Apprendre à côtoyer des personnes très différentes de nous, aux opinions qui nous contrarient parfois, est un bon exercice de flexibilité mentale et d'ouverture d'esprit.
Sans sombrer dans le passéisme, comment ne pas déplorer que dans une société hyper-connectée le lien naturel à autrui se détériore, perde force ?
Quand l'indifférence nous guette, il devient pressant d'ouvrir les portes et les fenêtres pour que l'air circule et que jamais ne s'installe une odeur de renfermé.
Aujourd'hui, je suis toujours doté d'un cerveau inquiet. Mais j'en suis beaucoup moins le dupe et l'esclave. J'ai repris ma liberté. Je me sens comme un chevalier dont la monture est très nerveuse et très peureuse, prête à s'emballer et à partir au triple galop au moindre truc inhabituel : j'ai appris à la calmer et à la ramener au pas rapidement. Du coup, nous pouvons faire de belles balades ensemble dans la vie, mon cerveau et moi. Peut-être y aura-t-il des rechutes, mais en attendant je savoure.
L'égocentrisme est un obstacle sur le chemin de la liberté et un rétrécissement du monde.
Se refermer sur l'ego, c'est s'appauvrir et s'affaiblir : c'est un oubli profond de ce que peuvent nous apporter les autres ( par leur aide, leurs conseils, leurs points de vue, leur affection, leur regard ), un oubli aussi du bien-être que peuvent nous procurer les échanges avec eux ( une part notable de ce qui nous rend heureux vient de ce que nous donnons et recevons ) . Ne demandons pas aux égoïstes de devenir altruistes, mais juste de comprendre cette vérité : sans les autres, ils se coupent les ailes !
Le bouddhisme considère l'humilité comme une vertu cardinale semblable à une "coupe posée à même le sol, prête à recevoir la pluie des qualités ". Les humbles ne sont pas des gens remarquables qui s'évertuent à persuader qu'ils nuls, mais des êtres qui font peu de cas de leur ego. Ils s'ouvrent plus facilement aux autres et sont particulièrement conscients de l'interdépendance entre tous les êtres et du sentiment d'appartenance à la grande famille humaine.
Le narcissique est un admirateur inconditionnel de sa propre personne - la seule chose qui l'intéresse - et il cherche inlassablement à renforcer l'imagine flatteuse qu'il a de lui-même. Il a peu de considération pour les autres, qui ne sont pour lui que des instruments susceptibles de rehausser son image.
L'égocentrisme mène à la frustration et au tourment. On finit par être obsédé par le moindre plaisir ou déplaisir, on devient le jouet de ces microclimats de réactions d'attirance ou de répulsion, et loin d'être libre, on devient très vulnérable.
Nous n'avons pas la liberté d'échapper à la mort, mais nous avons la liberté de mourir en paix.