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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hanson, c'est le genre de flic que tout le monde rêve de rencontrer sur sa route, enfin presque. Ce vétéran du Vietnam, ancien prof de littérature s'ennuie ferme et décide de repasser à l'action direction Oakland, police de Californie. Coté positif, il y fait chaud, y'a des palmiers, il peut mettre ses Rayban et mâchouiller du chewing-gum mais il n'en a guère le temps car les appels d'intervention couinent non stop ainsi que ses acouphènes...Coté négatif, la criminalité est au top, la hiérarchie lui tape sur les nerfs les flics lourds et racistes pullulent, les paperasses et les statistiques lui empoisonnent la vie. Alors Hanson patrouille seul de jour comme de nuit en avalant des burgers rassis et en se récitant, entre les interventions, des brins de poésie..Pas le temps de s'ennuyer avec Hans, on arpente en sa compagnie, les coins les plus sombres d'Oakland, on côtoie de gros dealers avec des rolls , des Hell's Angels et des Black Muslim qui pétaradent et on assiste à des scènes de ménages extravagantes entre une fan d'Elvis et un souleveur de fonte tendance gros nazi et bien d'autres faits divers...Ce qui change avec ce policier, c'est son fair-play, son ouverture d'esprit et sa politesse mais ne vous y fiez pas, si vous lui cherchez des noises, il vous ratiboise...avec le sourire !
Hanson, c'est l'alter ego de Kent Anderson qui a vécu à peu près tout ce qu'il a écrit sauf peut-être son histoire de coeur avec Lybia , allez savoir ...
Un soleil sans espoir, c'est un bon roman noir avec un chic flic, oui ça existe !
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Hanson, double romanesque de Kent Anderson que l'on avait suivi durant son temps au Vietnam dans Sympathy for the Devil, puis au sein de la police de Portland dans Chiens de la nuit, est de retour. Après une expérience d'enseignant de littérature dans une université de l'Idaho dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'a pas suffit à le satisfaire, le vétéran en quête de violence et de mort décide de s'engager à 38 ans dans les forces de police d'Oakland.
« Il se fiche de vivre ou de mourir. La plupart des gens le lisent dans ses yeux et se ravisent, hésitent, tentent de s'expliquer. Quant à ceux qui ne le voient pas, il a survécu si longtemps quand d'autres sont morts que sa réaction à la menace est instinctive, plus rapide que la pensée. Cette force de vie dépasse sa volonté. Certaines nuits, il sait qu'on ne peut pas le tuer. Il craint de vivre pour toujours. »
Mû par une envie de mort contrebalancée par un instinct de vie profondément ancré en lui, ce militaire et flic revenu de tout, trouve en Oakland un lieu qui tient pour lui autant du paradis que de l'enfer. L'enfer, plus que tout, ce sont ses collègues et sa hiérarchie : racistes, agités de la gâchette ou trop occupés par les statistiques et les stratégies politiciennes, ils amènent Hanson à se demander bien souvent ce qu'il fait là. le paradis, c'est donc Oakland, sa population de repris de justice qui n'ont plus rien à perdre, ses gangs et ses quartiers abandonnés qu'a si bien décrit par ailleurs Eric Miles Williamson, et donc autant d'occasions pour Hanson de jouer de son regard de fou, de courir après la mort, de la frôler parfois, de la donner à d'autres moments, de la chercher toujours.
On retrouve dans Un soleil sans espoir tout ce que l'on aime chez Kent Anderson : la précision de chaque phrase, la poésie de la violence, ces moments troubles dont on ne sait pas plus qu'Hanson s'ils sont réels où seulement des constructions de son imagination vérolée à jamais par les traumatismes de la guerre. Au coeur des ténèbres dans lesquelles erre Hanson durant ses rondes de nuit solitaires, Anderson place toutefois quelques moments et personnages lumineux qui, s'ils ne permettront peut-être pas sa rédemption, le rattachent à la vie : c'est une jument qu'il se plaît à croiser au petit matin, les oiseaux qu'il observe, Libya, dont il pourrait tomber amoureux et surtout Weegee, le gamin à vélo qui semble suivre ses pas et se fait parfois son guide dans le dédale d'Oakland. Un gamin face auquel surtout Hanson peut être lui-même et envisager de vivre.
