Alena

Alena, de condition modeste ne parvient pas à s'intégrer dans son école prestigieuse. Régulièrement harcelée, elle est heureusement protégée par la présence mystique de sa meilleure amie morte suicidée.
Ce roman graphique horrifique est pour moi un petit bijou. Il fera un peu penser à Carrie de Stephen King pour le côté exclusion, mais sans en dire trop, témoigne de la difficulté de s'intégrer lorsque l'on est différent, différence qui ne sera pas lié uniquement à la lutte des classes.

Aléna est une adolescente qui a vécu un drame : sa meilleure amie, Josephin, s'est suicidée. Dans le pensionnat qu'elle intègre, les rumeurs vont bon train. Et si la victime n'était pas qu'une simple amie ? Et si Aléna l'avait tuée ? Mais attention, car Josephin n'est jamais loin !

J'ai bien aimé cette BD d'horreur même si certains passages étaient bien sanglants. En même temps, je le savais puisque la couverture est explicite à ce sujet ! Mais si je passe la lecture au premier degré, cet album délivre des messages d'actualité : harcèlement, recherche d'identité…

Un petit dossier à la fin permet d'en savoir un peu plus sur la création de ce personnage qui a été scénarisé.
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Alena est une adolescente velléitaire. Elle est inscrite dans une école prestigieuse malgré qu'elle soit issue d'un milieu modeste. Elle est traumatisée par la mort de sa meilleure amie Joséphine. Harcelée par les filles de l'internat, elle ne se défend jamais. Elle voit et converse avec sa défunte amie qui prend sa défense à sa place…

Cette bande dessinée se lit comme un roman noir. Le graphisme est assez classique, de belle facture. Les caractères des personnages sont très bien rendus. le suspens est prenant. On est empli de compassion pour Alena, on a envie de la consoler, de la défendre. Mais visiblement, la jeune fille préfère se replier sur elle-même plutôt que d'accepter de l'aide extérieure. Son amie devient un personnage imaginaire sur lequel elle s'accroche. On sent l'adolescente basculer dans la folie. Graduellement la tension monte et au final, cette bande dessinée vous aura tordu les tripes, même si une partie de la chute n'est pas vraiment une surprise.

J'ai flashé sur la couverture d'Alena et j'ai craqué en lisant les premières pages en preview sur le site de la maison d'édition. La première scène nous montre une dispute entre Alena et sa meilleure amie Josefin sur un pont. Un lourd secret les lie et Josefin voudrait l'exposer alors qu'Alena veut le garder enfoui et oublier. On retrouve ensuite notre protagoniste seule, car Josefin se serait suicidée lors de leur altercation sur le pont. Enfin, pas si seule que ça puisque Josefin continue d'apparaître à Alena sous forme de fantôme/zombie.

Pour surmonter la perte de sa meilleure amie, Alena change d'école et doit passer dans l'enseignement privé. Elle n'y est pas bien vue, car elle est différente : elle est timide, ne fait pas d'effort pour s'intégrer au groupe et surtout elle est pauvre en comparaison à tous ses collègues de classe. Fabian est le seul à s'intéresser vraiment à elle pour qui elle est, mais il était aussi le garçon que Filippa, la peste blonde super populaire, rêvait d'avoir pour elle. Filippa va donc se venger du rejet de Fabian sur Alena en lui faisant vivre un enfer…et Josefin ne compte pas rester les bras croisés !

Alena est une jeune fille fragile psychologiquement. Elle est le souffre-douleur de l'école et laisse tout passer, même quand elle se fait presque violer. Sa passivité est un peu exaspérante : on a qu'une envie, la secouer pour qu'elle réagisse ! Heureusement, Josefin est là et va défendre – parfois avec des méthodes un peu trop rudes- son amie quand elle voit que celle-ci n'y parvient pas seule. Filippa est un des autres personnages que j'ai eu envie de secouer, mais pas pour les mêmes raisons. :p Elle est égoïste, narcissique, croit que tout lui est acquis et se trouve de fausses excuses pour maltraiter les autres lorsqu'ils ne vont pas dans son sens. Je crois que je n'aurais jamais tenu et que je l'aurais assassinée après cinq minutes en sa compagnie. :p

Si je vous parle de cette bande dessinée pour la semaine de l'amour, c'est qu'il y a quand même un peu de romance dans ce livre. :p L'histoire tourne autour du trio Alena-Josefin- Fabian. Alena tombe sous le charme de Fabian avec qui elle passe de plus en plus de temps. Cela ne plait pas à Josefin, car si son amie l'oublie, elle risque fort de cesser d'exister. Il y a une tension dans ce duel invisible pour l'attention et l'amour d'Alena et notre protagoniste se retrouve au centre de ce conflit, ce qui n'arrange pas sa situation déjà compliquée.

Les thèmes de cette bande dessinée sont assez durs : le suicide, le deuil, le harcèlement, l'amour, l'adolescence, le mal-être, le manque de confiance en soi. Toutes ces choses qui sont déjà difficiles en soi, Alena doit les affronter seule, ce qui donne un récit assez poignant. Je m'attendais un peu à la fin, mais ça reste une très belle découverte quand même. :) Attention, certaines scènes sont sanglantes : ce livre n'est donc pas à mettre entre toutes les mains.

J'ai beaucoup aimé le graphisme de ce roman graphique. Les illustrations sont un peu plus arrondies qu'habituellement dans ce genre de dessin. J'ai aussi bien aimé le fait que certaines scènes soient mises dans des ambiances de couleurs. Par exemple, une scène gore va être dans les tons rouges, le sexe dans les tons violets, etc. J'ai été étonnée de découvrir que l'auteur de ce roman graphique était suédois. Je trouve que la manière qu'il a de raconter l'histoire et ses dessins ont un style plutôt américain. Je pense que c'est la première fois que je lis une bande dessinée d'un auteur suédois et ce fut une très bonne surprise !

Alena est l'histoire touchante d'une jeune fille qui a perdu sa meilleure amie et qui s'en sort comme elle peut. Entre moqueries et violences physiques, elle doit faire face aux filles de son école. Un récit qui traite de thèmes intéressants, avec un élément surnaturel et pas mal de sang ! J'ai beaucoup aimé le récit et les illustrations : je recommande ce roman graphique suédois !
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Quelle claque !

Acheté pour sa couverture lors d'un vide grenier, ce roman graphique m'a réservé bien des surprises...

Tout commence par les dessins, et si je n'ai pas forcement accroché avec les graphismes, j'ai clairement adoré la colorimétrie. le jeu de nuance renforce la violence des scènes, et permet de savourer encore mieux le récit.

L'intrigue quant à elle semble toute simple... Mais il n'en est rien ! Ce récit, est un récit profond, qui traite de la douloureuse acceptation de soi, de la violence du regard des autres, et des dérives du jugement d'autrui. Avec violence et machiavélisme, l'intrigue prends forme, jusqu'au final qui offre une surprise de taille au lecteur !

Le personnage de Alena est cynique, meurtrie et renfermée, et prends toute sa valeur en toute fin de récit. Quant à Josefin, elle semble n'être que violence et haine, et bien que le lecteur pense la connaitre il n'en est rien...

En bref, un roman graphique profond, magnifique et prenant. Une belle découverte que je recommande.

Bonne lecture à tous.