ans : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et au mépris du danger avancer vers l'inconnu...»
Les fans auront reconnu, il s'agit bien de l'intro au générique de Star Treck. J'aurais bien aimé y ajouter l'intro musicale, mais cette fonctionnalité n'est pas encore disponible sur babelio ;-)
En tout cas, c'est à cela que m'ont fait penser les premiers chapitres de Tau Zero, roman franchement génial de Poul Anderson !

Tau Zero, c'est l'histoire de 50 personnes, scientifiques et astronautes, qui embarquent à bord d'un astronef, le Leonora Christina, pour un voyage de plusieurs années en direction du système de Beta Virginis, où se trouve une planète supposée habitable pour l'homme, mais située à plus de 32 années-lumière de la Terre. Je n'en dirai pas plus sur leur voyage (à part que tout ne va pas se passer comme prévu, évidemment !) car l'inconnu dans cette aventure a contribué, pour moi, au plaisir de cette lecture.

En effet, l'une des forces de ce livre fut de voyager avec les personnages, de découvrir les imprévus, les obstacles en même temps qu'eux et de voir leurs réactions à chacun, et leur adaptation aux évènements. J'ai vécu ce voyage étourdissant avec Reymont, Lindgren et les autres comme si j'y étais ! Comme j'aurais aimé y être..! N'est-ce pas un rêve pour beaucoup d'entre nous de vivre une telle expédition ?!
Et Poul Anderson a le talent et la plume pour nous émouvoir dans tous les sens, ainsi que nous décrire de magnifiques images de l'espace.

L'autre force de ce livre fut la précision technique et scientifique qu'employa l'auteur pour nous rendre crédible ce voyage. Il s'appuie sur des théories scientifiques reconnues pour nous détailler, entre autre, le principe du fonctionnement du vaisseau, celui de la dilatation du temps et ses paradoxes, l'organisation et l'évolution des galaxies et de l'espace... J'ai retrouvé le même plaisir que celui que j'avais eu en lisant «Seul sur Mars». Je pense qu'après cette lecture, la théorie de la relativité et surtout ses conséquences n'auront plus de secrets pour le lecteur ! Moi, cela m'a permis surtout de comprendre quels sont les difficultés et obstacles en prendre en compte pour la réalisation de tels projets, même aujourd'hui.

Une expédition hors du commun que j'ai eu le plaisir de partager avec les copines Siabelle, Crazynath et Srafina. Ce voyage n'aurait pas été le même sans elles. Je les remercie pour les échanges partagés et invite à lire leur critique.

Lu dans le cadre du challenge «Une année avec... Ursula le Guin et Poul Anderson (2017)»
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