Sur la trame d'une intrigue qui voit Hanson développer une relation étrange avec Felix, le dealer maître d'Oakland, et avec Weegee, Kent Anderson, comme dans ses romans précédents, rattachent des chapitres qui pourraient être autant de nouvelles fulgurantes, sur le quotidien de son héros, mais aussi sur les souvenirs qui le hantent tandis qu'un gros lapin noir, matérialisation de sa conscience autant que de son instinct de survie, lui colle aux basques.
Tout cela a la beauté d'un désespoir qui se fait ici vacillant face à la possibilité d'une autre vie et, peut-être d'une échappatoire. C'est souvent violent, toujours d'une trouble poésie que l'on ne trouve que chez ceux qui se livrent totalement sans chercher à apitoyer, fait autant de moments de grâce que de chutes violentes et d'un humour absurde que seule la vraie vie peut offrir. C'est encore une fois, sous la plume d'Anderson, un texte sublime.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Après plusieurs années d'enseignement, Hanson rejoint la police dans un quartier dévasté d'East Oakland. En conflit avec la politique d'endiguement de la police blanche envers la population noire, il se voit comme un assistant social armé. Un jour, il croise la route d'un baron de la drogue, Felix Maxwell, qui se pose comme un héros local.
On retrouve dans ce troisième roman policier, Hanson, le héros récurrent de Kent Anderson. Hanson le double de Anderson tellement notre auteur se sert de son existence mouvementée et de ses différentes expériences de la vie comme la matière première de ses livres.
Comme lui il devient, dans « Sympathy for the devil » et pendant la guerre du Vietnam, sergent dans les Forces spéciales.
Il sera ensuite officier de police à Portland (Oregon) dans « Chiens de la nuit » puis professeur d'anglais et à nouveau Flic à Oakland (Californie) dans ce roman-ci. Hanson se retrouve une nouvelle fois dans une zone hors-la-loi dominée par les trafics de drogue où règnent la violence et la peur. Mais aussi où les policiers blancs semblent avoir une totale impunité face aux population noir de ces quartiers. Car en plus d'être la confrontation entre deux hommes, le policier intègre et droit et le caïd du coin qui donne boulot et salaire et fait vivre sa communauté là où elle ne ferait que survivre ce roman policier est aussi un instantané de la société américaine d'hier comme de celle d'aujourd'hui. C'est puissant, c'est percutant, c'est aussi incroyablement empreint d'humanité. Encore un chef d'oeuvre d'un auteur qui malheureusement se fait trop rare.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Après le Vietnam (Sympathy For The Devil) et un premier passage dans la police (Chiens de la Nuit), on retrouve Hanson, l'ancien des forces spéciales, le double d'Anderson. Il a obtenu une bourse de littérature, il a même enseigné à la fac… mais le décalage est toujours là, les pieds ici, la tête dans les nuages. Il démissionne pour retrouver la tension, le danger et l'imprévu des patrouilles. Il repart donc à zéro, intègre une école de police où personne ne connaît son passé, puis est affecté dans un quartier d'East Oakland où il doit effectuer une année d'essai pour valider son diplôme.
Après le Nam, il connaissait sa ville, en proie aux émeutes raciales des années 70.
15 ans plus tard, on lui demande d'arpenter une zone géographique immense où il ne peut s'attacher à rien ni personne, brinquebalé dans les résidences, les blocs et les cités dévastées dont les rues ne sont même pas mentionnées sur les plans de la ville.
Sa mission, faire du chiffre, arrêter des junkies qui partent ainsi pour 10 ans de taule parce qu'il manque 5 arrestations à la fin du mois…les consignes, ne pas hésiter à tirer, vous serez couverts.
Hanson est un fêlé qui n'a pas peur de mourir, qui boit comme un trou pour s'oublier dès que le service est fini. Tiraillé entre son devoir et les méthodes qu'il reprouve, vivant dans les souvenir du Vietnam tout en arpentant les rues à la façon d'un Travis, le chauffeur de Taxi Driver. Il s'attache progressivement à quelques habitants qui reconnaissent instinctivement un flic pas comme les autres. Solitaire, courageux, un peu ailleurs, violent.
Il va donc à l'encontre de toutes les consignes, et touche ainsi l'humanité des femmes, enfants, trafiquants à l'espérance de vie de 20 ans, nains défoncés au crack…noirs du ghetto qui vont devenir ses seuls points d'ancrage, alors qu'il plonge dans une réalité dangereuse tout en essayant de s'y fondre, de faire corps avec elle, ne se nourrissant que de tequila et de shakers protéinés, tout en tension, en nerfs et en muscle.
Kent Anderson atteint ici la grâce et l'épure dans une Amérique où les ghettos sont dévastés par la violence et des années de politiques publiques calamiteuses.
Bien sûr, Hanson n'est pas apprécié de sa hiérarchie pas assez docile, trop compétent, toujours un peu distant.
Hanson va-t-il tenir et surtout enfin connaître la paix intérieure ?
Comme vous vous en doutez, j'ai adoré. Anderson a atteint un sommet avec son style précis et sensible ; la description du fonctionnement de la police est effrayant et cela vient d'un écrivain qui n'est pas spécialement classé à gauche.
En 2014, j'avais relevé cette citation après de la photo de couverture de Pas de saison pour l'enfer (recueil de nouvelles et d'inédits édité par 13ème Note Editions) « Regardez ce mec de 24 ans que j'étais alors. Observez ses yeux. Vous voyez ? Il est passé de l'autre coté du miroir et ne pourra plus revenir. Aujourd'hui, je fais semblant d'être revenu, je n'ai pas le choix. En réalité, je vis toujours dans ces yeux-là. Je les habite à volonté, je n'ai qu'à me laisser aller et je me sens bien, comme si j'étais rentré à la maison. »
Green Sun, c'est enfin l'histoire du mec qui essaye de revenir de l'autre côté du miroir.
A lire après les cultissimes Chiens de la Nuit et Sympathy For The Devil.
Lien : http://polaroides.blog.lemon..
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Je ne connaissais pas Kent Anderson et je l'ai donc découvert à la lecture de ce roman. D'abord dérouté par l'enchaînement des interventions du policier Hanson dans l'exercice de ses fonctions, au sein desquelles je cherchai un fil conducteur classique - meurtre ou autre, enquête, résolution -, bref quelque chose d'habituel à quoi je pouvais me raccrocher, je suis au contraire tombé sur un personnage qui m'a attrapé pour ne plus me lâcher tant il s'est avéré complexe à saisir. Complexe parce qu'humain, avec ses qualités et ses défauts, un homme revenu vivant d'une guerre dont il ne se pardonne pas le retour à la maison, un homme perdu au sein d'une police dont il ne reconnait pas les vertus mais qui s'efforce de faire le job parce qu'il faut bien que quelqu'un le fasse, un homme qui n'est pas aimé par ses pairs mais qui va savoir se faire apprécier par ceux auxquels il est confronté au quotidien, ceux de la rue dont il n'est au final pas si différent lorsqu'il ôte son uniforme.
On a là un personnage attachant qui va se débattre pour trouver un peu d'humanité, survivre en étant constamment à deux doigts de se faire tuer. On va le suivre au ras du bitume, accroché à la calandre de son véhicule de fonction et on va subir les blessures qu'il va rencontrer au fil des pages. C'est ce qui fait qu'on ne peut pas lâcher ce roman passé l'étonnement des premiers chapitres.
C'est une écriture sans concession, des phrases courtes et pleines de sens. Avec ce livre, c'est on aime ou on aime pas, il n'y aura pas de demi-mesure.
Moi, j'ai adoré et je vais m'attaquer aux autres ouvrages de Kent Anderson.
Assurément une surprise et une belle découverte !
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